Lundi 14 juillet 2014
"Le Congo Brazzaville est une démocratie fragile en construction". C'est ce que clament les autorités en charge de ce pays.
Le Congo n'est pas la Corée du Nord certes, mais le Congo est loin, très loin du Sénégal, du Ghana et des standards des libertés publiques de démocratie et même de bonne gouvernance.
Dans ce petit pays d’Afrique centrale signataire des traités internationaux, de presque toutes les conventions des Nations Unies et de l’Union Africaine sur les droits humains, il ne faut surtout pas dire publiquement ce qu’on pense sous peine d’être qualifié d’opposant, ce qui représente ici l'insulte suprême et vous ferme beaucoup de portes.
Quand le ciel est bleu, on a le droit de le penser et pas de le dire, (j’exagère à peine), quand on constate qu’on construit une route sans prévoir l’évacuation des eaux de pluies, on a le droit de le constater mais il ne faut surtout pas le dire (là je n’exagère pas).
Et si vous le dites quand même, alors là on vous répond que "vous critiquez tout le temps". Le seul endroit où l’on peut se permettre de tout dire, c’est dans l’intimité de la chambre à coucher, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes.
Bien que ça ne soit pas mon rôle de parler des trains qui arrivent à l’heure, (d’autres le font mieux que moi), par moment je me fais vraiment violence pour essayer de trouver ce qui fonctionne bien dans cette démocratie fragile, et là, vous ne me croirez pas, je ne trouve vraiment rien.
Il y a comme des murs de verre dans cette ville, les quartiers sont comme cloisonnés, les habitants ne se mélangent pas, les gens restent dans leur quartier et ne veulent rien savoir de ce qui se passe dans les autres quartiers à tel point que, quand d’aventure ils sont hors de leur quartier, ils se comportent comme des touristes, s’étonnant de presque tout. Il n’y a qu’au centre-ville que tout le monde se mélange et pour cause, presque personne n’y habite ; hasardez-vous un samedi ou un dimanche après-midi au centre-ville de Brazzaville, les rues y sont vide et il n’y a aucune activité humaine.
Certains quartiers ont même leur langue nationale propre, leurs codes et leurs usages. Et pourtant dans tous les quartiers c’est la même misère, la même saleté et le même désoeuvrement. Pourtant dans tous ces quartiers, tout le monde s’adonne à ce qu’on peut nommé par la beuverie nationale.
Partir loin, très loin
Mieux vaut être mal employé dans les pays des autres que de ne pas être employé du tout dans son propre pays.
Dans l’avion qui me conduisait vers Johannesburg, étaient assises derrière moi deux jeunes femmes qui n’arrêtaient pas de parler au téléphone avant le décollage. Par devers moi, mon attention fut attirer par leurs conversations. Elles semblaient partir pour un long voyage, un voyage sans retour à la recherche d’une vie meilleure ; curieux, je tendis l’oreille.
Pendant que l’une donnait des conseils à tour de rôle à chaque membre de sa famille puis à chacun des habitants de son quartier pour finir par toutes ses amies dispersées dans tout le Congo Bazzar-ville, l’autre n’arrêtait pas de faire des recommandations à celles et à ceux qui allaient s’occuper des deux jeunes enfants qu’elle avait laissé. C’était pathétique, je sentais à leurs conversations qu’elles ne voulaient vraiment pas partir et que ce voyage était une sorte d’obligation.
Tous ceux qui partent ou sont parti un jour le savent, il ne faut pas condamner et surtout ne jamais juger quand bien même il n’y aurait aucune raison objective de partir, chacun ressent cette irrésistible envi ou ce besoin à sa manière, même s’il y a beaucoup de candidats au départ et très peu de réussite. Ce voyage était pour elles un choix cornélien entre la vie ou la mort.
Ces jeunes femmes me faisaient penser à un de ces chauffeurs de taxi bardé de diplômes qui se languissent de ne jamais trouver un travail à la hauteur de leurs compétences et qui rêvent de partir eux-aussi vers d’autres cieux pour aller vivre dignement, car c’est bien de la dignité qu’il s’agit quand on est obligé de partir loin de son pays, loin de ceux qu’on aime.
Personne ne s’exile par plaisir parcequ’on est toujours mieux chez soi. L’exil volontaire ou involontaire, c’est très souvent l’histoire de ce jeune homme qui, parce qu’il n’était pas bien née, veut partir loin vers les verts pâturage où tout lui semble possible… (Jean Jacques Goldman : "Là bas").
D’après leurs conversations ou plutôt leurs lamentations, ces deux jeunes femmes avaient pratiquement tout essayé au Congo Bazzar-ville pour se construire une vie meilleure, elles étaient belles, autour de la trentaine, plutôt instruite et en bonne santé mais à entendre leurs conversations, elles étaient usées, dépitées, épuisées par les difficultés de la vie quotidienne.
Ce voyage, elles l’avaient d’abord rêver, projeter, puis elles l’avaient préparer minutieusement jour après jour, maintenant qu’elles étaient dans l’avion, elles étaient tristes. Combien sont-ils, combien sont-elles chaque jour à prendre cette décision sans appel.
Accablé, je lança un regard par dessus mon fauteuil, pour les regarder et tenter un sourire en leur direction comme pour les encourager, leurs yeux mouillés semblaient vide, le regard perdu elles étaient accrochées à leur téléphone comme si leurs vies en dépendaient, elles ne remarquèrent même pas que je les regardais, elles semblaient perdues, seules au monde avec à l’autre bout du téléphone ceux ou celles pour qui elles étaient prêtes à donner ce qu’elles avaient de plus précieux au monde.
A mon tour je fut rempli de tristesse et de désespoir, j’avais envi de pleurer, j’avais envie de dire à ces deux jeunes femmes que je venais moi même de revenir au pays après avoir passé 33 ans à l’extérieur à la recherche d’un mieux être.
Que moi aussi j’étais parti à la recherche d’une vie meilleure sans jamais l’avoir trouvée, que l’herbe n’était pas plus verte ailleurs, qu’elles ne savaient pas ce qui les attendait, les difficultés et surtout les humiliations qu’elles seraient obligées de subir…
Etait ce bien nécessaire, étais-je le mieux placé pour leur dire quoi que ce soit, je me ravisa et m’enfonça plus profondément dans mon fauteuil comme pour me cacher ou plutôt pour disparaitre.
Malgré la voix de l’hôtesse qui nous rappelait que le décollage était imminent et qu’il fallait éteindre tous les appareils, elles parlaient sans arrêt, les mots se bousculaient, les phrases s’enchainaient, elles semblaient nerveuses, de plus en plus nerveuses et ce fut ainsi jusqu’à ce que les roues de l’avion quittent le sol, personne n’aurait pu les détacher de leurs appareils de téléphone sauf le manque de réseau et c’est d’ailleurs ce qui les fit taire.
Ce fut alors un long silence, même le bourdonnement de l’avion était devenu inaudible, chacune semblait penser à ce qu’elle n’avait pas pu dire, aux dernières recommandations qu’elle n’avait pas pu donner, c’était triste comme la fin d’une belle histoire.
Le Congo Bazzar-ville est un pays plein de paradoxe, des histoires comme celle de ces deux jeunes femmes il y en a hélas tous les jours, des parents font des sacrifices pour que leurs enfants partent, qu’ils partent pour ne pas vivre une vie entière de désoeuvrement, d’oisiveté, de misère ou de mendicité.
L’enfant qui était naguère une sorte d’assurance-retraite est devenu un fardeau dont il faut se débarrasser au plus vite ; des jeunes enfants de 45 ans et plus qui n’ont jamais travailler et qui vivent de bricole accrochés à leurs parent qui eux-mêmes sont usés jusqu’à l’os par le manque d’activité.
Dans certains pays les gens ne savent plus où donner de la tête et dépriment à cause du trop plein de travail (les japonais par exemple ont une semaine de vacance par an), au Congo Bazzar-ville c’est tout le contraire, les gens se tuent pas manque d’activité en s’empiffrant d’alcool dès les premières heures du matin jusqu’à la nuit tombé car c’est leur seule activité.
D’un coté cette hémorragie, cette saignée des jeunes qui s’enfuient ou sombrent dans l’alcoolisme, de l’autre des autorités qui clament que tout va de mieux en mieux, que le bonheur et le bien être sont à la portée de tous les congolais, certains lancent même des appels pathétiques à ceux qui vivent à l’extérieur du pays, pour revenir construire le pays qui auraient besoin de leurs compétences.
Non seulement personne n’entend ces mensonges, mais ceux comme moi qui ont pris la décision de rentrer au pays, trainent la savate et galèrent dans les rues de Bazzar-ville sans rencontrer une main secourable malgré leurs compétences, sans savoir où se trouve la bonne porte.
Que du gâchis dans un sens comme dans l’autre.
Rompus au mensonge, experts dans la manipulation des données et des chiffres, ceux qui sont en charge des grands dossiers de la nation semblent vivre sur une autre planète, dans le Congo Bazzar-ville de leurs rêves ; ils ne pensent qu’à protéger leurs privilèges acquis non pas grâce leurs compétences mais à leurs couardises, on prend des cancres et on en fait des petits dieux donneurs de leçons qui ne supportent pas la contradiction, quand aux érudits, on ne cherche qu’à les briser tant qu’ils n’ont pas fait allégeance.
Le Congo Bazzar-ville régresse de jour en jour, on vous fait comprendre que vous pouvez aller vous torcher avec votre CV et vos compétences, c’est le seul pays au monde où on a pas besoin de votre intelligence car il vous faut d’abord et avant tout vous soumettre aux exigences du système politique mafieux.
Depuis que j’avais pris la décision de me réinstaller dans mon pays, je n’ai remarqué aucun changement positif dans quelques domaines que ce soit, que des discours creux, du verbiage sans intérêt, des promesses et des projets ambitieux à n’en plus finir.
Certains me diront que je vois tout en noir, mais je vous assure qu’aucun domaine, aucun projet ne peux supporté une évaluation sans concession dans ce pays.
Quand les jeunes s’en vont, c’est l’avenir même de la nation qui est compromis car ceux qui partent ne reviennent jamais de sitôt, que leur vie se construisent ailleurs ou pas.
L’évidente priorité serait donc de créer des emplois pour les jeunes et de créer réellement les conditions pour que ceux qui vivent hors du pays puissent rentrer au lieu d’aller les moqués et de s’éreinter sans résultats aucun dans des voyages fastueux à aller chercher des investisseurs autour du monde.
Personne ne viendra développer le Congo Bazzar-ville à la place des congolais, même pas nos frères chinois car personne ne leur demande le transfert de technologie ou de former les jeunes, cela les autorités actuelles semblent l'ignorer en donnant la priorité aux étrangers dans tous les domaines.
Les différents excédents budgétaires et fonds dit souverains ou d’investissements qui devraient servir à développer réellement le pays ou à soulager les difficultés des congolais sont devenus des zones grises qui servent à voler, à camoufler les tiroirs caisses du trésor public.
Au Congo, le Bazzar n’est pas prêt d’être éradiqué, bienvenu quand même au Congo Bazzar-ville
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"Le Congo Brazzaville est une démocratie fragile en construction". C'est ce que clament les autorités en charge de ce pays.
Le Congo n'est pas la Corée du Nord certes, mais le Congo est loin, très loin du Sénégal, du Ghana et des standards des libertés publiques de démocratie et même de bonne gouvernance.
Dans ce petit pays d’Afrique centrale signataire des traités internationaux, de presque toutes les conventions des Nations Unies et de l’Union Africaine sur les droits humains, il ne faut surtout pas dire publiquement ce qu’on pense sous peine d’être qualifié d’opposant, ce qui représente ici l'insulte suprême et vous ferme beaucoup de portes.
Quand le ciel est bleu, on a le droit de le penser et pas de le dire, (j’exagère à peine), quand on constate qu’on construit une route sans prévoir l’évacuation des eaux de pluies, on a le droit de le constater mais il ne faut surtout pas le dire (là je n’exagère pas).
Et si vous le dites quand même, alors là on vous répond que "vous critiquez tout le temps". Le seul endroit où l’on peut se permettre de tout dire, c’est dans l’intimité de la chambre à coucher, à l’abri des regards et des oreilles indiscrètes.
Bien que ça ne soit pas mon rôle de parler des trains qui arrivent à l’heure, (d’autres le font mieux que moi), par moment je me fais vraiment violence pour essayer de trouver ce qui fonctionne bien dans cette démocratie fragile, et là, vous ne me croirez pas, je ne trouve vraiment rien.
Il y a comme des murs de verre dans cette ville, les quartiers sont comme cloisonnés, les habitants ne se mélangent pas, les gens restent dans leur quartier et ne veulent rien savoir de ce qui se passe dans les autres quartiers à tel point que, quand d’aventure ils sont hors de leur quartier, ils se comportent comme des touristes, s’étonnant de presque tout. Il n’y a qu’au centre-ville que tout le monde se mélange et pour cause, presque personne n’y habite ; hasardez-vous un samedi ou un dimanche après-midi au centre-ville de Brazzaville, les rues y sont vide et il n’y a aucune activité humaine.
Certains quartiers ont même leur langue nationale propre, leurs codes et leurs usages. Et pourtant dans tous les quartiers c’est la même misère, la même saleté et le même désoeuvrement. Pourtant dans tous ces quartiers, tout le monde s’adonne à ce qu’on peut nommé par la beuverie nationale.
Partir loin, très loin
Mieux vaut être mal employé dans les pays des autres que de ne pas être employé du tout dans son propre pays.
Dans l’avion qui me conduisait vers Johannesburg, étaient assises derrière moi deux jeunes femmes qui n’arrêtaient pas de parler au téléphone avant le décollage. Par devers moi, mon attention fut attirer par leurs conversations. Elles semblaient partir pour un long voyage, un voyage sans retour à la recherche d’une vie meilleure ; curieux, je tendis l’oreille.
Pendant que l’une donnait des conseils à tour de rôle à chaque membre de sa famille puis à chacun des habitants de son quartier pour finir par toutes ses amies dispersées dans tout le Congo Bazzar-ville, l’autre n’arrêtait pas de faire des recommandations à celles et à ceux qui allaient s’occuper des deux jeunes enfants qu’elle avait laissé. C’était pathétique, je sentais à leurs conversations qu’elles ne voulaient vraiment pas partir et que ce voyage était une sorte d’obligation.
Tous ceux qui partent ou sont parti un jour le savent, il ne faut pas condamner et surtout ne jamais juger quand bien même il n’y aurait aucune raison objective de partir, chacun ressent cette irrésistible envi ou ce besoin à sa manière, même s’il y a beaucoup de candidats au départ et très peu de réussite. Ce voyage était pour elles un choix cornélien entre la vie ou la mort.
Ces jeunes femmes me faisaient penser à un de ces chauffeurs de taxi bardé de diplômes qui se languissent de ne jamais trouver un travail à la hauteur de leurs compétences et qui rêvent de partir eux-aussi vers d’autres cieux pour aller vivre dignement, car c’est bien de la dignité qu’il s’agit quand on est obligé de partir loin de son pays, loin de ceux qu’on aime.
Personne ne s’exile par plaisir parcequ’on est toujours mieux chez soi. L’exil volontaire ou involontaire, c’est très souvent l’histoire de ce jeune homme qui, parce qu’il n’était pas bien née, veut partir loin vers les verts pâturage où tout lui semble possible… (Jean Jacques Goldman : "Là bas").
D’après leurs conversations ou plutôt leurs lamentations, ces deux jeunes femmes avaient pratiquement tout essayé au Congo Bazzar-ville pour se construire une vie meilleure, elles étaient belles, autour de la trentaine, plutôt instruite et en bonne santé mais à entendre leurs conversations, elles étaient usées, dépitées, épuisées par les difficultés de la vie quotidienne.
Ce voyage, elles l’avaient d’abord rêver, projeter, puis elles l’avaient préparer minutieusement jour après jour, maintenant qu’elles étaient dans l’avion, elles étaient tristes. Combien sont-ils, combien sont-elles chaque jour à prendre cette décision sans appel.
Accablé, je lança un regard par dessus mon fauteuil, pour les regarder et tenter un sourire en leur direction comme pour les encourager, leurs yeux mouillés semblaient vide, le regard perdu elles étaient accrochées à leur téléphone comme si leurs vies en dépendaient, elles ne remarquèrent même pas que je les regardais, elles semblaient perdues, seules au monde avec à l’autre bout du téléphone ceux ou celles pour qui elles étaient prêtes à donner ce qu’elles avaient de plus précieux au monde.
A mon tour je fut rempli de tristesse et de désespoir, j’avais envi de pleurer, j’avais envie de dire à ces deux jeunes femmes que je venais moi même de revenir au pays après avoir passé 33 ans à l’extérieur à la recherche d’un mieux être.
Que moi aussi j’étais parti à la recherche d’une vie meilleure sans jamais l’avoir trouvée, que l’herbe n’était pas plus verte ailleurs, qu’elles ne savaient pas ce qui les attendait, les difficultés et surtout les humiliations qu’elles seraient obligées de subir…
Etait ce bien nécessaire, étais-je le mieux placé pour leur dire quoi que ce soit, je me ravisa et m’enfonça plus profondément dans mon fauteuil comme pour me cacher ou plutôt pour disparaitre.
Malgré la voix de l’hôtesse qui nous rappelait que le décollage était imminent et qu’il fallait éteindre tous les appareils, elles parlaient sans arrêt, les mots se bousculaient, les phrases s’enchainaient, elles semblaient nerveuses, de plus en plus nerveuses et ce fut ainsi jusqu’à ce que les roues de l’avion quittent le sol, personne n’aurait pu les détacher de leurs appareils de téléphone sauf le manque de réseau et c’est d’ailleurs ce qui les fit taire.
Ce fut alors un long silence, même le bourdonnement de l’avion était devenu inaudible, chacune semblait penser à ce qu’elle n’avait pas pu dire, aux dernières recommandations qu’elle n’avait pas pu donner, c’était triste comme la fin d’une belle histoire.
Le Congo Bazzar-ville est un pays plein de paradoxe, des histoires comme celle de ces deux jeunes femmes il y en a hélas tous les jours, des parents font des sacrifices pour que leurs enfants partent, qu’ils partent pour ne pas vivre une vie entière de désoeuvrement, d’oisiveté, de misère ou de mendicité.
L’enfant qui était naguère une sorte d’assurance-retraite est devenu un fardeau dont il faut se débarrasser au plus vite ; des jeunes enfants de 45 ans et plus qui n’ont jamais travailler et qui vivent de bricole accrochés à leurs parent qui eux-mêmes sont usés jusqu’à l’os par le manque d’activité.
Dans certains pays les gens ne savent plus où donner de la tête et dépriment à cause du trop plein de travail (les japonais par exemple ont une semaine de vacance par an), au Congo Bazzar-ville c’est tout le contraire, les gens se tuent pas manque d’activité en s’empiffrant d’alcool dès les premières heures du matin jusqu’à la nuit tombé car c’est leur seule activité.
D’un coté cette hémorragie, cette saignée des jeunes qui s’enfuient ou sombrent dans l’alcoolisme, de l’autre des autorités qui clament que tout va de mieux en mieux, que le bonheur et le bien être sont à la portée de tous les congolais, certains lancent même des appels pathétiques à ceux qui vivent à l’extérieur du pays, pour revenir construire le pays qui auraient besoin de leurs compétences.
Non seulement personne n’entend ces mensonges, mais ceux comme moi qui ont pris la décision de rentrer au pays, trainent la savate et galèrent dans les rues de Bazzar-ville sans rencontrer une main secourable malgré leurs compétences, sans savoir où se trouve la bonne porte.
Que du gâchis dans un sens comme dans l’autre.
Rompus au mensonge, experts dans la manipulation des données et des chiffres, ceux qui sont en charge des grands dossiers de la nation semblent vivre sur une autre planète, dans le Congo Bazzar-ville de leurs rêves ; ils ne pensent qu’à protéger leurs privilèges acquis non pas grâce leurs compétences mais à leurs couardises, on prend des cancres et on en fait des petits dieux donneurs de leçons qui ne supportent pas la contradiction, quand aux érudits, on ne cherche qu’à les briser tant qu’ils n’ont pas fait allégeance.
Le Congo Bazzar-ville régresse de jour en jour, on vous fait comprendre que vous pouvez aller vous torcher avec votre CV et vos compétences, c’est le seul pays au monde où on a pas besoin de votre intelligence car il vous faut d’abord et avant tout vous soumettre aux exigences du système politique mafieux.
Depuis que j’avais pris la décision de me réinstaller dans mon pays, je n’ai remarqué aucun changement positif dans quelques domaines que ce soit, que des discours creux, du verbiage sans intérêt, des promesses et des projets ambitieux à n’en plus finir.
Certains me diront que je vois tout en noir, mais je vous assure qu’aucun domaine, aucun projet ne peux supporté une évaluation sans concession dans ce pays.
Quand les jeunes s’en vont, c’est l’avenir même de la nation qui est compromis car ceux qui partent ne reviennent jamais de sitôt, que leur vie se construisent ailleurs ou pas.
L’évidente priorité serait donc de créer des emplois pour les jeunes et de créer réellement les conditions pour que ceux qui vivent hors du pays puissent rentrer au lieu d’aller les moqués et de s’éreinter sans résultats aucun dans des voyages fastueux à aller chercher des investisseurs autour du monde.
Personne ne viendra développer le Congo Bazzar-ville à la place des congolais, même pas nos frères chinois car personne ne leur demande le transfert de technologie ou de former les jeunes, cela les autorités actuelles semblent l'ignorer en donnant la priorité aux étrangers dans tous les domaines.
Les différents excédents budgétaires et fonds dit souverains ou d’investissements qui devraient servir à développer réellement le pays ou à soulager les difficultés des congolais sont devenus des zones grises qui servent à voler, à camoufler les tiroirs caisses du trésor public.
Au Congo, le Bazzar n’est pas prêt d’être éradiqué, bienvenu quand même au Congo Bazzar-ville
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