« Un peuple sans mémoire, c’est un peuple sans histoire; et un peuple sans histoire, c’est un peuple sans identité et sans idéal.»
Notre élite et notre jeunesse doit connaître la vérité sur les événements agréables ou désagréables de son histoire lointaine, récente et présente.
Pour ce faire, nous tous qui avons eu le privilège de participer, tant soit peu, à la direction du pays à quelque niveau ou à quelque période que ce soit, nous avons le devoir sacré d’informer notre peuple, le plus fidèlement possible, du contenu de nos expériences: les difficultés rencontrées, les solutions apportées aux problèmes, nos erreurs commises, nos doutes et nos interrogations restées sans réponses…
Quitte aux générations présentes et futures de nous contredire, de nous approuver ou de nous corriger en nous complétant dans le sens de l’amélioration et du progrès.
Onze ans après avoir publié en juillet 1999 mon ouvrage de critique sur la fin de la 2e République : «Ainsi sonne le glas !
Les derniers jours du Maréchal Mobutu », et sept ans après avoir écrit en 2004 «Crimes organisés. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux », je constate, à travers les débats et échanges, que beaucoup de concitoyens soulèvent, de bonne foi, des questions qui montrent qu’ils n’ont pas lu ces livres, ou qu’ils les ont lus, mais qu’ils n’en ont pas saisi tous les faits et les thèmes développés.
Quand nous parlons d’ «agression », d’ «occupation », du «complot international», de « crimes organisés » ou de « coalition des armées des pays africains » soutenue par « les puissances occidentales » qui ont opéré au Zaïre sous couvert de « rébellion » ou de « guerre de libération » qui n’avait de libération ou de rébellion que le nom, si nous avons dénoncé toutes ces contre-vérités disais-je, et continuons à le faire malgré des pressions de tout genre, c’est parce ces faits historiques vécus dans l’exercice de nos fonctions, doivent être transmis aux générations présentes et futures pour leur servir de repères et de références.
Voilà pourquoi nous avons décidé, par devoir de mémoire, de reproduire durant une période, quelques pages choisies de nos livres pour permettre à un grand nombre de Congolais d’accéder aux origines, aux véritables causes non avouées de l’agression et de l’occupation de notre pays. Les faits et les propos que nous relatons dans ces livres sont tous véridiques.
Les autorités des pays que nous citons ont toutes reçus un exemplaire de ces livres dès leur parution respective. Beaucoup de faits révélés sont aujourd’hui confirmés par l’histoire. Lisez donc ces pages choisies, par devoir de mémoire !
Chapitre II
Les rwandais convoitent les richesses des congolais
Crimes organisés en Afrique centrale.
Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux
Par Honoré NGBANDA NZAMBO KO ATUMBA
(Suite 2) Pages 48 à 60
3. Ces riches terres du Kivu qui font rêver les Rwandais
En dehors de la culture du thé et du café, le pays des mille collines est réputé pauvre. Son sous-sol contient quelques gisements de minerais dont l’exploitation est jugée non rentable parce que trop coûteuse.
Le Rwanda ne peut donc pas répondre aux besoins croissants d’une population essentiellement agricole et pastorale qui se développe à un rythme effrayant. Il faut trouver une ouverture ailleurs. L’Ouganda ne dispose pas non plus du potentiel nécessaire pour répondre aux besoins du Rwanda.
Face à cette difficulté, la seule solution et le seul espoir pour le Rwanda consiste à lorgner chez son grand voisin de l’Ouest : la République Démocratique du Congo, qui dispose de larges terres riches en pâturages et en minerais précieux.
C’est ce qui provoqua, dans le passé, de nombreux mouvements d’immigration illégale de bergers et d’agriculteurs rwandais à la recherche de terres arables et de pâturages. Phénomène qui est à l’origine des conflits fonciers dans le Kivu.
Devant cette pression croissante de l’immigration rwandaise, certains responsables administratifs locaux, avec la complicité active de certains chefs coutumiers zaïrois ont, par cupidité, attribué illégalement des terres et octroyé frauduleusement des cartes d’identité zaïroises aux immigrés clandestins venus du Rwanda. Et ce, en échange de contreparties financières.
Ces responsables zaïrois/congolais n’avaient pas mesuré, à l’époque, les conséquences néfastes de la très grande légèreté de ce comportement.
C’est ce comportement inconscient qui a poussé les Rwandais à soutenir les Américains et à les encourager dans leur projet de morcellement de la République Démocratique du Congo.
En effet, une thèse souvent évoquée prétend que la RDC est trop grande pour les « inconscients » et les « paresseux » que sont les Congolais : les populations de l’Est ne sauraient pas exploiter les terres arables et refuseraient de les faire exploiter par les agriculteurs et éleveurs rwandais. Ou encore, les riches mines d’or et de diamant seraient sous-exploitées et mal gérées.
Un ami, un correspondant de la CIA à Kinshasa, m’avait personnellement fait part, à l’intention du maréchal Mobutu, de cette thèse présentée par des responsables du FPR en formation aux États-Unis en 1990. Leur objectif visait à encourager les dirigeants américains à réaliser leur plan de morcellement du Zaïre.
En effet, les immigrés clandestins rwandais, qui avaient pu s’installer dans les pâturages du Kivu grâce à la corruption des autorités administratives locales, en se mêlant aux immigrés déjà installés, avaient constitué, année par année, un puissant réseau économique et financier.
Ce réseau leur a permis de manipuler aisément des responsables administratifs et les chefs locaux pour faciliter l’entrée frauduleuse et massive d’autres immigrés clandestins en provenance du Rwanda.
Quelques années plus tard, l’occupation massive et illégale des terres a commencé à créer une tension réelle entre les immigrés clandestins et les autochtones zaïrois.
Dans la foulée, les immigrés rwandais entrés « légalement » lors des événements historiques des années 1959, 1962 et 1970, furent confondus avec les immigrés clandestins.
J’ai assisté le maréchal Mobutu pendant sa retraite de plusieurs semaines à Goma au Kivu où il s’était retiré pour tenter d’analyser ce problème des réfugiés rwandais, qui menaçait sérieusement la sécurité de l’État à l’Est du Zaïre.
Des chefs coutumiers, des responsables administratifs, des militaires et des religieux, des enseignants et des commerçants, des agriculteurs et des éleveurs, des représentants des réfugiés rwandais…, tous ont été longuement consultés.
De nombreuses confrontations houleuses ont été organisées. Certaines sanctions administratives et militaires ont été prises à l’endroit de certains responsables locaux.
A la fin de son séjour, une commission interministérielle a été mise en place par le président de la République et placée sous la coordination du ministre de l’Intérieur.
Mais, à ma connaissance, les conclusions de ses travaux n’ont jamais été communiquées au cabinet du chef de l’Etat. Cela fut aussi un autre drame au Zaïre : le non suivi des dossiers.
Mon souci, dans ce livre, n’est pas de retracer l’historique des mouvements migratoires rwandais. Beaucoup d’historiens l’ont fait avant moi avec plus d’autorité.
Ma préoccupation est de mettre en évidence le danger rwandais dans notre pays. Les différentes réunions auxquelles j’ai participé m’ont permis de cerner le fond du problème et la complexité de cette affaire.
Le fond du problème ne réside pas seulement dans les mouvements illégaux d’immigration clandestine des citoyens rwandais qui sont entrés au Kivu à la recherche des terres pour les pâturages et l’agriculture.
Le vrai danger réside principalement dans les intentions de ces Tutsi-Rwandais qui veulent non seulement acquérir frauduleusement la nationalité congolaise mais aussi nourrissent le projet machiavélique de s’approprier, par la force, une bonne partie du territoire congolais.
Ceci n’est pas une hypothèse d’école. C’est la réalité !
Et cette réalité se manifeste sur le terrain. D’ailleurs, les intéressés ne s’en cachent pas. Ils disent ouvertement vouloir rester indéfiniment en RDC.
C’est plutôt nous, autorités et responsables congolais, qui avons été longtemps distraits et inconscients devant ce danger.
Pour preuve, je voudrais produire ici quelques documents qui illustrent mon propos. Il s’agit par exemple d’une lettre de revendication d’une partie du territoire zaïrois par les Tutsi-Rwandais.
Cette lettre, dont je publie intégralement la copie en annexe (voir annexe n°1), fut adressée le 20 juin 1981 par les représentants des « populations originaires du Rwanda au Zaïre » au secrétaire général de l’ONU. Analysons quelques passages clés de cette lettre.
Avant même d’exposer l’objet de leur lettre qui porte sur la réclamation de leur nationalité congolaise, ces Rwandais du Zaïre posent un autre problème plus grave : « En effet sur le plan historique, le Roi du Rwanda sa majesté RWABUGIRI, avait conquis les zones de Goma, Rutshuru, Walikale, Masisi ; Kalehe, et Idjwi, dans les sous-régions du Sud et du Nord-Kivu.
Cette conquête a permis aux ressortissants du Royaume du Rwanda de s’installer dans des zones conquises. L’explosion démographique qui s’en est suivie fait qu’aujourd’hui nous sommes plus de 2.000.000 d’habitants dans les différentes zones. »
Cette thèse révèle à elle seule toute la stratégie des citoyens rwandais venus au Congo. Ce discours a été publiquement relayé par l’ancien président rwandais, Pasteur Bizimungu, qui a exigé la révision des tracés de la frontière entre le Rwanda et la RDC, en insinuant que la RDC devrait restituer une partie du territoire rwandais.
Sans nous perdre dans ce débat fondé sur le mensonge et la manipulation, je voudrais seulement relever deux détails historiques pour rétablir la vérité.
S’agissant d’abord de la prétendue conquête des territoires congolais par le fameux roi Rwabugiri, il faudrait que l’on rappelle les conditions de la mort de ce dernier qui fut proprement chassé, après avoir tenté son aventure au Congo à partir de l’île d’Idjwi.
Rwabugiri, qui avait tenté de conquérir le Congo, fut pourchassé et tué sur le territoire rwandais au XIX ème siècle par des Congolais.
Par contre, tous les livres d’histoire et toutes les archives coloniales prouvent que les zones de Rutshuru, Masisi, Kalehe et Walikale ont toujours été occupées, sans interruption ni perturbation extérieure, par les Havu, les Nande et les Nyanga. Ces populations constituaient des royaumes qui n’ont jamais dépendu du Rwanda.
S’agissant ensuite des tracés de frontière entre la RDC et le Rwanda, contrairement aux allégations mensongères des pseudo intellectuels rwandais qui prétendent que le Rwanda a perdu une partie de son territoire au profit de la RDC, nous souhaitons seulement leur présenter ici une carte de 1885 tirée de l’Encyclopédie du Congo belge Tome I, Edition Bieleveld Bruxelles 1959 (voir annexe n°2).
L’examen de cette carte nous montre clairement que les deux lacs (Albert et Edouard), qui prendront par la suite les noms de Idi Amin et Mobutu, étaient tous deux entièrement sur le territoire congolais.
Une grande partie du Rwanda actuel était dans notre territoire jusqu’en 1910, quand de nouvelles négociations ont réduit le territoire du Congo belge à partir du 30ème degré jusqu’aux deux lacs ci-dessus cités.
Si les Rwandais prétendent le contraire, ils n’ont qu’à nous fournir des documents plus anciens apportant la preuve de leurs affirmations. Pour l’instant, aucun document officiel ne confirme leur mensonge.
Revenons donc à la lettre de revendication. Après avoir dénoncé la décision du Comité Central du M.P.R du 8 juin 1981, qui avait aboli la loi de 1972 élaborée par un Rwandais, Barthélémy Bisengimana3, et qui leur « reconnaissait ; d’une manière collective, la nationalité zaïroise», les signataires de la lettre ajoutent : « Aussi, avons-nous pris la précaution de consulter son Excellence le Président Juvénal Habyarimana, de la République rwandaise, reconnaît la justesse de notre cause. » Voilà le hic !
Si ces Zaïrois d’origine rwandaise étaient établis au Congo suite à la conquête du roi Rwabugiri bien avant les indépendances du Congo et du Rwanda, pourquoi ont-ils eu besoin de recourir au président rwandais pour trancher leur litige zaïrois.
C’est le même scénario qui se répète aujourd’hui avec les prétendus « banyamulenge » et avec le président Paul Kagame. Si ces « Banyamulenge » étaient, comme on le prétend, des Congolais de souche comme tous les autres, pour quelle raison le Rwanda s’octroie-t-il le luxe d’intervenir avec chars et canons en RDC pour les défendre ?
Pourquoi le Rwanda n’est-il pas intervenu dans le conflit entre Katangais et kasaïens au Katanga ?
Ou alors, pourquoi les Kasaîens n’ont-ils pas écrit au président Dos Santos d’Angola pour solliciter son intervention ?
La suite de la lettre est encore plus grave. Ses auteurs ne se contentent pas de refuser, selon eux, « d’être dépouillés de la nationalité zaïroise à laquelle nous avons droit, disent-ils, depuis 1972 », mais ils poussent le culot en concluant plus loin : « C’est la raison pour laquelle nous vous demandons d’intervenir auprès du gouvernement zaïrois pour que, en accord avec les populations des zones, l’autodétermination soit organisée dans les zones de Goma, Rutshuru, Walikale, Masisi, Kalehe et Idjwi ; qui après ce référendum sous l’égide des Nations Unies et de l’Organisation de l’Unité Africaine, constituera un État à part qui aura à solliciter sa reconnaissance internationale. »
Et pour terminer, ils reconnaissent qu’il s’agit-là « d’une mobilisation générale des populations originaires du Rwanda en République du Zaïre qui sensibilisent les autorités internationales sur leur légitime cause, quelles que soient les conséquences qui en découleront. »
Voilà ce que nous redoutons en tant que Congolais d’origine : des réfugiés que nous accueillons sur notre territoire par le canal du Haut commissariat aux Réfugiés (HCR), commencent non seulement par s’opposer aux décisions de l’État congolais, mais vont jusqu’à réclamer que nous leur cédions notre territoire pour qu’ils en fassent leur État !
Et lorsqu’un chef d’État rwandais, en l’occurrence Paul Kagamé, épouse une telle thèse et en fait son cheval de bataille, la République Démocratique du Congo n’a pas d’autre choix que de protéger son territoire contre l’invasion.
Mais, la communauté internationale ne doit pas oublier que c’est elle qui avait favorisé la présence de ces Rwandais sur notre territoire et leur avait recommandé la neutralité et la réserve à l’égard de toute activité politique.
En effet, le communiqué du délégué du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés adressé « aux réfugiés rwandais de Lemera, Mulenge et Katobo » en 1959 stipulait :
«…Nous vous demandons de rester STRICTEMENT NEUTRES. Vous avez obtenu asile au Congo, à condition que vous ne vous occupiez en aucune façon de politique. Si quelqu’un vient solliciter votre appui, vous devez répondre qu’en tant qu’étrangers, réfugiés et hôtes de la République Démocratique du Congo, vous ne pouvez pas, VOUS NE DEVEZ PAS prendre part à quelque mouvement politique que ce soit ».
Et voilà que vingt ans après, ces mêmes personnes que l’ONU qualifiait, avec raison, d’étrangers et d’hôtes de la RDC réclament « l’autodétermination » pour constituer « un État à part » ! (voir annexe n°3)
Peu importe la qualité des signataires de la lettre citée plus haut et leur degré de représentativité au sein des « populations originaires du Rwanda au Zaïre » , les idées exprimées dans cette lettre officielle au secrétaire général de l’ONU dénotent l’état d’esprit, l’ambition et l’objectif de ce groupe de personnes vis-à-vis de notre territoire national.
J’apporterai d’autres preuves vers la fin de ce livre qui viendront balayer tout doute, s’il en existe encore, sur les intentions réelles des immigrés rwandais et de leurs dirigeants.
Ils veulent non seulement s’installer sur les terres fertiles du Kivu, mais ils essayent aussi d’annexer cette partie de notre territoire et de la rattacher au Rwanda comme en témoigne la lettre signée en 1981 par le secrétaire général de l’ONU.
Pour parvenir à leurs fins, les Rwandais et leurs dirigeants politiques, appuyés par le lobby tutsi disséminé à travers le monde, ne se privent d’aucune astuce, violence, ruse, mensonge, falsification, intoxication, infiltration, séduction ou élimination physique. Tous les moyens sont bons pour y arriver. C’est cela qui inquiète les Congolais que nous sommes.
C’est cela qui complique la recherche de solutions pacifiques pour toutes les personnes de bonne volonté. C’est cela qui explique l’exaspération des Congolais qui subissent toutes les brutalités imaginables et qui perdent souvent le sens de la mesure lorsqu’on aborde l’épineux problème de la nationalité à l’Est de notre pays.
Kagamé dispose d’un lobby des Tutsi-rwandais disséminés à travers le monde et en oeuvrant au sein des organismes internationaux pour défendre les intérêts de ce groupe.
Ce lobby travaille surtout à couvrir les crimes commis par l’APR de Paul Kagamé en RDC. Nous disposons d’une longue liste des membres de ce lobby et de leurs soutiens en Europe, aux États-Unis et au Canada.
A titre d’illustration, je donne l’exemple du parlementaire belge, M. Johan Van Hecke, cité dans un rapport confidentiel que l’ambassadeur du Rwanda à Bruxelles a adressé le 28 mai 2003 en kinyarwanda (langue nationale du Rwanda) au président de l’Assemblée Nationale à Kigali avec copie pour information au président Kagamé et au ministre des Affaires étrangères.
L’ambassadeur rwandais se félicite, dans ce rapport, du travail accompli par le député européen pour empêcher la condamnation du Rwanda dans les massacres de l’Ituri.
Le diplomate rwandais s’exprime ainsi : « Je vous transmets les textes adoptés par le parlement Européen concernant l’Ituri.
Je vous informe que ME.P Hon. Johan Van HECKE a encore une fois mené une rude bataille car il y avait ceux qui voulaient trouver des charges condamnant le Rwanda. Il a vraiment bien travaillé, même s’il n’a pas pu leur faire changer de position sur tous les points » (voir annexe n°4).
Nous disposons des notes et d’informations détaillées sur M. Johan Van Hecke. Ancien président du parti démocrate chrétien flamand, il devient, en 1995, président d’un obscur groupe de travail sur l'Afrique au parlement européen.
En 1996, il lance un mouvement aux contours très flous qui aboutit à la création, en juillet 1997, de l’Union des partis africains pour la démocratie et le développement (Upadd). Cette union regroupe dix-sept partis hétéroclites tels la RENAMO au Mozambique, l’UNITA en Angola, l’INKHATA en Afrique du Sud, etc.
En fait, ce mouvement permet à Johan Van Hecke de voyager en Afrique et de nouer des contacts personnels pour faire du lobbying au parlement européen.
Il tisse notamment des liens d’affaires avec le président ougandais, Museveni. Puis, c’est sous l’impulsion de sa seconde épouse, la journaliste anarchiste Els de Temmerman, très proche du FPR, qu’il devient le grand défenseur et l’étouffeur des crimes de Paul Kagamé et de l’APR au parlement européen.
Pour couvrir son plan d’annexion de la RDC et masquer sa progression ; Kagamé a donc besoin d’alliés et des complices au sein de la communauté internationale.
Ces alliés doivent protéger autant que possible cette entreprise et dissimuler ses parties visibles et ses atrocités. C’est aussi cela que je dénonce ici pour que les Congolais prennent conscience de l’ampleur de la bataille que nous devons mener pour la récupération de notre pays.
Tous les Congolais qui ont levé la voix pour dénoncer cette manoeuvre frauduleuse d’infiltration visant à annexer notre territoire ont payé de leur vie leur bravoure.
Je préfère vous citer l’extrait de l’intervention du parlementaire congolais Birhumana lors d’une séance publique en août 1996 :
« Déjà en 1981, quand il s’est agit d’examiner la loi sur la nationalité devenue aujourd’hui loi n°81/2 du 29 juin 1981, nous n’avons pas fait longtemps sans perdre notre collègue Simwahangi tué par des Tutsi dans sa maison à Lingwala.
Plus tard, Monsieur le Président, à Bukavu fut tué lâchement le professeur Bamwisho alors qu’il revenait d’un restaurant en face de l’Hôtel de Ville de Bukavu.
Plus tard encore, c’était l’ancien membre du Comité central, Jean Elonge, qui déjà avait l’habitude d’attirer l’attention du parlement sur le mal rwandais qu’il appelait « socio-moral. »
Il n’y a pas deux ans, c’était le tour du vice-ministre de l’Enseignement Universitaire, monsieur Kaseso qui, au retour d’une mission au Nord-Kivu, avait été empoisonné par le même lobby.
Aujourd’hui, il y a l’Archevêque Muzirwa qui, comme vous le savez, a été lâchement assassiné jusqu’à être mutilé. Je voudrais à cette liste ajouter l’ancien directeur responsable d’un journal à Lubumbashi, monsieur Tshilende qui a été tué à Lubumbashi dernièrement. »
Le cri de ce parlementaire du Kivu devant l’Assemblée Nationale de notre pays illustre la véritable préoccupation des responsables de la RDC et de son peuple.
Le comportement et les réactions de nos frères du Rwanda devant les préoccupations légitimes du peuple congolais ne facilitent pas la recherche d’une solution pacifique.
Dès la publication de ma déclaration politique et l’annonce de ce livre, j’ai reçu plusieurs lettres de menaces pour m’obliger à tout arrêter ou à renoncer à la publication de ce livre.
Ceux qui ont tenté de m’intimider et de me remplacer me connaissent assez mal !
Mon expérience politique et les fonctions que j’ai exercées au sommet de l’État ne sont pas de nature à me faire plier devant des menaces d’où qu’elles viennent.
Cependant, j’invite mes compatriotes congolais à ne pas céder à la provocation et à ne pas verser dans la peur, l’énervement ou la haine. Ce serait jouer le jeu de nos ennemis.
Que ce soit au parlement, au gouvernement, comme au sein de la Commission de la Conférence Nationale Souveraine, le débat sur la nationalité, qui est en grande partie le débat de l’immigration rwandaise dans le Kivu, a été souvent biaisé ou obstrué par les élans passionnels des uns et des autres.
Sans porter un quelconque jugement sur ces attitudes qu’on pourrait facilement comprendre pour des raisons évoquées ci-dessus, j’estime cependant qu’il nous revient à nous, Congolais d’origine, de trouver rapidement une solution politique et définitive à ce problème qui compromet aujourd’hui l’avenir de toute la nation.
L’origine du mal est au Rwanda, certes, mais la douleur et la souffrance sont chez nous. Ne l’oublions pas !
- Fin du 2ème extrait -
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*Crimes organisés en Afrique centrale.
Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux
Auteur : Honoré Ngbanda Nzambo / Paris, Éditions Duboiris 2004
Notre élite et notre jeunesse doit connaître la vérité sur les événements agréables ou désagréables de son histoire lointaine, récente et présente.
Pour ce faire, nous tous qui avons eu le privilège de participer, tant soit peu, à la direction du pays à quelque niveau ou à quelque période que ce soit, nous avons le devoir sacré d’informer notre peuple, le plus fidèlement possible, du contenu de nos expériences: les difficultés rencontrées, les solutions apportées aux problèmes, nos erreurs commises, nos doutes et nos interrogations restées sans réponses…
Quitte aux générations présentes et futures de nous contredire, de nous approuver ou de nous corriger en nous complétant dans le sens de l’amélioration et du progrès.
Onze ans après avoir publié en juillet 1999 mon ouvrage de critique sur la fin de la 2e République : «Ainsi sonne le glas !
Les derniers jours du Maréchal Mobutu », et sept ans après avoir écrit en 2004 «Crimes organisés. Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux », je constate, à travers les débats et échanges, que beaucoup de concitoyens soulèvent, de bonne foi, des questions qui montrent qu’ils n’ont pas lu ces livres, ou qu’ils les ont lus, mais qu’ils n’en ont pas saisi tous les faits et les thèmes développés.
Quand nous parlons d’ «agression », d’ «occupation », du «complot international», de « crimes organisés » ou de « coalition des armées des pays africains » soutenue par « les puissances occidentales » qui ont opéré au Zaïre sous couvert de « rébellion » ou de « guerre de libération » qui n’avait de libération ou de rébellion que le nom, si nous avons dénoncé toutes ces contre-vérités disais-je, et continuons à le faire malgré des pressions de tout genre, c’est parce ces faits historiques vécus dans l’exercice de nos fonctions, doivent être transmis aux générations présentes et futures pour leur servir de repères et de références.
Voilà pourquoi nous avons décidé, par devoir de mémoire, de reproduire durant une période, quelques pages choisies de nos livres pour permettre à un grand nombre de Congolais d’accéder aux origines, aux véritables causes non avouées de l’agression et de l’occupation de notre pays. Les faits et les propos que nous relatons dans ces livres sont tous véridiques.
Les autorités des pays que nous citons ont toutes reçus un exemplaire de ces livres dès leur parution respective. Beaucoup de faits révélés sont aujourd’hui confirmés par l’histoire. Lisez donc ces pages choisies, par devoir de mémoire !
Chapitre II
Les rwandais convoitent les richesses des congolais
Crimes organisés en Afrique centrale.
Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux
Par Honoré NGBANDA NZAMBO KO ATUMBA
(Suite 2) Pages 48 à 60
3. Ces riches terres du Kivu qui font rêver les Rwandais
En dehors de la culture du thé et du café, le pays des mille collines est réputé pauvre. Son sous-sol contient quelques gisements de minerais dont l’exploitation est jugée non rentable parce que trop coûteuse.
Le Rwanda ne peut donc pas répondre aux besoins croissants d’une population essentiellement agricole et pastorale qui se développe à un rythme effrayant. Il faut trouver une ouverture ailleurs. L’Ouganda ne dispose pas non plus du potentiel nécessaire pour répondre aux besoins du Rwanda.
Face à cette difficulté, la seule solution et le seul espoir pour le Rwanda consiste à lorgner chez son grand voisin de l’Ouest : la République Démocratique du Congo, qui dispose de larges terres riches en pâturages et en minerais précieux.
C’est ce qui provoqua, dans le passé, de nombreux mouvements d’immigration illégale de bergers et d’agriculteurs rwandais à la recherche de terres arables et de pâturages. Phénomène qui est à l’origine des conflits fonciers dans le Kivu.
Devant cette pression croissante de l’immigration rwandaise, certains responsables administratifs locaux, avec la complicité active de certains chefs coutumiers zaïrois ont, par cupidité, attribué illégalement des terres et octroyé frauduleusement des cartes d’identité zaïroises aux immigrés clandestins venus du Rwanda. Et ce, en échange de contreparties financières.
Ces responsables zaïrois/congolais n’avaient pas mesuré, à l’époque, les conséquences néfastes de la très grande légèreté de ce comportement.
C’est ce comportement inconscient qui a poussé les Rwandais à soutenir les Américains et à les encourager dans leur projet de morcellement de la République Démocratique du Congo.
En effet, une thèse souvent évoquée prétend que la RDC est trop grande pour les « inconscients » et les « paresseux » que sont les Congolais : les populations de l’Est ne sauraient pas exploiter les terres arables et refuseraient de les faire exploiter par les agriculteurs et éleveurs rwandais. Ou encore, les riches mines d’or et de diamant seraient sous-exploitées et mal gérées.
Un ami, un correspondant de la CIA à Kinshasa, m’avait personnellement fait part, à l’intention du maréchal Mobutu, de cette thèse présentée par des responsables du FPR en formation aux États-Unis en 1990. Leur objectif visait à encourager les dirigeants américains à réaliser leur plan de morcellement du Zaïre.
En effet, les immigrés clandestins rwandais, qui avaient pu s’installer dans les pâturages du Kivu grâce à la corruption des autorités administratives locales, en se mêlant aux immigrés déjà installés, avaient constitué, année par année, un puissant réseau économique et financier.
Ce réseau leur a permis de manipuler aisément des responsables administratifs et les chefs locaux pour faciliter l’entrée frauduleuse et massive d’autres immigrés clandestins en provenance du Rwanda.
Quelques années plus tard, l’occupation massive et illégale des terres a commencé à créer une tension réelle entre les immigrés clandestins et les autochtones zaïrois.
Dans la foulée, les immigrés rwandais entrés « légalement » lors des événements historiques des années 1959, 1962 et 1970, furent confondus avec les immigrés clandestins.
J’ai assisté le maréchal Mobutu pendant sa retraite de plusieurs semaines à Goma au Kivu où il s’était retiré pour tenter d’analyser ce problème des réfugiés rwandais, qui menaçait sérieusement la sécurité de l’État à l’Est du Zaïre.
Des chefs coutumiers, des responsables administratifs, des militaires et des religieux, des enseignants et des commerçants, des agriculteurs et des éleveurs, des représentants des réfugiés rwandais…, tous ont été longuement consultés.
De nombreuses confrontations houleuses ont été organisées. Certaines sanctions administratives et militaires ont été prises à l’endroit de certains responsables locaux.
A la fin de son séjour, une commission interministérielle a été mise en place par le président de la République et placée sous la coordination du ministre de l’Intérieur.
Mais, à ma connaissance, les conclusions de ses travaux n’ont jamais été communiquées au cabinet du chef de l’Etat. Cela fut aussi un autre drame au Zaïre : le non suivi des dossiers.
Mon souci, dans ce livre, n’est pas de retracer l’historique des mouvements migratoires rwandais. Beaucoup d’historiens l’ont fait avant moi avec plus d’autorité.
Ma préoccupation est de mettre en évidence le danger rwandais dans notre pays. Les différentes réunions auxquelles j’ai participé m’ont permis de cerner le fond du problème et la complexité de cette affaire.
Le fond du problème ne réside pas seulement dans les mouvements illégaux d’immigration clandestine des citoyens rwandais qui sont entrés au Kivu à la recherche des terres pour les pâturages et l’agriculture.
Le vrai danger réside principalement dans les intentions de ces Tutsi-Rwandais qui veulent non seulement acquérir frauduleusement la nationalité congolaise mais aussi nourrissent le projet machiavélique de s’approprier, par la force, une bonne partie du territoire congolais.
Ceci n’est pas une hypothèse d’école. C’est la réalité !
Et cette réalité se manifeste sur le terrain. D’ailleurs, les intéressés ne s’en cachent pas. Ils disent ouvertement vouloir rester indéfiniment en RDC.
C’est plutôt nous, autorités et responsables congolais, qui avons été longtemps distraits et inconscients devant ce danger.
Pour preuve, je voudrais produire ici quelques documents qui illustrent mon propos. Il s’agit par exemple d’une lettre de revendication d’une partie du territoire zaïrois par les Tutsi-Rwandais.
Cette lettre, dont je publie intégralement la copie en annexe (voir annexe n°1), fut adressée le 20 juin 1981 par les représentants des « populations originaires du Rwanda au Zaïre » au secrétaire général de l’ONU. Analysons quelques passages clés de cette lettre.
Avant même d’exposer l’objet de leur lettre qui porte sur la réclamation de leur nationalité congolaise, ces Rwandais du Zaïre posent un autre problème plus grave : « En effet sur le plan historique, le Roi du Rwanda sa majesté RWABUGIRI, avait conquis les zones de Goma, Rutshuru, Walikale, Masisi ; Kalehe, et Idjwi, dans les sous-régions du Sud et du Nord-Kivu.
Cette conquête a permis aux ressortissants du Royaume du Rwanda de s’installer dans des zones conquises. L’explosion démographique qui s’en est suivie fait qu’aujourd’hui nous sommes plus de 2.000.000 d’habitants dans les différentes zones. »
Cette thèse révèle à elle seule toute la stratégie des citoyens rwandais venus au Congo. Ce discours a été publiquement relayé par l’ancien président rwandais, Pasteur Bizimungu, qui a exigé la révision des tracés de la frontière entre le Rwanda et la RDC, en insinuant que la RDC devrait restituer une partie du territoire rwandais.
Sans nous perdre dans ce débat fondé sur le mensonge et la manipulation, je voudrais seulement relever deux détails historiques pour rétablir la vérité.
S’agissant d’abord de la prétendue conquête des territoires congolais par le fameux roi Rwabugiri, il faudrait que l’on rappelle les conditions de la mort de ce dernier qui fut proprement chassé, après avoir tenté son aventure au Congo à partir de l’île d’Idjwi.
Rwabugiri, qui avait tenté de conquérir le Congo, fut pourchassé et tué sur le territoire rwandais au XIX ème siècle par des Congolais.
Par contre, tous les livres d’histoire et toutes les archives coloniales prouvent que les zones de Rutshuru, Masisi, Kalehe et Walikale ont toujours été occupées, sans interruption ni perturbation extérieure, par les Havu, les Nande et les Nyanga. Ces populations constituaient des royaumes qui n’ont jamais dépendu du Rwanda.
S’agissant ensuite des tracés de frontière entre la RDC et le Rwanda, contrairement aux allégations mensongères des pseudo intellectuels rwandais qui prétendent que le Rwanda a perdu une partie de son territoire au profit de la RDC, nous souhaitons seulement leur présenter ici une carte de 1885 tirée de l’Encyclopédie du Congo belge Tome I, Edition Bieleveld Bruxelles 1959 (voir annexe n°2).
L’examen de cette carte nous montre clairement que les deux lacs (Albert et Edouard), qui prendront par la suite les noms de Idi Amin et Mobutu, étaient tous deux entièrement sur le territoire congolais.
Une grande partie du Rwanda actuel était dans notre territoire jusqu’en 1910, quand de nouvelles négociations ont réduit le territoire du Congo belge à partir du 30ème degré jusqu’aux deux lacs ci-dessus cités.
Si les Rwandais prétendent le contraire, ils n’ont qu’à nous fournir des documents plus anciens apportant la preuve de leurs affirmations. Pour l’instant, aucun document officiel ne confirme leur mensonge.
Revenons donc à la lettre de revendication. Après avoir dénoncé la décision du Comité Central du M.P.R du 8 juin 1981, qui avait aboli la loi de 1972 élaborée par un Rwandais, Barthélémy Bisengimana3, et qui leur « reconnaissait ; d’une manière collective, la nationalité zaïroise», les signataires de la lettre ajoutent : « Aussi, avons-nous pris la précaution de consulter son Excellence le Président Juvénal Habyarimana, de la République rwandaise, reconnaît la justesse de notre cause. » Voilà le hic !
Si ces Zaïrois d’origine rwandaise étaient établis au Congo suite à la conquête du roi Rwabugiri bien avant les indépendances du Congo et du Rwanda, pourquoi ont-ils eu besoin de recourir au président rwandais pour trancher leur litige zaïrois.
C’est le même scénario qui se répète aujourd’hui avec les prétendus « banyamulenge » et avec le président Paul Kagame. Si ces « Banyamulenge » étaient, comme on le prétend, des Congolais de souche comme tous les autres, pour quelle raison le Rwanda s’octroie-t-il le luxe d’intervenir avec chars et canons en RDC pour les défendre ?
Pourquoi le Rwanda n’est-il pas intervenu dans le conflit entre Katangais et kasaïens au Katanga ?
Ou alors, pourquoi les Kasaîens n’ont-ils pas écrit au président Dos Santos d’Angola pour solliciter son intervention ?
La suite de la lettre est encore plus grave. Ses auteurs ne se contentent pas de refuser, selon eux, « d’être dépouillés de la nationalité zaïroise à laquelle nous avons droit, disent-ils, depuis 1972 », mais ils poussent le culot en concluant plus loin : « C’est la raison pour laquelle nous vous demandons d’intervenir auprès du gouvernement zaïrois pour que, en accord avec les populations des zones, l’autodétermination soit organisée dans les zones de Goma, Rutshuru, Walikale, Masisi, Kalehe et Idjwi ; qui après ce référendum sous l’égide des Nations Unies et de l’Organisation de l’Unité Africaine, constituera un État à part qui aura à solliciter sa reconnaissance internationale. »
Et pour terminer, ils reconnaissent qu’il s’agit-là « d’une mobilisation générale des populations originaires du Rwanda en République du Zaïre qui sensibilisent les autorités internationales sur leur légitime cause, quelles que soient les conséquences qui en découleront. »
Voilà ce que nous redoutons en tant que Congolais d’origine : des réfugiés que nous accueillons sur notre territoire par le canal du Haut commissariat aux Réfugiés (HCR), commencent non seulement par s’opposer aux décisions de l’État congolais, mais vont jusqu’à réclamer que nous leur cédions notre territoire pour qu’ils en fassent leur État !
Et lorsqu’un chef d’État rwandais, en l’occurrence Paul Kagamé, épouse une telle thèse et en fait son cheval de bataille, la République Démocratique du Congo n’a pas d’autre choix que de protéger son territoire contre l’invasion.
Mais, la communauté internationale ne doit pas oublier que c’est elle qui avait favorisé la présence de ces Rwandais sur notre territoire et leur avait recommandé la neutralité et la réserve à l’égard de toute activité politique.
En effet, le communiqué du délégué du Haut Commissariat des Nations Unies pour les Réfugiés adressé « aux réfugiés rwandais de Lemera, Mulenge et Katobo » en 1959 stipulait :
«…Nous vous demandons de rester STRICTEMENT NEUTRES. Vous avez obtenu asile au Congo, à condition que vous ne vous occupiez en aucune façon de politique. Si quelqu’un vient solliciter votre appui, vous devez répondre qu’en tant qu’étrangers, réfugiés et hôtes de la République Démocratique du Congo, vous ne pouvez pas, VOUS NE DEVEZ PAS prendre part à quelque mouvement politique que ce soit ».
Et voilà que vingt ans après, ces mêmes personnes que l’ONU qualifiait, avec raison, d’étrangers et d’hôtes de la RDC réclament « l’autodétermination » pour constituer « un État à part » ! (voir annexe n°3)
Peu importe la qualité des signataires de la lettre citée plus haut et leur degré de représentativité au sein des « populations originaires du Rwanda au Zaïre » , les idées exprimées dans cette lettre officielle au secrétaire général de l’ONU dénotent l’état d’esprit, l’ambition et l’objectif de ce groupe de personnes vis-à-vis de notre territoire national.
J’apporterai d’autres preuves vers la fin de ce livre qui viendront balayer tout doute, s’il en existe encore, sur les intentions réelles des immigrés rwandais et de leurs dirigeants.
Ils veulent non seulement s’installer sur les terres fertiles du Kivu, mais ils essayent aussi d’annexer cette partie de notre territoire et de la rattacher au Rwanda comme en témoigne la lettre signée en 1981 par le secrétaire général de l’ONU.
Pour parvenir à leurs fins, les Rwandais et leurs dirigeants politiques, appuyés par le lobby tutsi disséminé à travers le monde, ne se privent d’aucune astuce, violence, ruse, mensonge, falsification, intoxication, infiltration, séduction ou élimination physique. Tous les moyens sont bons pour y arriver. C’est cela qui inquiète les Congolais que nous sommes.
C’est cela qui complique la recherche de solutions pacifiques pour toutes les personnes de bonne volonté. C’est cela qui explique l’exaspération des Congolais qui subissent toutes les brutalités imaginables et qui perdent souvent le sens de la mesure lorsqu’on aborde l’épineux problème de la nationalité à l’Est de notre pays.
Kagamé dispose d’un lobby des Tutsi-rwandais disséminés à travers le monde et en oeuvrant au sein des organismes internationaux pour défendre les intérêts de ce groupe.
Ce lobby travaille surtout à couvrir les crimes commis par l’APR de Paul Kagamé en RDC. Nous disposons d’une longue liste des membres de ce lobby et de leurs soutiens en Europe, aux États-Unis et au Canada.
A titre d’illustration, je donne l’exemple du parlementaire belge, M. Johan Van Hecke, cité dans un rapport confidentiel que l’ambassadeur du Rwanda à Bruxelles a adressé le 28 mai 2003 en kinyarwanda (langue nationale du Rwanda) au président de l’Assemblée Nationale à Kigali avec copie pour information au président Kagamé et au ministre des Affaires étrangères.
L’ambassadeur rwandais se félicite, dans ce rapport, du travail accompli par le député européen pour empêcher la condamnation du Rwanda dans les massacres de l’Ituri.
Le diplomate rwandais s’exprime ainsi : « Je vous transmets les textes adoptés par le parlement Européen concernant l’Ituri.
Je vous informe que ME.P Hon. Johan Van HECKE a encore une fois mené une rude bataille car il y avait ceux qui voulaient trouver des charges condamnant le Rwanda. Il a vraiment bien travaillé, même s’il n’a pas pu leur faire changer de position sur tous les points » (voir annexe n°4).
Nous disposons des notes et d’informations détaillées sur M. Johan Van Hecke. Ancien président du parti démocrate chrétien flamand, il devient, en 1995, président d’un obscur groupe de travail sur l'Afrique au parlement européen.
En 1996, il lance un mouvement aux contours très flous qui aboutit à la création, en juillet 1997, de l’Union des partis africains pour la démocratie et le développement (Upadd). Cette union regroupe dix-sept partis hétéroclites tels la RENAMO au Mozambique, l’UNITA en Angola, l’INKHATA en Afrique du Sud, etc.
En fait, ce mouvement permet à Johan Van Hecke de voyager en Afrique et de nouer des contacts personnels pour faire du lobbying au parlement européen.
Il tisse notamment des liens d’affaires avec le président ougandais, Museveni. Puis, c’est sous l’impulsion de sa seconde épouse, la journaliste anarchiste Els de Temmerman, très proche du FPR, qu’il devient le grand défenseur et l’étouffeur des crimes de Paul Kagamé et de l’APR au parlement européen.
Pour couvrir son plan d’annexion de la RDC et masquer sa progression ; Kagamé a donc besoin d’alliés et des complices au sein de la communauté internationale.
Ces alliés doivent protéger autant que possible cette entreprise et dissimuler ses parties visibles et ses atrocités. C’est aussi cela que je dénonce ici pour que les Congolais prennent conscience de l’ampleur de la bataille que nous devons mener pour la récupération de notre pays.
Tous les Congolais qui ont levé la voix pour dénoncer cette manoeuvre frauduleuse d’infiltration visant à annexer notre territoire ont payé de leur vie leur bravoure.
Je préfère vous citer l’extrait de l’intervention du parlementaire congolais Birhumana lors d’une séance publique en août 1996 :
« Déjà en 1981, quand il s’est agit d’examiner la loi sur la nationalité devenue aujourd’hui loi n°81/2 du 29 juin 1981, nous n’avons pas fait longtemps sans perdre notre collègue Simwahangi tué par des Tutsi dans sa maison à Lingwala.
Plus tard, Monsieur le Président, à Bukavu fut tué lâchement le professeur Bamwisho alors qu’il revenait d’un restaurant en face de l’Hôtel de Ville de Bukavu.
Plus tard encore, c’était l’ancien membre du Comité central, Jean Elonge, qui déjà avait l’habitude d’attirer l’attention du parlement sur le mal rwandais qu’il appelait « socio-moral. »
Il n’y a pas deux ans, c’était le tour du vice-ministre de l’Enseignement Universitaire, monsieur Kaseso qui, au retour d’une mission au Nord-Kivu, avait été empoisonné par le même lobby.
Aujourd’hui, il y a l’Archevêque Muzirwa qui, comme vous le savez, a été lâchement assassiné jusqu’à être mutilé. Je voudrais à cette liste ajouter l’ancien directeur responsable d’un journal à Lubumbashi, monsieur Tshilende qui a été tué à Lubumbashi dernièrement. »
Le cri de ce parlementaire du Kivu devant l’Assemblée Nationale de notre pays illustre la véritable préoccupation des responsables de la RDC et de son peuple.
Le comportement et les réactions de nos frères du Rwanda devant les préoccupations légitimes du peuple congolais ne facilitent pas la recherche d’une solution pacifique.
Dès la publication de ma déclaration politique et l’annonce de ce livre, j’ai reçu plusieurs lettres de menaces pour m’obliger à tout arrêter ou à renoncer à la publication de ce livre.
Ceux qui ont tenté de m’intimider et de me remplacer me connaissent assez mal !
Mon expérience politique et les fonctions que j’ai exercées au sommet de l’État ne sont pas de nature à me faire plier devant des menaces d’où qu’elles viennent.
Cependant, j’invite mes compatriotes congolais à ne pas céder à la provocation et à ne pas verser dans la peur, l’énervement ou la haine. Ce serait jouer le jeu de nos ennemis.
Que ce soit au parlement, au gouvernement, comme au sein de la Commission de la Conférence Nationale Souveraine, le débat sur la nationalité, qui est en grande partie le débat de l’immigration rwandaise dans le Kivu, a été souvent biaisé ou obstrué par les élans passionnels des uns et des autres.
Sans porter un quelconque jugement sur ces attitudes qu’on pourrait facilement comprendre pour des raisons évoquées ci-dessus, j’estime cependant qu’il nous revient à nous, Congolais d’origine, de trouver rapidement une solution politique et définitive à ce problème qui compromet aujourd’hui l’avenir de toute la nation.
L’origine du mal est au Rwanda, certes, mais la douleur et la souffrance sont chez nous. Ne l’oublions pas !
- Fin du 2ème extrait -
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*Crimes organisés en Afrique centrale.
Révélations sur les réseaux rwandais et occidentaux
Auteur : Honoré Ngbanda Nzambo / Paris, Éditions Duboiris 2004
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