La Syrie est depuis de longs mois et sans conteste possible le point chaud de l'actualité internationale. Même les agitations en Turquie ou les soulèvements en Égypte n'ont durablement volé la vedette à Bachar el Assad qui truste les manchettes de journaux et fait le buzz sur les réseaux sociaux.
crédits : slate.fr
Et pour cause, chacun se rend compte que les enjeux de la Syrie ont dépassé depuis longtemps le pays et la région en elle-même. Ce qui a peut-être commencé par un mécontentement d'une partie de la population syrienne, a très rapidement été noyauté et récupéré par les takfiri islamistes financés par l'Arabie Saoudite et le Qatar.
Ce qu'on nous présente encore comme une guerre civile avec ses prétendus "rebelles" ré-estampillés tout récemment et honteusement en "résistants" (sic) n'est que cet ennemi d'hier en Irak, en Afghanistan ou au Mali, et aujourd'hui allié de circonstance quoiqu'on en dise.
Sans même évoquer le principe fondamental de la souveraineté auquel a le droit chaque peuple, nous sommes loin, très loin de la cohérence diplomatique que nous avions avec le Général De Gaulle, au point désormais d'être digne du roman 1984 de George Orwell.
Ces dernières heures, les nouvelles se bousculent et la pression s'accentue sur Damas. Des armes chimiques nous dit-on ! La ligne rouge des gaz de combat aux allusions mémorielles à peine voilée. Le cassus belli tant attendu. La meute de loups est aux abois.
Washington, Paris, Londres suivis par leurs obligés, comme Ankara, veulent la peau de Bachar, c'est entendu.
Il faut dire qu'après avoir usé sans vraiment de succès des arguments droits-de-l'hommistes en accusant le régime de Damas de tous les maux de la planète, d'être une dictature tyrannique, répressive et sanguinaire, au point que "Bachar el Assad ne mériterait pas d'être sur Terre", l'opinion, en dépit de la collaboration active des médias aux ordres, commence soit à se lasser ou bien, peut-être, à comprendre la supercherie derrière cette morale qui dissimule un néo-colonialisme virulent.
Voilà que "l'Axe du Bien", la "Communauté Internationale", ceux qui ont toujours raison et prompts à secourir la veuve et l'orphelin, Goldman Sachs et Exxon, veulent dans un angélisme touchant venger le massacre de civils victimes d'une agression au gaz de combat.
Pour l'occasion et pour que cette comédie produise son effet auprès d'une population en voie de lobotomisation avancée, il nous faudra oublier les centaines de milliers d'enfants morts suite à l'embargo irakien, la scandaleuse prison de Guantanamo indigne d'une nation qui prétend à la civilisation, ou le plus grand camp de concentration à ciel ouvert qu'est la bande de Gaza.
Malheureusement, la version officielle, propagée sans relâche par les médias occidentaux, ne repose que sur peu de choses pour ne pas dire rien. Des vidéos prescientes d'un massacre qui aurait eu lieu le lendemain, sont brandies comme preuves irréfutées et irréfutables.
Des témoignages impartiaux de l'opposition syrienne sont considérés comme la parole de l'Evangile, ou plutôt de la Thora devrait-on dire ici. Et tous ces arguments indignes même de la fiole de Colin Powell à l'ONU sont assénés sans retenue sur les radios ou les chaines de télévision.
Il ne sera pas fait mention de l'incongruité pour Damas de réaliser des attaques à l'arme chimique ayant l'avantage sur le terrain et sachant les inspecteurs de l'ONU sur place.
Il ne sera pas fait mention non plus dans nos médias que photos satellites à l'appui, non démenties par les États-Unis, les Russes ont montré que les tirs avaient été réalisés depuis une position rebelle.
Mais néanmoins, cela suffira-t-il pour empêcher les puissances de l'OTAN d'intervenir d'une manière ou d'une autre en Syrie ? Rien n'est moins sûr.
Car il apparaît clair qu'une faction influente de l'administration Obama souhaite ardemment avoir quelque chose à négocier à l'occasion de la conférence pour la Paix en Syrie, Genève II, qui devrait se tenir dans les prochaines semaines.
Or, il est acté que les djihadistes perdent chaque jour du terrain au profit de l'armée régulière de Bachar el Assad. A ce rythme, sans intervention occidentale, le conflit pourrait être pratiquement remporté par l'armée régulière au moment de la conférence.
Il est donc urgent d'intervenir pour l'Occident, non seulement pour ne pas perdre la face, si tant est qu'il y ait encore une quelconque crédibilité à assurer tant les mensonges et les trahisons de nos élites envers son propre peuple sont chaque jour plus criant, mais également pour atteindre leurs objectifs géostratégiques dans la région.
Le gaz syrien est plus que jamais convoité, sa position entre les états du Golfe et l'Europe en font un parfait lieu de transit pour quelques pipelines bien placés. Un dépeçage en bonne et due forme de la Syrie ne serait pas non plus pour déplaire à une Turquie qui enverrait ainsi un signal fort à sa remuante communauté kurde, actuellement en étroite relation avec son homologue syrienne, de se tenir tranquille.
Et le voisin israélien, relativement discret sur le cas de Bachar el Assad, n'en pense certainement pas moins. L'état Hébreu pouvant tout à fait se satisfaire d'une destruction d'un encombrant voisin arabe pour affaiblir par effet de dominos à la fois le Hezbollah libanais et les Palestiniens sans oublier d'affirmer plus que jamais son occupation et son annexion illégale du fertile plateau du Golan.
Enfin, la mise au pas de la Syrie serait un coup dur porté à l'ennemi iranien, pays qui ose encore contester l'ingérence étasunienne et l'arrogance israélienne dans la région, et priverait opportunément la Russie d'une précieuse base maritime dans la méditerranée.
Avec tous ces intérêts occidentaux convergents, il est presque surprenant que la Syrie de Bachar tienne encore à l'heure actuelle.
Puisque intervention il y aura, avec ou sans la bénédiction du pantin Ban Ki Moon, il faudrait en effet être naïf pour croire que l'intense travail de désinformation médiatique pour se rallier l'opinion publique n'ait pas quelques finalités guerrières.
D'aucun imagine que nous nous dirigeons vers une intervention à la libyenne : un blocus aérien suivi par un intense bombardement de l'OTAN pour soutenir les troupes djihadistes.
Dans cette hypothèse, la question est de savoir si comme en Libye, la Chine et surtout la Russie resteront les bras croisés à observer les violations du droit international faites au nom des Droits de l'Homme par les puissances occidentales.
Et l'Iran mettra-t-elle ses mises en garde à exécution en cas d'intervention militaire de Washington ? Ce qui est sûr, c'est que nous sommes actuellement dans un degré de tension nettement supérieur à celui du conflit libyen à son époque.
De là à évoquer un conflit mondial, il y a un pas qu'il faudrait ne pas franchir.
A l'heure actuelle, que ce soit les États-Unis, la Russie, la Chine, et encore moins la France ou la Grande-Bretagne, aucune puissance, mis à part Israël, n'est réellement prête pour diverses raisons, à s'engager dans un conflit dur et frontal dans la région.
Politiquement, Obama n'a absolument aucun intérêt à se lancer dans un nouveau conflit, lui qui peine à se défaire du bourbier afghan et qui pense à achever sereinement son second et dernier mandat.
Quant à la Russie et à la Chine, actuellement en pleine rénovation et même reconstruction de leur puissance militaire, il serait surprenant qu'ils s'engagent ouvertement dans une éventuelle opération en Syrie, malgré leurs mises en garde à peine voilées.
La Russie souhaite en tout état de cause gagner du temps et retarder le plus possible le jour où elle devra, car elle se doit de l'envisager, engager ses troupes dans un conflit majeur, tant les divergences politiques, diplomatiques et idéologiques avec l'Occident ne font que se creuser chaque jour davantage comme le montre les ridicules accusations d'homophobies et d'appel au boycott des Jeux Olympiques de Sotchi.
L'actuel conflit syrien, tragique, peut finalement être considéré, après la Libye, comme une nouvelle répétition grandeur nature du scénario guerrier qui devrait avoir lieu lors de l'agression programmée de la République Iranienne.
Car il n'est pas impossible qu'en Syrie, la Russie et la Chine reculent une nouvelle fois face à l'impérialisme occidental, ce qui ne manquera pas d'ajouter du ressentiment au ressentiment déjà existant et préparer ainsi les germes d'un réel embrasement de la région et du monde lorsque Téhéran sera la cible de Washington et de Tel-Aviv.
Car entendons-nous bien, même si la Russie et la Chine sont aujourd'hui craints par l'Occident, il est assez improbable que ces deux nations se risqueraient à des pertes humaines pour le moment. Parce qu'au-delà même d'une force militaire en reconstruction, les opinions dans ces deux pays n'ont pas été véritablement préparées à une telle éventualité.
Quant à la soi-disant "Communauté Internationale" à travers ce conflit syrien, il est possible qu'elle en profite pour tester et évaluer les capacités et la détermination de ses rivaux.
Et ce qui est à craindre paradoxalement est justement une absence de réaction russe et chinoise face à l'intervention militaire de l'OTAN qui donnera à cette organisation un sentiment conforté d'impunité, et pourrait alimenter à tort dans les esprits des néo-conservateurs et autres va-t-en-guerre l'idée d'une certaine impuissance russe et chinoise à s'opposer aux interventions occidentales.
Il n'y aurait ainsi plus aucun obstacle psychologique à poursuivre ouvertement le remodelage du Proche-Orient en s'en prenant ensuite à un Iran encerclé de toute part.
Comme on peut le voir, en cas d'intervention armée de Washington et de ses caniches, aucun scénario idyllique n'existe. La mer de sang qui ne se sera pas déversée aujourd'hui, le sera sans doute demain.
La renonciation à l'escalade par les Russes et les Chinois en Syrie permettant temporairement d'échapper à l'embrasement de la région pourrait au contraire contribuer ultérieurement à un conflit mondial et généralisé lorsque l'Iran sera dans le viseur de la Maison Blanche, de Westminster, de l'Elysée et de la Knesset.
En attendant, puisqu'aucun média mainstream sous perfusion étatique ne se risquerait à aller contre la doxa, nous ne pouvons qu'avoir une pensée de solidarité et de compassion pour le peuple syrien, victime du grand échiquier des puissants, et dont les morts vont continuer de s'entasser par dizaine de milliers au nom de leur propre libération...
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Et pour cause, chacun se rend compte que les enjeux de la Syrie ont dépassé depuis longtemps le pays et la région en elle-même. Ce qui a peut-être commencé par un mécontentement d'une partie de la population syrienne, a très rapidement été noyauté et récupéré par les takfiri islamistes financés par l'Arabie Saoudite et le Qatar.
Ce qu'on nous présente encore comme une guerre civile avec ses prétendus "rebelles" ré-estampillés tout récemment et honteusement en "résistants" (sic) n'est que cet ennemi d'hier en Irak, en Afghanistan ou au Mali, et aujourd'hui allié de circonstance quoiqu'on en dise.
Sans même évoquer le principe fondamental de la souveraineté auquel a le droit chaque peuple, nous sommes loin, très loin de la cohérence diplomatique que nous avions avec le Général De Gaulle, au point désormais d'être digne du roman 1984 de George Orwell.
Ces dernières heures, les nouvelles se bousculent et la pression s'accentue sur Damas. Des armes chimiques nous dit-on ! La ligne rouge des gaz de combat aux allusions mémorielles à peine voilée. Le cassus belli tant attendu. La meute de loups est aux abois.
Washington, Paris, Londres suivis par leurs obligés, comme Ankara, veulent la peau de Bachar, c'est entendu.
Il faut dire qu'après avoir usé sans vraiment de succès des arguments droits-de-l'hommistes en accusant le régime de Damas de tous les maux de la planète, d'être une dictature tyrannique, répressive et sanguinaire, au point que "Bachar el Assad ne mériterait pas d'être sur Terre", l'opinion, en dépit de la collaboration active des médias aux ordres, commence soit à se lasser ou bien, peut-être, à comprendre la supercherie derrière cette morale qui dissimule un néo-colonialisme virulent.
Voilà que "l'Axe du Bien", la "Communauté Internationale", ceux qui ont toujours raison et prompts à secourir la veuve et l'orphelin, Goldman Sachs et Exxon, veulent dans un angélisme touchant venger le massacre de civils victimes d'une agression au gaz de combat.
Pour l'occasion et pour que cette comédie produise son effet auprès d'une population en voie de lobotomisation avancée, il nous faudra oublier les centaines de milliers d'enfants morts suite à l'embargo irakien, la scandaleuse prison de Guantanamo indigne d'une nation qui prétend à la civilisation, ou le plus grand camp de concentration à ciel ouvert qu'est la bande de Gaza.
Malheureusement, la version officielle, propagée sans relâche par les médias occidentaux, ne repose que sur peu de choses pour ne pas dire rien. Des vidéos prescientes d'un massacre qui aurait eu lieu le lendemain, sont brandies comme preuves irréfutées et irréfutables.
Des témoignages impartiaux de l'opposition syrienne sont considérés comme la parole de l'Evangile, ou plutôt de la Thora devrait-on dire ici. Et tous ces arguments indignes même de la fiole de Colin Powell à l'ONU sont assénés sans retenue sur les radios ou les chaines de télévision.
Il ne sera pas fait mention de l'incongruité pour Damas de réaliser des attaques à l'arme chimique ayant l'avantage sur le terrain et sachant les inspecteurs de l'ONU sur place.
Il ne sera pas fait mention non plus dans nos médias que photos satellites à l'appui, non démenties par les États-Unis, les Russes ont montré que les tirs avaient été réalisés depuis une position rebelle.
Mais néanmoins, cela suffira-t-il pour empêcher les puissances de l'OTAN d'intervenir d'une manière ou d'une autre en Syrie ? Rien n'est moins sûr.
Car il apparaît clair qu'une faction influente de l'administration Obama souhaite ardemment avoir quelque chose à négocier à l'occasion de la conférence pour la Paix en Syrie, Genève II, qui devrait se tenir dans les prochaines semaines.
Or, il est acté que les djihadistes perdent chaque jour du terrain au profit de l'armée régulière de Bachar el Assad. A ce rythme, sans intervention occidentale, le conflit pourrait être pratiquement remporté par l'armée régulière au moment de la conférence.
Il est donc urgent d'intervenir pour l'Occident, non seulement pour ne pas perdre la face, si tant est qu'il y ait encore une quelconque crédibilité à assurer tant les mensonges et les trahisons de nos élites envers son propre peuple sont chaque jour plus criant, mais également pour atteindre leurs objectifs géostratégiques dans la région.
Le gaz syrien est plus que jamais convoité, sa position entre les états du Golfe et l'Europe en font un parfait lieu de transit pour quelques pipelines bien placés. Un dépeçage en bonne et due forme de la Syrie ne serait pas non plus pour déplaire à une Turquie qui enverrait ainsi un signal fort à sa remuante communauté kurde, actuellement en étroite relation avec son homologue syrienne, de se tenir tranquille.
Et le voisin israélien, relativement discret sur le cas de Bachar el Assad, n'en pense certainement pas moins. L'état Hébreu pouvant tout à fait se satisfaire d'une destruction d'un encombrant voisin arabe pour affaiblir par effet de dominos à la fois le Hezbollah libanais et les Palestiniens sans oublier d'affirmer plus que jamais son occupation et son annexion illégale du fertile plateau du Golan.
Enfin, la mise au pas de la Syrie serait un coup dur porté à l'ennemi iranien, pays qui ose encore contester l'ingérence étasunienne et l'arrogance israélienne dans la région, et priverait opportunément la Russie d'une précieuse base maritime dans la méditerranée.
Avec tous ces intérêts occidentaux convergents, il est presque surprenant que la Syrie de Bachar tienne encore à l'heure actuelle.
Puisque intervention il y aura, avec ou sans la bénédiction du pantin Ban Ki Moon, il faudrait en effet être naïf pour croire que l'intense travail de désinformation médiatique pour se rallier l'opinion publique n'ait pas quelques finalités guerrières.
D'aucun imagine que nous nous dirigeons vers une intervention à la libyenne : un blocus aérien suivi par un intense bombardement de l'OTAN pour soutenir les troupes djihadistes.
Dans cette hypothèse, la question est de savoir si comme en Libye, la Chine et surtout la Russie resteront les bras croisés à observer les violations du droit international faites au nom des Droits de l'Homme par les puissances occidentales.
Et l'Iran mettra-t-elle ses mises en garde à exécution en cas d'intervention militaire de Washington ? Ce qui est sûr, c'est que nous sommes actuellement dans un degré de tension nettement supérieur à celui du conflit libyen à son époque.
De là à évoquer un conflit mondial, il y a un pas qu'il faudrait ne pas franchir.
A l'heure actuelle, que ce soit les États-Unis, la Russie, la Chine, et encore moins la France ou la Grande-Bretagne, aucune puissance, mis à part Israël, n'est réellement prête pour diverses raisons, à s'engager dans un conflit dur et frontal dans la région.
Politiquement, Obama n'a absolument aucun intérêt à se lancer dans un nouveau conflit, lui qui peine à se défaire du bourbier afghan et qui pense à achever sereinement son second et dernier mandat.
Quant à la Russie et à la Chine, actuellement en pleine rénovation et même reconstruction de leur puissance militaire, il serait surprenant qu'ils s'engagent ouvertement dans une éventuelle opération en Syrie, malgré leurs mises en garde à peine voilées.
La Russie souhaite en tout état de cause gagner du temps et retarder le plus possible le jour où elle devra, car elle se doit de l'envisager, engager ses troupes dans un conflit majeur, tant les divergences politiques, diplomatiques et idéologiques avec l'Occident ne font que se creuser chaque jour davantage comme le montre les ridicules accusations d'homophobies et d'appel au boycott des Jeux Olympiques de Sotchi.
L'actuel conflit syrien, tragique, peut finalement être considéré, après la Libye, comme une nouvelle répétition grandeur nature du scénario guerrier qui devrait avoir lieu lors de l'agression programmée de la République Iranienne.
Car il n'est pas impossible qu'en Syrie, la Russie et la Chine reculent une nouvelle fois face à l'impérialisme occidental, ce qui ne manquera pas d'ajouter du ressentiment au ressentiment déjà existant et préparer ainsi les germes d'un réel embrasement de la région et du monde lorsque Téhéran sera la cible de Washington et de Tel-Aviv.
Car entendons-nous bien, même si la Russie et la Chine sont aujourd'hui craints par l'Occident, il est assez improbable que ces deux nations se risqueraient à des pertes humaines pour le moment. Parce qu'au-delà même d'une force militaire en reconstruction, les opinions dans ces deux pays n'ont pas été véritablement préparées à une telle éventualité.
Quant à la soi-disant "Communauté Internationale" à travers ce conflit syrien, il est possible qu'elle en profite pour tester et évaluer les capacités et la détermination de ses rivaux.
Et ce qui est à craindre paradoxalement est justement une absence de réaction russe et chinoise face à l'intervention militaire de l'OTAN qui donnera à cette organisation un sentiment conforté d'impunité, et pourrait alimenter à tort dans les esprits des néo-conservateurs et autres va-t-en-guerre l'idée d'une certaine impuissance russe et chinoise à s'opposer aux interventions occidentales.
Il n'y aurait ainsi plus aucun obstacle psychologique à poursuivre ouvertement le remodelage du Proche-Orient en s'en prenant ensuite à un Iran encerclé de toute part.
Comme on peut le voir, en cas d'intervention armée de Washington et de ses caniches, aucun scénario idyllique n'existe. La mer de sang qui ne se sera pas déversée aujourd'hui, le sera sans doute demain.
La renonciation à l'escalade par les Russes et les Chinois en Syrie permettant temporairement d'échapper à l'embrasement de la région pourrait au contraire contribuer ultérieurement à un conflit mondial et généralisé lorsque l'Iran sera dans le viseur de la Maison Blanche, de Westminster, de l'Elysée et de la Knesset.
En attendant, puisqu'aucun média mainstream sous perfusion étatique ne se risquerait à aller contre la doxa, nous ne pouvons qu'avoir une pensée de solidarité et de compassion pour le peuple syrien, victime du grand échiquier des puissants, et dont les morts vont continuer de s'entasser par dizaine de milliers au nom de leur propre libération...
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