samedi 4 mai 2013

La peur au ventre, le M23 veut empêcher ses hommes de déserter

monuscom23

KINSHASA, 01 mai 2013 (AFP) – L’armée congolaise a affirmé mercredi que la rébellion du Mouvement du 23 mars (M23), qu’elle combat depuis près d’un an dans l’est de la République démocratique du Congo, a renforcé son dispositif pour empêcher ses hommes de déserter, alors qu’une brigade de l’ONU doit bientôt être déployée.

Le chef militaire du M23, le général Sultani Makenga, « est en train de renforcer son dispositif pour empêcher les redditions », a déclaré mercredi à l’AFP le lieutenant-colonel Olivier Hamuli, porte-parole de l’armée dans la province riche et instable du Nord-Kivu, où le M23 est actif.

« Ils sont en train de subir de nouvelles redditions chaque jour, a-t-il ajouté. Le colonel Baltazard Nzale Nkumu et le major Isaac Ngandu qui se sont rendus hier (mardi) disent que d’autres veulent rejoindre les FARDC (Forces armées de la RDC) mais que Makenga a tendu des embuscades un peu partout pour les empêcher. »

Selon lui, ces deux haut-gradés ont expliqué que si de nouveaux combats devaient éclater dans la région, plusieurs combattants saisiraient l’occasion pour s’enfuir. Ils auraient ajouté que pour prévenir toute tentative de fuite organisée, le général Makenga a fait saisir la plupart des téléphones portables.

A Kiwandja, à quelque 70 km de Goma, la capitale du Nord-Kivu, le M23 « a installé des postes de surveillance non loin de la base de la Monusco (Mission de l’ONU pour la stabilisation de la RDC) pour dissuader les redditions », a indiqué le porte-parole militaire, rapportant les propos d’un haut responsable de la Mission.

Fin avril, la Monusco avait indiqué à l’AFP que le « rythme des redditions » de combattants du M23 était de plus en plus soutenu, d’après les chiffres de son programme de « Désarmement, Démobilisation, Rapatriement, Réinsertion et Réintégration ».

« Depuis que le M23 a pris Goma » fin novembre, « les statistiques harmonisées entre nous et la Monusco » indiquent que « 519 militaires du M23 (…) se sont rendus dans les différentes bases de la Monusco », a souligné mardi le gouverneur du Nord-Kivu, Julien Paluku.

« Parmi les 519 éléments du M23, 116 parmi eux ont déclaré être des Rwandais » et « la Monusco les a déjà rapatriés », a-t-il encore affirmé.

Le porte-parole de la Monusco à Goma était injoignable dans l’immédiat pour commenter ces déclarations.
Une brigade d’intervention de l’ONU de 3.000 hommes doit bientôt être déployée pour combattre les groupes armés dans l’Est.

Premier visé: le M23, que des experts de l’ONU disent soutenus par le Rwanda et l’Ouganda voisins, ce que ces pays réfutent. Le M23 a déjà menacé de « riposter » en cas d’attaque.

HAB/DE
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