mercredi 7 août 2013

Le mercredi, le Bénin voit rouge

Des femmes à Cotonou en train de préparer des galettes à la noix de coco, toutes vêtues de rouge. Photos publiées sur la page Facebook de Mercredi Rouge.
 
Depuis le milieu du mois de juillet, tous les mercredis, des centaines de Béninois s’habillent en rouge. Il ne s’agit pas d’un effet de mode, mais d’une façon originale de protester contre la réforme constitutionnelle voulue par le président Boni Yayi.
 
Lancé le mercredi 17 juillet par le mouvement "Alternative citoyenne", le "Mercredi rouge" souhaite réunir tous les mécontents du président Bon Yayi au pouvoir depuis 2006. 
 
Principal point de discorde : la réforme de la Constitution béninoise qui pourrait, selon les membres du mouvement, permettre au président sortant de se représenter pour la troisième fois à l’issue de son mandat en 2016.
 
Chaque mercredi, les partisans du mouvement se réunissent en portant T-shirt, bracelet ou casquettes rouges.
 
Le mouvement s’organise principalement au travers de Facebook. Et il prend de l’ampleur, au point d’agacer le gouvernement béninois. Le mercredi 31 juillet, et le 1er aout, jour de la fête d’indépendance du Bénin, ils étaient plusieurs centaines dans les rues de Cotonou arborant T-shirt, casquettes ou autres objets rouges. 
 
Des manifestations strictement encadrées où plusieurs personnes ont été arrêtés pour trouble à l’ordre public, notamment un des leaders du mouvement, l’ancien ministre de la Communication, Gaston Zossou, qui a expliqué sur son compte Facebook que sa maison avait été encerclée par les forces de l’ordre avant son interpellation.
 
Pour s’opposer au "Mercredi rouge", les partisans de Boni Yayi ont répliqué en instaurant le mouvement du "Vendredi blanc", peu suivi pour le moment. Le ministre de l’Intérieur Benoît Dégla a déclaré que les "causes que défendent les initiateurs du Mercredi rouge sont non fondées" et a qualifié le mouvement "d’intoxication".
 
Des militaires encerclent le 1er aout le domicile de Gaston Zossou, l'un des leaders du mouvement. 
 

"C’est l’étincelle qui a provoqué l'intérêt des gens pour la politique !"

Alexandre John Tikpa est informaticien à Cotonou.
 
Le rouge est avant tout symbole du courage, c’est l’une des couleurs présentes sur le drapeau du Bénin. Mais pour moi, c’est davantage la couleur de ma colère, une façon de dénoncer un régime qui s’accroche au pouvoir et qui tente de berner sa population.
 
Le "Mercredi rouge" s’est organisé autour de ceux qui refusent la révision de notre Constitution, mais c’est aussi l’occasion de faire valoir plusieurs autres revendications comme dénoncer la mauvaise gouvernance, les privations de libertés, la faim… 
 
Ce qui est en train de se passer ressemble beaucoup à ce qui est arrivé en 2009 [Boni Yayi avait mandaté une commission technique composée d’experts pour réviser la Constitution avant de faire marche arrière face aux manifestations de l’opposition et de la société civile].
 
Cette initiative a donné des idées à beaucoup de jeunes, pas forcément très investis politiquement : par exemple, une brigade de motards tous habillés en rouge s’est créée, ils font le tour des différentes artères des grande villes du pays. C’est l’étincelle qui a fait s’intéresser les gens à la politique ! [le mouvement a notamment lancé un concours d'art oratoire autour de la révision de la Constitution]. 
 
Je crois que le gouvernement ne s’attendait pas à une telle réaction. Mais comme on dit au Bénin, celui qui invite le tam-tam ne peut pas se plaindre du bruit.
 
Photo prise le 31 juillet dans les rues de Cotonou.
 

"Le gouvernement ne peut pas interdire la couleur rouge !"

Jean-Claude Kouanga habite à Parakou, à 400 kilomètres au nord de Cotonou. Il tente de répandre le mouvement dans sa ville.
 
Le mouvement "Mercredi rouge" a surtout pris de l’ampleur à Cotonou et on n’a pas encore de marée rouge dans les rues de Parakou. Cependant, on peut voir beaucoup de personnes accrocher des bandeaux rouges à leur fenêtre, porter un foulard ou attacher un ruban rouge au rétroviseur de leur voiture. 
 
C’est un signe que, loin de la capitale où tout se décide, les habitants de Parakou sont aussi intéressés par la vie politique du pays.
 
Je crois que ce qui gêne beaucoup le gouvernement, c’est l’aspect insaisissable de ce mouvement : il serait complètement stupide et dangereux politiquement d’interdire à tous les Béninois de s’habiller en rouge, encore plus de réprimer la population sous le seul prétexte qu’ils portent une cravate ou une casquette rouge ! 
 
Et puis comment empêcher les gens de poster des photos d’eux habillés en rouge ou de changer leur logo en rouge en guise de soutien au mouvement ?
 
Sur Facebook, le mouvement diffuse des images pour inciter les Béninois à porter n'importe quel objet rouge.
 
Ce billet a été écrit en collaboration avec Alexandre Capron (@alexcapron), journaliste pour les Observateurs de FRANCE 24.
 

C'est anticonstitutionnel d'interdit au peuple de Protester

Le Béninois est quelqu'un de pacifique et ne revendique que quand c'est trop et la situation socio-politique actuelle du pays est plus que préoccupante. Des scandales financiers érigés, la corruption, les crimes économiques, la promotion du médiocre sont devenus mode de gestion pour un style de gouvernement managérial. 

Ce Gouvernement a inventé tous les styles possible du monde (le changement, Émergence, gouvernement managérial, dictature de développement, refondation) pour ne citer que ceux-là mais pourtant le pays ne fait que s'enfoncer dans le désastre allant du bon au pire. 

Tout ça, c'est pour vous dire que le peuple béninois en a marre de ces déroutes, et veut à tout prix sauvé ce qui peut l'être encore. 

Comment une personne qui méconnait la Constitution, garant de la nation pour lequel il a prèter serment de défendre et protéger décide à tous les coups de changer car une fois que le Préambule est modifié, et ben la constitution est changée et donne droit à une Nouvelle république : But visé par le parti au pouvoir principalement son chef. 

Sinon comment comprendre qu'il soit en campagne électoral à moins de 3 ans de la fin de son dernier mandat ( selon la constitution actuelle du Pays)? 

Le peuple a compris et refuse de laisser ou de croire une fois de plus aux nombreuses promesses non tenues par le Président ( les promesses n'engagent que ceux qui les croient avait lancé un autre président). 

Le port de couleur rouge initié par le mouvement " mercredi Rouge " du collectif Citoyenne est une façon de dire NON et ce pacifiquement car jusqu’à présent, aucun membre ou citoyen vêtu de rouge n'a encore semé de trouble ou perturber quoi que ce soit dans le pays à travers la manifestation de leur mécontentement. 

Au contraire, c'est eux qui sont victime de la barbarie du pouvoir en place qui dit que le port de couleur rouge est un délire selon les propos du Commissaire Central de la la ville de Cotonou lors de la prise en otage de la maison de Gaston Zossou ex ministre et membre du mouvement. 

On va jusqu'à matraquer, malmener et même garder à vue un avocat pour avoir garder dans son véhicule un T-Short roue et un document du mouvement " Alternative citoyenne ". 

Le rouge fait partie du quotidien du Béninois, un tour dans la ville et vous verrez que des portails, des véhicules, des affiches et panneaux sont nombreux à être en couleur rouge. 

Même le drapeau du Bénin comporte en grande partie la couleur Rouge qui est synonyme du '' Courage" chanté dans l’hymne Nationale (Aube Nouvelle) du Bénin. 

Même lui le PR a porté du rouge le 1er Aout ( Fête de l'indépendance ) du Pays et est resté assis sous du rouge à 90% et sur un podium à 100% rouge. 

Qu'il abandonne son idée de modification pour s'éterniser au pouvoir et on en parlera plus jusqu'à ce qu'il y ait une autre occasion. Une vielle adage qui dit:

<< Si ton locataire qui doit quitter ta maison dans 2 jours se met à installer des climatiseurs, des cabines de douche, des baies vitrées c'est qu'il a une autre intention à la fin de ces 2 jours>>



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