mercredi 14 août 2013

RDC : La création d'un gouvernement issu des Concertations a provoqué un tollé au sein de la majorité et opposition

13/08/2013 


Léon KENGO WA DONDO

L’annonce faite samedi 10 août par le président du Sénat et membre du présidium des Concertations nationales Léon Kengo wa Dondo de mettre sur pied un gouvernement issu de ces concertations n’a pas été du goût ni de la majorité et encore moins de l’opposition qui ont décrié cette démarche.

« Nous voulons également que tous ceux qui participent (aux concertations nationales) concourent également aux résolutions qui pourront demain servir de programme minimal. 

Ce dernier sera le programme du gouvernement issu des Concertations nationales», avait-il déclaré après les échanges que le présidium a eus avec les chefs des partis de l’Opposition politique au Palais du peuple.

C’est ainsi, par exemple que le député de la majorité Emmanuel Ramazani Shadari s’est dit étonné, de l’annonce d’un gouvernement issu des concertations nationales.

Emmanuel Ramazani Shadari reconnait avoir débattu, avec le présidium des concertations de la question d’un certain accompagnement international de ces assises mais pas d’un éventuel gouvernement.

«Si on dit que majorité, opposition et société civile: formez un gouvernement, donc il n’y aura pas d’opposition et la constitution sera violée. 

Pourquoi allez aux concertations, dépenser de l’argent et payer des hôtels, si on veut partager le pouvoir, alors qu’on peut le faire calmement ici», s’est plaint Emmanuel Ramazani Shadari au micro de la Radio Okapi.

Député élu de la circonscription de Kabambare, dans la province du Maniema, Emmanuel Ramazani Shadari qualifie les propos de Kengo d’un «discours politicien pour faire un clin d’œil à l’opposition».

Du côté de l’opposition, certains partis disent ne pas être concernés par la démarche de Léon Kengo. C’est le cas du du secrétaire général de l’Union pour nation congolaise (UNC), Jean-Bertrand Ewanga, qui a affirmé ne pas reconnaître le présidium des concertations.

« Kengo joue un jeu dangereux. Au niveau de l’opposition, on n’a pas reconnu le présidium de ces concertations, parce que son l’ordonnance a été prise par Monsieur Kabila pour son intérêt et pour favoriser sa majorité », a-t-il indiqué.

Par contre, le secrétaire général de l’UNC appelle le président du Sénat à se soumettre à la discipline du conclave de l’opposition. Jean-Bertrand Ewanga accuse par ailleurs Kengo de vouloir entraîner l’opposition dans la logique de l’ordonnance du chef de l’Etat.

Il estime nécessaire que la majorité et l’opposition se réfèrent à l’accord d’Addis-Abeba et à la résolution 2098 du Conseil de sécurité de l’Onu qui, selon lui, définissent toute la conduite de ces assises. 

«Comme Kabila a reconnu Sassou comme facilitateur, qu’il le laisse organiser toutes les choses», a conclu Jean-Bertrand Ewanga.

L’UNC, à l’instar d’autres partis politiques de l’opposition veut que la majorité au pouvoir s’engage à ne pas initier la modification des articles de la Constitution qui limitent le nombre et la durée des mandats du Président de la république.

Annoncées par le président Kabila en décembre 012, les concertations nationales visent à «créer la cohésion nationale» face à la guerre dans l’est de la RDC.

En juin dernier, le président Kabila a signé une ordonnance créant ces concertations dont la direction (appelée présidium) a été confiée aux présidents de deux chambres du parlement.
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