A concurrence de l'homme politique, la rue de Kinshasa ne transige pas. A sa manière, elle fait sa lecture des Concertations nationales. Le recoupement de différentes réactions atteste qu'une large frange de la population kinoise n'est pas favorable au schéma d'un nouvel ordre institutionnel.
Pour certains Kinois, " un tel projet relève d'une simple distraction politique savamment concoctée par des acteurs politiques assoiffés du pouvoir, dans le seul but d'assouvir leurs appétits gloutons ".
Déjà, de nombreux Kinois ne cachent plus leur désolation. Ils ne comprennent pas que les politiciens très accrocs au pouvoir, sacrifient l'idéal du retour de la paix dans les zones troubles du territoire national, au profit d'un énième partage du pouvoir. "
La formation d'un nouveau Gouvernement, peu importe la dénomination qu'on aura collée à cette équipe, est loin d'apporter la solution aux vrais problèmes du pays. Ce n'est pas un nouveau Gouvernement qui mettrait fin à la rébellion…
Et même alors, comment peut-on envisager l'entrée, au sein des institutions, des dirigeants d'un mouvement rebelle qui a commis de pires atrocités et autres crimes contre l'humanité sur le territoire national, en échange d'une parcelle de pouvoir ?
A qui profiterait une nouvelle Transition politique ? Sur quelle base juridique saurait-on justifier un tel schéma ?".
Quelle analyse la classe politique congolaise fait-elle des Concertations politiques en vue ? Il semble que tout le problème est là. Et, c'est justement la réponse à cette question qui résume l'essentiel des divergences entre les acteurs d'une certaine aile de l'Opposition politique et ceux de la Majorité.
Les uns pensent que ces Concertations nationales devront impérativement déboucher sur un nouvel ordre politique. Autrement dit, de nouvelles institutions avec de nouveaux dirigeants. Genre Dialogue national de Sun City en 2002 en Afrique du Sud. Avec à la clef, la formation d'un Gouvernement d'union nationale.
Toujours du côté de l'Opposition politique, un autre courant de pensée (inique ?) perçoit déjà l'ombre de la Conférence nationale souveraine (CNS) de 1992. Les partisans de ce camp réclament une nouvelle Transition à l'issue de cette rencontre nationale.
Une table rase dont seuls ses auteurs détiennent les secrets.
De l'autre côté de la Majorité présidentielle au pouvoir, les deux approches semblent être battues en brèche.
" Les Concertations nationales pour les uns et le dialogue politique pour les autres, ne doivent être ni un remake de Sun City ni un remix de la Cns ".
Ce point de vue des dignitaires de la Majorité présidentielle semble rencontrer l'assentiment de certains acteurs de l'Opposition institutionnelle. En l'occurrence le Mouvement de libération du Congo (MLC) de Jean-Pierre Bemba.
Par la bouche de son secrétaire général, Thomas Luhaka Losendjola, le Mlc est de ceux qui excluent l'éventualité d'un nouvel ordre politique issu de cette rencontre qu'il préfère appeler " Dialogue politique " du " Concertations nationales ".
Doit-on vite considérer le propos de Thomas Luhaka comme une confession intime ? Pas si sûr. Faut-il aussi considérer ce point de vue du MLC comme une simple déclaration politique pour une consommation extérieure ? Pas non plus évident.
TOLLE DANS LES RUES DE KINSHASA
A concurrence de l'homme politique, la rue de Kinshasa ne transige pas. A sa manière, elle fait sa lecture des Concertations nationales.
Le recoupement de différentes réactions atteste qu'une large frange de la population kinoise n'est pas favorable au schéma d'un nouvel ordre institutionnel.
Pour certains Kinois, " un tel projet relève d'une simple distraction politique savamment concoctée par des acteurs politiques assoiffés du pouvoir, dans le seul but d'assouvir leurs appétits gloutons ".
Déjà, de nombreux Kinois ne cachent plus leur désolation. Ils ne comprennent pas que les politiciens très accrocs au pouvoir, sacrifient l'idéal du retour de la paix dans les zones troubles du territoire national, au profit d'un énième partage du pouvoir.
" La formation d'un nouveau Gouvernement, peu importe la dénomination qu'on aura collée à cette équipe, est loin d'apporter la solution aux vrais problèmes du pays. Ce n'est pas un nouveau Gouvernement qui mettrait fin à la rébellion…
Et même alors, comment peut-on envisager l'entrée, au sein des institutions, des dirigeants d'un mouvement rebelle qui a commis de pires atrocités et autres crimes contre l'humanité sur le territoire national, en échange d'une parcelle de pouvoir ?
A qui profiterait une nouvelle Transition politique ?
Sur quelle base juridique saurait-on justifier un tel schéma ?".
Quelle que soit la pertinence de l'argument des politiques, les Kinois demeurent intransigeants. Nombreux sont ceux qui pensent qu'à quelque deux années de la fin de la législature actuelle, on devrait s'interdire toute tentative de nature à obliger le navire à faire marche arrière. Sauf si l'on voudrait une chose et son contraire. "
Qu'il soit mis en place un Gouvernement d''union nationale, comme l'entendent ses séditieux, ce n'est pas là la solution aux vrais problèmes du pays.
Quel Gouvernement n'a-t-on jamais eu dans ce pays ?
Depuis Mobutu jusqu'à Joseph Kabila, en passant par Laurent-Désiré Kabila, les Congolais ont connu plusieurs Exécutifs de diverses dénominations : Gouvernement national, Gouvernement d'union nationale, Gouvernement de large union nationale, Gouvernement de combat, Gouvernement de mission…
Mais pour quels résultats ?
Aussi ahurissant que cela puisse paraître, c'est que parmi les tenants de la thèse d'un Gouvernement d'union nationale, se retrouvent plusieurs politiciens carriéristes, auteurs de toutes les formes antérieures des Gouvernements.
Voilà que sans la moindre gêne, les mêmes opportunistes reviennent sur le même schéma qui a prouvé ses limites par le passé. Finalement, on tourne à rond.
Un éternel cercle vicieux délibérément entretenu pour condamner le pays dans une situation d'instabilité politique permanente " chaque fois que le pays tente de prendre l’élan, a déclaré hier à Forum des As, un Prof d'université ayant requis l'anonymat.
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[L. K.]
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