vendredi 30 août 2013

RDC : l’ONU détient des "informations crédibles" sur le soutien du Rwanda au M23

le 30 août, 2013

 

Une séance de travail au Conseil de sécurité des Nations unies (photo rfi.fr) 

L’ONU a des “informations crédibles et cohérentes” sur un soutien de l’armée rwandaise aux rebelles du M23 dans les combats en République démocratique du Congo (RDC). 


Des diplomates l’ont déclaré jeudi 29 août à l’AFP après une séance à huis clos du conseil de sécurité sur la situation dans ce pays.

Ces troupes rwandaises se sont infiltrées en RDC “durant ces derniers jours”, ce qui a conduit le secrétaire général des Nations unies Ban Ki-moon à contacter le président rwandais Paul Kagame pour “lui demander instamment de faire preuve de retenue”, selon ces diplomates citant un compte-rendu d’un responsable de l’ONU.

Ce responsable, Edmond Mulet, sous-secrétaire général aux opérations de maintien de la paix, s’adressait au Conseil de sécurité lors de consultations à huis clos sur la situation en RDC, indique l’AFP.

Toujours selon les diplomates, Edmond Mulet a indiqué au Conseil que la Monusco (Mission de l’ONU) avait “constaté des tirs d’artillerie du M23” sur le Rwanda, alors que Kigali accuse les forces armées de la RDC (FARDC) d’avoir tiré sur son territoire.

M. Mulet a en revanche précisé que la Monusco n’avait pas constaté de tirs sur le Rwanda de la part des forces gouvernementales congolaises (FARDC). 


Les tirs d’artillerie venaient “de zones où les FARDC ne sont pas présentes”, a-t-il expliqué. Il a qualifié “d’intenable” la situation dans le Nord-Kivu.

A l’issue de ces consultations, le Conseil a publié une déclaration “condamnant dans les termes les plus fermes les attaques répétées et ciblées du M23 contre les civils et la Monusco”, dont un Casque bleu a été tué mercredi et plusieurs autres blessés.

Kinshasa et l’ONU accusent le Rwanda et l’Ouganda de soutenir le M23, ce que ces deux pays ont toujours démenti.

Le M23 accuse de son côté les forces armées de la RDC (FARDC) de combattre aux côtés des rebelles hutus rwandais du Front démocratique de libération du Rwanda (FDLR), et affirme que des obus tirés par les FARDC “tombent dans les quartiers populaires de Goma et Gisenyi” au Rwanda.

Selon des diplomates, le Rwanda a bloqué mardi une proposition franco-américaine de sanctions contre deux responsables du M23. 


Il s’est aussi opposé depuis une semaine à plusieurs projets de déclaration du Conseil sur la situation à l’est de la RDC, qui dénonçaient les tentatives du M23 pour avancer sur Goma et les attaques contre les Casques bleus de la Monusco.

Martin Kobler à Kigali

La déclaration unanime des 15 pays membres réclame le désarmement et le démantèlement des groupes armés, dont le M23. 


Elle qualifie également les attaques contre les Casques bleus de “crime en droit international”, et rappelle la menace du Conseil de prendre des “sanctions ciblées supplémentaires” contre ceux qui violent l’embargo sur les armes en RDC.

Le chef de la Monusco Martin Kobler se trouve actuellement à Kigali. Sur place, il a eu des entretiens avec les ministres rwandais des Affaires étrangères, Louise Mushikiwabo et de la Défense James Kabarebe sur la situation qui prévaut dans l’est de la RDC.

Il compte rencontrer également les ambassadeurs de cinq pays membres permanents du conseil de sécurité des Nations unies accrédités à Kigali, pour solliciter l’appui de leurs gouvernements à la Monusco.

Onze États africains, dont le Rwanda, ont signé en février dernier à Addis-Abeba un accord-cadre de paix et de stabilité dans la région des Grands Lacs sous l’égide de l’ONU.
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Radiookapi.net

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