1. La RDC n’est pas un Etat de Droit
Depuis la mort de son père Laurent Désiré Kabila le 16 janvier 2001, monsieur Joseph Kabila vient de réaliser 14 ans, plus d’une décennie à la tête de la République Démocratique du Congo (RDC).
Monsieur Joseph Kabila n’a pas réussi, durant plus d’une décennie à la tête du pays, à faire de la RDC un Etat de Droit garantissant nos libertés fondamentales, individuelles et collectives. En RDC, il n’y a plus de liberté d’expression et de la presse.
Monsieur Joseph Kabila vient d’interdire plus de 60 journaux, plusieurs médias sont fermés. Les journalistes sont arrêtés et les hommes œuvrant pour les Droits de l’homme sont égorgés, les opposants, non adversaires mais ennemis, sont arrêtés et mis en prison.
La RDC, malgré sa révolution de la modernité, reste une dynastie négrière : policière, corrompue et sanguinaire à la solde de monsieur Joseph Kabila et de son club des affairistes.
Monsieur Joseph Kabila, durant plus d’une décennie, n’a pas réussi à mettre fin à la crise qui secoue l’Est de la RDC parce que la violence dans les villages et les villes de l’Est se poursuit de plus bel. La révolution de la modernité se veut un masque idéologique et démagogique pour piller sans vergogne les richesses de la RDC avec son club affairiste.
2. La RDC n’est plus une République
Avec monsieur Joseph Kabila, la RDC a perdu ses fonctions régaliennes républicaines et étatiques parce qu’inféodées à sa dictature. Le parlement, l’anr, l’armée, la police, la justice, la Ceni, la Cour Suprême de Justice, la Banque centrale…sont des institutions supposées être au service de la souveraineté de l’Etat congolais et pourtant elles sont au service de monsieur Joseph Kabila.
Dans un contexte politique de non séparation des pouvoirs, le risque est certain que monsieur Joseph Kabila instaure une tyrannie en RDC s’il ne part pas avant 2016.
3. Pillage systématique de la RDC par les Congolais au pouvoir et par les Compagnies Multinationales capitalistes occidentaux, asiatiques et africaines
Monsieur Joseph Kabila est présumé avoir accumulé entre 15 à 17 milliards des fonds détournés de la RDC, ceux qui sont autour du capitaine son clan de Katangais s’engouffrent dans le business et remplissent des coffres des Paradis fiscaux dans les îles vierges britanniques à la moquerie du peuple congolais.
Certains officiers militaires se donnent à cœur joie au trafic des minerais et des armes sans être jugés ou sanctionnés par la justice, vitrine de monsieur Joseph Kabila et sa bande. Cette richesse revient d’office au peuple congolais et doit lui être restituée tôt ou tard.
De plus, c’est avec monsieur Joseph Kabila, et depuis l’AFDL que les Sociétés multinationales occidentales, asiatiques et africaines se donnent à cœur joie à l’exploitation mafieuse, illicite et au pillage des richesses de la RDC.
La RDC est devenue un déversoir des pilleurs qui se livrent à l’exploitation indue des richesses du pays comme si c’est devenu leurs propres richesses. Enfin, les pays voisins comme le Rwanda et l’Ouganda se mêlent à la danse.
Depuis l’entrée de l’AFDL en RDC en 1996 jusqu’aujourd’hui, ils se réjouissent d’exploiter les richesses du pays sous la bénédiction des autorités de Kinshasa.
4. L’Absence d’une éthique politique en RDC
La corruption, le clientélisme, le favoritisme et d’autres antivaleurs comme la criminalité, la torture, la répression de toute opposition politique, bref une vision guerrière du politique…sème un climat malsain et insécure dans le pays.
Ces antivaleurs battent son plein dans le Gouvernement de monsieur Joseph Kabila et au milieu de ses proches. Les agents de la Fonction publique, les chefs des entreprises étatiques comme les chefs militaires et de la police en complicité avec monsieur Joseph Kabila s’enrichissent scandaleusement en RDC.
Ils se construisent des villas sans connaître l’origine des fonds et sans être poursuivis. Ils pillent et volent, vivent de la corruption sous la protection de monsieur Joseph Kabila parce que ce dernier ne vit que de la grande corruption.
C’est pourquoi la petite corruption s’installe en RDC aux sus et aux vus de tous. La croissance économique actuelle de 6 à 7% observée en moyenne ces dernières années, est très insuffisante pour soutenir et conduire le développement endogène et autocentré en RDC.
De ce fait, l’économie congolaise est une économie chancelante de prédation et de violence, mal intégrée dans l’économie mondiale, depuis la colonisation, la post colonie et la mondialisation.
La RDC avec monsieur Joseph Kabila devient un pays dont l’économie reste à désirer avec un produit intérieur brut (PIB) de 8 milliards soit 109 $ par an/par habitant sur une population évaluée à 73,4 millions d’habitants. En d’autres termes, chaque Congolais aujourd’hui vit avec 0,30$/jour/habitant.
Ces statistiques présentent des incidences négatives et graves sur les recettes de l’Etat, la production économique, la consommation intérieure, l’épargne, et l’investissement…En RDC, il faut lutter contre l’évasion fiscale et le chômage, la corruption et l’impunité. Le chômage constitue l’un de fléau majeur de la société congolaise, il touche plus de 70% de la population active.
5. Le viol de la souveraineté étatique et populaire aux conséquences désastreuses pour la RDC et l’Afrique des Grands Lacs : Le génocide humain et sexuel
Les accords occultes, cachés et non honorés avec le Rwanda et l’Ouganda endeuillent la RDC, depuis plus d’une décennie, avec un bilan lourd de plus de 8 millions des morts.
Il s’agit d’un génocide humain dont les conséquences sont lourdes et ne peuvent pas être oubliées si tôt dans la mémoire des Congolais. Ce génocide oublié devra tôt ou tard être puni. Ces accords perpétuent des massacres, des crimes contre l’humanité, des crimes de guerre et des viols des femmes.
Nous pouvons qualifier cette situation affreuse de viol des femmes, en attendant sous peu la CPI sur la RDC, de génocide sexuel. Les viols perpétrés contre les femmes ne régressent pas, 300.000 viols répertoriés au premier trimestre 2014 à l’Est de la RDC.
De ce fait, des accords contractés sans que le Parlement et le peuple congolais ne soient partie prenante, soutiennent la mafia kabiliste et mettent la RDC en mauvaise posture avec ses voisins.
De plus, la RDC a perdu sa souveraineté territoriale et populaire, ses frontières sont devenues un passoir. Les forces rwandaises, ougandaises, et burundaises y entrent comme en terrain conquis. L’Est de la RDC n’est pas sous la protection du gouvernement de Kinshasa.
La RDC devient un carrefour où les milices naissent et renaissent, où les milices pillent, tuent et violent en toute impunité, et quelquefois avec la complicité et sous la bénédiction de monsieur Joseph Kabila.
6. Pour un régime civil démocratiquement élu en RDC
Monsieur Joseph Kabila est un militaire à la tête d’un pays comme la RDC. Rares sont les militaires qui œuvrent à la civilité politique, plutôt elles travaillent pour instaurer des monarchies politiques.
Le propre des régimes militaires c’est la militarisation des territoires dont les militaires dirigent, c’est de semer la terreur pour faire peur à leur peuple, bref, c’est le machiavélisme politique pour dominer et asseoir leur pouvoir pour s’y maintenir longtemps.
Aussi, ce pays s’appelle désormais la République Démocratique du Congo. Il n’est que démocratique de nom avec une administration politique décentralisée. Mais la décentralisation n’est jamais opérationnelle sur terrain.
Monsieur Joseph Kabila lui-même devant son clan politique a reconnu que la Constitution de Liège n’est pas suivie parce que le 40% des recettes qui doivent être rétrocédées aux provinces, son Gouvernement ne l’a jamais appliqué. De plus, la subdivision du pays en 26 provinces demeure une promesse non tenue dans sa révolution de la modernité.
Enfin, a-t-on besoin d’un militaire comme président à la tête de l’Etat congolais ?
Aussi longtemps que la RDC ne changera pas de régime politique passant d’un régime militaire à un régime civil démocratiquement élu, la RDC ne retrouvera jamais la paix et ne sera jamais une démocratie moderne.
La RDC n’a pas besoin d’un homme fort comme monsieur Joseph Kabila mais des institutions fortes d’une démocratie directe comme un parlement fort et une justice indépendante qui dirigent et sanctionnent ; et les institutions fortes d’une démocratie indirecte comme le Contrôle des Finances publiques et l’éthique publique.
7. La révolution de la Modernité n’est pas une révolution du social mais un masque démagogique
Avec monsieur Joseph Kabila, la fracture sociale s’est aggravée. Considérablement, il existe un grand écart entre les riches et les pauvres. Le Gouvernement de Kabila n’a pas réussi à investir dans l’amélioration des conditions de vie de la population congolaise.
Certains Congolais vivent dans des logements insalubres, des villes et villages abandonnés n’ont pas d’eau potable et d’électricité. L’on constate une autosuffisance alimentaire dans le pays. Plus de 75 % de la population n’a pas de nourriture et ne mange pas assez, n’a pas de vêtements surtout les populations congolaises déplacées à l’intérieur de leur propre pays à cause des conflits et des guerres civiles.
Monsieur Joseph Kabila et son gouvernement ne prennent pas au sérieux la santé et l’éducation des Congolais. Les insuffisances constatées dans la qualité des soins de santé et de l’enseignement dispensés nous inquiètent quand à l’avenir de la RDC.
Les routes de déserte agricole sont négligées. La révolution de la modernité est une régression, qu’une progression dans l’avenir à cause du caractère insuffisant et délabré des infrastructures économiques de base, notamment celles de transport et de communication, pour le développement de la RDC.
8. La RDC n’exerce plus son leadership politique dans la région des Grands Lacs africains
Avec monsieur Joseph Kabila, la RDC dans la région des Grands Lacs, a perdu son leadership politique. Le pays est devenu l’un des plus pauvres et plus endettés de la planète.
Il a été classé, l’an dernier, en termes d’effort d’intégration comme pays plus pauvre et plus endetté de la planète. Le pays est classé au rouge comme un pays très dangereux pour les investisseurs où il ne faudrait pas séjourner parce qu’il vit désormais dans des conflits récurrents et chroniques qui détruisent les tissus sociaux et plongent le peuple dans une insécurité sans fin et une misère sempiternelle.
9. La confiscation du droit du souverain primaire
Depuis les indépendances, le peuple congolais ne semble guère avoir exercé son droit du souverain primaire. Au moment de la décolonisation, pour la première fois, le peuple fut convoqué pour qu’il élise ses dirigeants, après cette première législature, crédible et transparente, son droit de souverain primaire lui fut arraché jusqu’aux élections de 2006.
Depuis lors, les élections chaotiques de 2011 organisées par monsieur Joseph Kabila ont clairement manifesté sa volonté de confisquer le droit du souverain primaire du peuple congolais. La fin du mandat présidentiel de monsieur Joseph Kabila, à l’issue duquel, constitutionnellement, il ne pourrait plus se représenter, plonge lui et son équipe dans la torpeur par rapport aux échéances électorales de 2016.
De ce fait, monsieur Joseph Kabila et ses thuriféraires affichent clairement leurs intentions avouées et inavouées de confisquer le droit du souverain primaire, malgré la pression de la Communauté internationale.
Le peuple congolais n’est pas dupe, il ne se laissera pas faire. Le peuple congolais agira pour écarter monsieur Joseph Kabila et sa bande. Cette tentative de confiscation du droit primaire du peuple congolais se veut les dernières manœuvres dilatoires de monsieur Joseph Kabila et de son gouvernement.
10. La balkanisation de la RDC
Avec monsieur Joseph Kabila, les étrangers ont réussi à s’infiltrer dans toutes les institutions de la République jusqu’à la présidence. La RDC est réellement balkanisée à l’Est comme à l’Ouest sous la supervision du Rwanda et de l’Ouganda.
Ce n’est pas avec monsieur Joseph Kabila que la RDC deviendra un Etat de Droit avec une justice indépendante pour tous et une gestion saine et transparente des biens publics.
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Professeur Augustin Ramazani Bishwende.
Université d’Ottawa – Faculté des Sciences sociales.
École d’Études Politiques/School of Political Studies – Sociologie et Anthropologie
Canada (Amérique du Nord)
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