le 22/10/2013
Une vue d’ensemble du Conseil de sécurité lors d’une séance consacrée à la situation en RDC, le 21 octobre 2013 (Paulo Filgueiras/ONU)
Alors que les pourparlers de Kampala avec les rebelles M23 sont suspendus, la délégation du Conseil de sécurité qui s’était rendue début octobre dans la région des Grands Lacs a affirmé lundi que le retour à une paix durable dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ne serait possible qu’avec la fin des soutiens extérieurs aux milices et groupes armés, rapporte le service d’information de l’ONU.
Les négociations de paix à Kampala entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du M23 se sont encore soldées par un échec et sont maintenant suspendues depuis lundi matin.
Face aux concessions du gouvernement, le M23 n’avait de cesse de mettre sur la table de nouvelles revendications.
Parti d’une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée congolaise, le Mouvement a été constitué officiellement en mai 2012.
Les rebelles du M23 sont issus du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), une rébellion qui avait signé un accord de paix avec le gouvernement congolais en mars 2009.
Intégrés à l’armée congolaise avant qu’ils ne se mutinent et ne fassent sécession en avril 2012 au Nord-Kivu, ils réclamaient à l’origine l’amélioration de leurs conditions de vie et la pleine application de l’accord de mars 2009, mais en sont venus depuis à carrément remettre en cause la légitimité des autorités congolaises.
En novembre dernier, ils s’étaient emparés de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, avant de s’en retirer sous la pression de la communauté internationale.
Affaibli depuis la dernière offensive conjointe de l’armée congolaise et des Casques bleus fin août, le M23 contrôle encore toutefois une zone de quelque 700 kilomètres carrés adossée aux frontières du Rwanda et de l’Ouganda, dans l’Est de la République démocratique du Congo.
L’ONU et le gouvernement congolais accusent régulièrement le Rwanda et l’Ouganda de soutenir le M23, ce que ces deux voisins de la RDC démentent.
La mission du Conseil de sécurité s’était rendue du 3 au 9 octobre en RDC, en Ouganda, au Rwanda et en Éthiopie, pour y évaluer l’application de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération.
Signé en février 2013 par la RDC et dix autres pays de la région, ainsi que par quatre organisations régionales et internationales, l’Accord-cadre propose une approche globale pour une paix durable dans les Grands Lacs.
Chargé de suivre l’état de sa mise en œuvre, l’Envoyée spéciale du Secrétaire général Mary Robinson et le Représentant spécial pour la RDC, Martin Kobler. se sont adressée lundi au Conseil de sécurité
«Les parties sont parvenues à un consensus sur 8 des 12 articles du projet d’accord en discussion, parmi lesquels, ceux relatifs à la libération des prisonniers, la fin du rôle du M23 en tant que mouvement rebelle et la possibilité qu’il se transforme en parti politique, la mise en place d’une Commission de réconciliation nationale et le retour des personnes réfugiées », a expliqué l’Envoyée spéciale, notant que les éléments relatifs à l’amnistie, au désarmement et à la réintégration des membres du M23 « étaient restés problématiques».
Toutefois, «L’objectif de conclure les pourparlers de Kampala par un accord de paix visant à mettre fin à la rébellion du M23 n’a pu être atteint», a déploré pour sa part Martin Kobler,
Par ailleurs, a fait remarquer le Représentant spécial, depuis l’émergence du M23, près de 200 combattants ayant déposé les armes ont affirmé « de manière crédible » à la Mission avoir été recrutés sur le territoire ougandais et, principalement, sur le territoire rwandais.
«Toutes ces formes d’ingérence doivent cesser», a-t-il lancé.
Le représentant du Maroc, Mohammed Loulichki, qui dirigeait, conjointement avec son homologue de la France, l’étape congolaise de la mission, a lui aussi souligné que la paix durable dépendait de l’arrêt des ingérences extérieures qui alimentent le climat d’insécurité.
D’autre part, «La situation sur le terrain, qui demeure volatile, est très préoccupante», a également prévenu Martin Kobler, indiquant que des troupes s’étaient massées des deux côtés de la ligne de front et que le M23 avait fait feu par deux fois sur des hélicoptères non armés de l’ONU, la dernière en date, le 18 octobre.
«J’ai décidé de ne pas riposter pour ne pas mettre en danger les pourparlers de Kampala », a expliqué le chef de la MONUSCO, désormais dotée d’une Brigade d’intervention avec un mandat offensif chargée de neutraliser les groupes armés.
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Jacques N. Godbout
Une vue d’ensemble du Conseil de sécurité lors d’une séance consacrée à la situation en RDC, le 21 octobre 2013 (Paulo Filgueiras/ONU)
Alors que les pourparlers de Kampala avec les rebelles M23 sont suspendus, la délégation du Conseil de sécurité qui s’était rendue début octobre dans la région des Grands Lacs a affirmé lundi que le retour à une paix durable dans l’est de la République démocratique du Congo (RDC) ne serait possible qu’avec la fin des soutiens extérieurs aux milices et groupes armés, rapporte le service d’information de l’ONU.
Les négociations de paix à Kampala entre le gouvernement de la République démocratique du Congo (RDC) et les rebelles du M23 se sont encore soldées par un échec et sont maintenant suspendues depuis lundi matin.
Face aux concessions du gouvernement, le M23 n’avait de cesse de mettre sur la table de nouvelles revendications.
Parti d’une mutinerie d’anciens rebelles intégrés dans l’armée congolaise, le Mouvement a été constitué officiellement en mai 2012.
Les rebelles du M23 sont issus du Congrès national pour la défense du peuple (CNDP), une rébellion qui avait signé un accord de paix avec le gouvernement congolais en mars 2009.
Intégrés à l’armée congolaise avant qu’ils ne se mutinent et ne fassent sécession en avril 2012 au Nord-Kivu, ils réclamaient à l’origine l’amélioration de leurs conditions de vie et la pleine application de l’accord de mars 2009, mais en sont venus depuis à carrément remettre en cause la légitimité des autorités congolaises.
En novembre dernier, ils s’étaient emparés de Goma, chef-lieu du Nord-Kivu, avant de s’en retirer sous la pression de la communauté internationale.
Affaibli depuis la dernière offensive conjointe de l’armée congolaise et des Casques bleus fin août, le M23 contrôle encore toutefois une zone de quelque 700 kilomètres carrés adossée aux frontières du Rwanda et de l’Ouganda, dans l’Est de la République démocratique du Congo.
L’ONU et le gouvernement congolais accusent régulièrement le Rwanda et l’Ouganda de soutenir le M23, ce que ces deux voisins de la RDC démentent.
La mission du Conseil de sécurité s’était rendue du 3 au 9 octobre en RDC, en Ouganda, au Rwanda et en Éthiopie, pour y évaluer l’application de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération.
Signé en février 2013 par la RDC et dix autres pays de la région, ainsi que par quatre organisations régionales et internationales, l’Accord-cadre propose une approche globale pour une paix durable dans les Grands Lacs.
Chargé de suivre l’état de sa mise en œuvre, l’Envoyée spéciale du Secrétaire général Mary Robinson et le Représentant spécial pour la RDC, Martin Kobler. se sont adressée lundi au Conseil de sécurité
«Les parties sont parvenues à un consensus sur 8 des 12 articles du projet d’accord en discussion, parmi lesquels, ceux relatifs à la libération des prisonniers, la fin du rôle du M23 en tant que mouvement rebelle et la possibilité qu’il se transforme en parti politique, la mise en place d’une Commission de réconciliation nationale et le retour des personnes réfugiées », a expliqué l’Envoyée spéciale, notant que les éléments relatifs à l’amnistie, au désarmement et à la réintégration des membres du M23 « étaient restés problématiques».
Toutefois, «L’objectif de conclure les pourparlers de Kampala par un accord de paix visant à mettre fin à la rébellion du M23 n’a pu être atteint», a déploré pour sa part Martin Kobler,
Par ailleurs, a fait remarquer le Représentant spécial, depuis l’émergence du M23, près de 200 combattants ayant déposé les armes ont affirmé « de manière crédible » à la Mission avoir été recrutés sur le territoire ougandais et, principalement, sur le territoire rwandais.
«Toutes ces formes d’ingérence doivent cesser», a-t-il lancé.
Le représentant du Maroc, Mohammed Loulichki, qui dirigeait, conjointement avec son homologue de la France, l’étape congolaise de la mission, a lui aussi souligné que la paix durable dépendait de l’arrêt des ingérences extérieures qui alimentent le climat d’insécurité.
D’autre part, «La situation sur le terrain, qui demeure volatile, est très préoccupante», a également prévenu Martin Kobler, indiquant que des troupes s’étaient massées des deux côtés de la ligne de front et que le M23 avait fait feu par deux fois sur des hélicoptères non armés de l’ONU, la dernière en date, le 18 octobre.
«J’ai décidé de ne pas riposter pour ne pas mettre en danger les pourparlers de Kampala », a expliqué le chef de la MONUSCO, désormais dotée d’une Brigade d’intervention avec un mandat offensif chargée de neutraliser les groupes armés.
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Jacques N. Godbout
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