Lundi, 21 Octobre 2013
En contradiction avec sa propre doctrine, Mary Robinson exige la neutralisation de toutes les forces négatives
On donne finalement raison au Président tanzanien Jakaya Kikwete qui, en son temps, avait proposé une solution régionale à la crise en Rdc. Cette situation engloberait un dialogue interwandais et interougandais de la même que l’exige au Congolais Joseph Kabila avec le M23.
Or, la réunion du mécanisme de suivi de l’Accord-cadre tenu lundi soir à New York en marge de la 68ème session de l’Assemblée générale de l’Onu, présidée par le secrétaire général Ban Ki-Moon et regroupant les leaders de la CIRGL, de la SADC et de tous ceux qui sont impliqués dans la crise en Rdc, a marché sur les traces de Jakaya Kikwete.
En effet, l’une de ses nombreuses résolutions prévoit de renforcer l’Accord-cadre d’Addis-Abeba en exigeant aux autres pays signataires comme le Rwanda et l’Ouganda d’initier leur propre dialogue interne pour une solution globale au niveau de la région.
Le nœud de la solution aux crises répétitives qui minent l’Est de la Rdc est là. Pour les FDLR, par exemple, qui est le prétexte de tout temps des agressions directes ou indirectes du Rwanda en Rdc, il n’y aura jamais de solution durable, donc pas de paix, tant que Kigali n’aurait pas ouvert un dialogue sincère avec ce groupe armé étranger. C’est la seule voie pour les inciter à un retour au bercail.
A ce jour, depuis leur arrivée à l’Est de la Rdc voilà bientôt 20 ans, toutes les tentatives pour les démanteler ont fait flop. De manière indiscutable, ces échecs sont paradoxalement encouragés par Paul Kagame lui-même qui tient stratégiquement à les voir pérenniser leur présence à l’Est de la Rdc pour des raisons que tout le monde connait.
Si c’est vrai que le Rwanda tient à l’éradication des FDLR comme il ne cesse de l’afficher hypocritement dans des discours officiels, qu’il organise ce dialogue interwandais au bout duquel ils signeraient un Accord de paix avec son opposition armée, les FDLR, comme ce que la CIRGL impose à la RDC avec les négociations de Kampala. Le reste n’aurait que l’effet d’un coup d’épée dans l’eau.
Mais, les leaders siégeant à la réunion de New York, qui ont eu la clairvoyance d’aller dans le sens de la proposition du Président tanzanien Jakaya Kikwete qui a eu maille à partir avec le Président du Rwanda, ne seraient pas dupes à croire que le pays des mille collines se plierait facilement à cette résolution d’un dialogue avec les FDLR. Ils n’ignorent sans doute pas que le Rwanda n’a jamais voulu rien entendre d’un quelconque dialogue avec les Hutu des FDLR qu’il continue à considérer à tort comme responsables du génocide de 1994.
C’est la raison des anathèmes réservés au Tanzanien Jakaya Kikweye qui trahissent l’état d’esprit à Kigali sur la question hypersensible des FDLR. C’est pourquoi, à New York, il est de bon aloi que les leaders ayant siégé à la réunion du mécanisme mettent tout en œuvre pour que ce dialogue interwandais ne tourne en vaudeville ou qu’il ne devienne qu’un vœu pieux si elle n’est suivie de mesures coercitives.
Pour ce qui est de Kampala, la réunion de New York demande aux deux parties, à savoir le gouvernement et les rebelles du M23 de conclure rapidement. Pourtant, la balle est depuis longtemps dans le camp du médiateur ougandais Museveni qui lui y met autant de temps que possible dans ces pourparlers. C’est lui qui n’est pas du tout disposé à boucler. Mais, New York ne lui en a fait aucun grief. Il a estimé que les négociations entre le Gouvernement et le M23 doivent continuer mais qu’il faut éradiquer, des terroristes qui évoluent à l’Est de la Rdc, allusion faite aux FDLR.
Pourtant, ces forces négatives des FDLR, tout comme celles des ADF/NALU ou de la LRA, sont à traquer au même titre que le M23 comme le prévoit la Résolution 2098 du Conseil de sécurité. Mais, en vertu de quel principe y a-t-il des forces négatives fréquentables tandis que d’autres sont à éradiquer totalement. Ce sont là les irrationalités de la CIRGL que le Président ougandais Museveni a emmenées dans sa mallette à l’Onu.
SECRET DE POLICHINELLE
Quant à Paul Kagame qui est le soutien principal du M23, il s’est vu isolé par la résolution d’un dialogue interwandais. A cela, il n’a pas encore réagi.
Sur place à New York, il a juste demandé aux signataires de respecter l’Accord-cadre. Alors que c’est un secret de polichinelle que depuis la signature en février dernier de ce Protocole, le Rwanda l’a violé plusieurs fois.
Kigali a continué à soutenir le M23 jusqu’au point où l’Onu l’accuse officiellement après les rudes combats de Kibati. Son soutien dénoncé par l’Onu équivaut aux violations répétées de l’Accord-cadre.
A qui Paul Kagame s’adresse-t-il quand il parle du respect de l’Accord ?
Pas à la Rdc qui a rempli sa part du contrat en mettant en place des structures de mise en œuvre de ce Protocole comme l’a montré le Président Joseph Kabila dans son discours au cours de cette réunion du mécanisme de suivi.
La grande surprise de New York est venue de Mary Robinson, Envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu pour le suivi de l’Accord. Elle, qui s’est farouchement opposée à l’option militaire pour neutraliser les criminels de guerre du M23, pour qui elle préconisait la voie du dialogue par les négociations de Kampala, a fait volteface.
Elle propose que toutes les forces négatives soient éradiquées, toutes et non seulement le M23, précise-t-elle. Contradiction : comment traquer le M23 qui siège déjà à Kampala sur le même pied d’égalité que le Gouvernement congolais à cause du plaidoyer antérieur de Robinson à New York. C’est vouloir une chose et son contraire.
Mais, ce qui est vrai, c’est que Mary Robinson a découvert le véritable visage du M23 lors de la bataille de Kibati où les rebelles ont cyniquement lancé des obus sur la population civile de Goma qui ne prenait pourtant pas part aux combats. C’est cela qui a depuis révolté Mary Robinson.
Kandolo M.
COMMUNIQUE FINAL DE LA DEUXIEME REUNION DU MECANISME DE SUIVI REGIONAL DE L’ACCORD-CADRE POUR LA PAIX,
LA SECURITE ET LA COOPERATION POUR LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET LA REGION, TENUE AU SIEGE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES A NEW YORK
New York, le 23 septembre 2013
Les signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région ont tenu la deuxième réunion du Mécanisme de suivi régional de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, le 23 septembre à New York, en marge de la 68ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies.
Cette réunions de haut niveau a été convoquée conjointement par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Son Excellence M. Ban Ki-moon, et la Présidente de la Commission de l’Union africaine, Son Excellence le Docteur Nkosazana Dlamini-Zuma. L’objectif de la réunion était de passer en revue les développements survenus dans la région, ainsi que les avancées enregistrées dans la mise en œuvre de l’Accord-cadre, y compris l’élaboration de critères de suivi par le Comité d’appui technique.
Etaient présents les Chefs d’Etat, Chefs de Gouvernement ou Représentants des pays ci-après : La République démocratique du Congo (RDC), La République d’Angola, La République du Burundi, La République du Congo, La République du Rwanda, La République d’Afrique du Sud, La République du Soudan du Sud, La République unie de Tanzanie, La République d’Ouganda et La République de Zambie.
Étaient également présents les représentants de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).
Le Mécanisme de suivi régional :
A réaffirmé son respect de la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de tous les pays de la région ;
A condamné fermement la reprise des hostilités par le M23, qui a occasionné de nombreuses victimes civiles et causé d’importants dégâts matériels dans les localités occupées et dans la ville de Goma, y compris les attaques récurrentes contre les Forces armées de la RDC (FARDC), les soldats de la paix de la Mission de stabilisation des Nations unies au Congo (MONUSCO) et les travailleurs humanitaires.
A condamné les tirs d’obus sur le territoire rwandais. A condamné également toutes les forces négatives, en particulier les Maï Maï, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), l’Armée nationale de libération de l’Ouganda (NALU) et les Forces démocratiques alliées (ADF), les dernières actions de ce groupe ayant entrainé des déplacements internes massifs de populations et des flux de réfugiés;
A salué Son Excellence M. Yoweri Museveni, Président en exercice de la CIRGL, pour ses efforts inlassables en vue d’une solution négociée au conflit dans l’est de la RDC, et a exhorté les parties au conflit à conclure rapidement le Dialogue de Kampala, conformément à la décision prise lors du 7ème Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CIRGL qui s’est tenu le 5 septembre 2013 ;
A salué et encouragé la poursuite des autres initiatives de dialogue politique entrepris dans la région, notamment le processus quadripartite d’Oyo.
A salué les efforts de Son Excellence M. Joseph Kabila Kabange et du Gouvernement de la RDC, en ce qui concerne l’élaboration et l’adoption des critères de suivi nationaux de l’Accord-cadre, ainsi que les progrès réalisés dans la mise en œuvre de réformes qui complètent et renforcent mutuellement l’exécution des engagements régionaux ;
A salué le travail accompli par le Comité d’appui technique (CAT), en ce qui concerne l’élaboration de critères de suivi régionaux et d’indicateurs de progrès, lesquels définissent clairement les responsabilités et prévoient un calendrier pour la mise en œuvre de l’Accord-cadre;
A adopté le rapport final du CAT, y compris les critères de suivi régionaux. Le Mécanisme de suivi régional a salué l’élaboration des critères de suivi internationaux et a encouragé le CAT à travailler en étroite collaboration avec les partenaires internationaux en vue de l’amélioration desdits critères.
Le Mécanisme de suivi régional a par ailleurs prié le Comité d’appui technique d’élaborer un plan d’action détaillé pour la priorisation des actions liées à la mise en œuvre de l’Accord-cadre, en étroite coordination avec les mécanismes régionaux, internationaux et nationaux en place ;
A salué la récente visite d’une délégation conduite par Mme Mary Robinson, Envoyée spéciale du Secrétaire général pour les Grands Lacs, et comprenant M. Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire général pour la RDC et Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), M. Boubacar Diarra, Représentant spécial de la Présidente de la Commission de l’Union africaine pour les Grands Lacs, M. Russ Feingold, Envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands Lacs, et M. Koen Vervaeke, Coordinateur principal de l’Union européenne pour les Grands Lacs.
L’objectif de cette visite était d’appuyer les efforts en cours dans la région ;
A prié l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour les Grands Lacs, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la RDC et Chef de la MONUSCO, le Représentant spécial de la Présidente de la Commission de l’Union africaine pour les Grands Lacs, l’Envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands Lacs et le Coordinateur principal de l’Union européenne pour les Grands Lacs de fournir tout l’appui politique et technique nécessaire au Dialogue de Kampala, afin de conclure le Dialogue sans délais ;
A prié le Système des Nations Unies de trouver de toute urgence une solution définitive à la situation des anciens combattants du M23 qui sont internés dans l’est du Rwanda depuis mars 2013.
A félicité la CIRGL et la SADC pour leurs efforts conjoints et continus visant à promouvoir la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs, et s’est réjoui de l’organisation d’un sommet conjoint des deux organisations;
A exhorté les partenaires internationaux au développement à créer des dividendes de paix immédiats sur le terrain, à travers des projets à impact rapide aux niveaux local et régional, ayant pour principaux bénéficiaires les femmes et les jeunes, ainsi qu’à travers d’autres projets pertinents de la CIRGL et de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL);
A accueilli favorablement la création d’un fonds d’affectation spéciale multidonateurs regroupant plusieurs pays, afin d’appuyer la mise en œuvre de programmes et projets prioritaires, et a invité l’Envoyée spéciale du Secrétaire général à user de ses bons offices afin de promouvoir et d’obtenir l’appui de la communauté internationale à la mise en œuvre de l’Accord-cadre ;
A exprimé sa gratitude aux partenaires et amis de la région des Grands Lacs qui continuent à manifester de l’intérêt et à appuyer les pays de la région.
A cet égard, le Mécanisme de suivi régional a appelé les partenaires à travailler en étroite collaboration avec les témoins de l’Accord-cadre afin d’appuyer la mise en œuvre de l’Accord ;
A pris note des demandes d’adhésion de la République du Kenya et de la République du Soudan à l’Accord-cadre et a projeté la signature de ces adhésions lors de la prochaine réunion du Mécanisme de suivi régional ;
A exprimé son appréciation au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et à la Présidente de la Commission de l’Union africaine pour avoir organisé conjointement cette importante réunion, et à exprimé sa profonde gratitude aux Chefs d’Etat de la région pour leur participation ;
A décidé de se réunir prochainement en marge du 22ème Sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba, en janvier 2014, afin de faire une nouvelle évaluation de la mise en œuvre de l’Accord-cadre.
A finalement condamné avec fermeté l’acte terroriste déplorable commis au Westgate Mall, à Nairobi, le 21 septembre, et a présenté ses sincères condoléances au Gouvernement et au people de la République du Kenya.
En contradiction avec sa propre doctrine, Mary Robinson exige la neutralisation de toutes les forces négatives
On donne finalement raison au Président tanzanien Jakaya Kikwete qui, en son temps, avait proposé une solution régionale à la crise en Rdc. Cette situation engloberait un dialogue interwandais et interougandais de la même que l’exige au Congolais Joseph Kabila avec le M23.
Or, la réunion du mécanisme de suivi de l’Accord-cadre tenu lundi soir à New York en marge de la 68ème session de l’Assemblée générale de l’Onu, présidée par le secrétaire général Ban Ki-Moon et regroupant les leaders de la CIRGL, de la SADC et de tous ceux qui sont impliqués dans la crise en Rdc, a marché sur les traces de Jakaya Kikwete.
En effet, l’une de ses nombreuses résolutions prévoit de renforcer l’Accord-cadre d’Addis-Abeba en exigeant aux autres pays signataires comme le Rwanda et l’Ouganda d’initier leur propre dialogue interne pour une solution globale au niveau de la région.
Le nœud de la solution aux crises répétitives qui minent l’Est de la Rdc est là. Pour les FDLR, par exemple, qui est le prétexte de tout temps des agressions directes ou indirectes du Rwanda en Rdc, il n’y aura jamais de solution durable, donc pas de paix, tant que Kigali n’aurait pas ouvert un dialogue sincère avec ce groupe armé étranger. C’est la seule voie pour les inciter à un retour au bercail.
A ce jour, depuis leur arrivée à l’Est de la Rdc voilà bientôt 20 ans, toutes les tentatives pour les démanteler ont fait flop. De manière indiscutable, ces échecs sont paradoxalement encouragés par Paul Kagame lui-même qui tient stratégiquement à les voir pérenniser leur présence à l’Est de la Rdc pour des raisons que tout le monde connait.
Si c’est vrai que le Rwanda tient à l’éradication des FDLR comme il ne cesse de l’afficher hypocritement dans des discours officiels, qu’il organise ce dialogue interwandais au bout duquel ils signeraient un Accord de paix avec son opposition armée, les FDLR, comme ce que la CIRGL impose à la RDC avec les négociations de Kampala. Le reste n’aurait que l’effet d’un coup d’épée dans l’eau.
Mais, les leaders siégeant à la réunion de New York, qui ont eu la clairvoyance d’aller dans le sens de la proposition du Président tanzanien Jakaya Kikwete qui a eu maille à partir avec le Président du Rwanda, ne seraient pas dupes à croire que le pays des mille collines se plierait facilement à cette résolution d’un dialogue avec les FDLR. Ils n’ignorent sans doute pas que le Rwanda n’a jamais voulu rien entendre d’un quelconque dialogue avec les Hutu des FDLR qu’il continue à considérer à tort comme responsables du génocide de 1994.
C’est la raison des anathèmes réservés au Tanzanien Jakaya Kikweye qui trahissent l’état d’esprit à Kigali sur la question hypersensible des FDLR. C’est pourquoi, à New York, il est de bon aloi que les leaders ayant siégé à la réunion du mécanisme mettent tout en œuvre pour que ce dialogue interwandais ne tourne en vaudeville ou qu’il ne devienne qu’un vœu pieux si elle n’est suivie de mesures coercitives.
Pour ce qui est de Kampala, la réunion de New York demande aux deux parties, à savoir le gouvernement et les rebelles du M23 de conclure rapidement. Pourtant, la balle est depuis longtemps dans le camp du médiateur ougandais Museveni qui lui y met autant de temps que possible dans ces pourparlers. C’est lui qui n’est pas du tout disposé à boucler. Mais, New York ne lui en a fait aucun grief. Il a estimé que les négociations entre le Gouvernement et le M23 doivent continuer mais qu’il faut éradiquer, des terroristes qui évoluent à l’Est de la Rdc, allusion faite aux FDLR.
Pourtant, ces forces négatives des FDLR, tout comme celles des ADF/NALU ou de la LRA, sont à traquer au même titre que le M23 comme le prévoit la Résolution 2098 du Conseil de sécurité. Mais, en vertu de quel principe y a-t-il des forces négatives fréquentables tandis que d’autres sont à éradiquer totalement. Ce sont là les irrationalités de la CIRGL que le Président ougandais Museveni a emmenées dans sa mallette à l’Onu.
SECRET DE POLICHINELLE
Quant à Paul Kagame qui est le soutien principal du M23, il s’est vu isolé par la résolution d’un dialogue interwandais. A cela, il n’a pas encore réagi.
Sur place à New York, il a juste demandé aux signataires de respecter l’Accord-cadre. Alors que c’est un secret de polichinelle que depuis la signature en février dernier de ce Protocole, le Rwanda l’a violé plusieurs fois.
Kigali a continué à soutenir le M23 jusqu’au point où l’Onu l’accuse officiellement après les rudes combats de Kibati. Son soutien dénoncé par l’Onu équivaut aux violations répétées de l’Accord-cadre.
A qui Paul Kagame s’adresse-t-il quand il parle du respect de l’Accord ?
Pas à la Rdc qui a rempli sa part du contrat en mettant en place des structures de mise en œuvre de ce Protocole comme l’a montré le Président Joseph Kabila dans son discours au cours de cette réunion du mécanisme de suivi.
La grande surprise de New York est venue de Mary Robinson, Envoyée spéciale du secrétaire général de l’Onu pour le suivi de l’Accord. Elle, qui s’est farouchement opposée à l’option militaire pour neutraliser les criminels de guerre du M23, pour qui elle préconisait la voie du dialogue par les négociations de Kampala, a fait volteface.
Elle propose que toutes les forces négatives soient éradiquées, toutes et non seulement le M23, précise-t-elle. Contradiction : comment traquer le M23 qui siège déjà à Kampala sur le même pied d’égalité que le Gouvernement congolais à cause du plaidoyer antérieur de Robinson à New York. C’est vouloir une chose et son contraire.
Mais, ce qui est vrai, c’est que Mary Robinson a découvert le véritable visage du M23 lors de la bataille de Kibati où les rebelles ont cyniquement lancé des obus sur la population civile de Goma qui ne prenait pourtant pas part aux combats. C’est cela qui a depuis révolté Mary Robinson.
Kandolo M.
COMMUNIQUE FINAL DE LA DEUXIEME REUNION DU MECANISME DE SUIVI REGIONAL DE L’ACCORD-CADRE POUR LA PAIX,
LA SECURITE ET LA COOPERATION POUR LA REPUBLIQUE DEMOCRATIQUE DU CONGO ET LA REGION, TENUE AU SIEGE DE L’ORGANISATION DES NATIONS UNIES A NEW YORK
New York, le 23 septembre 2013
Les signataires de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région ont tenu la deuxième réunion du Mécanisme de suivi régional de l’Accord-cadre pour la paix, la sécurité et la coopération pour la République démocratique du Congo et la région, le 23 septembre à New York, en marge de la 68ème session de l’Assemblée générale de l’Organisation des Nations Unies.
Cette réunions de haut niveau a été convoquée conjointement par le Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies, Son Excellence M. Ban Ki-moon, et la Présidente de la Commission de l’Union africaine, Son Excellence le Docteur Nkosazana Dlamini-Zuma. L’objectif de la réunion était de passer en revue les développements survenus dans la région, ainsi que les avancées enregistrées dans la mise en œuvre de l’Accord-cadre, y compris l’élaboration de critères de suivi par le Comité d’appui technique.
Etaient présents les Chefs d’Etat, Chefs de Gouvernement ou Représentants des pays ci-après : La République démocratique du Congo (RDC), La République d’Angola, La République du Burundi, La République du Congo, La République du Rwanda, La République d’Afrique du Sud, La République du Soudan du Sud, La République unie de Tanzanie, La République d’Ouganda et La République de Zambie.
Étaient également présents les représentants de la Communauté pour le développement de l’Afrique australe (SADC) et de la Conférence internationale sur la région des Grands Lacs (CIRGL).
Le Mécanisme de suivi régional :
A réaffirmé son respect de la souveraineté, l’intégrité territoriale et l’indépendance politique de tous les pays de la région ;
A condamné fermement la reprise des hostilités par le M23, qui a occasionné de nombreuses victimes civiles et causé d’importants dégâts matériels dans les localités occupées et dans la ville de Goma, y compris les attaques récurrentes contre les Forces armées de la RDC (FARDC), les soldats de la paix de la Mission de stabilisation des Nations unies au Congo (MONUSCO) et les travailleurs humanitaires.
A condamné les tirs d’obus sur le territoire rwandais. A condamné également toutes les forces négatives, en particulier les Maï Maï, les Forces démocratiques de libération du Rwanda (FDLR), l’Armée nationale de libération de l’Ouganda (NALU) et les Forces démocratiques alliées (ADF), les dernières actions de ce groupe ayant entrainé des déplacements internes massifs de populations et des flux de réfugiés;
A salué Son Excellence M. Yoweri Museveni, Président en exercice de la CIRGL, pour ses efforts inlassables en vue d’une solution négociée au conflit dans l’est de la RDC, et a exhorté les parties au conflit à conclure rapidement le Dialogue de Kampala, conformément à la décision prise lors du 7ème Sommet Extraordinaire des Chefs d’Etat et de Gouvernement de la CIRGL qui s’est tenu le 5 septembre 2013 ;
A salué et encouragé la poursuite des autres initiatives de dialogue politique entrepris dans la région, notamment le processus quadripartite d’Oyo.
A salué les efforts de Son Excellence M. Joseph Kabila Kabange et du Gouvernement de la RDC, en ce qui concerne l’élaboration et l’adoption des critères de suivi nationaux de l’Accord-cadre, ainsi que les progrès réalisés dans la mise en œuvre de réformes qui complètent et renforcent mutuellement l’exécution des engagements régionaux ;
A salué le travail accompli par le Comité d’appui technique (CAT), en ce qui concerne l’élaboration de critères de suivi régionaux et d’indicateurs de progrès, lesquels définissent clairement les responsabilités et prévoient un calendrier pour la mise en œuvre de l’Accord-cadre;
A adopté le rapport final du CAT, y compris les critères de suivi régionaux. Le Mécanisme de suivi régional a salué l’élaboration des critères de suivi internationaux et a encouragé le CAT à travailler en étroite collaboration avec les partenaires internationaux en vue de l’amélioration desdits critères.
Le Mécanisme de suivi régional a par ailleurs prié le Comité d’appui technique d’élaborer un plan d’action détaillé pour la priorisation des actions liées à la mise en œuvre de l’Accord-cadre, en étroite coordination avec les mécanismes régionaux, internationaux et nationaux en place ;
A salué la récente visite d’une délégation conduite par Mme Mary Robinson, Envoyée spéciale du Secrétaire général pour les Grands Lacs, et comprenant M. Martin Kobler, Représentant spécial du Secrétaire général pour la RDC et Chef de la Mission de l’Organisation des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO), M. Boubacar Diarra, Représentant spécial de la Présidente de la Commission de l’Union africaine pour les Grands Lacs, M. Russ Feingold, Envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands Lacs, et M. Koen Vervaeke, Coordinateur principal de l’Union européenne pour les Grands Lacs.
L’objectif de cette visite était d’appuyer les efforts en cours dans la région ;
A prié l’Envoyée spéciale du Secrétaire général pour les Grands Lacs, le Représentant spécial du Secrétaire général pour la RDC et Chef de la MONUSCO, le Représentant spécial de la Présidente de la Commission de l’Union africaine pour les Grands Lacs, l’Envoyé spécial des Etats-Unis pour les Grands Lacs et le Coordinateur principal de l’Union européenne pour les Grands Lacs de fournir tout l’appui politique et technique nécessaire au Dialogue de Kampala, afin de conclure le Dialogue sans délais ;
A prié le Système des Nations Unies de trouver de toute urgence une solution définitive à la situation des anciens combattants du M23 qui sont internés dans l’est du Rwanda depuis mars 2013.
A félicité la CIRGL et la SADC pour leurs efforts conjoints et continus visant à promouvoir la paix et la sécurité dans la région des Grands Lacs, et s’est réjoui de l’organisation d’un sommet conjoint des deux organisations;
A exhorté les partenaires internationaux au développement à créer des dividendes de paix immédiats sur le terrain, à travers des projets à impact rapide aux niveaux local et régional, ayant pour principaux bénéficiaires les femmes et les jeunes, ainsi qu’à travers d’autres projets pertinents de la CIRGL et de la Communauté économique des pays des Grands Lacs (CEPGL);
A accueilli favorablement la création d’un fonds d’affectation spéciale multidonateurs regroupant plusieurs pays, afin d’appuyer la mise en œuvre de programmes et projets prioritaires, et a invité l’Envoyée spéciale du Secrétaire général à user de ses bons offices afin de promouvoir et d’obtenir l’appui de la communauté internationale à la mise en œuvre de l’Accord-cadre ;
A exprimé sa gratitude aux partenaires et amis de la région des Grands Lacs qui continuent à manifester de l’intérêt et à appuyer les pays de la région.
A cet égard, le Mécanisme de suivi régional a appelé les partenaires à travailler en étroite collaboration avec les témoins de l’Accord-cadre afin d’appuyer la mise en œuvre de l’Accord ;
A pris note des demandes d’adhésion de la République du Kenya et de la République du Soudan à l’Accord-cadre et a projeté la signature de ces adhésions lors de la prochaine réunion du Mécanisme de suivi régional ;
A exprimé son appréciation au Secrétaire général de l’Organisation des Nations Unies et à la Présidente de la Commission de l’Union africaine pour avoir organisé conjointement cette importante réunion, et à exprimé sa profonde gratitude aux Chefs d’Etat de la région pour leur participation ;
A décidé de se réunir prochainement en marge du 22ème Sommet de l’Union africaine, à Addis-Abeba, en janvier 2014, afin de faire une nouvelle évaluation de la mise en œuvre de l’Accord-cadre.
A finalement condamné avec fermeté l’acte terroriste déplorable commis au Westgate Mall, à Nairobi, le 21 septembre, et a présenté ses sincères condoléances au Gouvernement et au people de la République du Kenya.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire