jeudi 25 juillet 2013

Guerre au Kivu : Le M23 délogé de Kiwanja par les Maï-Maï Nyatura

24/07/2013 

 

Soldat M23

Les rebelles du M23 que les Fardc venaient de chasser à de canons de Kanyaruchinya, Munigi et Kibati ne sont pas encore au bout de leur peine. Samedi dernier, les Maï-Mai Nyatura les ont proprement encerclés de la localité de Kiwanja considérée comme une place forte et les ont chassés à la canonnade. 


Ils ont fui cette position en y abandonnant tout. On ne joue pas avec les Nyatura qui ont décidé de faire la vraie résistance à l'occupant rwandais comme à l'époque de M'Zee Kabila. 

Le M23 chassé de Kiwanja, ce mouvement pro-rwandais dira comme d'habitude avoir été chassé par les FDLR alors que ce ne sont que les Congolais de Nyatura qui ont opéré au grand jour et à visage découvert. 

Tout le monde les a vus. La semaine écoulée, ce sont eux qui voulaient déloger le M23 de Kinyaruchinya lorsque finalement une patrouille de la Monusco était malencontreusement venue intervenir en tirant des coups de sommation.

Les Casques bleus de la Monusco ont à nouveau transpiré. Ils ont eu chaud. Et pour cause. 


La population en colère a encore marché contre la Monusco le samedi dernier dans la ville volcanique de Goma. Elle accuse les Casques bleus de ne pas assez soutenir les Fardc dans leur assaut décisif contre les bastions du M23 dans le Nyirangongo. 

En outre, les Gomatraciens sont fous de rage. Car ils sont convaincus que c'est la Monusco qui fait des pressions sur les FArdc afin de stopper leur offensive et privilégier les négociations de Kampala. Auxquelles ici comme là-bas personne ne croit.

Le même samedi, le Représentant spécial adjoint chargé de la Monusco a réagi en balayant d'un bloc toutes ces suspicions de la population. 


Pour lui, la Monusco fait plus et a soutenu sur le plan tactique toutes ces opérations des Fardc. 

Ils ont travaillé ensemble. L'appui de la Monusco aux Fardc ne fait l'ombre d'aucun doute, renchérit-il, mais sans convaincre. Cependant, il conclut que la guerre ne résoudra jamais la crise du Nord-Kivu.

Toutes ces attaques n'apporteront pas la paix qui est, en définitive, la finalité de ces actions militaires. 


D'où eux à la Monusco, ils restent convaincus qu'il n'y a que par la voie politique qu'on peut avoir la paix en se mettant autour d'une même table. 

C'est ici où il y a divergence avec le commun des Congolais. Ceux-ci sont convaincus que Kampala n'est qu'un stratagème des parrains du M23 pour gagner du temps et réarmer comme on l'a vu lors des derniers combats.

Pendant l'accalmie imposée à cause des négociations de Kampala, le M23 en a profité pour se réarmer en artillerie lourde et avec un tank positionné à Kibati, 20 km de Goma, selon des informations livrées non par le Gouvernement ni la Société civile du Nord-Kivu mais bel et bien par la Monusco elle-même. 


Si les Fardc n'avaient pas pris le devant en administrant une raclée aux rebelles à Kanyaruchinya, ce tank du M23 aurait, comme un forcené, rasé tous les villages du secteur, ce n'est en tout cas pas la Monusco qui l'aurait stoppé. 

BASSES BESOGNES

Comme on le voit, pendant que le M23 a bénéficié d'une sorte d'immunité totale à cause de sa simple présence à Kampala, les rebelles n'ont eu de cesse de tracasser la population civile par des tueries sauvages et autres exactions dénoncées chaque semaine par la Monusco lors de ces points de presse hebdomadaire. 


Ce qui veut dire que celui qu'on veut à tout prix rendre fréquentable, refuse de quitter sa casaque de rebelle en continuant ses basses besognes dans la population.

A celui-là qui n'entend que le langage des armes, il ne faut réserver que l'option de la force comme l'ont si bien fait les Fardc lors des batailles de Mutaho, Kanyaruchinya et Kibati. 


Le M23 n'est engagé dans le processus politique qu'hypocritement. il s'agit d'une option de façade. Pour s'en convaincre, il n'y a qu'à se rendre à Kampala où les négociations démarrées sous l'égide de la CIRGL n'ont jamais abouti à un moindre Accord même à minima. Pourquoi? 

Les prétentions de la rébellion sont inimaginables. Tandis que la délégation de Kinshasa tente toujours vainement de les ramener à la mesure.

Quant à la Médiation ougandaise, elle n'est jamais parvenue à rapprocher les vues diamétralement opposées de deux camps. 


C'est la raison pour laquelle les Congolais considèrent les négociations de Kampala comme une perte de temps. Comme la Brigade est longue à devenir opérationnelle, il revient aux forces armées du pays de faire le travail pour lequel elles existent et qui est d'instaurer l'autorité de l'Etat sur toute l'étendue du pays.

C'est ce qu'ils ont commencé à faire avec brio toute la semaine écoulée. On doit les laisser aller jusqu'à Rutshuru puisqu'ils en ont les moyens et les capacités. 


Ce serait incompréhensible au moment où les Fardc qu'on traitait de tous les noms et à qui on ne cessait de chanter que la Brigade d'intervention ne sera jamais son substitut, de lui demander de stopper pour privilégier la voie du dialogue.

Alors que tout le monde est conscient que cette option-là est toujours dans l'impasse. Au M23, on doit plutôt réserver le même traitement que celui des Jihadistes du Nord Mali en termes de forces négatives. 


Est-ce différent? Alors question: au Mali peut-on demander aux forces loyalistes de ne pas faire leur travail qui est de traquer ces Jihaddistes? Même chose en ce qui concerne le Rwanda avec ses soi-disant FDLR, est-il fondé de lui demander de ne pas les traquer?

On se rappellera la levée de boucliers provoquée par la proposition du Président tanzanien Jakaya Kikwete qui demandait à Kagame et Museveni de négocier avec leurs propres rebelles de la même manière qu'on demande à Joseph Kabila de le faire avec le M23. 


Même questionnement pour l'Ouganda avec ses ADF/NALU et la LRA, peut-on demander à l'armée ougandaise de ne pas les traquer? Et pourtant, c'est ce qui est exigé à la Rdc en foulant au pied la Résolution 2098 du Conseil de sécurité qui a mis dans la même botte le M23, les FDLR, la LRA et les ADF/NALU.

Cependant dans la pratique, c'est autre chose en Rdc. De toutes ces forces négatives, il n'y a que le M23 qu'on met sur le même pied d'égalité avec le Gouvernement de Kinshasa avec un rapport de forces qui lui est favorable. 


Les Fardc sont libres de changer ce rapport de forces avant tout compromis. Les Congolais sont déterminés à ne pas rééditer les erreurs de 2009 avec l'Accord du 23 mars entre Kinshasa et le CNDP qui s'est mué en M23.

LES NYATURA CHASSENT LE M23 DE KIWANJA

Les rebelles du M23 que les Fardc venaient de chasser à de canons de Kanyaruchinya, Munigi et Kibati ne sont pas encore au bout de leur peine. Samedi dernier, les Maï-Mai Nyatura les ont proprement encerclés de la localité de Kiwanja considérée comme une place forte et les ont chassés à la canonnade. 


Ils ont fui cette position en y abandonnant tout. On ne joue pas avec les Nyatura qui ont décidé de faire la vraie résistance à l'occupant rwandais comme à l'époque de M'Zee Kabila.

Le M23 chassé de Kiwanja, ce mouvement pro-rwandais dira comme d'habitude avoir été chassé par les FDLR alors que ce ne sont que les Congolais de Nyatura qui ont opéré au grand jour et à visage découvert. 


Tout le monde les a vus. La semaine écoulée, ce sont eux qui voulaient déloger le M23 de Kinyaruchinya lorsque finalement une patrouille de la Monusco était malencontreusement venue intervenir en tirant des coups de sommation.

Les Nyatura qui n'étaient pas du tout content de cet acte sont revenus à la charge et ont cette fois-ci délogé l'ennemi de son bastion imprenable de Kiwanja. Chapeau bas à ces braves résistants Maï-Maï Nyatura à cause de leur détermination à barrer la route au M23, agent de l'occupation par procuration par le Rwanda d'une partie du Nord-Kivu.

[Kandolo M.

© KongoTimes

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