28/06/2013
Laurent NKUNDABATWARE
Alors que la Brigade onusienne d’intervention finit de se déployer dans le Nord Kivu, le Rwanda a choisi de l’affronter en faisant traverser des bataillons entiers qui prennent position dans les collines de l’Est et vont même renforcer les lignes du M23.
Au commandement de ces troupes, on fait état de la présence de Laurent Nkunda. Tout indique que le Rwanda, qui s’est farouchement opposé au déploiement de cette force d’intervention, a décidé de passer outre l’accord-cadre d’Addis-Abeba pour en découdre carrément avec l’ensemble de la communauté internationale.
Une bravade à la limite de la folie…
Malgré l’engagement collectif pour la paix dans la région des Grands Lacs, le Rwanda a définitivement opté de faire cavalier solitaire et de ramer à contre-courant du processus de paix.
Depuis la signature, à Addis-Abeba, de l’accord-cadre pour la paix, la stabilité et le développement de cette région, Kigali n’a posé aucun geste allant dans le sens de son application.
Au contraire, tout, dans le comportement des dirigeants rwandais, va dans le sens du torpillage de cet accord.
L’illustration la plus récente est cet ensemble des mouvements des troupes de l’armée régulière rwandaise qui viennent en renfort au M23 en prévision, manifestement, d’une charge contre les FARDC et la Brigade onusienne d’intervention dont Kigali avait farouchement combattu le déploiement.
La société civile du Nord Kivu renseigne, en effet, que le M23 renforcé entend déclencher de nouvelles hostilités après les examens d’Etat qui se terminent ce jeudi.
Me Omar Kavota, président de cette société civile a livré un flot d’informations qui établissement clairement que le Rwanda se met en première ligne des combats avec des bataillons entiers.
Le M23, qui ne souhaite pas se trouver en défensive en prévision des premières frappes de la Brigade d’intervention, aurait choisi de surprendre l’opinion en affrontant le premier les FARDC et la Brigade d’intervention.
« Après le Territoire de NYIRAGONGO le week-end dernier, le soir de lundi 24 juin courant, vers 17h locale, des bataillons de l'armée rwandaise sont de nouveau entrés en Territoire de RUTSHURU », témoigne Omar Kavota qui poursuit : « si une partie de ces hommes de troupe est maintenant au Camp militaire de RUMANGABO, une autre est présentement à CHANZU.
L'autre groupe aurait rejoint leurs paires de l'UPDF (armée ougandaise) à BUNAGANA. » A propos de l’Ouganda, le commissaire de district de l’Ituri a dénoncé, hier, la présence d’officiers ougandais aux côtes des milices qui écument ce territoire.
Laurent NKUNDA, meneur des troupes
Poursuivant la description de la situation sur terrain, Omar Kavota fait état, selon des indiscrétions, de la présence du Général déchu Laurent N'KUNDA à la tête des bataillons rwandais qui traversent la frontière.
Les troupes rwandaises en appui au M23 auraient pour objectif immédiat de prendre la ville de Goma, Tongo (en Territoire de Rutshuru) et Kantabayonga (en Territoire de Lubero) avant d'aller du coté de Masisi.
Un groupe important des bataillons rwandais qui sont entrés en territoire congolais a rejoint le M23 à Kibati en territoire de Nyiragongo.
Tout ceci, ajouté aux récentes exactions du M23, convainc la société civile du Nord Kivu qu’il se prépare quelque chose.
Une nouvelle sonnette d’alarme est ainsi tirée, et les Congolais, qui sont de nouveau confiants aux FARDC après ses récents succès face au M23, attendent de voir comment la communauté internationale va se déterminer devant l’attitude du Rwanda qui la brave dans une arrogance qui laisse pantois.
[Pascal Debré Mpoko]
© KongoTimes
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