le 23/08/2013
Une étude anglaise parue dans le British Medical Journal a proposé une solution originale: le chant. Pratiqué vingt minutes par jour, il diminuerait significativement l'intensité et la récurrence de ces perturbations nocturnes.
Le ronflement, comme l'apnée du sommeil, est provoqué par un relâchement des muscles de la gorge et du palais qui compromet le passage de l'air. Ce phénomène se retrouve chez toutes les personnes puisqu'il est caractéristique de la baisse du tonus musculaire pendant le sommeil.
Mais lorsque ce relâchement est supérieur à la normale, il crée des vibrations (ronflements) ou un rétrécissement des voies respiratoires tel que le souffle se coupe (apnées).
Ces troubles touchent un tiers des Français, selon le baromètre de l'Institut national de Prévention et d'Éducation pour la Santé réalisé en 2008. Il existe plusieurs facteurs qui les favorisent, sur lesquels il est plus ou moins aisé d'agir.
La génétique est en partie responsable: par exemple, un individu qui hérite d'une mâchoire plus «en avant» a moins de chance d'être affecté. En revanche, l'embonpoint augmente les risques à cause du dépôt de graisse au niveau de la gorge.
Enfin, si les somnifères ou l'alcool semblent contribuer à un endormissement rapide, ils accroissent surtout le relâchement des muscles buccaux et l'intensité des ronflements ou des apnées.
La thérapie par le chant
L'étude a été conduite sur 93 adultes qui rapportaient des ronflements ou des apnées légères et modérées (de 10 à 40 apnées par heure de sommeil). Les chercheurs du département d'otorhinolaryngologie d'Exeter ont proposé à leurs patients de suivre une thérapie par le chant afin de renforcer les muscles de la bouche.
A raison de vingt minutes d'exercices par jour au son du disque thérapeutique «Singing for snorers» (le chant pour les ronfleurs), les résultats auraient été significatifs: au bout de trois mois, les personnes ressentaient moins de ronflements ou d'apnées du sommeil.
«Le concept de base est intéressant parce qu'il s'attaque à la cause des ronflements et de l'apnée du sommeil» explique Raphaël Heinzer, médecin spécialiste du sommeil au Centre hospitalier universitaire de Lausanne. «Mais il manque des mesures objectives sur la fréquence et l'intensité des ronflements ou des apnées» précise-t-il.
Une étude similaire, publiée dans le British Medical journal en 2006, avait par exemple quantifié la récurrence des troubles du sommeil, après avoir soumis les patients à une pratique quotidienne de didgeridoo - un instrument à vent australien- réputé pour mobiliser tous les muscles buccaux.
Une pratique difficilement réalisable
Il y a un autre inconvénient: chanter à tue-tête au milieu du salon demande un certain sens de l'autodérision. «De plus, dans la pratique, est-ce qu'un médecin peut se contenter de prescrire un disque audio à son patient?» s'interroge le Dr Raphaël Heinzer.
À ce jour, plusieurs traitements existent pour soigner ces perturbations. Le plus efficace est certainement le masque à pression positive continue (PPC): il envoie de l'air pressurisé qui permet aux muscles de ne pas se relâcher.
Bien que courants, les troubles du sommeil méritent d'être pris au sérieux. L'apnée du sommeil est nocive car responsable d'un déficit d'oxygène dans le sang. Elle favorise alors des pathologies comme l'hypertension ou les accidents cardio-vasculaires.
Surtout, la fatigue engendrée par un rythme nocturne perturbé a des conséquences sur la vie quotidienne (vigilance au volant) et professionnelle (diminution de l'attention).
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EN SAVOIR PLUS
» Tout savoir sur le syndrome d'apnées du sommeil
» Traiter les ronflements
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Estelle Elkaim
Le Figaro.fr
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