samedi 15 juin 2013

Madagascar: si Mme Ravalomanana est élue, son mari retournera dans les affaires

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L'ancien président malgache Marc Ravalomanana se consacrera uniquement au redressement de Tiko, son groupe agroalimentaire, si sa femme Lalao est élue à la présidence, a indiqué cette dernière à L'Express de Madagascar.

"Quand je serai présidente, ce sera son tour de diriger l'entreprise", a déclaré Mme Ravalomanana, soulignant qu'"il est impossible que des époux dirigent ensemble un pays".

"Il faut aussi reconnaître aux femmes leur valeur", dit-elle.

"Quand mon mari était président, il avait ses idées. Moi, en tant que femme, j'ai les miennes. Et les femmes ont aussi des idées pour sauver le pays. Sauver un pays, c'est comme gérer un ménage. Quand un ménage est en difficulté, ce sont les femmes qui se préoccupent et s'occupent davantage des enfants. Elles ont leur instinct maternel et la compassion pour cela. Les femmes ont mal quand les enfants ne vont pas à l'école. L'éducation est, je le rappelle, ce qui nous fera ressembler aux pays développés", a-t-elle poursuivi.

"Moi, mon principal problème aujourd'hui, c'est la pauvreté des Malgaches, mes compatriotes. L'insécurité, l'insécurité alimentaire dans les ménages malgaches alors que notre pays est un pays agricole. Mon problème, c'est notre progéniture qui ne va plus à l'école", a relevé l'ex-première dame du pays.

C'est grâce au succès de Tiko que Marc Ravalomanana avait construit sa fortune et lancé sa carrière politique. Autrefois l'une des plus importantes et fructueuses entreprises de Madagascar, la plupart des actifs ont été détruits et pillés par des émeutiers lors d'une manifestation populaire en janvier 2009. Tiko doit en outre 61 millions d'euros au fisc malgache.

Marc Ravalomanana, renversé en mars 2009 par l'actuel président de la Transition Andry Rajoelina, vit toujours en exil en Afrique du sud. Il a tenté à plusieurs reprises de revenir dans la Grande Ile, mais en vain. L'élection de sa femme à la tête du pays faciliterait évidemment son retour.

Après qu'il a promis de ne pas se présenter, son parti a désigné sa femme --rentrée au pays en mars pour être au chevet de sa mère malade-- pour le représenter.

Mais cette candidature de Mme Ravalomanana, tout comme celle d'Andry Rajoelina et de l'ancien président Didier Ratsiraka, est contestée par la communauté internationale, qui menace de ne pas reconnaître le résultat des élections.

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