Les effets dévastateurs des tristement célèbres miliciens Maï-Maï connus sous le nom combien révélateur des » Kata Katanga » commencent déjà à susciter des vives indignations parmi les Congolais qui tiennent mordicus à l’intégrité et surtout à la reconstruction de leur pays.
Plus le temps passe, plus ces délinquants primaires se confortent dans leur gangstérisme avec le risque de faire croire à une certaine opinion qu’ils défendraient une cause juste.
C’est pourquoi, le service de sécurité sont invités à mettre tout en branle pour anéantir cette dangereuse milice comme il en a été le cas avec les insurgés Enyele à l’Equateur et surtout les illuminés de la secte polito-religieuse Bundu dia Kongo (BDK) encore que pour ces derniers ils n’étaient munis que d’armes blanches et de leur farouche détermination à imposer leur idéologie.
En dépit de ceci, une forte puissance de feu a été déployée dans le territoire de Luozi. Les adeptes de BDK ont été massacrés et ceux qui ont survécu ont eu droit à un procès public expéditif à Mbanza-Ngungu où certains d’entre eux ont été condamnés à mort. Conséquence : aujourd’hui, cette secte au contour nébuleux est totalement réduite au silence.
Concernant les insurgés Enyele qu’un certain Oudjani a voulu entraîner dans une rocambolesque aventure sans queue ni tête, ils ont été anéantis par les éléments des FARDC déployés sur le terrain où ils s’étaient rendus momentanément maîtres.
Ici aussi la riposte des FARDC a été tellement fulgurante et meurtrière que les hors-la-loi n’ont pas osé opposer une quelconque résistance. L’aventure d’Oudjani a ainsi été stoppée net.
Face aux Mai-Maï » Kata Katanga » dont l’action est notoirement plus perverse que celles des deux mouvements ci-haut cités, la réaction des services de sécurité doit être proportionnellement agressive. Ce qui ne semble pas encore être le cas pour le moment.
Depuis qu’ils se sont manifestés par une grande action d’éclat le 11 novembre 2012 en faisant évader le célèbre Kyungu Gédéon, un terroriste primaire qui a mis la Nord-Katanga dans une insécurité indescriptible, aucun dispositif sécuritaire digne de ce nom n’est mis en place pour dissuader les auteurs de cette folie meurtrière.
Kyungu Gédéon était gardé à Buluwo, un des grands centres pénitenciers les mieux protégés de la RDC.
Comment ce brigand, qui faisait décapiter certaines de ses victimes et buvait leur sang, a-t-il été soustrait de cette prison avec une centaine de ses complices avec une facilité aussi déconcertante ?
Jusqu’à ce jour, tous ces hors-la-loi continuent à écumer le Nord-Katanga sans être inquiétés le moins du monde.
Au mois de mars dernier, les » Kata Katanga » ont défié l’autorité de l’Etat en occupant le centre ville de Lubumbashi pendant près de 4 heures.
D’où sont-ils partis pour traverser les quartiers périphériques jusqu’à atteindre le cœur du chef-lieu de la province de Katanga ?
Lorsque nous savons que cette ville est sous haute surveillance militaire étant donné qu’elle abrite la deuxième résidence officielle du chef de l’Etat, pareille » promenade de santé » de ces miliciens doit nous interpeller tous et en même temps susciter des interrogations quant à la volonté réelle des décideurs attitrés de mettre fin à l’aventure de ces délinquants primaires.
Comme pour démontrer qu’ils veulent aller jusqu’au bout de leur folie, ils ont annoncé que le 30 juin, date anniversaire de l’indépendance, et le 11 juillet, date commémorative de la proclamation de l’Etat sécessionniste du Katanga, ils attaqueraient Lubumbashi.
La menace a été considérée par d’aucuns comme une blague de mauvais goût parce que, se dit-on, des gens sérieux ne peuvent pas annoncer un coup qu’ils veulent monter.
Pour montrer qu’ils n’ont pas parlé pour amuser la galerie, ces Maï-Maï ont tenté d’attaquer la fameuse prison de Kasapa pour y soustraire un de leurs complices. Heureusement qu’ils ont été renvoyés à leurs études.
Mais une fois de plus, la correction n’est pas à la hauteur du crime. Car ces inciviques ont été dispersés sans être poursuivis, arrêtés et jugés pour qu’on connaisse les dessous des cartes de ce mouvement séparatiste. Les premiers d’entre eux qui ont été arrêtés et acheminés à Kinshasa après l’attaque de la ville de Lubumbashi en mars dernier ne sont pas encore jugés.
Suite à ce qui frise la passivité des services de sécurité face à cette rébellion qui ne dit pas ouvertement son nom, nous sommes en droit de nous poser la question de savoir jusqu’où l’Etat congolais permettra-t-il à cette lie d’humilier toute la nation ?
Le ver se trouverait-il à l’intérieur du fruit comme l’a osé dénoncer un député de l’opposition originaire du Katanga ?
Il ne faut peut-être pas aller vite en besogne pour franchir le Rubicon en pointant quelqu’un du doigt, mais il ne serait pas aussi fort de dire que le manque de mise en place d’un dispositif sécuritaire pour étouffer dans l’œuf ces velléités » balkanisantes » de la république pousse certains à penser à des complicités dans les milieux sécuritaires et politiques katangais qui, la nuit, encourageraient cette action de sape.
Des auteurs des propos tels que » Le Katanga utile » et » Mutoto wa Katanga » ne s’offusquent pas de la » Gédéokyungumanie « .
Les Congolais ont le droit de vivre en paix, 53 ans après avoir acquis l’indépendance de la manière qu’on connaît. Cette paix doit être assurée par les services compétents en la matière sous le houlette des institutions légalement établies.
Il faut que celles-ci jouent réellement leur rôle régalien sans atermoiement. On ne badine pas avec le pouvoir. Il s’exerce de la manière qu’il faut selon les lois du pays et avec justice et équité.
La politique de deux poids deux mesures pousse à la révolte.
Les Maï-Maï Kata-Katanga doivent subir la même rigueur que les insurgés Enyele et les intégristes de BDK. Dura lex sed lex comme diraient les Romains. La loi est dure mais c’est la loi, et elle doit s’appliquer à tous les citoyens quels que soient leur rang social, origine ou appartenance politique.
Rombaut Ot.
L'Observateur
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