Profitant des relations «sournoises» qui le lient à Blaise Compaoré, le président Nicolas Sarkozy s’apprête à entrer en scène dans quelques heures pour obtenir le départ de Laurent Gbagbo par la force. Selon une source aéroportuaire au Burkina Faso, trois cargos militaires français ont atterri dans la soirée du jeudi 16 décembre sur le tarmac à Ouagadougou. Le «package de Sarkozy», composé de soldats français et de logistiques militaires, poursuit notre source, sera acheminé vers la Côte d’Ivoire par sa frontière nord. Les Forces françaises auraient été reçues par le général Emmanuel Beth, ancien patron de la Force licorne, nommé récemment ambassadeur de France au Burkina Faso. Avant même la prise officielle de service de l’ambassadeur de France au pays des Hommes intègres, sa nomination avait fait des gorges chaudes sur les bords de la lagune Ebrié. Les supputations allaient déjà bon train du côté de la Côte d’Ivoire, pays où ce dernier a commandé de 2002 à 2003 la force française d’interposition, la Licorne. Le général Beth à l’œuvre Les analystes des enjeux politico-diplomatiques avaient vu dans cette nomination une crainte de la métropole d’une déflagration en Côte d’Ivoire au cas où le scrutin présidentiel ne se tiendrait pas comme elle le souhaitait. Emmanuel Beth, non loin de là, pouvait bien coordonner une éventuelle intervention militaire. Les prévisions des autorités françaises anti-Gbagbo semblent se confirmer, au point de vouloir convoyer du renfort en zone rebelle. Ce renfort à la rébellion, révèle notre source, en marge à l’ultimatum de Sarkozy à son homologue ivoirien, à qui il « demande de céder le pouvoir dans les 72h» confirme une volonté de la France d’intervenir militairement en Côte d’Ivoire. Ainsi, après que son filleul ait enregistré un échec patent dans la prise de la Rti et la Primature, jeudi et vendredi, mais surtout l’avènement de la guerre civile qu’il appelait de tous ses vœux en Côte d’Ivoire, Nicolas Sarkozy a décidé lui-même d’entrer en scène pour imposer un individu qu’il contrôle aux Ivoiriens. Les cargos français, nous a-t-on confié, ont été mis en route dans la nuit d’hier en direction de la zone nord de la Côte d’Ivoire. Et ses hommes appuieront la rébellion ivoirienne au cas où l’armée régulière engageait une offensive de libération des territoires occupés par les hommes d’Alassane Ouattara. On se rappelle que sur ordre du prédécesseur de Nicolas Sarkozy, une partie de la flotte militaire ivoirienne avait été anéantie, le 6 novembre 2004. La France avait là un prétexte tout trouvé pour freiner l’offensive de «l’opération Dignité». Les avions bombardiers ivoiriens « Sukhoï 25 » sont détruits. Mais une réaction entraînant une autre, les patriotes sont descendus dans la rue dénonçant «l’occupation de leur pays et la tentative de renverser le président Laurent Gbagbo, orchestrée par la France». C’est par millier qu’ils avaient convergé vers l’aéroport d’Abidjan pour «le libérer». Cette fois, ce sera certainement un autre match. |
Source Nouveau Courrier d'Abidjan
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