Soumaïla Cissé a reconnu sa défaite au second tour de la présidentielle et félicité son rival Ibrahim Boubakar Keita pour sa victoire.
IBK: trois lettres en passe de succéder à celles de l'ancien président malien ATT (Amadou Toumani Touré) renversé par une junte militaire en mars 2012.Son adversaire, Soumaïla Cissé, a reconnu sa défaite dans la soirée du 12 août. «Je suis allé le voir pour le féliciter et lui souhaiter bonne chance pour le Mali», a déclaré l'ancien ministre des finances, avant même la publication officielle des résultats.
Moins de 48 heures après la tenue du second tour de l'élection présidentielle, Ibrahim Boubacar Keita, alias IBK, est présenté comme le futur président du Mali.
A l'issue du premier tour, le 28 juillet dernier, l'homme avait raflé 39,7% des bulletins de votes, le double de son rival Soumaïla Cissé.
Lors de la courte campagne d'entre-deux tours, l'homme exprimait sans ambage sa volonté de devenir le prochain président du Mali: «Je vous demande de me donner la majorité absolue. Je demande une majorité qui ne peut être remis en question»
A Bamako, l'homme est populaire. Au premier tour, il a obtenu la majorité absolue dans tous les quartiers de la capitale. Beaucoup de jeunes ont voté pour lui, ainsi que de nombreux chauffeurs de taxi.
«C'est vrai, j'ai voté pour IBK», dit fièrement Issa Konaté, montrant l'affiche de son candidat favori, collée sur la vitre arrière de sa voiture. Avant de poursuivre: «IBK est quelqu'un qui a beaucoup d'expérience. Je suis convaincu qu'il va vraiment travailler pour le Mali.»
Homme du sérail
A l'âge de 68 ans, IBK arriverait enfin à gravir le sommet de l'Etat après deux échecs successifs en 2002 et 2007. L'homme est présenté comme un politicien «chevronné» qui officie depuis plus deux décennies dans l'administration de l'Etat malien.
Après avoir fait des études d'histoire et de relations internationales à l'université de Dakar et à la Sorbonne, Ibrahim Boubacar Keita a travaillé de longues années pour un think tank français et des ONG.
Très vite, il fait son entrée dans la vie politique malienne: il devient ministre des Affaires étrangères en 1993, un poste qu'il occupera un an, avant d'accepter le poste de Premier ministre (1994-2000) et de créer son propre parti en 2001, le rassemblement pour le Mali.
Souplesse
IBK bénéficie d'une réputation d'homme à poigne capable de gérer des grèves d'étudiants et de négocier avec les Touaregs. Un homme, aussi, plein de contradictions, comme celle d'être membre de l'internationale socialiste sans n'avoir jamais donné une teinte socialiste à sa politique.
Ce francophile, bon vivant, devra cependant représenter une issue à la crise dans laquelle le pays est plongé depuis plus d'un an. Certes, ses marges de manoeuvres seront limités, notamment par l'aide financière attribuée par la communauté internationale.
Mais le futur président devra rapidement entâmer des négociations avec les rebelles Touaregs, dont les revendications d'autonomie demeurent toujours d'actualité.
Dans le pays, beaucoup espèrent encore un accord de paix durable entre le gouvernement central et le Mouvement populaire de libération de l'Azawad (MNLA).
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Slate Afrique
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