mercredi 30 octobre 2013

Recrutement d’enfants : Plusieurs dirigeants du M23 sur la liste noire

29/10/2013

 

Sultani MAKENGA

Le rapport de la MONUSCO, sur base des témoignages concordants et infalsifiables, liste quatorze dirigeants du groupe armé M23, comme des commandants ayant participé activement au recrutement d’enfants, à leur envoi aux combats, au front, et ayant, en guise de punition, infligé à certains d’entre eux, sinon l’exécution sommaire, du moins la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants. 


Il s’agit particulièrement de : 

1. Emmanuel Makenga Sultani, ex-Colonel FARDC, ex-sergent rwandais (APR), ex-UPC en Ituri et ex-CNDP, identifié par les Nations Unies comme commandant responsable du recrutement de 28 enfants, entre 2003 et 2009, pour le compte du RCD et du CNDP, et de 44 enfants au profit du M23 - 

2. Alexis Buhire Bujati, ex-lieutenant-colonel FARDC, ex-RCD et ex-CNDP - 

3. Vianney Kazarama Katusi, ex-colonel FARDC et ex-CNDP - 

4. Innocent Zimurinda, ex-colonel FARDC, ex-militaire rwandais (APR), ex-UPC en Ituri et ex-CNDP - 

5. Ndayabaje Nyangara, ex-lieutenant-colonel FARDC, ex-RCD et ex-CNDP - 

6. Bienvenu Kazungu, du 4ème Bataillon de la 1ère Brigade du M23 - 

7. Baudouin Ngaruye Wa Mpumuro, ex-colonel FARDC, ex-RCD et ex-CNDP, identifié par les Nations Unies comme responsable du recrutement d’au moins 40 enfants - 

8. Innocent Kaina, alias India, Queen, Innocent Gasana ou encore Justin Gasana Ndanga, ex-major FARDC et ex-CNDP, commandant des gardes du corps de Laurent Nkunda - 

9. Justin Gacheri Masanga, fils d’Erasto, ex-colonel FARDC, ex-RCD et ex-CNDP - 

10. Léon Kanyamibwa, ex-lieutenant-colonel FARDC, militaire rwandais (RDF), ex-CNDP - 

11. Edmond Simbato Saddam - 

12. Yusufu Mboneza, ex-lieutenant-colonel FARDC, ex-RCD et ex-CNDP - 1

3. Pascal Bagabo, ex-lieutenant-colonel FARDC, ex-RCD et ex-CNDP.

Sous la signature de son chef et représentant spécial du Secrétaire Général des Nations Unies en République démocratique du Congo, M. Martin KOBLER, la MONUSCO a rendu public, en date du 23 octobre 2013, son rapport concernant le recrutement d’enfants dans les groupes armés sévissant dans le pays, dans une période étalée de janvier 2012 à août 2013.

Ce rapport, explicite à plus d’un titre, appelle de la part de l’Organisation des Nations Unies dont la MONUSCO est l’émanation, de toute la Communauté internationale, en ce compris les instances européennes, africaines et américaines, les organisations telles que l’Union Africaine, la SADC et la CIRGL à tirer concrètement toutes les conséquences logiques qui s’en dégagent, quant à la façon de traiter avec chacun des groupes armés coupables, entre autres crimes de guerre, crimes de génocide et crimes contre l’humanité, des crimes de recrutement d’enfants.

Il faut que la communauté internationale se départisse de l’attitude malheureusement paradoxale, qui consiste, d’un côté, à dénoncer des criminels avec des faits avérés, et de l’autre, à agir en face d’eux comme s’il ne s’agissait pas des criminels. 


Sinon un tel comportement frise l’irresponsabilité certaine et ressemble fort à un cercle vicieux. 

C’est pourquoi, à moins d’être atteints d’amnésie, la mémoire historique recommande que les membres des groupes armés reconnus coupables de tels crimes ne soient pas éligibles à l’amnistie et à l’intégration/réintégration au sein des FARDC, n’en déplaise à ceux qui prônent un schéma contraire, tous n’étant pas disposés à faire de même face aux éléments des forces négatives originaires de leurs pays respectifs. 

Parmi les treize recruteurs d’enfants au M23 : des non éligibles à l’amnistie et à l’intégration!

Le rapport de la MONUSCO, sur base des témoignages concordants et infalsifiables, liste quatorze dirigeants du groupe armé M23, comme des commandants ayant participé activement au recrutement d’enfants, à leur envoi aux combats, au front, et ayant, en guise de punition, infligé à certains d’entre eux, sinon l’exécution sommaire, du moins la torture et autres traitements cruels, inhumains et dégradants.

Il s’agit particulièrement de : 


1. Emmanuel Makenga Sultani, ex-Colonel FARDC, ex-sergent rwandais (APR), ex-UPC en Ituri et ex-CNDP, identifié par les Nations Unies comme commandant responsable du recrutement de 28 enfants, entre 2003 et 2009, pour le compte du RCD et du CNDP, et de 44 enfants au profit du M23 ; 

2. Alexis Buhire Bujati, ex-lieutenant-colonel FARDC, ex-RCD et ex-CNDP ; 

3. Vianney Kazarama Katusi, ex-colonel FARDC et ex-CNDP ; 

4. Innocent Zimurinda, ex-colonel FARDC, ex-militaire rwandais (APR), ex-UPC en Ituri et ex-CNDP ; 

5. Ndayabaje Nyangara, ex-lieutenant-colonel FARDC, ex-RCD et ex-CNDP ; 

6. Bienvenu Kazungu, du 4ème Bataillon de la 1ère Brigade du M23 ; 

7. Baudouin Ngaruye Wa Mpumuro, ex-colonel FARDC, ex-RCD et ex-CNDP, identifié par les Nations Unies comme responsable du recrutement d’au moins 40 enfants ; 

8. Innocent Kaina, alias India, Queen, Innocent Gasana ou encore Justin Gasana Ndanga, ex-major FARDC et ex-CNDP, commandant des gardes du corps de Laurent Nkunda ; 

9. Justin Gacheri Masanga, fils d’Erasto, ex-colonel FARDC, ex-RCD et ex-CNDP; 

10. Léon Kanyamibwa, ex-lieutenant-colonel FARDC, militaire rwandais (RDF), ex-CNDP; 

11. Edmond Simbato Saddam; 

12. Yusufu Mboneza, ex-lieutenant-colonel FARDC, ex-RCD et ex-CNDP, 

13. Pascal Bagabo, ex-lieutenant-colonel FARDC, ex-RCD et ex-CNDP.

La MONUSCO a documenté qu’entre le 1er mai 2012 et le 31 août 2013, le M23 a procédé au recrutement de 124 enfants répartis comme suit : 82 de nationalité congolaise, 40 au Rwanda et 2 en Ouganda. S’agissant de 40 enfants rwandais, 25 ont été recrutés sur le territoire rwandais entre avril 2012 et janvier 2013, tandis que les 15 autres l’ont été dans la province du Nord-Kivu. 


Quant aux 2 enfants ougandais, ils ont été recrutés à Kampala. Pour ce qui est de 82 enfants congolais, 75 ont été recrutés entre avril 2012 et juin 2013, 2 dans la province du Sud-Kivu et 4 au Rwanda. 

Insoutenables témoignages des ex-recrues du M23 : de quoi s’interroger si c’était vous ou votre enfant ?

Trois témoignages d’enfants repris dans le rapport de la MONUSCO glacent toute personne humaine d’effroi.

A l’exemple de cet adolescent : « Beaucoup d’enfants sont morts aux combats. Quelques-uns y ont perdu les jambes ou les bras. Quand un enfant est grièvement blessé et que nous savons qu’il va mourir, nous lui facilitons la mort en l’achevant. Tous les soldats le faisaient »

Ou de celui d’un deuxième garçon de 14 ans : « Je transportais de lourds colis et je marchais lentement. J’étais toujours battu. J’ai vu un garçon d’environ 16 ans tué comme il croupissait sous le poids du bagage qu’il portait et refusait de continuer. »

Ou de celui d’un troisième garçon de 15 ans : « Le colonel Zimurinda est très méchant. Il inflige une punition dénommée «l’oiseau», pour les combattants qui essaient de fuir. Il vous plie les bras derrière votre dos et vous attache à un arbre tout en exerçant des pressions sur vos bras. Si vous pouvez résister pendant dix minutes, cela signifie que vous êtes très fort. » 


Les FDLR et les NYATURA : la razzia sur les mineurs pour les instrumentaliser

Les FDLR ne sont pas en reste dans le recrutement d’enfants soldats, procédé sans lequel, personne ne peut comprendre que près de 20 ans, après la débâcle des Forces Armées Rwandaises (FAR) survenue en 1994, on puisse encore avoir des gens actifs à même de faire la guerre, soi-disant contre le Rwanda, mais en fait, à perpétrer des atrocités sans nom sur le territoire congolais.

Le rapport de la MONUSCO indique que les FDLR ont recruté, entre le 1er janvier 2102 et le 31 août 2013, 136 garçons et 1 fille, âgés de 9 à 17 ans, répartis de la façon suivante : 127 de nationalité congolaise, 9 Rwandais et 1 Ougandais. Les recrutements ont été opérés pour 128 enfants dans la province du Nord-Kivu, et pour 8 enfants dans la province du Sud-Kivu.

Dans le même rapport, la MONUSCO a documenté que 185 garçons et 5 filles ont été recrutés par les NYATURA, entre le 1er janvier 2012 et le 31 août 2013. Ils provenaient de la province du Nord-Kivu pour 141 d’entre eux et de la province du Sud-Kivu pour les 49 restants. 


De ces 190 mineurs d’âge recrutés, 185 étaient des Congolais et 5 des Rwandais.

Lorsqu’on souligne que la menace des groupes armés, toutes origines confondues, pèse sur les vies congolaises et les ressources congolaises, cela transpire nettement du rapport de la MONUSCO. 


Ainsi les éléments de ces Forces négatives organisent des attaques contre des villages en pratiquant des razzias sur les cases, sur les lieux ou se tiennent des marchés, et dans des écoles en pleins cours, en raflant écoliers et élèves, sur les routes...

Une fille de 14 ans recrutée par les NYATURA a pu livrer ce témoignage qui vous glace le cœur à la MONUSCO : « Je faisais la cuisine et la propreté dans la maison du commandant, mais il me donnait la soupe si j’avais des rapports sexuels avec lui. Il me forçait à les avoir trois fois. J’ai essayé de fuir mais j’ai été capturée. »

Ce rapport justifie que des mesures énergiques soient prises pour redonner espoir à toute une enfance, à toute une jeunesse prises en otage, et dans celles-ci, la Brigade d’Intervention, mandatée par la Résolution 2098 du Conseil de Sécurité des Nations Unies, doit remplir sa mission. 

____________
© KongoTimes

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire