samedi 19 octobre 2013

La RDC face à l’incertitude de son avenir politique

Samedi, 19 Octobre 2013 

La RDC patauge dans une incertitude totale face à son devenir politique. En fait, il était prévisible que les Concertations convoquées dans les conditions dont elles se sont déroulées, ne produiraient rien de viable et de consistant sur le plan des objectifs recherchés. 


Rien n’est plus mauvais en politique que la couardise, la prétention de penser ou de s’imaginer que l’on a le pouvoir magique de tout régler.

La politique est l’art de négocier et de trouver des compromis nécessaires selon les circonstances. L’exemple nous est donné par la plus grande puissance au monde qui s’est retrouvée dos au mur face aux tiraillements entre les Républicains et les Démocrates sur la manière de régler le relèvement budgétaire. 


Et pourtant, Barack Obama a le plein pouvoir, renforcé de plus par sa réélection. L’accord a dû être trouvé in extremis grâce aux compromis de tous. Cet exemple démontre l’impérieuse nécessité de tenir compte non seulement de la présence des autres mais d’être aussi à leur écoute pour diriger le pays de façon consensuelle en dépit des orientations politiques des uns et des autres.

Dans notre pays, on est habitué à diriger par la force en défiant ouvertement les adversaires et la volonté populaire. Cette erreur macroscopique fait que le pays n’a pu asseoir les fondements d’un État démocratique où l’on tient compte des avis des autres même si on n’est pas obligé forcément de les suivre à la lettre. 


Mais, les ignorer complètement ou faire la sourde oreille, ne facilite en rien la résolution des problèmes complexes ou d’une crise aiguë comme celle que le pays est en train de traverser depuis le déroulement des élections frauduleuses de novembre 2011.

En attendant que Kabila prononce son speech devant le Congrès – dont la constitutionnalité est mise en doute par les puristes du droit –, tout le monde sait déjà qu’on va droit vers un cul de sac. 


Or, l’idée même de concertations ou mieux d’ouvrir un dialogue avec toutes les forces vives du pays conformément à la recommandation 2098 des Nations Unies n’était pas farfelue. Elle se fonde sur la réalité des faits et surtout, sur un calcul mirant effectivement à résoudre le nœud du problème par un dialogue sincère et constructif. 

Non, les tenants du pouvoir frauduleux qui sentent la frousse rien qu’à évoquer la perspective de se retrouver en présence de ceux qui croient dur comme fer qu’on ne peut résoudre la crise sans mettre sur la table les questions épineuses de la vérité des urnes d’un côté et de l’exercice du pouvoir par la force des armes de l’autre côté se sont, une fois de plus, trompés. 

La solution de facilité qu’ils ont enfourchée conduit inévitablement le pays dans l’impasse.

Cette impasse se vit par ailleurs à un double niveau. Les concertations nationales ont échoué, quelle que soit la solution qu’ils mettront en place. Les négociations de Kampala traînent le pied en dépit du calendrier strict auquel les agresseurs, transformés en interlocuteurs et l’État congolais, devraient s’en tenir. 


C’est un gâchis tant sur le plan politique que sur le plan financier alors que le pays a urgemment besoin d’un grand coup de balai pour remettre de l’ordre dans les institutions et s’attaquer aux problèmes prioritaires reliés au développement et au bien-être de la population.

Le match est donc à rejouer. Et l’on devrait recommencer à zéro en tenant en ligne des comptes tous les impondérables pour convoquer un vrai dialogue, inclusif et transparent.


Celui-ci devrait aligner les ténors politiques et toutes les autres composantes de la société civile afin de maximiser les chances d’une solution négociée dont les résolutions seront imposables à tous.

Puisque le peuple congolais est demeuré observateur distant de toute la cabale qui se joue derrière son dos, l’on ne peut, en l’état actuel des choses, penser à un revirement soudain de son modus operandi. 


S’il peut y avoir une solution, elle ne pourrait sortir que de la volonté et de l’intelligence de la classe politique. Celle-ci devrait trouver, des voies et moyens, réellement efficaces pour faire sortir le pays du bourbier dans lequel il est volontairement plongé par quelques protagonistes qui s’acharnent à défendre mordicus leurs intérêts au lieu de regarder l’intérêt de la majorité. 

Ils feignent d’ignorer qu’en se comportant sans état d’âme et sans conscience face à leurs responsabilités historiques, ils sont en train d’alourdir leur bilan de la gestion du pays qui est chaotique et sans aucun trait de splendeur.

Face à un tel bilan, lourd de conséquences et hyper-négatif, nous ne voyons avec quel courage ces gens peuvent vouloir se représenter à n’importe quelle autre fonction publique élective si jamais il y avait des élections réellement libres et transparentes.

À un certain moment de la vie institutionnelle, il faut voir la réalité en face et chercher de remédier à la catastrophe en acceptant une solution dictée par la sagesse. À ce stade, c’est une voie de sortie qu’il faut absolument chercher pour Kabila. 


Car la solution ne viendrait que de la considération des résultats qui ont été falsifiés et qui continuent à être l’objet du malaise qui tenaille le pays et qui compromet naturellement la cohésion nationale et la possibilité de pouvoir rebâtir l’État sur une base solide, c’est-à-dire, celle conférée par la légitimité populaire.
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Mwamba Tshibangu 
Congoone

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