vendredi 8 octobre 2010

Mesures urgentes à prendre pour la renaissance et la reconstruction du Rwanda

Ambassadeur Ildephonse Munyeshyaka.

LETTRE OUVERTE ADRESSEE AU SECRETAIRE GENERAL DE L’ONU, BAN KI-MOON

Excellence Monsieur le Secrétaire Général,
Bruxelles, 04 Octobre 2010.

– Au lendemain de la publication officielle par l’ONU du rapport réalisé par les experts issus du Haut Commissariat des Nations Unies aux droits de l’Homme (HCDH), rapport qualifiant des faits manifestes de crimes contre l’humanité, crimes de guerre voire de génocide perpétrés par le Front Patriotique Rwandais (FPR) contre les hutu réfugiés en RDC ; le peuple rwandais saisit cette occasion pour vous adresser sa vive et sa très haute estime, insigne d’un grand homme responsable. Il s’agit d’une heureuse jurisprudence de l’ONU pour favoriser et ouvrir la voie de la future réconciliation entre les trois composantes à savoir : les hutu, les tutsi et les twa.

Nos remerciements profonds s’adressent aussi, de part le monde entier, aux hommes et aux femmes qui, dès l’invasion du Rwanda par le FPR le 1er octobre 1990, ont dénoncé haut et fort le commencement de l’hécatombe rwandais. Invinciblement, contre vents et marées ces hommes et ces femmes ont brillamment tenu dans leur conscience le flambeau de la vérité jusqu’à son éclatement au grand jour. D’ores et déjà le peuple rwandais, dans tout son corps composite hutu-tutsi-twa, a placé son avenir dans la suite judicieuse qui, d’urgence, va être réservée à cette ultime reconnaissance.

Dès le commencement de la guerre, Paul Kagame a, pas à pas et minutieusement, appliqué son plan préétabli pour tuer le plus grand nombre de hutu possible avec l’intention extrême d’exacerber la haine entre les hutu et les tutsi afin qu’ à l’heure prévue d’avance, celle qui coïncida avec l’assassinat du président Juvénal Habyarimana, son homologue burundais Cyprien Ntaryamira et leurs accompagnateurs, les hutu outrés par la mort ignominieuse parmi les leurs se jettent brutalement sur les tutsi pour les massacrer. Sciemment et en connaissance de cause Paul Kagame a exposé ses congénères pour s’en servir ultérieurement dans la justification d’accéder et de se maintenir au pouvoir tyrannique au Rwanda.

L’homme, Paul Kagame, qui dirige le Rwanda avec une main de fer, voila 16 ans durant, s’est singulièrement distingué pour pousser le peuple rwandais dans la tourmente la plus profonde et la plus tragique possible. Le contenu du rapport révèle en partie ses actes horribles qu’il ne peut en aucun cas nier. Dans ses discours épouvantables il se glorifie de les avoir soigneusement bien accomplis. L’exemple illustratif est son discours devant l’Assemblée Nationale Rwandaise où le président Paul Kagame a tressailli de joie d’avoir massacré les réfugiés démunis et sans défense. Il s’exprima en ces termes : «Nous avons dit à ceux qui se sont réfugiés de l’autre côté de la frontière que nous les poursuivrons là-bas, ceux qui parmi eux accepteront nos conditions, pourront regagner le pays, quant aux autres, nous les abattrons. C’est ce que nous avons fait ».

Cette déclaration a été suivie d’applaudissements nourris.

Nous n’avons jamais cessé de condamner le caractère sanguinaire du régime de Paul Kagame. Pour mettre fin à ce régime, il est urgent :

a) Que la Communauté Internationale, l’ONU en tête, adopte les mesures suivantes:
1.  imposer un embargo total sur la livraison des armes au Rwanda ;
2.  geler les avoirs à l’étranger de Paul Kagame et de son entourage qui le soutient mordicus ;
3.  refuser les visas de voyage à l’étranger à Paul Kagame et à cet entourage ;
4.  suspendre toute aide de fonctionnement du gouvernement rwandais  aussi bien bilatérale que multilatérale ;
5. assurer la sécurité au Rwanda pendant la période de transition sous les termes à convenir;
7. faciliter la tenue d’un dialogue franc et inclusif inter rwandais dans un pays neutre, pour mieux baliser le terrain d’entente entre les hutu, les tutsi et les twa, établir ensuite des mécanismes d’une paix durable au Rwanda et dans la région des grands lacs africains.
b) Que soit tenue dans les meilleurs délais un dialogue franc et inclusif inter rwandais qui permettra:
1. de baliser le terrain d’entente entre les hutu, les tutsi et les twa ;
2. d’établir des mécanismes d’une paix durable au Rwanda et dans la région des grands lacs africains;
3. de mettre en place un gouvernement de transition d’une durée de trois ans  et sa composition comprendrait les membres de l’opposition extérieure et intérieure ainsi que les démocrates dans les rangs du pouvoir actuel.
c) Que soit mis en place, sans tarder, un gouvernement de transition dont la mission sera :
1.  réformer profondément l’armée et la police pour former une armée nationale qui serait le contraire de l’actuelle armée qui n’obéit et ne sert que Paul Kagame;
2. établir une Assemblée constituante de transition pour élaborer la loi fondamentale ;
3.  permettre le fonctionnement des organes à la fois libres et responsables comme la presse libre et indépendante, les groupes de pression, les syndicats, la défense des droits de l’homme ;
4.  abolir les structures d’endoctrinement telles que l’association IBUKA, les tribunaux GACACA et les Ingando. L’éducation à la tolérance et à l’acceptation de l’autre en servira comme instrument de base ;
5. ouvrir l’espace  politique pour permettre le fonctionnement des partis politiques ;
6.   préparer les élections libres et démocratiques des représentants du peuple  et du Président de la République.
Nous appelons les instances habilitées des Nations Unies de déployer ses efforts pour soutenir toutes ces initiatives visant la renaissance et la reconstruction du Rwanda.
Fait, à Bruxelles le 04/10/2010
Ambassadeur Ildephonse Munyeshyaka, président et porte parole de l’Opposition Démocratique Rwandaise (ODR).
E-mail : imunyeshyaka@yahoo.com

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