Jeudi matin à Goma, trois autres obus ont tué 3 personnes dans la ville. Le bombardement dirigé depuis le territoire rwandais a également blessé 5 personnes à l’Institut Technique et Industriel de Goma (ITIG).
L’armée rwandaise a en outre largué un obus dans la zone neutre entre le territoire rwandais et congolais, Mudugudu de Gisenyi, tuant 1 personne et blessant 13 autres (rwandais).
Pendant ce temps, le président rwandais Paul Kagame a séjourné brièvement dans la ville de Gisenyi, voisine à Goma hier jeudi avant-midi.
Il y a tenu plusieurs réunions de moralisation des leaders d’opinion et responsables militaires qui gèrent directement la guerre au front en Rd Congo, aux cotés du M23.
Avant de quitter la ville de Gisenyi, Paul Kagame a rappelé tous ses ministres en urgence à Kigali dans l’après-midi du même jeudi.
Tous les députés et sénateurs du Rwanda ont également été sommés de regagner la capitale pour des réunions de haut niveau visant manifestement à arrêter une décision finale sur la situation de guerre avec la République Démocratique du Congo.
Près d’un millier de soldats rwandais tués
Mercredi, 28 août 2013 à Kibati, les affrontements ont causé beaucoup de victimes militaires dans les deux camps.
Selon des témoignages des soldats engagés au front, près de 2 bataillons de l’armée rwandaise envoyés au front auraient été tenus en échec par les Forces Armées de la République Démocratique du Congo (Fardc).
« D’impressionnants renforts en hommes venus des collines rwandaises ont tenté de déloger nos forces, sans succès. Je peux vous assurer, Monsieur le journaliste que le Rwanda a perdu plus de mille homme au front rien que dans cette journée du mercredi 28 août 2013 », a expliqué un militaire anonyme engagé sur le champ de bataille.
Si cette information se confirmait, elle viendrait étayer les affirmations selon lesquelles, le Rwanda aurait du mal ces derniers jours à justifier son attitude vis-à-vis de la Rdc.
Non seulement puisque l’armée congolaise a retrouvé ses lettres de noblesses en infligeant d’incalculables défaites a son adversaire de plusieurs décennies.
Une autre source a Gisenyi renseigne que le président rwandais qui a dirigé personnellement quelques réunions secrètes de sécurité dans la ville de Gisenyi, frontalière au Rwanda jeudi matin, aurait sommé tous les membres de son gouvernement, les députés et sénateurs du Rwanda à rentrer de toute urgence à Kigali pour une session parlementaire spéciale devant traiter de la guerre à la frontière avec la République Démocratique du Congo.
La réunion était prévue à 15 heures, heure de l’Est. Irrité par le nombre incroyable des soldats rwandais morts au front, Paul Kagame aurait l’intention de déclarer officiellement la guerre à la Rdc. Pendant ce temps, les autorités congolaises gardent silence et se refusent à tout commentaire.
Des chars rwandais ont été positionnés jeudi à la frontière de Goma et Gisenyi Prétextant que des bombes congolaises sont tombées sur le territoire rwandais, des chars rwandais ont été positionnés au courant de la journée d’hier jeudi à la frontière entre la ville de Gisenyi et celle de Goma en République Démocratique du Congo.
L’armée rwandaise aurait l’intention de mener des actions de provocation ouvertes contre la Rdc afin de s’attirer l’attention et la curiosité de l’opinion internationale.
Les amis du Rwanda – généralement qui profitent économiquement du pillage des ressources naturelles de la Rdc – se sont d’ores et déjà mobilisés. Plusieurs diplomates et humanitaires complices de la manœuvre rwandaise ont été dépêchés à Goma jeudi. D’autres ont atterri à Kigali pour la même cause.
Pendant ce temps, Mary Robinson, Envoyée Spéciale du Secrétaire General des Nations Unies pour la région des Grands Lacs et chargée du suivi de l’Accord-cadre d’Addis-Abeba est attendue en Rdc au courant de la semaine prochaine.
Elle vient accomplir une mission tout autant périlleuse pour la Rdc étant donné qu’elle a été à l’origine de la mission des sénateurs américains qui viennent de séjourner au Rwanda et en Rdc la semaine dernière et qui ont proposé une solution politique à la crise congolo-rwandaise.
Leur démarche consisterait actuellement à convaincre la Rdc à partager ses ressources naturelles avec ses voisins qui pourront leur servir abusivement au mépris de toute procédure internationalement requise.
Kagame et Kikwete s’affrontent à Kibati (Rdc)
La colère de Paul Kagame se justifierait par les nombreux revers subis mercredi 28 août 2013 à Kibati où les Forces armées de la République Démocratique du Congo soutenues par la Brigade internationale d’Intervention des Nations Unies majoritairement composée des soldats tanzaniens, sont engagées dans une guerre sans merci contre le M23 soutenu par l’armée rwandaise.
L’échec subi mercredi au front de Kibati n’a fait qu’exacerber la colère de Paul Kagame qui y voit une victoire de son concurrent au leadership régional, Jakaya Kikwete, président de la Tanzanie.
Des sources internes à la Monusco (anonymes) évoquent un véritable carnage des soldats rwandais sur la ligne de front.
En dépit des renforts illimités des troupes rwandaises venus de tous les coins du pays, le Rwanda a été battu à Kibati, confirment des sources militaires congolaises.
En réalité, les congolais et les tanzaniens ont neutralisé la menace rwandaise. Ce qui offre à Jakaya Kikwete un sursaut de prestige au vu de l’escalade verbale entre les deux chefs d’Etats ces dernières semaines.
Tout avait commencé fin mai, au cinquantenaire de l’Union africaine à Addis-Abeba lorsqu’irrité de l’instabilité chronique dans la région des Grands Lacs, Jakaya Kikwete, le président tanzanien, conseilla à ses homologues de la Rdc, Joseph Kabila, d’Ouganda, Yoweri Museveni et du Rwanda, Paul Kagamé, de négocier avec les rebelles qui les combattent.
Un affront pour Kigali qui considère la rébellion hutu rwandaise des Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR) comme des génocidaires en fuite, avec lesquels tout dialogue est exclu.
Depuis, les deux chefs d’État ont échangé des propos d’une violence inédite, à coups de sous-entendus et d’invectives plus directes.
Le 30 juin, Paul Kagamé avertit ceux qui lui "conseillent de négocier avec les FDLR" : au moment opportun, "je vous frapperai" car "il y a des lignes rouges à ne pas franchir".
Quelques jours plus tard, il explique que ses "mains le dérangent" quand certains s’en prennent "à ce que [le Rwanda] a construit" ces dernières décennies et il se dit prêt "à la guerre".
Sans citer de noms, Jakaya Kikwete réplique en promettant de "sinistres conséquences" à quiconque attenterait à l’intégrité territoriale de son pays et rappelle le sort réservé au dictateur ougandais Idi Amin Dada, renversé en 1979 par une contre-offensive tanzanienne, après une incursion de l’armée ougandaise en Tanzanie.
Pour le chercheur français André Guichaoua, interrogé par Jeune Afrique, la Tanzanie accueille depuis des décennies des réfugiés fuyant les conflits à répétition au Rwanda, au Burundi, en Ouganda ou en RDC.
Les "Tanzaniens en ont par dessus la tête" de l’instabilité chronique dans les Grands-Lacs. En outre, explique le chercheur, Paul Kagamé "utilise les tensions régionales et la lutte contre les FDLR", pourtant "très largement en déconfiture", comme épouvantails pour "sortir de son isolement grandissant aussi bien à domicile que sur le plan diplomatique".
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