jeudi 7 octobre 2010

Plus de 160 espèces de poissons exotiques découvertes au nord du fleuve Congo




Une étude scientifique sur les poissons du fleuve Congo vient d’être réalisée par le chercheur américain John P. Sullivan du Cornell University Museum of vertebrates de Ney York, aux Etats-Unis d’Amérique. Durant huit mois, soit de février à septembre 2010,
M. Jhon Sullivan a parcouru le fleuve Congo à Kisangani et plusieurs de ces affluents de la province Orientale pour procéder à l’identification des poissons vivants dans la partie supérieurs du Bassin du Congo et étudier leur mode de vie et bien entendue la biodiversité de cette partie septentrionale de la République démocratique du Congo. Il a précisé que seule la faune du Lac Tanganyika n’a pas été pris en compte dans cette étude. Le chercheur américain devait ensuite établir une étude comparative avec les espèces de poissons se trouvant dans le fleuve Congo dans l e Bas Congo. M. John P. Sullivan a bénéficié d’une bourse de Fullbrith sur l’étude des poissons du fleuve Congo. Au cours de la conférence scientifique qu’il animé hier jeudi 6 octobre 2010 au centre culturel américain, M. John P. Sullivan a déclaré que l’objectif de cette étude est de procéder à l’identification des espèces de poissons, d’avoir une meilleure connaissance des poissons et autres espèces aquatiques qui se trouvent dans cette partie importante du Bassin du Congo, considéré comme le deuxième poumon de la planète, bien comprendre la dynamique d’exploitation des poissons du fleuve Congo.

Au cours de cette enquête ; M. John Sullivan secondé par des chercheurs de l’Université de Kisangani ont pu réaliser la récolte de 160 à 180 espèces de poissons aussi diversifiées en forme, en ADN et en mode de vie. «  Nous avons également récolté beaucoup de spécimens et environ 860 biopsie d’ADN. A la lumière de ces recherches, nous constatons que le Bassin du Congo regorge une grande biodiversité, en l’occurrence plusieurs espèces de poissons», a déclaré le chercheur John Sullivan. Parmi ces poissons exotiques figurent des poissons chats communément appelés Mboto, des poissons chats électriques, des anguilles du Bassin du Congo, une variété de poissons éléphants qui ont la caractéristique de communiquer entre eux grâce à des vibrations électriques qu’ils émettent, des cobras aquatiques aux morsures venimeuses, des poissons tigres et plusieurs espèces de campylomormyrus, des espèces qui, selon diverses sources semblent trouver leurs origines dans la préhistoire.

Un monitoring de poissons congolais

Au cours de sa conférence, le chercheur de Cornell Université Museum Of vertebrates a précisé qu’en huit mois, il était difficile d’identifier toutes les espèces de poissons que regorge le cours supérieur du fleuve Congo. «  La région est immense et est garnie d’espèces halieutiques aussi diverses et variées. Le nombre d’échantillons que nous avons récolté ne représente que le quart des espèces qui se trouve dans la région du Bassin du Congo et dans la Province Orientale en particulier » M. John Suillivan a proposé la création d’un programme de Monitoring pour bien identifier et connaître les variétés de poissons du fleuve Congo. «  Il y a nécessité pour la République démocratique du Congo de mettre en place un système de monitoring des poissons du Bassin du Congo pour bine connaître leur mode de vie, leur santé, et surtout l’impact de leur vie sur le changement climatique. Et bien sûr cela pourrait permettre d’organiser une bonne gestion et l’exploitation de cette richesse pour la consommation l », a- t-il fait savoir. Le scientifique de la Cornell University Museum of Vertebrates n’a pas manqué révéler la découverte d’une espèce rare de poissons tigres dont le dernier spécimen fut découvert en, 1922 par des chercheurs occidentaux.

Une riche biodiversité

Pour réaliser cette étude scientifique de huit mois, le chercheur John Sullivan a ciblé plusieurs sites de la Province Orientale « Nous avons réalisé nos enquêtes dans plusieurs sites de la Province Orientale, le site de la pêcherie de Wagenia sur les rapides situés en amont de Kisangani, la rivière Tshuapa, les rivières qui coulent dans la réserve en faune à Okapi à Epulu, les sites de Ubundu et ses rapides sur le fleuve Congo. Le programme de Monitoring a également réfléchi pour savoir si les poissons sont en augmentation ou en diminution», -a t-il conclu.

M. Sullivan a également reconnu les difficultés rencontrées durant son enquête scientifique du fait que depuis plusieurs années, il n’existe pas des clés d’identification des espèces aquatiques du fleuve Congo. « Je dois vous dire qu’après les années 50 et 60 il y a eu très peu d’études qui ont été faites ici en RDC sur les poissons du fleuve Congo. D’où la difficulté pour nous de mener nos recherches sur base de clé d’identification. Notre étude aura le mérite de montrer aux chercheurs et scientifiques de la planète qu’il y a encore beaucoup de choses à découvrir dans le Bassin du Congo. En 8 mois, on ne pouvait pas tout découvrir. Je crois qu’il faut aller encore loin pour trouver toute la biodiversité qui se trouve dans le fleuve Congo et l’ensemble de son réseau hydrographique », a conclu le chercheur John P. Sullivan.

Luc-Roger Mbala Bemba

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