Le député national "élu" de Manono Zoé "Kabila"
Député national «élu» de la circonscription électorale de Manono, district du Haut Lomami, lors des élections législatives très controversées du 28 novembre 2011, «Zoé», le jeune frangin du «Raïs» a séjourné récemment à Lubumbashi où il a tenu une réunion inhabituelle avec des députés provinciaux du District de Tanganyika (Kalemie).
D’autres réunions du même genre seraient prévues avec les élus des districts du Haut Lomami (Kamina), Lualaba (Kolwezi) et Haut-Katanga (Lubumbashi. «Zoé» chercherait ni plus ni moins qu’à devenir gouverneur du Katanga à la place du très flamboyant et populiste Moïse Katumbi Chapwe.
Les partisans du "Gouv" seraient en émoi et entendent vendre "chèrement" la peau de leur leader.
Kinshasa. Correspondance.
«Elu» député national depuis le 28 novembre 2011, «Zoé» qui doit administrer ses nombreuses affaires dont un centre de fitness (Shark Club) et un restaurant pour les «golden boys» (O’Café), à Kinshasa, ne se rend que très rarement au Palais du peuple où se trouve l’Assemblée nationale.
Pire, il n’a jamais demandé la parole lors de ses rares présences dans l’hémicycle.
Pour avoir fait état de l’absentéisme du «frère de…», un confrère kinois a été interpellé par des sbires de l’ANR (Agence nationale des renseignements). L’interrogatoire aurait été mené par le «boss» Kalev Mutond. Himself.
Une seule question revenait sans cesse : «Qui a commandité cet article»? Une manière de dire que le frère du chef de l’Etat est élevée au rang de «vache sacrée». Un intouchable.
Au Katanga, la situation ne serait nullement différente. Son mandat de député national en poche, Zoé n’a plus jamais remis les pieds dans «sa» circonscription de Manono où il s’est fait «élire» sans posséder une seule adresse connue.
Le problème ? Le «frère de…» n’a jamais vécu ou résidé dans la province d’origine de "son père" Laurent-Désiré Kabila. Il en est de même de sa sœur Jaynet - prénommée autrefois Ildegonde –, «élue» à Kalemie. Les vacances parlementaires ? Ils n’ont rien à cirer.
"Moïse Katumbi a échoué"
Le jeudi 10 octobre, le député national Zoé «Kabila» a tenu une réunion avec des députés provinciaux du District de Tanganyika. La rencontre a eu lieu dans une villa située juste en face de la résidence présidentielle à Lubumbashi. Le choix du lieu a étonné plus d’un participant.
"Jackpot"
Selon un parlementaire du cru qui a participé à cette «séance du travail», Zoé n’a pas fait mystère de son ambition de diriger le «gouvernorat» de la très ex-province du Shaba. «Moïse Katumbi a échoué», aurait-il martelé à plusieurs reprises.
Pour les «Katumbistes» présents, Zoé a sans doute trouver un allié de poids en la personne de l’avocat Jean-Claude Muyambo lequel passe pour le «meilleur ennemi» du très populiste «Moïse».
«Zoé Kabila n’a pas réussi à démontrer l’échec de l’actuel gouverneur, confie un des députés. Il a donné l’impression d’un homme déconnecté des réalités katangaises».
«Moïse» qui aime répéter, sans convaincre, à qui veut l’entendre, que sa présence à la tête du Katanga lui a fait rater «beaucoup d’opportunité» qui lui auraient «permis d’être milliardaire», suivrait néanmoins avec intérêt les «agissements» du frangin du "raïs". Un rival potentiel.
A Lubumbashi, des voix commencent s’élever. Que dit-on? Pendant que «Joseph Kabila» tente par tous les moyens - y compris par la ruse – à demeurer à la tête de l’Etat au-delà de son deuxième et dernier mandat (décembre 2016), son frère cadet, lui, cherche ni plus ni moins qu’à inciter quelques parlementaires provinciaux véreux à initier une «motion de censure» contre "Moïse wetu".
"La «fratrie Kabila» voudrait réaliser une sorte de Jackpot», souligne-t-on.
Une famille mystérieuse
Une épaisse enveloppe de mystère entoure les «enfants» de LD Kabila qui pavoisent à Kinshasa. «Joseph» a porté plusieurs patronymes (Mtwale, Kanambe, Hyppolite) avant d’opter pour celui de «Kabila». Il a même fait le service militaire dans l’armée tanzanienne. Il n’est pas exclu qu’il ait servi dans l’Armée patriotique rwandaise.
Sa sœur «Jaynet» se prénommerait en réalité «Ildegonde». Elle a été remarquée le lendemain de l’assassinat du Mzee le 16 janvier 2001.
D’où sort-elle? Quel métier a-t-elle pratiqué auparavant? Des questions sans réponses.
C’est en 2006 que les Kinois ont entendu parler pour la première fois d’un frangin présidentiel répondant au petit nom de «Zoé». Personne n’a jamais vu son CV. Son parcours personnel reste une énigme.
Mama Sifa ? Présentée comme étant la mère de jumeaux Joseph et Jaynet, Sifa Mahanya constitue un autre mystère. Au Maniema, Au Katanga et à Kinshasa, les gens s’étonnent qu’elle n’ait jamais porté l’appellation très courante dévolue à toute génitrice de jumeaux ou jumelles. Les lingalophones disent : «Mama mapassa» ; au Maniema : «Mama Bawili».
Homme d’affaires ou voyou?
Grâce à l’influence de son président de frère, Zoé s’est approprié une partie de la concession de l’ex-Athenée de Kalina. Il y a érigé un centre sportif. L’homme s’est découvert un autre dada : les imprimés de valeur. Aucune commande des timbres fiscaux, des plaques d’immatriculation et autres «documents valant espèces» ne lui échappe.
Le 19 octobre 2010, Zoe tombe le masque. Il montre son véritable visage. A savoir celui d’un voyou. Ce jour-là, il ordonne à ses gardes de tabasser les agents de police Yandu et Mukoyo, chargés de réguler la circulation.
Les faits se sont déroulés au rond-point Socimat, sur le boulevard du 30 juin, à Kinshasa. Leur «crime» est d’avoir changé la direction de priorité au moment où le véhicule du "frère de..." allait s’engager sur le boulevard.
Katumbi qui n’hésite pas à étaler ses états d’âme dans l’hebdomadaire parisien «Jeune Afrique» déclarait ces quelques mots dans l’édition n°2627 de ce magazine datée du 15 au 21 mai 2011 : «Le monde politique est dur, il y a des hauts et des bas. La politique crée beaucoup de jaloux. Surtout parmi ceux qui n’ont pas réussi et qui ne supportent pas la réussite des autres.»
Faisait-il allusion à Zoé «Kabila»? Ambiance !
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Jean-Pierre Ngoy Mbuji
© Congoindépendant
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