25/11/2013
Sultani MAKENGA
Le très célèbre chef militaire du M23 – mouvement du reste défait par l’armée congolaise - se la coule douce en Ouganda.
Sous la bienveillante protection des autorités ougandaises qui ont d’ailleurs exclu toute éventualité de le livrer à la RDC.
Dire que c’est le même Ouganda qui assure depuis décembre 2012 la médiation entre Kinshasa et le M23, il y a de quoi crier à la trahison. D’une part. D’autre part, Kampala se moque de la communauté internationale.
Parti en catastrophe de la République démocratique du Congo à la suite de la grande offensive lancée par l’armée congolaise, avec l’appui de la Brigade spéciale des Nations unies, Sultani Makenga a eu la vie sauve en se réfugiant en Ouganda.
Avec lui, plus d’un millier d’hommes de troupes du M23 qui lui sont restés fidèles.
Curieusement, ce criminel poursuivi par la justice nationale et internationale est en villégiature sur le territoire ougandais, aux bons soins du président Yoweri Museveni.
Qu’est-ce à dire ?
Le refuge de Sultani Makenga en Ouganda n’a pas été un fait du hasard. Il a été repêché par l’un de ses parrains, ci-devant l’homme fort de Kampala, lequel ne s’était pas empêché de clamer tout haut qu’il ne livrerait ni Makenga, ni aucun autre membre du M23 réfugiés sur son territoire aux autorités congolaises.
Sans doute que Kigali a passé la main à Kampala en ce qui concerne l’accueil sur leurs territoires respectifs des seigneurs de guerre qu’ils envoient en conquistadors en RDC.
Aux termes de ce deal, le Rwanda ne pouvait plus s’encombrer de nouveaux fardeaux, alors que de nombreux litiges l’opposent à la RDC, concernant, notamment, Jules Mutebusi et Laurent Nkunda.
Comme dans un jeu de chaises musicales, l’Ouganda a pris le relais de son voisin et complice direct, le Rwanda. Sultani Makenga se trouve sous bonne escorte à Kampala de l’armée ougandaise, a confirmé à l’AFP un membre des renseignements ougandais.
Sultani Makenga « est en lieu sûr en ville (à Kampala), mais pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas révéler sa position », a indiqué cette source sous couvert d’anonymat, soulignant que l’armée ougandaise lui fournissait « la sécurité nécessaire ».
A son tour, approché par l’AFP, le porte-parole de l’armée ougandaise, le colonel Paddy Ankunda, s’est montré plutôt évasif, évitant de commenter le cas Makenga.
Alors que ce dernier est recherché par la justice congolaise et fait l’objet des sanctions américaines et onusiennes. Il a cependant confirmé la prise en charge par les autorités ougandaises d’un millier de fugitifs du M23.
Selon lui, ces fugitifs du M23 ont été transférés de la frontière congolaise dans le district de Kasese, à l’Ouest de l’Ouganda, près de la chaîne de montagnes de Ruwenzori.
« Selon les chiffres officiels, nous avons 1 320 combattants sous notre protection », a indiqué M. Ankunda. « Ils ont été transférés à Kasese, à un endroit appelé Kavera », a-t-il dit.
LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE MEPRISEE
Toutes ces déclarations ne peuvent être interprétées que comme des aveux qui font tomber les masques que Kampala s’étaient attifés pour tromper l’opinion internationale relativement à l’implication des autorités ougandaises dans l’insécurité entretenue dans la partie orientale de la RDC.
Le tour était bien joué à telle enseigne que le bourreau a été désigné médiateur des pourparlers imposés entre Kinshasa et le M23. Car, faut-il le rappeler, pendant ce temps c’est le Rwanda seul qui était indexé dans l’appui multiple apporté à ce groupe armé né sur les cendres du CNDP, lui-même une émanation du RCD.
Au fil du temps, les eaux devenaient de moins en moins troubles et dévoilaient leur fond. Tous les monstres marins n’avaient plus de couverture pour cacher leur jeu. C’est le cas de Kampala qui jouait à la fois au pyromane et au sapeur-pompier.
Assuré de l’ascendant que lui et son complice rwandais avaient sur Kinshasa, il a mené en bateau la délégation congolaise jusqu’à ce que les fausses notes prennent le dessus et gâchent la symphonie des balkanisateurs de la RDC.
Le médiateur-facilitateur auto-désigné avait tellement mal joué sa partition que le parti pris pour le M23 a fini par sauter au grand jour. La communauté internationale, qui en savait déjà un bout sur le double jeu de Kampala, a saisi l’occasion pour accélérer la fin de la guerre.
Pris au dépourvu, notre pyromane sapeur-pompier s’incline devant l’échec de son poulain mais en même temps se culpabilise davantage en cherchant par tous les moyens à obtenir pour ce dernier une sortie honorable.
Dans cet acharnement presque aveugle, Kampala a violé l’accord-cadre d’Addis-Abeba en accueillant et hébergeant sur son territoire Sultani Makenga et ses hommes.
Par cet acte, il a craché sur son engagement pris dans le cadre de cet accord pour le retour rapide et durable de la paix dans les Grands Lacs.
Il a oublié que le M23 était devenue une patate chaude entre les mains de tous ceux qui tiraient parti de l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC.
En clair, l’Ouganda a choisi de narguer, mieux de se moquer de la communauté internationale qu’il tend à faire chanter, comme autrefois le Rwanda, en se faisant passer pour un gendarme des Grands Lacs.
_________
[lePotentiel]
Sultani MAKENGA
Le très célèbre chef militaire du M23 – mouvement du reste défait par l’armée congolaise - se la coule douce en Ouganda.
Sous la bienveillante protection des autorités ougandaises qui ont d’ailleurs exclu toute éventualité de le livrer à la RDC.
Dire que c’est le même Ouganda qui assure depuis décembre 2012 la médiation entre Kinshasa et le M23, il y a de quoi crier à la trahison. D’une part. D’autre part, Kampala se moque de la communauté internationale.
Parti en catastrophe de la République démocratique du Congo à la suite de la grande offensive lancée par l’armée congolaise, avec l’appui de la Brigade spéciale des Nations unies, Sultani Makenga a eu la vie sauve en se réfugiant en Ouganda.
Avec lui, plus d’un millier d’hommes de troupes du M23 qui lui sont restés fidèles.
Curieusement, ce criminel poursuivi par la justice nationale et internationale est en villégiature sur le territoire ougandais, aux bons soins du président Yoweri Museveni.
Qu’est-ce à dire ?
Le refuge de Sultani Makenga en Ouganda n’a pas été un fait du hasard. Il a été repêché par l’un de ses parrains, ci-devant l’homme fort de Kampala, lequel ne s’était pas empêché de clamer tout haut qu’il ne livrerait ni Makenga, ni aucun autre membre du M23 réfugiés sur son territoire aux autorités congolaises.
Sans doute que Kigali a passé la main à Kampala en ce qui concerne l’accueil sur leurs territoires respectifs des seigneurs de guerre qu’ils envoient en conquistadors en RDC.
Aux termes de ce deal, le Rwanda ne pouvait plus s’encombrer de nouveaux fardeaux, alors que de nombreux litiges l’opposent à la RDC, concernant, notamment, Jules Mutebusi et Laurent Nkunda.
Comme dans un jeu de chaises musicales, l’Ouganda a pris le relais de son voisin et complice direct, le Rwanda. Sultani Makenga se trouve sous bonne escorte à Kampala de l’armée ougandaise, a confirmé à l’AFP un membre des renseignements ougandais.
Sultani Makenga « est en lieu sûr en ville (à Kampala), mais pour des raisons de sécurité, nous ne pouvons pas révéler sa position », a indiqué cette source sous couvert d’anonymat, soulignant que l’armée ougandaise lui fournissait « la sécurité nécessaire ».
A son tour, approché par l’AFP, le porte-parole de l’armée ougandaise, le colonel Paddy Ankunda, s’est montré plutôt évasif, évitant de commenter le cas Makenga.
Alors que ce dernier est recherché par la justice congolaise et fait l’objet des sanctions américaines et onusiennes. Il a cependant confirmé la prise en charge par les autorités ougandaises d’un millier de fugitifs du M23.
Selon lui, ces fugitifs du M23 ont été transférés de la frontière congolaise dans le district de Kasese, à l’Ouest de l’Ouganda, près de la chaîne de montagnes de Ruwenzori.
« Selon les chiffres officiels, nous avons 1 320 combattants sous notre protection », a indiqué M. Ankunda. « Ils ont été transférés à Kasese, à un endroit appelé Kavera », a-t-il dit.
LA COMMUNAUTE INTERNATIONALE MEPRISEE
Toutes ces déclarations ne peuvent être interprétées que comme des aveux qui font tomber les masques que Kampala s’étaient attifés pour tromper l’opinion internationale relativement à l’implication des autorités ougandaises dans l’insécurité entretenue dans la partie orientale de la RDC.
Le tour était bien joué à telle enseigne que le bourreau a été désigné médiateur des pourparlers imposés entre Kinshasa et le M23. Car, faut-il le rappeler, pendant ce temps c’est le Rwanda seul qui était indexé dans l’appui multiple apporté à ce groupe armé né sur les cendres du CNDP, lui-même une émanation du RCD.
Au fil du temps, les eaux devenaient de moins en moins troubles et dévoilaient leur fond. Tous les monstres marins n’avaient plus de couverture pour cacher leur jeu. C’est le cas de Kampala qui jouait à la fois au pyromane et au sapeur-pompier.
Assuré de l’ascendant que lui et son complice rwandais avaient sur Kinshasa, il a mené en bateau la délégation congolaise jusqu’à ce que les fausses notes prennent le dessus et gâchent la symphonie des balkanisateurs de la RDC.
Le médiateur-facilitateur auto-désigné avait tellement mal joué sa partition que le parti pris pour le M23 a fini par sauter au grand jour. La communauté internationale, qui en savait déjà un bout sur le double jeu de Kampala, a saisi l’occasion pour accélérer la fin de la guerre.
Pris au dépourvu, notre pyromane sapeur-pompier s’incline devant l’échec de son poulain mais en même temps se culpabilise davantage en cherchant par tous les moyens à obtenir pour ce dernier une sortie honorable.
Dans cet acharnement presque aveugle, Kampala a violé l’accord-cadre d’Addis-Abeba en accueillant et hébergeant sur son territoire Sultani Makenga et ses hommes.
Par cet acte, il a craché sur son engagement pris dans le cadre de cet accord pour le retour rapide et durable de la paix dans les Grands Lacs.
Il a oublié que le M23 était devenue une patate chaude entre les mains de tous ceux qui tiraient parti de l’exploitation illégale des ressources naturelles de la RDC.
En clair, l’Ouganda a choisi de narguer, mieux de se moquer de la communauté internationale qu’il tend à faire chanter, comme autrefois le Rwanda, en se faisant passer pour un gendarme des Grands Lacs.
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[lePotentiel]
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