dimanche 1 septembre 2013

Du sang dans nos portables

19 juillet 2013

Le saviez-vous ? Il y a du sang dans mon portable et ma TV, c'est ce que je viens de découvrir en regardant un ancien reportage de Canal Plus datant de 2009 sur le pillage des matières premières de la RDC, notamment le Coltan, par les multinationales occidentales. 

Le Coltan est un minerai entrant dans la composition de nombreux composants électroniques que l'on retrouve dans les portables, les télévisions, les ordinateurs, les armes : missiles,.... 


Selon Wikipedia : "Le coltan (colombite-tantalite) est un minerai de couleur noire ou brun-rouge contenant deux minéraux associés, la colombite (Fe, Mn) (Nb, Ta)2O6 et la tantalite (Fe, Mn) (Ta, Nb)2O6
La colombite (ou columbite) et la tantalite sont les principaux minerais de niobium (d'abord appelé colombium) et de tantale, et contiennent des proportions variables de niobium et de tantale.La colombite a été découverte en Nouvelle-Angleterre (États-Unis). 
Le coltan se trouve en quantités commerciales en Afrique centrale, notamment en République démocratique du Congo dont la région du Kivu détient entre 60 et 80 % des réserves mondiales, ainsi qu'en Australie, au Brésil, au Canada, en Espagne et en Chine... 
Le coltan est au cœur de la guerre en République démocratique du Congo (RDC), l’un des conflits les plus meurtriers depuis la Seconde Guerre mondiale avec plus de 5 millions de morts3. 
Un rapport d'experts présenté en 2001 au Conseil de sécurité de l’ONU dénonce les grandes quantités de ce minerai illégalement extraites du sol de la République démocratique du Congo et transportées en contrebande, en accord avec des entrepreneurs occidentaux, par les armées de l’Ouganda, du Rwanda, du Burundi et de la RDC qui occupaient la Province orientale et la région du Kivu, à l'est du pays."

Toujours selon Wikipedia, en 2000, une pénurie mondiale et une hausse des prix du tantale auraient empêché la fabrication de la PlayStation 2 de Sony en quantité suffisante.

Ce conflit aurait fait des millions de morts dans le quasi silence des communiquants au service de l'impérialisme et du néocolonialisme.

Lire aussi chez La Touch :


- RDC: des millions de morts, un conflit oublié !
- Les nouveaux barbares : comment les USA et la France pillent l'Afrique

Voici la liste des 85  multinationales (ci_dessous) mises en cause par l'ONU, dans le pillage de la RDC et dans le financement indirect de la guerre civile à l'Est, dans un rapport de 2003. 


Suite à ce rapport, l'ONU n'a pris aucune sanction et n'a pas fait appliquée l'embargo préconisé. Cela n'a fait que renforcer les soupçons de complicité autour de la MONUSCO, force armée onusienne en RDC. 

Parmi ces entreprises, certaines sont accusées de porter une aide logistique voir d'apporter directement de l'armement aux rebelles ou aux forces loyalistes. Elles sont soit protégées par l'ONU soit par l'Etat qui les héberge. 

Citons quelques cas parmi tant d'autres : Anvil Mining au Canada ou bien Afrimex en Grande-Bretagne, ou bien de nombreuses autres multinationales belges en Belgique. A noter qu'un grand nombre sont d'origine d'Afrique du sud en lien étroit avec la Grande-Bretagne et les USA (voir plus bas).

Lire à cet égard :


IPS juillet 2013 GUERRE-RD CONGO: Des entreprises occidentales accusées d’entretenir le conflit armé congolais


WASHINGTON, 22 juillet (IPS) - Plusieurs compagnies internationales sont désignées comme contribuant financièrement à prolonger le conflit armé de plus de 12 années qui affecte la République démocratique du Congo (RDC), d’après un nouveau rapport publié par le groupe britannique Global Witness.

 
Radio Canada juillet 2010 La Grande-Bretagne montrée du doigt


L'ONG Global Witness accuse Londres de protéger les entreprises britanniques soupçonnées d'acheter des minerais à des rebelles de la République démocratique du Congo. Elle a saisi la justice britannique du dossier.

 
Global Witness Les métaux contenus dans les téléphones mobiles servent á  financer une guerre d'une grande brutalité au Congo

 
Global Witness févrer 2012  Des victimes congolaises du massacre de Kilwa réclament justice à la Cour suprême du Canada 

 
L’Association canadienne contre l'impunité (ACCI), a exprimé sa profonde déception suite à la décision prise la semaine dernière par la Cour d'appel du Québec rejetant la décision de la Cour Supérieure du Québec dans la cause qui l’opposait à Anvil Mining.

 
Global Witness nov 2010 Des victimes congolaises déposent un recours collectif contre une compagnie minière canadienne


. Il est allégué que cette compagnie, en fournissant une assistance logistique, a joué un rôle dans des violations des droits humains, notamment le massacre par les militaires congolais de plus de 70 personnes en République démocratique du Congo en 2004. 


Les citoyens ont déposé la requête par le biais d’une association de parents de victimes et de survivants soutenue par une coalition d’organisations non gouvernementales canadiennes, internationales et congolaises.

« Ce dossier est maintenant au Canada parce qu’Anvil est une compagnie canadienne qui doit rendre des comptes pour le rôle qu’elle a pu jouer dans des violations flagrantes des droits humains », a déclaré Matt Eisenbrandt, coordonnateur juridique du Centre canadien pour la justice internationale.

Liste des 85 multinationales mises en cause dans le rapport de l'ONU de 2003 pour leur soutien financier à la guerre en RDC : 

1. AFRICAN TRADING CORPORATION Sarl, SOUTH AFRICA
2. AFRIMEX, United Kingdom
3. AHMAD DIAMOND CORPORATION, BELGIUM
4. A.H. PONG & Sons, SOUTH AFRICA
5. A. KNIGHT INTERNATIONAL Ltd, United Kingdom
6. A & M MINERALS and METALS Ltd, United Kingdom
7. ALEX STEWART Ltd (Assayers), United Kingdom
8. AMALGAMATED METAL CORPORATION Plc, United Kingdom
9. AMERICA MINERAL FIELDS (AMFI), USA
10. ANGLO AMERICAN Plc, United Kingdom
11. ANGLOVAAL MINING Ltd, SOUTH AFRICA
12. ARCTIC INVESTMENT, United Kingdom
13. ASA DIAM, BELGIUM
14. ASA INTERNATIONAL, BELGIUM
15. ASHANTI GOLDFIELDS, GHANA
16. AVIENT AIR, ZIMBABWE
17. BANRO CORPORATION, SOUTH AFRICA
18. BARCLAYS BANK, United Kingdom
19. BAYER A.G., GERMANY
20. B.B.L. Banking, BELGIUM
21. BELGOLAISE, BELGIUM
22. CABOT CORPORATION, USA
23. CARSON PRODUCTS, SOUTH AFRICA
24. CHEMIE PHARMACIE NETHERLANDS, HOLLAND
25. COGECOM, BELGIUM
26. C. STEINWEG NV, BELGIUM
27. DARA FOREST, THAILAND
28. DAS AIR, United Kingdom
29. DE BEERS, United Kingdom
30. DIAGEM BVBA, BELGIUM
31. EAGLE WINGS RESOURCES INTERNATIONAL, USA
32. ECHOGEM, BELGIUM
33. EGIMEX, BELGIUM
34. ENTREPRISE GENERALE MALTA FORREST, DRC
35. EUROMET, UK
36. FINCONCORD SA, SWITZERLAND
37. FINMINING, SAINT KITTS
38. FIRST QUANTUM MINERALS, CANADA
39. FLASHES OF COLOR, USA
40. FORTIS, BELGIUM
41. GEORGE FORREST INTERNATIONAL AFRIQUE, DRC
42. HARAMBEE MINING CORPORATION, CANADA
43. H.C. STARCK GmbH & Co KG, GERMANY
44. IBRYV AND ASSOCIATES LLC, SWITZERLAND
45. INTERNATIONAL PANORAMA RESOURCES Corp, Canada
46. ISCOR, South Africa
47. JEWEL IMPEX Bvba, Belgium
48. KABABANKOLA MINING COMPANY, Zimbabwe
49. KEMET ELECTRONICS CORPORATION, USA
50. KHA International AG, Germany
51. KINROSS GOLD CORPORATION, USA
52. K & N, Belgium
53. KOMAL GEMS NV, Belgium
54. LUNDIN GROUP, Bermuda
55. MALAYSIAN SMELTING CORPORATION, Malaysia
56. MASINGIRO GmbH, Germany
57. MELKIOR RESOURCES Inc, Canada
58. MERCANTILLE CC, South Africa
59. MINERAL AFRIKA Limited, United Kingdom
60. NAC KAZATOMPROM, Kazakhstan
61. NAMI GEMS, Belgium
62. NINGXIA NON-FERROUS METALS SMELTER, China
63. OM GROUP Inc, USA
64. OPERATION SOVEREIGN LEGITIMACY (OSLEG) Pvt Ltd, Zimbabwe
65. ORION MINING Inc., South Africa
66. PACIFIC ORES METALS AND CHEMICALS Ltd, Hong Kong
67. RAREMET Ltd, Saint Kitts
68. SARACEN, South Africa
69, SDV TRANSINTRA, France
70. SIERRA GEM DIAMONDS, Belgium
71. SLC GERMANY GmbH, Germany
72. SOGEM, Belgium
73. SPECIALITY METALS COMPANY SA, Belgium
74. STANDARD CHARTERED BANK, U.A.E.
75. SWANEPOEL, South Africa
76. TENKE MINING CORPORATION, Canada
77. THORNTREE INDUSTRIES (Pvt) Ltd, Zimbabwe
78. TRACK STAR TRADING 151 (Pty) Ltd, South Africa
79. TRADEMET SA, Belgium
80. TREMALT Ltd, Belgium
81. TRINITECH INTERNATIONAL Inc, USA
82. TRIPLE A DIAMONDS, Belgium
83. UMICORE, Belgium
84. VISHAY SPRAGUE, USA and Israel
85. ZINCOR, South Africa

Pour comprendre lagénèse du conflit en RDC, un bref résumé indispensable : 


1. L'armée française, après les avoir soutenus, exfiltre les génocidaires rwandais en juillet 1994 en RDC sous le gouvernement du dictateur Mobutu acquis à l'époque à l'autorité française et lâché par les USA. 


Les forces génocidaires rwandaises continuent à massacrer les populations au Rwanda à partir de la RDC. 

2. Le Rwanda prend ce prétexte pour envahir le Congo avec le soutien des Etats-Unis et des britanniques. Il est épaulé par l'Ouganda son grand allié et lui-même soutenu par les USA. 


Sur leur passage les forces rwandaises et ougandaises massacrent les populations qui ont fui le Rwanda prises en otage par les anciennes forces génocidaires rwandaises en RDC puis prennent la direction de la capitale : Kinshasa.  

Elles en profitent aussi pour s'installer dans les régions riches en ressources minières de l'Est de la RDC où elles se livrent aux pires exactions. 

Le 8 octobre 1997, Human Rights Watch et la Fédération internationale des droits de l'homme affirment détenir « la preuve matérielle irréfutable » de massacres perpétrés dans l'est de l'ex-Zaïre par l'AFDL de Kabila et le FPR-APR, alliés rwandais. 

Les troupes rwandaises finissent par imposer à la tête du pays : Laurent Désiré Kabila (alias le Mzee) en 1997. 

3. En 1998 : le Mzee se retourne contre ses anciens alliés rwandais et s'appuie sur une coalition hétéroclite soutenue par la France ( Angola, Zimbabwe,...) contre une coalition rwandaise et ougandaise anglo-saxonne (USA, Grande-Bretagne, Belgique : 


Pourquoi les Occidentaux soutiennent le Rwanda et l’Ouganda). 

Cette guerre terrible de libération de la RDC entre 1998 à 2003 aurait fait plus de 4 millions de morts.   

4. En 2001, le Mzee est assassiné dans des circonstances mal élucidées et dont les commanditaires n'ont pas été retrouvées faute de réelle intention judiciaire et politique. 


Le Mzee est remplacé par son fils qui a combattu avec les forces rwandaises. Il s'ensuit une poursuite du pillage de l'Est de la RDC par rebelles interposés soutenus ou prétendument combattus par les pays frontaliers (Rwanda, Ouganda, Burundi). 

5. Depuis 2005, la guerre soutenue par les grandes puissances et leurs multinationales se poursuit à l'Est pour le contrôle des richesses minières faramineuses (or, Coltan, Diamants, ...). 

Les rebelles pullulent armés par le Rwanda, l'Ouganda qui profitent du chaos dans la sous-région tandis que le régime en place à Kinshasa est accusé de laisser faire en étant le vassal du Rwanda et de l'Ouganda. 

Les forces loyalistes sont accusées tout autant que les rebelles soutenus ou combattus par le Rwanda ou l'Ouganda de recourir aux viols et aux massacres contre les populations locales.

Sam La Touch
MEDIAPART 
 

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