vendredi 11 février 2011

Attentat contre Monsengwo : Une œuvre de politiciens en panne de discours




*Pour avoir dit la vérité sur les Cinq chantiers, l’abbé Koko envoyé en méditation au Sénégal pour 6 mois *La tolérance zéro tournée en dérision dans une affaire des agents qui auraient dénoncé le détournement et qui seraient sanctionnés négativement.

Le danger devient réel et inquiétant lorsqu’il atteint les milieux jusque-là insoupçonnables en matière d’intrigues politiciennes. Une rumeur folle s’écoute sous domino. Elle fait état de l’attentat contre la personne du Cardinal Laurent Monsengwo Pasinya. Des personnes armées, déguisées en prêtres, auraient attenté à la vie du cardinal au courant de la semaine. Une de ces personnes serait actuellement aux arrêts.

Dans ce genre d’information, n’attendez pas de nous des précisions sur les dates, sur le service qui aurait arrêté l’un des suspects et de l’endroit où cette personne serait détenue. On ne peut pas non plus savoir pour quelle raison telle information aurait-elle choisi la voie de « la bouche à l’oreille » alors que le pays regorge de médias de toutes les catégories. Il n’y a aucun doute qu’il s’agit ni plus ni moins que d’une rumeur inventée de toutes pièces, une action de sape contre les dirigeants du pays. L’approche des élections n’est pas étrangère à ce déchaînement de passions. Depuis qu’une certaine opposition est rassurée que le cardinal était de son camp, elle l’associe désormais au syndrome de martyr.

Etat congolais-Eglise

Pour donner au pouvoir en place le visage de monstre dont l’opposition a besoin dans son discours de campagne électorale, le cardinal est présenté comme une des victimes du pouvoir en place. C’est une recette qui paie lorsqu’on se souvient du conflit Mobutu-Malula qui est devenu un conflit entre l’Etat et l’Eglise. Le moment est propice, mais aussi le prétexte est là.

Pourquoi le pouvoir chercherait-il à éliminer le Cardinal Laurent Monsengwo ?

Sans doute les auteurs de la campagne de diabolisation du gouvernement congolais se basent sur les dernières prestations médiatiques du cardinal. La première, pour ne pas remonter jusqu’au déluge, c’est l’homélie du cardinal au cours de la messe présidée par lui au stade des Martyrs de la Pentecôte. Son exhortation à l’endroit de l’autorité a été comprise dans certains milieux comme une critique acerbe contre le pouvoir en place. Ceux qui avaient encore des doutes sur la position du cardinal se sont mis en évidence lorsque dans un point de presse convoqué par lui, le cardinal a pris visiblement le contre-pied de la décision du gouvernement congolais de réviser la Constitution. Les raisons avancées par le cardinal pour dénoncer cette révision constitutionnelle sont celles qu’avancent les opposants pour des raisons politiques et électoralistes.

Pour le commun des mortels, tout comme pour nombre d’observateurs avertis, le cardinal avait ouvert un front contre le gouvernement congolais et particulièrement contre le Chef de l’Etat. Compte tenu des enjeux du moment et étant donné le fait que plus d’un Congolais, pour le besoin de la cause, vivent encore à l’époque de la dictature, on s’étonne que le Chef de l’Etat n’ait rien tenté contre le cardinal, quitte à provoquer le conflit entre l’Etat et l’Eglise. Puisque le pouvoir n’a pas intenté une quelconque action contre le cardinal, il fallait en inventer une. Le génie créateur de l’opposition a trouvé cette rumeur dont le but est d’enlever au gouvernement congolais des lustres qui pourraient l’accompagner aux élections de 2011. La fausse rumeur sur l’attentat contre le cardinal est considérée comme un grand coup dans la mesure où le pouvoir en place ne trouverait pas le moyen de la démentir. Il s’agit, à travers ce coup, de noyer cette grave information relative à la suspension de l’Abbé Koko pour son homélie à la messe dite en mémoire de Patrice Emery Lumumba le 17 janvier dernier.

L’Abbé Koko banni

Cette nouvelle circule dans toute l’Archidiocèse de Kinshasa. L’Abbé Koko est invisible. Il serait la victime de l’intolérance politique de la part du pouvoir, tous les médias du monde en feraient leurs choux gras. Mais, personne n’en parle. L’Abbé Koko est suspendu de ses fonctions par la hiérarchie de l’archidiocèse. Il lui est reproché d’avoir reconnu que le visage de Kinshasa, voire du pays, change sous l’action des Cinq chantiers de la République. L’Abbé Koko a reconnu, se basant sur ces travaux de reconstruction, que Joseph Kabila est résolument sur les traces de Mzée qui rêvait d’un destin important pour la Rdc.

L’Abbé Koko dans une franchise d’un vrai homme de Dieu qui n’avait pas besoin de dire des choses à des demi-mots, a dit s’être perdu dans un coin de Kinshasa totalement transformé. Pour la hiérarchie de l’archidiocèse de Kinshasa, c’est un crime de lèse opposition que de reconnaître que ce gouvernement réalise chaque jour les promesses faites à la population congolaise. Pour avoir dit cette vérité que les Congolais vivent au quotidien, l’Abbé Koko est aujourd’hui, non seulement suspendu, mais aussi et surtout déporté. Selon une expression devenue commune, la hiérarchie de l’archidiocèse de Kinshasa a envoyé le Recteur de Notre Dame du Congo au Sénégal pour méditer. Méditer sur quoi ? Sans doute sur son audace d’avoir dit devant Dieu et les hommes que Joseph Kabila transforme le visage du pays et que les Cinq chantiers de la République sont une réalité. Situez l’intolérance, l’entorse à la liberté d’expression. Entre la hiérarchie de l’Archidiocèse de Kinshasa et le pouvoir congolais, qui est dictateur ? La déportation est une violence voire un crime.

La tolérance zéro tournée en dérision

Il est vrai que la tolérance zéro n’a pas encore atteint sa vraie vitesse de croisière. Dans certains milieux, elle est encore au niveau de slogan tandis que dans d’autres, elle sert de prétexte pour rançonner les paisibles citoyens. Ainsi donc, lorsqu’on tente d’accuser un policier de roulage auprès de sa hiérarchie, pour tracasserie ou arrestation arbitraire, il recourt à la tolérance zéro en vue d’accuser l’autorité appelée au secours par le tracassé, de faire obstacle à la « tolérance zéro ».

Il en est de même dans beaucoup de services dont les régies financières. Il suffit qu’un agent soit sanctionné pour telle ou telle autre raison, pour qu’il crie sur tous les toits être victime de son ardeur à dénoncer la mégestion et la corruption. C’est pour dire qu’il ne suffit pas qu’un agent se « victimise » pour qu’on le croie au mot. C’est pourquoi, l’ampleur donnée aux accusations de certains agents de la DGRAD qui se présentent comme victimes pour avoir appliqué à la lettre la « tolérance zéro » est à prendre avec des pincettes. On est étonné que ces agents soient jusque-là seuls témoins de leurs prouesses et surtout de leur martyr.

Encore une fois, cette affaire d’agents victimes de leur assiduité dans l’application de la « tolérance zéro » est une occasion de douter des efforts du gouvernement congolais de lutter contre les injustices. Qu’à cela ne tienne, nos fins limiers sont sur terrain pour en savoir plus. Dans nos prochaines éditions, nous donnerons toute la vérité sur cette affaire.

L’Avenir


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