16/10/2013
Enfants
Près de 6 millions d'enfants congolais souffrent de la malnutrition chronique, selon les cris d'alarme lancés conjointement par le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme national de nutrition (Pronanut) au cours d'un café de presse organisé par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha).
Près de la moitié des enfants de moins de cinq ans, soit plus de 5,8 millions d'enfants souffrent de la malnutrition chronique et plus d'un enfant sur 10 est atteint de malnutrition chronique en République démocratique du Congo.
Le PAM a en outre révélé qu'un quart des enfants de la RDC sont très maigres et que plus de 70% manquent de fer, sont donc anémiques.
Pire, 18,5% des femmes en âge de procréer sont malnutries, alors que la santé infantile trouve son fondement dès la conception.
Alors pouvons-nous nous réjouir calmement en célébrant la Journée mondiale de l'alimentation alors qu'à côté de nous des millions d'enfants manquent à manger ?
Pouvons-nous être contents pendant que nos mamans, nos femmes et nos sœurs ne se nourrissent pas assez pour se constituer assez d'éléments nutritifs susceptibles de les aider à bien allaiter leurs progénitures ?
Il y a à peu près une semaine, deux drames ont secoué le monde entier en l'espace d'une semaine.
Très loin de leurs terres, près de 400 migrants venus du continent noir, ont péri dans la mer après le naufrage de leur bateau. Ils avaient quitté les affres de la faim de leur pays pour se réfugier sous des cieux plus cléments, plus nourrissants en quête de la nourriture…
Peut-on festoyer alors que des âmes sont en train d'être inhumées loin, très loin de la terre de leurs ancêtres pour la simple et triste raison qu'ils sont allés chercher à manger ailleurs?
Alors que leur terre regorge de beaucoup de potentialités agricoles capables d'assurer la sécurité alimentaire qui y fait encore défaut en ce XXIème siècle.
Le peuple du monde doit-il célébrer cette journée, alors que son monde est divisé en deux pôles distinctes : les riches et les pauvres, ceux qui ont à manger et ceux qui meurent de faim, ceux qui cherchent de la place pour l'excédent de ce qu'ils produisent et ceux qui cherchent des endroits où trouver à manger… ?
En plein XXIème siècle, le monde doit-il continuer à accepter que les pauvres se contentent de dons, d'aides au développement de plus riches ?
Alors que de grosses sommes d'argent continuent à être dépensées pour l'achat des armes, selon la FAO, 30 milliards de dollars supplémentaires seraient nécessaires pour régler une fois pour toutes le problème de la faim dans le monde.
Ce qui n'es pas impossible au regard des dépenses gastronomiques faites dans d'autres secteurs par les pays riches.
Qu'en est-il de la déclaration de Maputo ?
En ce XXIème, le continent africain et ses nombreux enfants meurent de faim ; certains dans leurs propres pays, d'autres loin. Et pourtant, ce ne sont les terres arables qui font défaut.
En outre, ce ne sont pas non plus des initiatives qui manquent. Il y en a plusieurs prises par les dirigeants africains, mais qui souffrent de manque de suivi.
En l'occurrence la déclaration de Maputo, un véritable instrument de nature à capitaliser les potentialités qu'offrent des milliers de terres arables de ce continent.
Qu'en est-il de la déclaration de Maputo en 2003 de l'Union africaine qui, dans le cadre du Nepad a demandé à tous les Etats membres de l'Union africaine (UA) d'accroître leurs investissements dans le secteur de l'agriculture, à hauteur au moins de 10% de leur budget national avant 2008 pour garantir la disponibilité des ressources appropriées pour le projet dit PDDAA ?
En effet, d'importants partenaires du secteur de l'agriculture avaient approuvé le Programme détaillé de développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA) comme contribuant à la réduction de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté en Afrique, ainsi qu'à l'un des objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), qui est de réduire de moitié la pauvreté et la faim avant 2015.
A ce sujet, un certain nombre d'États membres ont commencé à mettre en œuvre certaines des activités qui figurent dans la déclaration de Maputo, en particulier en s'efforçant d'accroître les contributions nationales au secteur agricole, en assurant la reprise d'activités des fonds de développement agricole et en offrant des mesures incitatives fiscales et autres pour mobiliser l'investissement dans ce secteur.
Le sondage UA/NEPAD effectué en 2007 a conclu que 50% des pays avaient dépensé moins de 5% de leurs budgets nationaux dans le secteur agricole : ceci représente une baisse par rapport aux 57% de 2003.
Près de 28% des pays : Bénin, Tchad, Mauritanie, Nigeria, Sao Tomé et Principe, Soudan, Swaziland, Ouganda, et Zambie - sont en bonne voie pour atteindre l'objectif. Ces pays se situent dans la catégorie 5% -10%. Cependant, en 2003, cette catégorie représentait 31% des pays d'Afrique.
Le même sondage a établi que 8 pays ont attribué plus de 10% de leur budget national à l'agriculture, c'est-à-dire qui se sont conformés à la Déclaration de Maputo. C'est le cas de l'Ethiopie, des Comores, de Madagascar, du Mali, du Malawi , du Niger, du Sénégal et du Zimbabwe.
Six ans après, les pays membres de l'Union africaine se sont réunis à Monrovia au Libéria pour évaluer les progrès réalisés sur l'application de la Déclaration de Maputo.
Outre des progrès réalisés de manière globale, ils ont salué les progrès réalisés par quatre pays de la région (Mali, Burkina-Faso, Niger , Sénégal) qui ont dépensé effectivement sur la période 2003-2013 au moins 10% du budget national dans l'agriculture.
La RDC en guerre depuis plusieurs années, a été retardée par des conflits récurrents.
Mais avec le gouvernement Matata, les choses sont en train d'évoluer positivement. Un programme national agricole est en train de voir le jour dont la concrétisation est visible dans plusieurs provinces.
___________
Kléber Kungu
© KongoTimes!
Enfants
Près de 6 millions d'enfants congolais souffrent de la malnutrition chronique, selon les cris d'alarme lancés conjointement par le Programme alimentaire mondial (PAM), le Fonds des Nations unies pour l'enfance (Unicef), l'Organisation des Nations unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) et le Programme national de nutrition (Pronanut) au cours d'un café de presse organisé par le Bureau de la coordination des affaires humanitaires (Ocha).
Près de la moitié des enfants de moins de cinq ans, soit plus de 5,8 millions d'enfants souffrent de la malnutrition chronique et plus d'un enfant sur 10 est atteint de malnutrition chronique en République démocratique du Congo.
Le PAM a en outre révélé qu'un quart des enfants de la RDC sont très maigres et que plus de 70% manquent de fer, sont donc anémiques.
Pire, 18,5% des femmes en âge de procréer sont malnutries, alors que la santé infantile trouve son fondement dès la conception.
Alors pouvons-nous nous réjouir calmement en célébrant la Journée mondiale de l'alimentation alors qu'à côté de nous des millions d'enfants manquent à manger ?
Pouvons-nous être contents pendant que nos mamans, nos femmes et nos sœurs ne se nourrissent pas assez pour se constituer assez d'éléments nutritifs susceptibles de les aider à bien allaiter leurs progénitures ?
Il y a à peu près une semaine, deux drames ont secoué le monde entier en l'espace d'une semaine.
Très loin de leurs terres, près de 400 migrants venus du continent noir, ont péri dans la mer après le naufrage de leur bateau. Ils avaient quitté les affres de la faim de leur pays pour se réfugier sous des cieux plus cléments, plus nourrissants en quête de la nourriture…
Peut-on festoyer alors que des âmes sont en train d'être inhumées loin, très loin de la terre de leurs ancêtres pour la simple et triste raison qu'ils sont allés chercher à manger ailleurs?
Alors que leur terre regorge de beaucoup de potentialités agricoles capables d'assurer la sécurité alimentaire qui y fait encore défaut en ce XXIème siècle.
Le peuple du monde doit-il célébrer cette journée, alors que son monde est divisé en deux pôles distinctes : les riches et les pauvres, ceux qui ont à manger et ceux qui meurent de faim, ceux qui cherchent de la place pour l'excédent de ce qu'ils produisent et ceux qui cherchent des endroits où trouver à manger… ?
En plein XXIème siècle, le monde doit-il continuer à accepter que les pauvres se contentent de dons, d'aides au développement de plus riches ?
Alors que de grosses sommes d'argent continuent à être dépensées pour l'achat des armes, selon la FAO, 30 milliards de dollars supplémentaires seraient nécessaires pour régler une fois pour toutes le problème de la faim dans le monde.
Ce qui n'es pas impossible au regard des dépenses gastronomiques faites dans d'autres secteurs par les pays riches.
Qu'en est-il de la déclaration de Maputo ?
En ce XXIème, le continent africain et ses nombreux enfants meurent de faim ; certains dans leurs propres pays, d'autres loin. Et pourtant, ce ne sont les terres arables qui font défaut.
En outre, ce ne sont pas non plus des initiatives qui manquent. Il y en a plusieurs prises par les dirigeants africains, mais qui souffrent de manque de suivi.
En l'occurrence la déclaration de Maputo, un véritable instrument de nature à capitaliser les potentialités qu'offrent des milliers de terres arables de ce continent.
Qu'en est-il de la déclaration de Maputo en 2003 de l'Union africaine qui, dans le cadre du Nepad a demandé à tous les Etats membres de l'Union africaine (UA) d'accroître leurs investissements dans le secteur de l'agriculture, à hauteur au moins de 10% de leur budget national avant 2008 pour garantir la disponibilité des ressources appropriées pour le projet dit PDDAA ?
En effet, d'importants partenaires du secteur de l'agriculture avaient approuvé le Programme détaillé de développement de l'agriculture en Afrique (PDDAA) comme contribuant à la réduction de l'insécurité alimentaire et de la pauvreté en Afrique, ainsi qu'à l'un des objectifs du Millénaire pour le Développement (OMD), qui est de réduire de moitié la pauvreté et la faim avant 2015.
A ce sujet, un certain nombre d'États membres ont commencé à mettre en œuvre certaines des activités qui figurent dans la déclaration de Maputo, en particulier en s'efforçant d'accroître les contributions nationales au secteur agricole, en assurant la reprise d'activités des fonds de développement agricole et en offrant des mesures incitatives fiscales et autres pour mobiliser l'investissement dans ce secteur.
Le sondage UA/NEPAD effectué en 2007 a conclu que 50% des pays avaient dépensé moins de 5% de leurs budgets nationaux dans le secteur agricole : ceci représente une baisse par rapport aux 57% de 2003.
Près de 28% des pays : Bénin, Tchad, Mauritanie, Nigeria, Sao Tomé et Principe, Soudan, Swaziland, Ouganda, et Zambie - sont en bonne voie pour atteindre l'objectif. Ces pays se situent dans la catégorie 5% -10%. Cependant, en 2003, cette catégorie représentait 31% des pays d'Afrique.
Le même sondage a établi que 8 pays ont attribué plus de 10% de leur budget national à l'agriculture, c'est-à-dire qui se sont conformés à la Déclaration de Maputo. C'est le cas de l'Ethiopie, des Comores, de Madagascar, du Mali, du Malawi , du Niger, du Sénégal et du Zimbabwe.
Six ans après, les pays membres de l'Union africaine se sont réunis à Monrovia au Libéria pour évaluer les progrès réalisés sur l'application de la Déclaration de Maputo.
Outre des progrès réalisés de manière globale, ils ont salué les progrès réalisés par quatre pays de la région (Mali, Burkina-Faso, Niger , Sénégal) qui ont dépensé effectivement sur la période 2003-2013 au moins 10% du budget national dans l'agriculture.
La RDC en guerre depuis plusieurs années, a été retardée par des conflits récurrents.
Mais avec le gouvernement Matata, les choses sont en train d'évoluer positivement. Un programme national agricole est en train de voir le jour dont la concrétisation est visible dans plusieurs provinces.
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Kléber Kungu
© KongoTimes!
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