Saturday, 27 July 2013
Le ton monte entre Dar Es-Salaam et Kigali
Le cap des boutades et des menaces est désormais dépassé. Le ton est martial et sans ambages entre Dar Es-Salaam et Kigali. Jakaya Kikwete ne s’encombre plus de formules diplomatiquement correctes pour s’adresser à son homologue Kagame du Rwanda.
Le successeur de Mwalimu Julius Nyerere promet de faire subir le sort d’Idi Amin Dada à quiconque tenterait de s’attaquer à son pays, la Tanzanie. La confrontation entre les deux capitales devient inévitable voire imminente.
Le cap des boutades et des menaces est désormais dépassé. Le ton est martial et sans ambages entre Dar Es-Salaam et Kigali. Jakaya Kikwete ne s’encombre plus de formules diplomatiquement correctes pour s’adresser à son homologue Kagame du Rwanda.
Le successeur de Mwalimu Julius Nyerere promet de faire subir le sort d’Idi Amin Dada à quiconque tenterait de s’attaquer à son pays, la Tanzanie. La confrontation entre les deux capitales devient inévitable voire imminente.
A l’occasion de la fête nationale de son
pays, la Tanzanie, le président Jakaya Kikwete a mis à profit cette
opportunité pour s’adresser vertement à son homologue rwandais Paul
Kagame, selon des sources sur place.
A les en croire, cette escalade est
la réaction du président tanzanien après les allégations mensongères
des officiels de Kigali sur la présence d’un officier tanzanien, de la
Brigade d’intervention de la Monusco, aux côtés des génocidaires FDLR.
Une information démentie de la manière la plus claire et la plus
catégorique par les Nations-unies.
A travers cette action de sape, Kigali
voulait discréditer la Tanzanie et donc justifier une éventuelle
agression de ce pays qui a offert ses dignes filles et fils pour la
cause de la paix dans la sous-région des Grands lacs africains dans le
cadre de la Brigade spéciale onusienne d’intervention avec comme mission
de traquer les forces négatives qui écument l’Est de la République
démocratique du Congo.
Pendant ce temps, les Etats-Unis
affirment détenir des preuves irréfutables de la présence d’éléments de
l’armée régulière rwandaise sur le sol congolais, combattant avec le
M23. Les USA ont appelé « à un retrait immédiat » de ces troupes
rwandaises.
Combattre le M23 n’équivaut-il pas à combattre les troupes
rwandaises ? Or, le fait pour la Tanzanie d’avoir accepté de doter cette
force spéciale d’éléments aguerris ne fait pas l’affaire de Kigali, qui
sent venir la fin de son aventure meurtrière dans la sous-région des
Grands lacs africains.
Aussi, des menaces ont-elles été proférées à
l’égard de la Tanzanie par le M23 puis par Kigali. C’était sans compter
avec la perspicacité de Dar Es-Salaam, ragaillardi par la visite du
président Obama.
INVESTIE D’UNE AUTORITE MORALE
INVESTIE D’UNE AUTORITE MORALE
Investie quasiment d’une autorité morale
sur les pays de la région, la Tanzanie reste le bastion d’où se
conçoivent et se mènent toutes les actions progressistes de la
sous-région.
Des changements majeurs depuis les dernières décennies
portent les marques de la Tanzanie ou sa bénédiction. Personne, parmi
les dirigeants des Grands lacs africains, ne peut se permettre de nier
l’influence tanzanienne dans n’importe quelle lutte.
Loin d’être une action isolée, la
présence du contingent tanzanien dans les rangs de la Brigade spéciale
d’intervention de la Monusco était une démarche savamment réfléchie pour
stabiliser la région.
Que la RDC soit régulièrement déstabilisée par
ses voisins, ces actions impactent négativement également sur la
Tanzanie qui héberge des milliers de Congolais avec ce que cela suppose
comme effet négatif.
Par ailleurs, cette instabilité
chronique dans l’Est de la RDC peut infester dangereusement l’ensemble
de la sous-région. L’entrée en lice des Shebabs somaliens ne pouvait
laisser dans l’indifférence les gouvernements responsables de la
sous-région. L’urgence était donc de désinfecter la région.
C’est dans
ce cadre que Dar Es-Salaam s’est investi pour le nettoyage des forêts,
savanes et montagnes de l’Est de la RDC où opèrent les forces négatives
voire terroristes. Pour ce faire, Kagame aurait dû se frotter les mains
d’autant plus que les FDLR seront également éradiquées par cette action
d’envergure initiée par la communauté internationale.
Par ailleurs, faisant foi aux vertus du
dialogue, ce pays épris de paix et de stabilité a invité, par la bouche
du président Jakaya Kikwete, tous les pays d’où s’organisent, se
planifient et sont lancés les mouvements d’instabilité de dialoguer avec
leurs rébellions respectives.
Contre toute attente, c’est la levée des
boucliers du côté de Kigali qui tance régulièrement le président
tanzanien jusqu’à le qualifier de complicité avec les génocidaires FDLR.
La colère de Jakaya Kikwete est ainsi justifiée.
Les termes utilisés
sont appropriés par leur fermeté afin de ramener Kagame sur terre. Le
moment choisi est symbolique, selon nos sources à Dar Es-Salaam, le jour
de la célébration de la journée d’indépendance du pays. Sans ambages,
le président aurait mis en garde : « Quiconque tenterait de déstabiliser
la Tanzanie ».
Ne s’estimant pas bien compris, il
aurait enfoncé le clou, en déclarant qu’il s’occuperait de Paul Kagame
comme son pays s’était déjà occupé du président ougandais Idi Amin Dada.
REPONSE DU BERGER A LA BERGERE
REPONSE DU BERGER A LA BERGERE
L’histoire renseigne qu’effectivement,
l’armée tanzanienne avait défait le dictateur ougandais Idi Amin Dada en
1979. Ses successeurs étaient installés quasiment par le pays de Julius
Nyerere.
Dans l’ordre l’on citera Yusuf Lule, Godefroid Bianaisa pour boucler la série par Yoweri Kaguta Museveni, qui avait aussi reçu une assistance conséquente du maréchal Mobutu, selon des sources.
Dans l’ordre l’on citera Yusuf Lule, Godefroid Bianaisa pour boucler la série par Yoweri Kaguta Museveni, qui avait aussi reçu une assistance conséquente du maréchal Mobutu, selon des sources.
A son tour, Kaguta Museveni a fait
monter Paul Kagame à la tête du Rwanda après l’assassinat de
Habyarimana. Aussi surprenant que cela puisse paraître, Paul Kagame
s’attaque au pays mentor de son parrain Museveni !
Lors de la réunion consacrée à la
situation dans la région des Grands lacs africains au Conseil de
sécurité à New-York, le représentant tanzanien a adopté un ton sans
équivoque pour dénoncer : « Ceux qui vilipendent ceux qui cherchent les
vraies solutions dans la région ».
L’allusion est claire, la vraie paix
passe par le dialogue entre les dictatures de Kigali et Kampala avec
leurs rébellions respectives.
Dar Es-Salaam qui ne porte plus des
gants sait qu’il y a un challenge à gagner : le leadership responsable
et pacifique tourné vers le développement de la région.
Sans aucun doute, la question était abordée lors du dernier passage du président américain Barack Obama en Tanzanie. Jakaya Kikwete le fait avec une détermination évidente, sans crainte de qui que ce soit.
Sans aucun doute, la question était abordée lors du dernier passage du président américain Barack Obama en Tanzanie. Jakaya Kikwete le fait avec une détermination évidente, sans crainte de qui que ce soit.
Le Potentiel
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