lundi 27 décembre 2010

Cote d’Ivoire : les 7 erreurs


Par  Le Potentiel
Dans le tintamarre des cris d’indignation qui fusent de partout face à la crise ivoirienne, et dans l’émotion qui l’accompagne, il y a finalement peu de place pour des analyses froides. Nous sommes en plein manichéisme : on a ainsi vite oublié des erreurs graves qui ont été commises par toutes les parties en cause dans la crise ivoirienne, avant, pendant et après les élections…
1° erreur : les accords pré-électoraux
Les candidats ont accepté, accords à l’appui, d’aller aux élections alors que la situation au nord du pays n’était pas totalement démilitarisée ni pacifiée. Ces mêmes accords stipulaient que seuls les résultats électoraux de la CENI et de la Cour Constitutionnelle seraient considérés comme valides et opposables à tous.

2° erreur : la position de l’ONUCI
L’ONUCI, aux termes des mêmes accords, était considérée, dans la phase électorale, comme « certificateur », autrement dit comme témoin actif. En aucun cas, cela lui donnait le droit de se substituer à des institutions républicaines, ni même à être arbitre…

3° erreur : la position de la CENI
Deux fautes : d’avoir publié les résultats en retard malgré les pressions de tous bords, et de les avoir enfin proclamés à l’Hôtel GOLF, en zone partisane, en plein dans le fief Ouattara…


4° erreur : la fébrilité de Ouattara
Il est apparu, volontairement ou involontairement, comme ayant instrumentalisé la CENI ; et le fait d’avoir envoyé, à l’issue des élections, les militants à l’assaut de la Télévision de Cote d’Ivoire n’a pas été une opération mûrie et responsable. La preuve : le nombre de morts « inutiles »…


5° erreur : manque de fair-play de Gbagbo
Gbagbo a péché par un excès de confiance aux sondages internationaux le présentant comme favori des élections dans tous les cas de figure ; il a donc fini par « fétichiser » le pouvoir et par instrumentaliser la Cour Constitutionnelle. Son intransigeance a quelque chose d’ubuesque…


6° erreur : la fébrilité de la Cour Constitutionnelle
Cette Cour a commis une faute grave : d’avoir annulé les élections au nord (et donc d’avoir disqualifié antidémocratiquement des milliers d’électeurs) sans devoir proposer, comme la loi électorale le prévoyait, la reprogrammation des élections pour cas de litige avéré.

 7° erreur : la fébrilité de la « communauté internationale » et de sa Cour pénale internationale
Les empressements de la Communauté internationale à prendre des positions extrêmes et inédites, sous forme d’ultimatums va-t-en-guerre, tout en préconisant des pourparlers ( !) ont fait raidir les positions, notamment dans le camp Gbagbo qui détient encore, en grande partie, l’effectivité du pouvoir.
Il est d’ailleurs symptomatique de constater qu’au même moment de la crise ivoirienne, à trois heures de vol de Paris, le dictateur biélorusse au pouvoir venait de tripoter les élections, et expédiait impitoyablement des manifestants de l’opposition à la mort, et leurs chefs en prison, sans que la communauté internationale ne lève le petit doigt, sauf quelques timides borborygmes…

YOKA LYE

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