mardi 31 mai 2011

Libye : les raids de l’Otan ont sapé la médiation de Zuma

Mouammar Kadhafi et Jacob Zuma (DR)
(AfriSCOOP) — Mouammar Kadhafi a clairement fait savoir qu’il n’avait pas l’intention de quitter le pouvoir, comme l’exigent les rebelles libyens et les Occidentaux, a annoncé le président sud-africain, Jacob Zuma, à l’issue d’une brève visite en Libye. Le président sud-africain affirme par ailleurs que les raids de l’Otan, qui se sont poursuivis pendant sa visite à Tripoli lundi, ont sapé sa médiation.

Jacob Zuma, de retour de sa mission à Tripoli où il a rencontré le "guide de la révolution" libyenne, a déclaré mardi que Kadhafi n’était "pas prêt à quitter la Libye, malgré les difficultés". Pour autant Kadhafi est disposé à chercher une solution politique au conflit dans son pays, a déclaré Zuma, ajoutant : "La sécurité personnelle du colonel Kadhafi est source de préoccupation".
Selon Zuma mandaté comme médiateur par l’Union Africaine (Ua), le dirigeant libyen est ainsi "prêt" à appliquer la feuille de route de l’Ua "afin de permettre un dialogue interlibyen", à commencer par le cessez-le-feu qui doit inclure "toutes les parties" et comprendre l’arrêt des bombardements de l’Otan.
En revanche, le Conseil national de transition(Cnt), basé à Benghazi, fief des rebelles, a rejeté la feuille de route et réclame comme préalable à toute discussion le départ de Mouammar Kadhafi, au pouvoir depuis 42 ans.
La médiation de l’Ua prévoit notamment un cessez-le-feu et l’instauration d’une période de transition conduisant à des élections démocratiques.
Plus tôt, dans une déclaration à la télévision sud-africaine, M. Zuma avait estimé que les raids aériens de l’Otan ont sapé la médiation africaine en faveur de la paix en Libye. Peu après le départ du président sud-africain de Tripoli, les raids ont d’ailleurs repris. La télévision libyenne a rapporté ce mardi que des sites militaires et civils avaient été visés à Tripoli et à Tadjoura, à l’est de la capitale.
Par ailleurs, les forces de la rébellion libyenne constituées pour l’essentiel de jeunes volontaires, sans expérience militaire, s’appelleront désormais Armée de libération nationale (ALN), a annoncé lundi soir à Benghazi le Cnt. Les rebelles disposent dorénavant de leur propre chaîne télé.

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