Laurent Gbagbo, président de Côte d’Ivoire (D.R.)
(AfriSCOOP Abidjan ) — Alors que Laurent Gbagbo continue de dire niet à la communauté internationale, refusant de négocier son départ du pouvoir ou de céder à ce qu’il appelle le « complot du bloc occidental mené par la France », l’étau continue de se resserres davantage autour de lui, au plan national qu’international.
En appoint à la pression de la communauté internationale, une autre forme de pression vient de s’ajouter au rapport de forces déséquilibré côté Laurent Gbagbo.
Depuis vendredi dernier, la seule télévision nationale (RTI) n’émet plus que dans la seule capitale économique, Abidjan et dans quelques localités où il faut avoir une parabole puissante être des privilégier.
Les images sont brouillées dans plusieurs villes de l’intérieur du pays où les émissions de la nationale passent, difficilement, par intermittence.
Les interrogations se multiplient sur cette panne (?) que les responsables de la télévision publique n’ont pas encore expliquée officiellement, mais selon des sources crédibles la télévision nationale est « coupée » du satellite.
Les émissions étaient déjà fortement réduites voire interrompues dans les zones Centre-Nord-Ouest (CNO) où émettent des chaînes de télévision et de radio mises sur pied par des mécènes proches de l’ex-rébellion des Forces Nouvelles à la faveur de la division du pays par la guerre déclenchée en septembre 2002.
Toujours dans cette partie du pays, les pontes de l’ex-rébellion ont décidé de faire échos à l’appel à la « désobéissance » lancé par Guillaume Soro, premier ministre d’Alassane Ouattara et Secrétaire général des Forces Nouvelles.
Elles veulent asphyxier la partie Sud en la privant de provisions alimentaires, c’est ainsi que le délégué général des Forces Nouvelles a menacé, vendredi, de barrer la voie à tout véhicule transportant le vivrier en partance pour la Sud.
Ainsi, « aucun camion ne descendra du Nord pour le Sud », a-t-il indiqué à la presse, depuis le fief, Bouaké, des FN.
Stopper les camions de vivres et les obliger à rebrousser chemin est une stratégie qui procède de « ces actions de paralysies » en vigueur à Djébonoua (localité du Centre et mitoyenne entre le Sud et le Nord) où des camions de vivriers et de bétail sont refoulés depuis jeudi.
Au Sud, la vie est quasi normale en dépit de la psychose des « enlèvements, des exécutions sommaires et des disparitions forcées », dénoncées par l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire (ONUCI). Mais le Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP), soutien d’Alassane Ouattara, lance l’opération « installation de SEM Alassane Ouattara au Palais de la présidence de la République »
On remet le forcing…
« Cette opération a pour objectif de faire partir Laurent Gbagbo du pouvoir d’Etat qu’il a usurpé ; Elle est pacifique et veut épargner des vies humaines ; Elle comporte une série d’actions visant à paralyser le pays et à empêcher le semblant de retour à la normale que veut faire croire Laurent Gbagbo et sa télévision ; Trois lieux d’actions ont été identifiés et doivent être en mouvement concomitamment : Abidjan doit être une ville morte ; Les villes stratégiques de l’intérieur doivent être bloquées et Asphyxiées ; A l’ extérieur du pays, nos délégations RHDP doivent agir. Ces actions sont prévues pour s’étaler du lundi 27 décembre jusqu’au, départ de Laurent Gbagbo ».
L’opération est semblable à celle qui a échoué dernièrement parce que contenue et réprimée par les forces de l’ordre le jeudi 16 et le vendredi 17 décembre toujours à l’initiative du RHDP. Il avait appelé à une « marche pacifique » en vue d’ « accompagner » le premier ministre Guillaume Soro qui avait promis d’« installer » son gouvernement à la primature et le nouveau directeur général de la télévision nationale.
Les affrontements entre, d’une part, forces de l’ordre et forces nouvelles « soutenues », selon le camp Gbagbo, par des Casques bleus et, d’autre part, entre forces de l’ordre et manifestants, avaient fait « une vingtaine de morts » d’après le bilan des pro-Gbagbo et « une trentaine de morts » selon le camp Ouattara.
A partir de ce lundi, le plan d’étouffement du régime Gbagbo est plus corsé.« Sont appelés à participer à cette opération : Les militants RHDP, les sympathisants et ceux qui ont apportés leurs suffrages au Président Ouattara sont à sensibiliser ; Les fonctionnaires qui doivent répondre à l’appel à la désobéissance du Premier Ministre sans crainte de perdre leur emploi ; Les opérateurs économiques, les commerçants et transporteurs. Les marchés seront fermés, les maires RHDP doivent prendre leurs responsabilités pour cesser toutes activités dans leurs localités. Les responsables RHDP doivent rencontrer les autorités préfectorales pour leur demander de faire respecter le mot d’ordre de désobéissance du Premier Ministre ; Les délégations RHDP à l’extérieur sont appelées à engager toutes actions d’information et de sensibilisation au niveau des instances des pays respectifs ».
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