12/07/2014
Refoulés de Brazzaville
Au moment où l’on s’y attendait le moins, voilà qu’une nouvelle vague des expulsés du Congo-Brazzaville a été enregistrée à Kinshasa. Cette fois-ci, il s’est agi des RD-Congolais qui vivaient dans la ville de Pointe-Noire.
Une fois de plus, des milliers des ressortissants de la RDC ont expérimenté la haine des Congolais d’en face au nom de la logique selon laquelle il faut se débarrasser des RD-Congolais à n’importe quel prix.
Au total, à ce jour, 147.849 Congolais de Kinshasa ont été chassés du Congo-Brazzaville. Il est difficile, à cette allure, de prédire la fin des expulsions massives, car toutes les rencontres ayant sur la même table les officiels de deux pays n’ont abouti à rien de palpable.
Il y a plus d’un mois, des officiels de la République démocratique du Congo et de la République du Congo se sont réunis à Kinshasa pour discuter sur les expulsions massives des RD-Congolais du Congo-Brazzaville. Déjà, lors de ces assises, on a semblé assister à un dialogue des sourds entre les deux parties.
Mais, l’accalmie qui s’en est suivie avait permis de croire en la fin des expulsions. Par la suite, de nouvelles mesures ont été arrêtées en ce qui concerne la traversée, à savoir, entre autres, se munir d’un passeport avec un visa en bonne et due forme.
La RDC s’est attelée à prendre en charge ses expulsés jusqu’à renvoyer, dans leurs provinces respectives, ceux qui le désiraient.
APRES L’ACCALMIE, LA SURCHAUFFE
Mais, voilà que, contre toute attente, la nouvelle vague d’expulsions s’est ouverte hier mercredi. Pour la circonstance, comme à l’accoutumée, Kinshasa a enregistré des milliers d’expulsés au Beach Ngobila.
Cette fois-ci, ce sont des RD-Congolais vivant à Pointe-Noire, une ville du Congo-Brazzaville, qui ont été chassés du Congo-Brazzaville un peu dans les mêmes conditions que lors des vagues précédentes. C’est juste au moment où l’accalmie tendait à se transformer en paix que la surchauffe a pris le devant.
Ce qui renseigne suffisamment sur la détermination de Brazzaville de renvoyer chez eux les ressortissants du Congo-Kinshasa qu’on appelle abusivement encore « Zaïrois » jusqu’ à ce jour.
A ce jour, renseignent des sources proches de la Direction générale des migrations (DGM), ce sont 147.849 RD-Congolais qui ont été expulsés sans raison valable du pays de Denis Sassou Nguesso. Il suffit, affirment des expulsés, d’être Congolais de Kinshasa pour se voir chasser du Congo-Brazzaville.
Donc, du côté de Brazzaville, la série continue, peut-être jusqu’à ce qu’il n’y aura aucun RD-Congolais sur son territoire. Les RD-Congolais vivant à Pointe-Noire croyaient échapper à la vague lors qu’une accalmie, dictée en réalité par des pressions exercées suite aux conditions d’expulsions, s’est installée. Mais, c’était sans compter avec la détermination de Brazzaville à aller jusqu’au bout de sa logique.
BRAZZAVILLE SE MOQUE DE KINSHASA
A y regarder de près, les nombreuses protestations du Congo-Kinshasa sont loin de trouver une oreille attentive au Congo-Brazzaville. Ce qui pousse à penser que Brazzaville se moque éperdument de Kinshasa.
En d’autres termes, rien de ce que pense la RDC n’arrivera à arrêter les expulsions.
C’est donc fait à dessein avec la bénédiction du président Sassou Nguesso. Même le fait que les bateaux aient cédé la place aux canaux rapides n’ébranle la haine envers les ressortissants de la RD Congo.
Tout porte à croire que les vagues se succéderont, les unes les autres, jusqu’à ce que le Congo-Brazzaville se débarrasse complètement des RD-Congolais à n’importe quel prix jusqu’à la fin.
En fait, cette haine, s’il faut parler carrément en ces termes, ne date pas d’aujourd’hui. Déjà, à l’époque de Mobutu, le fameux slogan « tika nioka, boma Zaïrois » (épargnes le serpent, mais tue le Zaïrois) avait cours. Cela renseignait déjà sur l’état d’esprit des Congolais de Brazzaville.
Dès cette époque, il fallait s’attendre à ce que ce plan soit mis en exécution. Car, on ne peut dire que tous les maux qui rongeaient la société du Congo-Brazzaville avaient pour nom « Zaïrois ».
Dans les rangs des Congolais de Brazza, on trouve aussi bien des voleurs, des brigands, des prostituées et autres. On ne peut donc pas tout mettre sur le dos des RD-Congolais. Un prétexte qui repose vraiment sur des béquilles.
KINSHASA MIS A RUDE EPREUVE
Pourtant, depuis le début des expulsions, Kinshasa a toujours évité de recourir à la réciprocité, préférant la politique de bon voisinage entre les deux pays dont les capitales sont les plus rapprochées au monde.
Les liens historiques qui unissent les habitants de deux Congo ont même poussé les musiciens à se dire qu’en dépit des frontières héritées de la colonisation, Kinshasa et Brazzaville ne font qu’un.
Mais, les dirigeants du Congo-Brazzaville n’entendent pas les choses de cette oreille et appuient sur l’accélérateur pour séparer les deux peuples. Kinshasa est donc mis à rude épreuve.
Mais, que visent réellement les différentes vagues d’expulsions ?
_____
[M. M.]
© KongoTimes
Refoulés de Brazzaville
Au moment où l’on s’y attendait le moins, voilà qu’une nouvelle vague des expulsés du Congo-Brazzaville a été enregistrée à Kinshasa. Cette fois-ci, il s’est agi des RD-Congolais qui vivaient dans la ville de Pointe-Noire.
Une fois de plus, des milliers des ressortissants de la RDC ont expérimenté la haine des Congolais d’en face au nom de la logique selon laquelle il faut se débarrasser des RD-Congolais à n’importe quel prix.
Au total, à ce jour, 147.849 Congolais de Kinshasa ont été chassés du Congo-Brazzaville. Il est difficile, à cette allure, de prédire la fin des expulsions massives, car toutes les rencontres ayant sur la même table les officiels de deux pays n’ont abouti à rien de palpable.
Il y a plus d’un mois, des officiels de la République démocratique du Congo et de la République du Congo se sont réunis à Kinshasa pour discuter sur les expulsions massives des RD-Congolais du Congo-Brazzaville. Déjà, lors de ces assises, on a semblé assister à un dialogue des sourds entre les deux parties.
Mais, l’accalmie qui s’en est suivie avait permis de croire en la fin des expulsions. Par la suite, de nouvelles mesures ont été arrêtées en ce qui concerne la traversée, à savoir, entre autres, se munir d’un passeport avec un visa en bonne et due forme.
La RDC s’est attelée à prendre en charge ses expulsés jusqu’à renvoyer, dans leurs provinces respectives, ceux qui le désiraient.
APRES L’ACCALMIE, LA SURCHAUFFE
Mais, voilà que, contre toute attente, la nouvelle vague d’expulsions s’est ouverte hier mercredi. Pour la circonstance, comme à l’accoutumée, Kinshasa a enregistré des milliers d’expulsés au Beach Ngobila.
Cette fois-ci, ce sont des RD-Congolais vivant à Pointe-Noire, une ville du Congo-Brazzaville, qui ont été chassés du Congo-Brazzaville un peu dans les mêmes conditions que lors des vagues précédentes. C’est juste au moment où l’accalmie tendait à se transformer en paix que la surchauffe a pris le devant.
Ce qui renseigne suffisamment sur la détermination de Brazzaville de renvoyer chez eux les ressortissants du Congo-Kinshasa qu’on appelle abusivement encore « Zaïrois » jusqu’ à ce jour.
A ce jour, renseignent des sources proches de la Direction générale des migrations (DGM), ce sont 147.849 RD-Congolais qui ont été expulsés sans raison valable du pays de Denis Sassou Nguesso. Il suffit, affirment des expulsés, d’être Congolais de Kinshasa pour se voir chasser du Congo-Brazzaville.
Donc, du côté de Brazzaville, la série continue, peut-être jusqu’à ce qu’il n’y aura aucun RD-Congolais sur son territoire. Les RD-Congolais vivant à Pointe-Noire croyaient échapper à la vague lors qu’une accalmie, dictée en réalité par des pressions exercées suite aux conditions d’expulsions, s’est installée. Mais, c’était sans compter avec la détermination de Brazzaville à aller jusqu’au bout de sa logique.
BRAZZAVILLE SE MOQUE DE KINSHASA
A y regarder de près, les nombreuses protestations du Congo-Kinshasa sont loin de trouver une oreille attentive au Congo-Brazzaville. Ce qui pousse à penser que Brazzaville se moque éperdument de Kinshasa.
En d’autres termes, rien de ce que pense la RDC n’arrivera à arrêter les expulsions.
C’est donc fait à dessein avec la bénédiction du président Sassou Nguesso. Même le fait que les bateaux aient cédé la place aux canaux rapides n’ébranle la haine envers les ressortissants de la RD Congo.
Tout porte à croire que les vagues se succéderont, les unes les autres, jusqu’à ce que le Congo-Brazzaville se débarrasse complètement des RD-Congolais à n’importe quel prix jusqu’à la fin.
En fait, cette haine, s’il faut parler carrément en ces termes, ne date pas d’aujourd’hui. Déjà, à l’époque de Mobutu, le fameux slogan « tika nioka, boma Zaïrois » (épargnes le serpent, mais tue le Zaïrois) avait cours. Cela renseignait déjà sur l’état d’esprit des Congolais de Brazzaville.
Dès cette époque, il fallait s’attendre à ce que ce plan soit mis en exécution. Car, on ne peut dire que tous les maux qui rongeaient la société du Congo-Brazzaville avaient pour nom « Zaïrois ».
Dans les rangs des Congolais de Brazza, on trouve aussi bien des voleurs, des brigands, des prostituées et autres. On ne peut donc pas tout mettre sur le dos des RD-Congolais. Un prétexte qui repose vraiment sur des béquilles.
KINSHASA MIS A RUDE EPREUVE
Pourtant, depuis le début des expulsions, Kinshasa a toujours évité de recourir à la réciprocité, préférant la politique de bon voisinage entre les deux pays dont les capitales sont les plus rapprochées au monde.
Les liens historiques qui unissent les habitants de deux Congo ont même poussé les musiciens à se dire qu’en dépit des frontières héritées de la colonisation, Kinshasa et Brazzaville ne font qu’un.
Mais, les dirigeants du Congo-Brazzaville n’entendent pas les choses de cette oreille et appuient sur l’accélérateur pour séparer les deux peuples. Kinshasa est donc mis à rude épreuve.
Mais, que visent réellement les différentes vagues d’expulsions ?
_____
[M. M.]
© KongoTimes
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire