Dans une interview accordée le vendredi 1er octobre à la radio « één », l’ancien ministre belge des affaires étrangères et actuellement membre du Parlement Européen, Louis Michel, défend le général Paul Kagame, président du Rwanda.
Ce dernier est accusé avec son armée APR (Armée patriotique rwandaise) d’avoir massacré des dizaines de milliers de réfugiés Hutu entre 1996, lors de la guerre contre le dictateur Mobutu du Zaïre (actuel République Démocratique du Congo) et 2003. Ces accusations, publiées dans un rapport de l’ONU publié le 1er octobre dernier, vont jusqu’à parler de la possible qualification génocide pour les crimes commis contre les Hutu.
Louis Michel se dit choqué par l’utilisation du mot «Génocide » et affirme que l’opération de l’APR était dans le cadre de sa sécurité nationale. Pourtant le rapport explique clairement que le FPR ne s’est pas focalisé sur ceux qu’il qualifiait d’éléments menaçants (Ex-FAR et Interahamwe), qu’au contraire la majorité de ses victimes étaient des enfants, des femmes, des vieillards et des malades.
Le rapport cite les massacres des enfants orphelins abrités par la Croix-Rouge, les attaques contre les hôpitaux civils, des viols massifs et des tortures et massacres des civils.
Cette déclaration d’une personnalité telle que Louis Michel est d’autant plus incompréhensible que certains auteurs du génocide rwandais de 1994 contre les tutsi se justifiaient en disant que le Rwanda était en guerre. Les mêmes propos se sont dits à Nuremberg après la 2ème Guerre mondiale, lorsque les Nazis parlaient de contexte de guerre entre l’Allemagne et les alliés.
Encore plus incompréhensible, Louis Michel dit « la question qu’on doit se poser c’est si le Rwanda se développe ou non » ! Dans le même rapport l’exploitation de mines Congolais par la même armée incriminée est très documentée au point de se demander si les buildings , tous construits pendant et après la guerre du Congo ne sont pas le fruit de ces diamants de sang.
Sans s’attarder sur la réalité de cette avancée controversée, la question est : est-ce que le développement économique justifie l’impunité des auteurs de massacres et de génocides?
J F Singiza
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