Une unité des casques bleus en Côte d’ivoire (Ph : D.R.)
(AfriSCOOP Abidjan) — Un calme précaire règne dans la partie Sud de la Côte d’Ivoire, ce samedi, où les populations sont encore sous le choc d’un reportage d’une chaîne de télévision française diffusé vendredi par la télévision nationale. Ce reportage montre que certains des huit cent Casques bleus stationnés aux alentours de l’hôtel du Golf, quartier général à Abidjan du gouvernement Alassane Ouattara, ont combattu au profit de l’ex-rébellion ivoirienne, a constaté Afriscoop à Abidjan.
Des images réalisées jeudi par la chaîne de télévision française TF1, et diffusées à Abidjan vendredi par la télévision publique, lors des affrontements militaires dans le périmètre de l’hôtel du Golf, où sont reclus Alassane Ouattara son gouvernement et les ex-rebelles des Forces Armes des Forces Nouvelles, ex-rébellion, trahissent clairement les Casques bleus.
Ces derniers sont visibles avec des armes lourdes (roquettes à propulsion par gaz-RPG) et d’autres armes automatiques (kalachnikovs) en train de combattre aux côtés de l’ex-rébellion contre les forces régulières ivoiriennes.
Des Casques bleus « vêtus », selon le commentaire, de treillis et d’autres accessoires estampillés UN et des ex-rebelles portant des tenues militaires semblables à celles des Casques bleus sont aussi visibles sur ce film des affrontements ayant fait au moins une dizaine de morts.
Le reportage de TF1 présente des combattants onusiens camouflés dans les jardins de l’hôtel, derrière des fils barbelés, armes aux poings tirant sur les positions des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire.
Alors question, l’arbitre (l’ONUCI, l’Opération des Nations Unies en Côte d’Ivoire) est-il devenu un combattant, allié à l’ex-rebellion que le régime de Laurent Gbagbo, président investi par le Conseil constitutionnel, se résout désormais à appeler « la rébellion » ?
L’état-major des Forces de Défense et de Sécurité de Côte d’Ivoire (FDS-CI) que le gouvernement d’Alassane Ouattara, déclaré « vainqueur » par la Commission Electorale Indépendante (CEI) de l’élection présidentielle du 28 novembre dernier, félicite pour leur « esprit républicain », constatent pour leur part les Casques bleus sont « complices » des FAFN.
Les FDS-CI font observer que des hélicoptères UN survolent incessamment leurs positions à l’effet de fournir des renseignements aux FAFN ; elles dénoncent par exemple que le jeudi, jour des combats, des hélico de l’armée onusienne ont constamment survolés la ville de Tiébissou (Centre) - tenue par les forces régulières - quelques heures avant que les FAFN n’attaquent leurs positions.
Ce sont des FDS-CI intriguées par ces « agissements » des Casques bleus qui concluent que « l’ONUCI ne joue plus son rôle d’interposition en Côte d’Ivoire » au motif qu’elle a pris fait et cause pour le gouvernement Alassane Ouattara reclus depuis maintenant trois semaines à l’hôtel du Golf.
Par ailleurs, les douanes ivoiriennes favorables à Laurent Gbagbo ont saisi vendredi à l’aéroport Félix Houphouët-Boigny d’Abidjan trois valises diplomatiques « suspectes » contenant des appareils non identifiés ou que leurs porteurs (des Français) ont refusés d’identifier. Le même jour, les douanes ivoiriennes ont aussi intercepté au port autonome d’Abidjan 54 conteneurs, « en provenance de la France », dont « deux contenaient des minutions non conformes aux normes internationales ».
Si les valises diplomatiques sont aux mains des autorités ivoiriennes au pouvoir, ce n’est pas le cas pour les conteneurs qui ont été « refoulés » de la Côte d’Ivoire.
Les armes se sont tues dans le pays après des manifestations éclatées, mais isolées, des militants du Rassemblement des Houphouëtistes pour la Démocratie et la Paix (RHDP) qui a appelé mercredi « le peuple ivoirien à soutenir massivement » Guillaume Soro premier ministre d’Alassane Ouattara à « installer » son gouvernement.
Vendredi, en marge de la grève de transporteurs, des manifestations de protestations contre le pouvoir en place ont fait « trois morts », dans la banlieue balnéaire de Grand-Bassam à une cinquantaine de kilomètres au Sud d’Abidjan. Et qu’en représailles des marcheurs qui avaient érigé des barricades sur les artères de la ville ont aussi des véhicules de la police nationale, témoignent des sources sur place.
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