jeudi 20 juin 2013

M23 : Sultani MAKENGA entre la vie et la mort

20/06/2013


Sultani MAKENGA

De sources dignes de foi, nous apprenons que Ruzangisa alias Sultani Makenga a été touché par balle dans une embuscade le lundi au cours d’une attaque menée contre son convoi par les combattants des Forces pour la défense des intérêts des peuples Congolais « FDIPC ».

Le premier bilan indique que sur plus de 8 militaires du M23, le Colonel India Queen, un bras droit de Sultani Makenga a été abattu sur le champ. Les dégâts enregistrés sont énormes, car tous les véhicules ont été incendiés ; on note plusieurs blessés dans le rang du M23, dont le Général Sultani Makenga.

Ce dernier aurait été dépêché d’urgence à Sambya hospital à Kampala, où il a été transféré dans un autre hôpital jusque-là inconnu. Cette information a été confirmée à Télé 50 par un militaire de rang du M23 à Bunagana. Celui-ci a souligné qu’une psychose est perceptible dans les rangs du M23 dont certains ne croient plus en sa guérison.

Après l’arrestation et l’interrogatoire imposé à François Rushogoza, ancien chef de la délégation du M23 aux pourparlers de Kampala par les services de renseignement rwandais, et après qu’il soit obligé d’abandonner la politique, c’est le tour M. Ruzangisa alias Sultani Makenga, celui qui était parvenu à chasser Jean-Marie Runiga de subir la même loi.

Est-ce la fin d’une histoire pour ce mouvement rebelle tristement célèbre dans la violation des droits de l’homme, ou bien une simple façon pour le Rwanda de régler le compte à ceux qui ne lui obéissent de plus en plus ?

En effet, de sources dignes de foi nous apprenons que Sultani Makenga, de son vrai nom Ruzangisa, a été touché par balle dans une embuscade le lundi sur le tronçon routier Rutshuru-Bunagana, au cours d’une attaque menée contre son convoi par les combattants des Forces pour la Défense des Intérêts des Peuples Congolais « FDIPC », en sigle.

Selon la même source, ce nouveau groupe armé, très actif dans le Rutshuru, et hostile au Mouvement du 23 mars, vient de porter un coup dur à ce mouvement pro-rwandais qui sème la désolation dans la partie orientale de la Rd Congo.

En effet, plus de 8 militaires du M23 dont le bras droit de Sultani Makenga, le Colonel India Queen, ont été abattus sur-le-champ. Les dégâts enregistrés sont énormes, car tous les véhicules ont été incendiés, et plusieurs blessés dans le rang du M23 ont été enregistrés.

Dans ce lot, le Général Sultani Makenga lui-même. Ce dernier a été dépêché d’urgence à Sambya hospital le même lundi vers Kampala, mais transféré dans un autre hôpital jusque-là inconnu, indique la même source. Et ce, par crainte de voir sa mort précipitée par ceux qui l’accusent d’avoir trahi.

Cette information a été confirmée hier à Télé 50 par un militaire de rang du M23 à Bunagana. Celui-ci a souligné que la psychose générale qui règne pour l’instant dans les rangs du M23, mouvement rebelle touché en plein cœur et dépécé au point que certains ne croient plus en sa guérison, mieux en son avenir.
Les « Ntagandistes » se vengent

Même s’il est établi noir sur blanc que ce sont les combattants des Forces pour la défense des intérêts des peuples Congolais « FDIPC » qui sont à la base de cette attaque, on ne devrait pas perdre en mémoire que des soupçons peuvent aussi aller vers les forces résiduelles de Bosco Ntaganda, qui existent bel et bien sur cet axe.

Pour eux, Makenga est un homme à abattre pour les déboires qu’il a fait subir à leur chef Bosco Ntaganda, au point qu’il se soit livré volontairement pour aller à Scheveningen, à la CPI où il croupit depuis quelques mois.

Les « Ntangistes » qui l’ont vécu comme une humiliation ne le pardonneront jamais à Sultani Makenga. Il faudra aussi retenir le fait que tous n’avaient pas été défaits, une partie ayant fondu en forêt avec Ntaganda, avant que ce dernier ne soit conduit au Rwanda sous protection de la Sécurité militaire.

Ceux de ces hommes qui ne s’étaient pas livrés ne reconnaissent aucune autorité à Makenga et chercheront toujours à « lui faire la peau ».

Ils sont connus pour être très actifs dans le secteur de Rutshuru-Bunangana-Parc des Virunga où ils se livrent au braconnage au point que lors de la guerre fratricide entre les deux ailes du M23, entre Makenga et Ntaganda, ils sont parvenus à occuper Rutshuru-centre que les deux ailes en guerre avaient déserté.

Pour ces miliciens hutus, tous les groupes armés au service de leur ennemi mortel, Paul Kagame, sont à combattre tandis que leurs leaders sont à éliminer physiquement.

Cette énième attaque est bien la preuve que l’Est de la Rdc connaît une extrême prolifération d’armes de guerre entre les mains de divers groupes armés, chacun imposant sa loi à la pauvre population dans son rayon d’action. Une situation qui rend ingouvernable le Kivu comme dans une folle réalisation du projet de « somalisation » de l’Est que chérissent certains voisins comme le Rwanda et l’Ouganda.

Comme on le voit, la Brigade d’intervention de la Monusco, avec ses 3.000 hommes, aura une tâche ardue. A part le M23 dont la localisation est connue et qui est facile à frapper, venir à bout de la multitude d’autres groupes très volatiles et hyper mobiles, serait comme se battre contre des moulins à vent.

La part du Rwanda

Le parrain des rebelles du M23 n’est pas à chercher partout. Il est bien connu, il s’agit du Rwanda. Ce pays a été cité à maintes reprises par les experts des Nations Unies, les Organisations non gouvernementales des droits de l’homme, etc.

A ce jour, il n’y a pas de doute quant à sa participation à cette guerre imposée à la Rd Congo et dont les conséquences sont perceptibles au niveau sécuritaire, du développement du pays, etc.

Avec sa volonté de concrétiser la balkanisation de la Rd Congo, le Rwanda a toujours cherché des porte-voix, c’est-à-dire, des Congolais qui sont capables, pour quelques billets de banque, de trahir leur propre pays.

Le président Joseph Kabila, recevant la presse à la Cité de l’UA, avait fustigé cette race des Congolais prêts à vendre leur pays aux étrangers, pourvu qu’ils trouvent leur compte soit dans le gouvernement à constituer, ou dans la vente des richesses issues des activités illicites.

Après avoir mis à l’écart François Rushogoza qui présentement erre et cherche asile dans un pays de l’Afrique de l’Est, le temps est venu pour Sultani Makenga de subir la rigueur de ceux qui pensent qu’ils ont le dernier mot dans l’insécurisation de la Région.

Car en effet, la gué-guerre entre deux factions du M23 n’a pas été bien interprétée du côté rwandais. Pour le pays des mille collines, certains militaires de l’aile Sultani Makenga seraient acquis à la cause du Gouvernement congolais.

Raison pour laquelle ils ont précipité la reddition de Bosco Ntaganda, avant de manifester leur volonté de reprendre les pourparlers à Kampala. Ceci pour dire que Sultani Makenga aurait payé sa volonté de mettre un terme à une guerre inutile qui n’a que trop duré et qui profite plus au Rwanda, à travers l’exploitation des minerais et de l’affectation des recettes douanières.

Signalons que Makenga Sultani et Zimurinda, soupçonnés de crimes de guerre et crimes contre l’humanité, et responsables de la situation actuelle au Nord-Kivu, doivent être traduits en justice. Ils auront alors à répondre des faits portés à leur charge. Surtout qu’il n’est pas possible d’établir la paix sans la justice.

Si par malheur Sultani Makenga parvenait à mourir, ce serait un coup dur pour l’issue des travaux de Kampala. Surtout que le M23 privilégiera d’abord sa réorganisation pressentie très difficile avant toute chose. Entre-temps, la situation restera toujours au point mort mais toutefois au profit des envahisseurs.

C’est une situation à suivre de très près dans les prochaines heures. Elle pourrait marquer le tournant du long feuilleton du M 23.

[L’Avenir]

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