L’organisme international qui supervise les sites du patrimoine mondial de l’Unesco se réunitpour sa 37e session à Phnom Penh, capitale du Cambodge. Au cours de la session d’hier, le comité du patrimoine mondial sur Virunga a demandé l’annulation des permis d’exploration pétrolière dans le parc national des Virunga.
Certains de ces permis sont détenus par la société britannique Soco International PLC et la compagnie pétrolière française Total. le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco tire la sonnette d’alarme.
Le Comité du patrimoine mondial, qui décide notamment de l’inscription des sites sur la liste du patrimoine mondial en péril, a fait part de sa profonde préoccupation concernant le déclassement potentiel du parc des Virunga (dans le Nord-Kivu) et la possible modification des lois de la Rdc afin de permettre aux concessions pétrolières, couvrant 85 % de cette aire protégée, de l’exploiter.
Ainsi, suite aux interventions répétées du WWF-France, le groupe Total s’était engagé officiellement le mois dernier à rester en dehors des limites actuelles du parc. Et le WWF a salué cette décision tout en notant que le groupe pétrolier français poursuit néanmoins ses activités à la périphérie du parc.
Cependant, la société Soco International PLC n’a pris à ce jour aucun engagement de respecter l’intégrité du parc.
Par conséquent, les organisations de conservation alertent déjà sur la perte potentielle du statut de patrimoine mondial du parc des Virunga, en cas d’exploration pétrolière en son sein, et la mise en péril des espèces rares et des moyens de subsistance des communautés locales.
« L’exploration pétrolière est incompatible avec l’esprit de la Convention » A en croire le communiqué de presse parvenu à la rédaction, le Comité du patrimoine mondial de l’Unesco a également porté son attention sur les responsabilités des Etats parties à la Convention concernant la protection du patrimoine mondial, culturel et naturel.
Le Comité a exhorté les gouvernements « à faire tout leur possible pour s’assurer que les sociétés minières ou pétrolières établies sur leurs territoires ne portent pas atteintes aux biens du patrimoine mondial ».
Au cours du débat portant sur l’exploration pétrolière potentielle au sein de Virunga, un représentant de l’Estonie et membre du Comité a souligné la responsabilité propre aux entreprises basées dans un pays signataire de la Convention du patrimoine mondial.
« Les sites du patrimoine mondial ont été reconnus pour leur valeur universelle exceptionnelle. Nous suivons de près la situation dans les sites africains du patrimoine mondial, et notamment le parc des Virunga, et réaffirmons aujourd’hui que l’exploration pétrolière est incompatible avec l’esprit de la Convention », a-t-il indiqué.
Le Pdg du Frankfurt Zoological Society a déclaré pour sa part que « Le Comité du patrimoine mondial a clairement rappelé que les sites du patrimoine mondial sont des « No go zone » pour les activités extractives ». Christof Schenck poursuit : « L’exploration pétrolière peut détruire Virunga et cela ne doit pas arriver ».
Pour rappel, le parc des Virunga, situé à l’Est de la République démocratique du Congo, est le plus ancien parc national d’Afrique. Couvrant un écosystème exceptionnel, sa valeur écologique incomparable a amené son inscription au patrimoine mondial par l’Unesco en 1979.
Pour René Ngongo, le responsable des politiques minières et extractives au WWF-Rdc, « Le parc national des Virunga est le dernier endroit au monde où l’on devrait chercher du pétrole ».
Il ajoute avec insistance que « La conservation de ce parc est un enjeu mondial, il apporte aussi des moyens de subsistance essentiels aux communautés locales. Il est nécessaire d’élaborer un scénario alternatif de développement, qui soit durable sur le long terme, et qui apporte aux populations locales de réels bénéfices sans mettre en péril la survie des espèces locales ».
Lepetit Baende
L’Avenir
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