mercredi 6 octobre 2010

RDC : Des étudiants congolais huent l'ambassadeur Rwandais en Afrique du Sud

image Ignatius Kamali Karegesa - Karegesa and his wife lay a wreath at the Rwandan genocide victims’ grave in Mpigi

Des étudiants congolais huent l’ambassadeur Rwandais en RSA, à l’Université de Pretoria, au cours d’une conférence de négation des violations des Droits humains commises en RDC.
Le mardi 05 octobre 2010 à 18 :00’, des étudiants congolais ont hué l’ambassadeur Ignatius Kamali Karegesa au cours d’une conférence publique organisée à l’Université de Pretoria pour donner « la réponse officielle du gouvernement rwandais au rapport du Projet Mapping en RDC ».
Au cours d’une séance de négation subtile des atrocités infligées à la population congolaise, l’ambassadeur Ignatius a reproché au rapport de l’ONU de ne pas tenir compte du contexte historique du génocide au Rwanda qui a justifié l’agression de la RDC par le Rwanda en 1996. « Suite au refus de la communauté internationale de déplacer des millions des refugiés Hutus de la frontière rwando-congolaise, nous avions alors pris la résolution d’entrer en RDC pour contraindre les refugiés à retourner au Rwanda », disait-il. Pour l’ambassadeur rwandais, comme le rapport ne considère pas cet aspect, il est «dangereux et ridicule ».  « Il va propager la haine contre les Tutsi dans la région des Grands Lacs. Les autres ethnies ne comprendront pas pourquoi nous sommes allés en RDC en 1996 ».
Le professeur Charles Mironko, l’anthropologue invité pour la circonstance a, quant à lui, considéré que le rapport a « banalisé le génocide ». « Comment peut-on prétendre donner des faits constitutifs du génocide et dire enfin que seul le tribunal compétent en donnera la qualification ? » l’orateur accuse le rapport d’être partiel, basé sur des avis d’ONGs politisées avec des fonctionnaires de l’ONU complice du génocide au Rwanda qui attisent la haine ethnique contre les Tutsi. Quant aux 6 millions de morts congolais et autres dégâts matériels ; le professeur dit : « c’était le dommage collatéral de la guerre, on ne peut pas dire que c’est un génocide. Pendant la guerre, les gens meurent ».
A la suite de ces exposés, la trentaine d’étudiants congolais ayant répondu à l’invitation s’était sentie outragée par des propos arrogants des orateurs. Ils ont soulevé des questions auxquelles ni l’ambassadeur, ni le professeur n’ont répondu : « comment expliquez-vous le lien entre votre soi disant effort de rapatrier les refugiés Hutu dans l’Est et la saisine du pouvoir à Kinshasa suivi de la désignation de James Kabarebe comme Chef d’Etat Major des Forces Armées de la RDC ? » ; « comment expliquez-vous le détournement de trois avions civils par James Kabarebe et l’armée rwandaise, en aout 1998 et l’attaque subséquente du barrage hydroélectrique d’Inga et des stations de pompage d’eau de la regideso ? » ; «  quel lien faites-vous entre la guerre que vous vous êtes livrés contre l’Ouganda à Kisangani avec votre objectif de rapatriement des refugiés ? ».
Les orateurs n’ont pas su donner de réponses aux étudiants qui les ont hués et qualifiés de menteurs, responsables du génocide congolais, avant de quitter la salle de conférence. D’autres membres d’ONG congolaises ont distribué des copies de leur communiqué de presse soutenant le rapport et des feuilles d’images macabres des cadavres et autres atrocités humaines commis à l’Est de la RDC.
Par Back Twendele et Serge Mubilulu

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire