lundi 1 novembre 2010

Le Togo de l’État de droit à l’État de répression

  Une manifestation réprimée à Lomé (Ph : MG/Afriscoop)(AfriSCOOP Lomé) — Après les manifestations politiques, une marche pacifique des Organisations des Droits de l’Homme réprimée à coup de gaz lacrymogènes

Décidément, le Togo que les derniers rapports nationaux et internationaux sur les droits de l’homme ont classé parmi les nations où les droits humains ont progressé, est en passe de retourner à la case départ.
Après les manifestations de protestation du FRAC (Front Républicain pour l’Alternance et le Changement), réprimées à coups de gaz lacrymogènes, de bastonnade et de tirs à balle blanche, c’est au tour des associations de défense des Droits de l’Homme, la LTDH, le CACIT, l’’ACAT-Togo, l’ATDH, l’ATDPDH et le CTDDH de faire les frais du régime de répression que l’Etat togolais est en train d’instaurer, interdisant toute manifestation de rue. Une interdiction qui va dans le sens diamétralement opposé des dispositions de la Constitution togolaise, qui reconnaissent aux populations le droit de manifester, une fois les autorités compétentes informées.
En tout cas, rassemblés tôt dans la matinée (7 h et 7 h 30 minutes) de ce samedi devant le siège de la structure du Groupement d’intérêt économique, ReDéMaRe (où devait s’ébranler une marche pacifique de protestation), dont le directeur, Sama Essohamlon, est détenu en prison de façon arbitraire et sans procès depuis le 20 juillet dernier, les responsables de ces six associations précitées et la foule de manifestants comprenant des adhérents de la structure et les défenseurs des droits humains au Togo ont été dispersés à coups de gaz lacrymogènes par une détachement de la gendarmerie qui serait sous la direction du Commandant Rémy Boridja. Ceci, alors qu’aucune notification d’interdiction de la marche n’a été envoyée aux organisateurs par les autorités compétentes (le ministère de l’Administration territoriale et celui de la Sécurité), informées depuis le 26 octobre de la tenue de cette manifestation de rue.
Très énergique, du fait de la force disproportionnée déployée par la troupe de la gendarmerie, malgré les discussions enclenchées au départ par les organisateurs, il n’a fallu qu’une trentaine de seconde pour mettre en déroute les manifestants qui seront par la suite poursuivis à travers les ruelles desservant le Siège de ReDéMaRe au quartier Tokoin Soted à Lomé. Conséquences de ces courses poursuites qui n’ont pas épargné les populations de ce quartier de Lomé, non liées directement à la manifestation, c’est des blessés, des motos emportées… La situation ne reviendra à la normale dans ce quartier qu’aux environs de 11 heures, après le retrait des agents de la gendarmerie.
Retranchés finalement au siège de la LTDH (Ligue togolaise des droits de l’Homme), les défenseurs des droits humains ont tenu une conférence de presse au cours de laquelle, ils ont manifesté leurs inquiétudes par rapport à la situation des libertés et droits humains. Il est d’ailleurs envisagé le dépôt d’une plainte commune de ces six associations contre la Gendarmerie nationale, de l’étendre à l’internationale et d’autres mesures sont attendues dans les prochains jours pour contré l’Etat de répression systématique des manifestations quelques soient leurs caractères qui a court au Togo.
A titre de rappel, la marche pacifique des ODDH avait pour objectifs entre autres de réclamer la libération sans condition de Sama Essohamlon, la démission du président de l’Assemblée nationale, Abass Bonfoh pour ses propos négationnistes et révisionnistes des exactions commises en 2005, la cessation des répressions et des interdictions des manifestations pacifiques… Sur ce dernier point, les organisateurs disent avoir obtenu, au-delà de la répression de leur marche ce samedi, une victoire vu que cet agissement est une preuve palpable du malaise qu’il y a au Togo sur les Droits humains, et ils comptent étendre la lutte vers les réseaux internationaux dont leurs structures sont membres ou en synergie.
Répression d’une marche des associations de droits de l’homme ce samedi à Lomé

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