mardi 3 mai 2011

Sur le Code Noir de Louis XIV

Il existe deux versions du Code noir. La première version a été élaborée par le ministre Jean-Baptiste Colbert (1616 - 1683). Il fut promulgué en mars 1685 par Louis XIV. La seconde version fut promulguée par Louis XV au mois de mars 1724.

Les articles 5, 7, 8, 18 et 25 du Code noir de 1665 n'ont pas été repris dans la version de 1724. Le texte qui suit est celui du ministre Colbert (1665). Il ne compte aucune disposition d'ordre linguistique.

Brève Historique.

Au départ, en 1668, le Code Noir était un rapport officiel, judicieusement préparé par le Ministre Colbert, à l’intention de Sa Majesté le Roi Louis XIV, pour lui faire connaître les avis, les lettres d’administrateurs, les mémoires, et les réponses aux questions posées au sujet de l’esclavage des Noirs. En 1681, après de nombreuses et longues séances d’un travail hardi et suivi, le Ministre Colbert, avec Monsieur Charles de Courbon, Comte de Blénac, Gouverneur de la Martinique et Monsieur Jean Baptiste Patoulet, Gouverneur de la Guadeloupe, mirent en forme l’avant-propos du Code Noir. C’est, peu de temps avant sa mort, que le Ministre Colbert demanda à son équipe de rédiger un mémoire, fixant le fondement et le bien-fondé de l’esclavage des Noirs. Ce mémoire, qui s’inspirait des expériences pratiques de l’esclavage  espagnol en Amérique, a servi de document de référence lors de la rédaction du Code Noir. Jusqu’à cette époque, le Code Noir était considéré, politiquement et économiquement, comme le travail le plus important sur la règlementation juridique et commerciale de l’esclavage des noirs.

Avant de lui donner sa consistance et son contour définitif, les Conseillers de Louis XIV ont épuisé toutes leurs ressources intellectuelles pour arriver à codifier et à promulguer le “CODE NOIR”. Le Marquis de Seignelay, qui hérita du travail commencé par le Ministre Colbert, son défunt père, et à qui la charge a été confiée de fixer l’esprit et la lettre de ce Code, s’employa à le définir dans les termes suivants, devant Le roi Louis XIV: “ Le Code Noir est un ensemble de textes, un ensemble de règles, un recueil de lois. En un mot, une règlementation qui concerne spécifiquement l’esclavage des Africains noirs, en occurrence les Nègres. Le principe de cette règlementation  établit officiellement et consacre que les gens de couleur et plus précisément les gens à la couleur noire, en occurrence les Nègres, doivent être désormais et pour toujours, vus comme des esclaves, dans toutes leurs relations avec les blancs. Désormais, ils doivent être traités comme les biens meubles, transmissibles et négociables, c’est-à-dire qu’ils ne sont ni plus ni moins que des objets, telles les chaises, les tables et autres, dont les blancs disposent à loisir pour leur commodité et pour leurs besoins. C’est ce principe-là que le Code Noir atteste pour sous-tendre, à tout jamais, toutes les formes de relations que, désormais, nous établirons avec les noirs, à commencer par “la traite négrière”. Par “traite négrière”, nous entendons: l’achat et la vente des nègres comme du bétail par les Européens sur les côtes d’Afrique et aux Amériques, pour les réduire en esclavage chez nous.”

Et le Marquis de Seignelay de poursuivre sa défense sur l’intérêt de promulguer le “CODE NOIR”: “ Même en supposant qu’ils ont une âme ou une intelligence comme nous, les hommes de couleur passeront, et toujours et à jamais, pour des inférieurs et non comme nos égaux. Et toujours et à jamais. Nous fondant sur le Code Noir, nous tiendrons les nègres à distance et sur le même pied de valeur que les animaux domestiques, tels les bœufs à mener aux champs à coup de fouet, ou bien tels des chiens à nous être soumis en dociles serviteurs. Sur la base du Code Noir, nous pourrions aisément les assommer de travail, pendant que nous prenons du bon temps, pendant que nous se la coulons douce. Sur la base du Code Noir, nous pourrions volontiers les utiliser dans nos colonies comme une main d’œuvre abondante et quasiment gratuite, et partant nous enrichir, nous procurer, à moindre coût, des fortunes appréciables et des services nécessaires à nos besoins et à nos commodités. Sur la base du Code Noir, le sucre, le tabac et nos autres produits de grande consommation nous parviendraient de nos colonies à très bas prix et en quantité suffisante pour nos besoins et pour notre commerce. Sur la base du Code Noir, nous pourrions commodément, en métropole, les employer aux sales boulots et aux sots métiers de boys, de cuisiniers, de plantons, de gardiens, d’éboueurs... Et puis, nous pourrions tranquillement, en faire nos tirailleurs pour mener nos guerres, pour se battre pour nous...Et puis, nous pourrions assurément, en faire nos chairs à canon sur les champs de bataille.”

Et d’ajouter: “ Du point de vue des lois naturelles, la couleur noire de la nuit est la nature du Nègre, la couleur de la nuit est le propre du Nègre, comme c’est le propre du zèbre de porter des zébrures. Tout et tout chez eux est noir: leur peau est noire; leurs  cheveux sont noirs, leurs âmes sont noires, leur sang est noir, et même leur sperme est noir. C’est cette maudite couleur indélébile qui condamne, tout naturellement, les nègres à l’esclavage et à la soumission. On associe ordinairement le noir au mal, au malheur ou au maléfice. Les Romains nous ont appris à marquer d’une pierre noire les jours néfastes, et à marquer d’une pierre blanche, les jours fastes, les moments heureux de notre vie.”

LES ARGUMENTS ET LES DEBATS ACHARNÉS

Avant de promulguer le “CODE NOIR”, le roi Louis XIV a laissé parler tous ses Conseillers pour réunir l’unanimité de voix et recueillir tout ce qu’il pouvait y avoir comme avis, positions et considérations. Il les a laissés parler les uns après les autres. Nous allons les écouter à tour de rôle.
LA PART DU CLERGE.

Le roi voulut se rassurer, avant tout,  si le négoce, cette traite des Noirs dont il allait promulguer l’édit, n’allait pas à l’encontre de la religion ou de la morale. Il s’adressa d’abord, et d’une manière spécifique aux Evêques, qui étaient membres du Conseil d’en Haut, pour lui donner leurs positions là-dessus.  Voici ce qu’ils répondirent.

L’Evêque de Fréjus:
“ Vous savez, Majesté, la Bible nous instruit que c’est la séparation entre la lumière et les ténèbres qui a donné naissance au jour et à la nuit. Et, la couleur noire de la nuit, est le propre du Nègre. Dans la Bible, pour désigner la nuit, le terme “ténèbres” apparaît pour la première fois dans Genèse 1:2,3; et ce terme “ténèbres” définit ou désigne, en fait, l’état existant dans le monde avant que Dieu crée la lumière. Du reste, Majesté, les ténèbres sont plus que l’absence de lumière, car elles sont synonymes d’ignorance, selon Job 12:24,25; synonymes de malheur, selon Esaïe 45:7; synonymes de deuil, selon Esaïe 47:5; voire synonymes de paganisme, selon Actes 10:15-20.  Les Nègres, comprenez-le bien, portent le péché de Canaan. Ils sont les descendants maudits de la lignée de Cham.
Et donc, il est légitime, tout à fait légitime d’en faire des esclaves. C’est dans ce contexte que nous avons la mission de les évangéliser, de les baptiser pour blanchir leurs âmes noires, pour qu’ils jouissent des bienfaits de notre religion consolante. Nous avons aussi la mission de les instruire pour les arracher à la sauvagerie, aux coutumes barbares, aux superstitions extravagantes, aux lois surannées qui les étouffent.”

L’Evêque de Paris:
“ Et puis, Majesté, je vais aller plus loin pour dire que sur le domaine spirituel, les ténèbres représentent le péché, l’impiété, la malédiction, c’est-à-dire, tout ce qui s’oppose à la bénédiction, à Dieu, y compris les puissances sataniques, selon Essaie 9:1; Essaie 42:7. Et puis, Majesté, ce n’est pas au grand dévot que vous êtes que l’on apprendra que le Satan est appelé “le prince des ténèbres” et que dans Ephésiens 6:11,12, les puissances du mal sont nommées les “dominateurs des ténèbres”. C’est Canaan, fils unique de Cham, qui est la souche de toutes ces misérables créatures noires qui doivent  se reconnaître et se regarder, et toujours et à jamais, comme des gens maudits, de générations en générations. C’est à cause de Canaan, leur ancêtre lointain, que tous ces Nègres africains sont contraints de garder en permanence dans leurs têtes de Nègres qu’ils ont hérité tout naturellement du joug qui pèse de tout son poids de plomb sur leurs épaules, le joug de la malédiction et le faix de l’esclavage. Ils tiennent cela de leur ancêtre Canaan. Voilà tout, Majesté. Vous pouvez compter sur nous, pour que soit exécutée votre volonté de voir les Noirs consentants et complices du sort qui leur sera fait. La voie la plus sûre pour asservir les Nègres, c’est de les amener à la conversion, comme l’a fait Paul pour les Thessaloniciens, comme il est écrit dans 1 Thessaloniciens 1:9,10.”

L’Evêque de Versailles:
“ Vous avez raison, Monseigneur. C’est cela qui explique que le monde préfère la lumière aux ténèbres, de peur d’être aveuglé par la puissance du diable, n’est-ce pas? C’est également cela qui explique que la plupart des gens, quelle que soit la couleur de leur peau, préfèrent le clair à l’obscur, le blond au brun, le jour à la nuit; le blanc au noir; même tous ces grains de café grillé qui s’attèlent, en vain, à s’arracher la peau, à se tanner l’épiderme. Espérant hélas! parvenir à se “blanchir”. Majesté, Honorables Conseillers, les Nègres sont enténébrés et notre position, à nous, les Blancs, c’est de les sortir des ténèbres, c’est de les éclairer, c’est de leur apporter les lumières que nous sommes. J’ajoute que par rapport à cela, nous avons une mission; notre mission à nous, les Blancs, c’est de les évangéliser, au Nom de l’Eglise Catholique, apostolique et romaine, pour les tirer de cette situation ténèbreuse, je ne dirai pas pour les sortir du noir.
Moi, je crois que nous devrions regarder les choses du bon côté, pour voir que l’esclavage est une bouée de sauvetage pour cette maudite race à la triste destinée, et que, par notre contact, par notre mission civilisatrice et religieuse, nous sauverons les Nègres du paganisme, de la barbarie et de la sauvagerie. Il y a un florilège de textes bibliques qui légitiment l’esclavage. C’est à ces textes que, infailliblement, se réfèrent nos éminents théologiens, ainsi que certains érudits. Nous en avons longuement discuté avec les rédacteurs du Code Noir et nous leur avons à juste titre, indiqué des passages de la Bible auxquels ils feraient cas, à savoir: Genèse 17:12,13,23,27; Exode 21:1-21; Lévitique 18; Deutéronome 15:12-18, et j’en passe. Dans ces passages, il est question, entre autres, de l’affranchissement des esclaves des Hébreux tous les sept ans. Profitons de cette aubaine, pour ne pas dire, mangeons, en toute bonne conscience, cette manne descendue, tout droit, du ciel, de façon à en être pleinement rassasié, sans nous poser trop de questions. Quant au rapport entre ce que dit la Bible et les Noirs Africains, en ma qualité d’enseignant émérite en Théologie, j’ai étudié toutes ces matières et je pourrais vous en dire des choses, des heures et des heures durant, sans discontinuer. Dans la légende de Noé, après le déluge, il nous est parlé d’un de ses trois fils, du nom de Cham, ce qui signifie “Noir” en hébreux, qui le trouva nu, après s’être enivré. Or, en Hébreux, “voir la nudité d’une personne” signifie tout simplement: avoir une relation sexuelle ou homosexuelle avec cette personne. En toute intelligence, Sem et Japhet avaient pris un manteau, avaient marché, à reculons, jusqu’au lieu où se trouvait leur père, pour le couvrir, pour cacher sa nudité, et ne pas voir sa nudité.

Bref, lorsque Noé s’est réveillé de son ivresse et que ses fils Sem et Japhet lui racontèrent les moqueries et les outrages dont il avait été l’objet de la part de Cham, Noé, tout furieux décida de maudire Cham. Or, Noé avait déjà béni ses trois fils. Il ne pouvait plus les maudire. Il déchargea toute sa colère sur Canaan, le fils de Cham. A ce propos, la Bible dit dans Genèse 9:20-27 “Béni soit Yahwé, le Dieu de Sem, et que Canaan soit son esclave! Que Dieu mette Japhet au large, qu’il habite dans les tentes de Sem, et que Canaan soit son esclave.” Plus tard, quand vint le temps de la séparation, les descendants de Cham occupèrent les terres inconnues de l’Afrique, aussi loin qu’elles s’étendaient.

Ne vous en faites pas, Majesté. Fût-ce à nos risques et périls, nous irons volontiers porter les lumières de l’Evangile jusqu’en ces pays lointains où les peuplades noirs vivent dans un état sauvage et de barbarie qui les empêchent de faire partie des peuples civilisés. Je rappelle que ce que nous appelons religion, foi, credo, n’existent pas encore pour eux. Selon les témoignages de certains explorateurs et administrateurs, ils adoreraient les baobabs et les rivières des forêts dites “sacrées”. En tous les cas, nous enverrons, Majesté des dizaines, des centaines de missionnaires. Nous y multiplierons des églises pour conduire les Nègres à la béatitude éternelle, par le grand bienfait du baptême. Ils seront mariés en présence de nos prêtres, selon 1 Corinthiens 7:2-8 et Hébreux 13:4, etc.

Enfin, par la religion, nous leur inculquerons, à leur insu, les vertus de la soumission, de la subordination, de la servilité, sous prétexte de recevoir, en échange, une place au paradis céleste. Par la religion, nous les amènerons, à leur insu, à intégrer dans leur subconscient le complexe d’infériorité, la vertu de la pauvreté et l’idée fixe que, en tant que descendant de Cham, ils sont les seuls individus propres et aptes à l’esclavage permanent. Par la religion, nous leur enseignerons à jeûner efficacement, à prier intensément, des heures et des heures durant, pour avoir leurs problèmes inévitablement résolus. Par la religion nous les amènerons à se persuader que le bonheur sur terre n’existe pas, et qu’ils doivent attendre leur bonheur après la mort, au paradis céleste. Par la religion, nous leur enseignerons que le royaume des cieux leur appartient. Par la religion, nous les convaincrons à tuer en eux, à leur insu, tout esprit critique, et à, en toutes choses et en toutes circonstances, ne jamais se plaindre ni contester, mais s’en remettre, avec foi et humilité, à la grâce de Dieu.”

L’Evêque de Lyon
En effet, Majesté, nous aurons soin que, dans les colonies, les Nègres soient baptisés et instruits dans la foi chrétienne. Et nous veillerons à ce qu’ils adoptent fidèlement le Dimanche comme “Jour du Seigneur”. Nous veillerons à ce qu’ils abandonnent leurs us et coutumes, pour observer scrupuleusement nos sacrements comme des actes divins, comme le fondement de leur salut, comme des “signes visibles d’une grâce invisible”, selon Ephésiens 5:23-32. Nous leur dicterons de recourir, et systématiquement, et exclusivement, au jeûne pour obtenir certains exaucements, selon Matthieu 17:21 ou 1 Corinthiens 7:5.

Majesté, la conversion est un changement complet d’orientation, une volte-face de l’être tout entier. L’être converti fait demi-tour pour marcher dans un autre chemin, comme les Thessaloniciens. La conversion est absolument nécessaire, selon Jean 3:6-8. La conversion ce sera la “nouvelle naissance” des Nègres, sans laquelle ils n’entreront pas dans le “Royaume de Dieu”, selon Ezéchiel 18:32; Esaïe 21:12. C’est ce que les Anglais, les Espagnols, les Portugais, et les Hollandais, ont fait avec les Indiens, et c’est ce que nous ferons.
Le Père Lachaise
Dans le Conseil d’en Haut, autour du Roi Louis XIV, il n’y avait qu’un homme, le Père Lachaise, qui voyait les choses autrement. Il s’opposa aux arguments de la majorité des membres du Conseil, mais étant minoritaire et sans aucun appui, la majorité l’emporta. Il fit tout de même remarquer: “Ces gens-là, sont comme vous et moi, faits à l’image de Dieu. Ils sont anthropologiquement constitués comme vous et moi. Ils éprouvent, comme vous et moi, les émotions du bonheur, les affres de la souffrance, les angoisses de la peur et de la peine. Leurs cœurs battent, au même rythme que les nôtres, même si...”

LES MINISTRES, REPRESENTANT DE LA SCIENCE

Le Ministre de la Culture
“ J’enchaîne pour dire que, sur le plan moral, nous n’avons là, non plus rien à nous reprocher, Majesté, étant donné que ceux dont il s’agit, les Nègres, ne sont pas à plaindre: non seulement ils sont noirs des pieds à la tête, et de la tête aux pieds, mais en plus, ils ont des nez gros et écrasés sur toute la largeur du visage. Leurs nez sont pareils à des croupions de volaille. Leurs nez sont si laids qu’ils respirent à distance une infériorité grave.  De plus, ils ont les cheveux crépus, ils ont des lèvres épaisses ourlées dans un mufle écrasé de bête féroce. Tous ces machins-là choquent les canons esthétiques de chez nous. Au total, ce serait pure perte de s’apitoyer sur le sort des gens comme eux, tout différents de nous, plus proches du singe que de l’homme.
Je vais vous dire, Majesté, que l’intelligence est en raison directe des dimensions du cerveau, du nombre et de la profondeur des circonvolutions. Or, un fait incontestable, et qui domine tous les autres, c’est que les Nègres ont le cerveau plus rétréci, plus léger et moins volumineux que celui des Blancs. Ce fait suffit, à lui tout seul, pour prouver la supériorité de l’espèce blanche sur l’espèce noire. Et personne ne peut le contester...

Et Majesté, ce que nous disons-la n’est pas une vue de l’esprit. Ah non! C’est la vérité vraie, universellement reconnue. Moi qui ai étudié dans tous les domaines de la culture, j’en ai des preuves. Par exemple, je vais vous lire, s’il vous plaît, un extrait des écrits soufi:
“...Archange empourpré
Blanc
Je le suis en vérité. C’est moi l’homme
Mon essence est la lumière
(...)
Observons le crépuscule et l’aube
C’est un moment entre-deux.
Un côté vers le jour qui est
Blancheur
Un côté vers le nuit qui est
Noirceur
D’où, le pourpre du matin
D’où, le clair-obscur du soir...”

Malheureusement, des gens mal inspirés, aux esprits infects, ont tenté de faire croire que la couleur noire est la couleur naturelle des premiers hommes. Moi je vous dis, c’est faux! Archi faux! Et puis, la totale, elle nous vient de la Chine. Les misérables Chinois, un peu cinglés, considèrent le blanc comme la couleur du deuil, comme la couleur de la mort. Vous vous rendez compte un peu? Il ne viendrait pas, ma foi! Dans l’idée de Dieu, qui est sage, de mettre une intelligence bien bonne, comme la nôtre, dans ces corps si noirs, du moins dans ces bois brûlés. Leur nature est perverse et toutes leurs inclinations sont vicieuses. Seule la force, à ce qu’il semble, peut les contenir et les faire agir; seule la force dit-on, peut secouer leur indolence consubstantielle à leur nature des nègres paresseux avec délices.

C’est d’ailleurs sur cette base que, de la canne à sucre au coton, les Noirs ont été soumis à la condition d’esclaves. Depuis, Charles Quint et le roi du Portugal, Sebastien ont interdit de réduire les Indiens en esclavage et qu’on a reconnu que les Indiens étaient des hommes véritables et non des animaux sauvages, et depuis que le ministre Colbert a rejeté le recrutement des Blancs pour le “service des engagés”, soit depuis un demi-siècle environ. Nous avons mission de les faire entrer dans les voies de la civilisation. C’est en cela que, par le Code Noir, nous donnerons à voir la traite nacrière comme une œuvre humanitaire, comme une mission civilisatrice, appuyée sur de nobles sentiments religieux.

Quelle est la position des Philosophes sur l’Esclavage? Le Ministre de la Culture répond: Ordinairement, les Philosophes ont de belles paroles. Ils ne se contentent que de critiquer l’institution de l’esclavage. Ils se plaisent à dénoncer quelques excès de violences perpétrées sur les esclaves, mais concrètement, ils n’opposent rien à l’esclavage, ils ne remettent pas formellement en question le principe même de l’esclavage. D’ailleurs, nombreux sont ceux d’entre eux qui n’ont pas répugné à toucher des dividendes sur l’esclavage; nombreux sont ceux d’entre eux qui ont stigmatisé le triste sort fait aux esclaves, mais qui dans leurs pratiques, engageaient de l’argent dans les expéditions et les compagnies négrières. Ils ressemblent, de mon point de vue, aux crocodiles qui feignent de pleurer sur le sort de leur proie, en la dévorant.

Chez Platon, la thématique de l’asservissement, de la servitude ou de l’esclavage est clairement abordée. Platon dit par exemple, dans l’un de ses dialogues: “Que faire quand on trouve un esclave perdu? – Comme l’objet perdu, on le rend tout simplement à son maître...” Cela veut dire tout simplement que Platon fait apparaître l’esclave comme “un objet”. Quant à Aristote, il prévient de ne pas confondre l’esclavage naturel d’avec l’esclavage dont la source est la captivité pour faits de guerre ou de razzia. Aristote soutient que les guerres et les razzias constituent la première et la plus importante source de l’esclavage. Aristote soutient qu’en toute logique, les fils des esclaves par captivité naissent aussi naturellement esclaves que ceux des esclaves naturels, etc. Par ailleurs, la philosophie théologique dit ceci, au sujet des Noirs: “Leur nature est semblable à celle des animaux, muets..., et ils n’atteignent pas au rang d’êtres humains; parmi les choses existantes, ils sont inférieurs à l’homme, mais supérieurs au singe, car ils possèdent, dans une plus grande mesure que le singe, l’image et la ressemblance de l’homme.”

LA THEORIE DES CLIMATS.

Selon la “Théorie des Climats”, la science anthropologique établit une hiérarchisation des races. Dans cette hiérarchie, les Noirs jouent les coudes avec les orangs-outans, pour occuper le pallier le plus bas de la pyramide des races, Et l’intervalle qui sépare les Noirs des singes est difficile à saisir. Les fondements de la Théorie des Climats ont été posés par Monsieur Ptolémée de Lucques, au 16ème siècle, en établissant les rapports entre les astres et les hommes, entre les saisons et les hommes et entre les régions et les hommes, pour conclure que l’intensité de l’ensoleillement a un impact direct sur l’assoupissement des esprits, que le soleil grille toutes les choses, surtout le cerveau. En d’autres termes: (1) L’Incapacité intellectuelle, (2) Les Mentalités primitives, (3) L’Indolence et (4) La Paresse, sont les résultats des pays chauds. Ce sont les effets du soleil torride, dur aux êtres vivant sous les tropiques, toujours condamnés à revenir au même point de départ de la misère. C’est que la chaleur torride des tropiques énerve le corps et affaiblit si fort l’esprit et le courage des gens, que ceux-ci ne parviennent pas à réaliser une forme de vie développée, et ne sont portés à effectuer un travail pénible, que par la crainte des châtiments. Fort de ces données, Monsieur Ptolémée de Lucques a affirmé que le pire pour les Noirs, c’est que la chaleur torride de l’Afrique est une force puissante qu’elle tarit tout, dévaste tout, y compris l’esprit des Africains, au point que les Africains ne peuvent pas concevoir une forme développée de vie.

Et Monsieur Ptolémée de conclure: (1) S’il y a un esclavage naturel, c’est climatiquement chez les Nègres qu’on le trouve. (2) S’il y a un gouvernement qui convient aux Nègres, c’est la Tyrannie. (3) Si l’on tient à tirer quelque chose de bon des Nègres, l’usage du fouet est le seul moyen de les mettre au travail.

La Théorie des Climats révèle que c’est la nature elle-même qui a établi une distinction originelle entre les races et qui a disposé que les Noirs soient inférieurs par nature, aux Blancs. Cela nous ouvre la voie d’asservir les Africains Noirs. Le minstre de la Culture d’ajouter que pour asservir les Noirs, il faut faire usage de la ruse et de la force des armes, selon une autre théorie:

LA THEORIE DE L’ASYMETRIE DES RAPPORTS DE FORCE.

Ministre de la Culture.
La théorie de l’Asymétrie des Rapports des Force établit qu’aujourd’hui, hier, demain, et comme toujours, la suprématie est une affaire de force, une affaire d’armes. L’asymétrie des rapports de force établit qu’on impose l’arbitraire à quelqu’un, non pas parce que l’on est plus fort que lui, non pas parce que l’on est mieux ou supérieur à lui, mais parce que l’on est armé, mais parce que l’on tient le fusil pointé sur lui, et parfois, parce que l’on est sans morale. En règle générale, et selon la thèse de la théorie de l’asymétrie des forces, celui qui tient le fusil est faible physiquement, et en position de parasite, puisqu’il se sert de la force, pour s’accaparer des ressources et des richesses d’autrui, tant qu’il tient le fusil. Il reste le maître.

Si l’esclave accepte sa situation de servitude ou de soumission, sans se défendre par sa force et sa volonté contre son aggresseur, c’est aussi parce que celui qui le maîtrise se sert de la ruse et du conditionnement psychologique pour anéantir sa velléité ou sa volonté de révolte. Alors, au diable l’égalité, au diable la fraternité! Au diable la paix, au diable l’indulgence. Place à la force et au “lavage des cerveaux”. Les Noirs étant comme des animaux, d’un naturel dur et intraitable, on ne peut pas les gagner par la douceur.

Le Ministre de la Justice.
“En effet, il est hors de question que nous supposions, un seul instant, que ces gens-là sont des hommes comme nous. Ah non! Parce que vous savez, les esclaves sont par nature noirs, il va de soi que les Nègres sont par nature esclaves. Il est donc à exclure que nous mettions de tels êtres, exécrables à l’impossible, sur le même pied d’égalité que nous. Alors là, pas question!”

Sur le plan purement juridique, nos magistrats disent qu’une chose nécessaire ne saurait être criminelle. Telle est le cas de la guerre, telle est le cas de la peine de mort, toutes deux bonnes, tout simplement parce que nécessaires. Nos magistrats disent également que ce qui parait moralement mauvais peut être juridiquement bon. Ainsi, même si on admet qu’il fait tort aux Nègres, l’esclavage des Nègres, dès lors qu’il fait avantage aux Blancs et à la France, en particulier, est bon et juste, parce qu’on ne peut pas faire des omelettes sans casser des œufs. Majesté, Honorables Conseillers, les Noirs se livrent eux-mêmes au commerce, ou bien nous sont vendus par leurs propres parents pour devenir riches. D’autres ont été pris à la guerre et dans les razzias. Et sans nous, on les aurait égorgés dans leurs propres pays, où la misère et l’indigence font rage. Alors, sauvés par l’esclavage, comme Moïse fut sauvé par les eaux, les Nègres seront toujours plus heureux de leur sort chez nous que là-bas, sous les soleils des tropiques. Cela signifie que l’esclave ne jouit d’aucune capacité juridique. Il doit être considéré comme un objet, comme un bien, au même titre que les autres biens appartenant aux maîtres que nous sommes.”

Ministre de l’Intérieur.
J’ajoute, Majesté, à ce que le Ministre de la Culture a dit concernant la supériorité de l’espèce blanche sur l’espèce noire, que tous les voyageurs qui les ont fréquentés s’accordent à nous décrier les Nègres comme des barbares qui n’auraient aucun sentiment de l’élévation, ni aucun sens du raisonnement. Ils sont unanimes à dire que nulles idées, nulles connaissances ne les rapprochent de nous, que le germe de la vertu leur manque, et que les bribes d’intelligence qu’on peut leur accorder de par leurs soi-disant réalisations, sont à peine au-dessus de quelques lueurs d’intelligence que l’on admire chez les singes ou les perroquets... Point d’esprit, point d’aptitude à aucune sorte d’étude abstraite, ni à aucune réflexion logique.

Toutefois, dans l’élaboration de ce “CODE NOIR”, il faut qu’aux considérations commerciales évidentes, s’ajoutent d’autres préoccupations d’ordre politico démographique. Il s’agit de limiter l’actuelle puissance des Noirs, laquelle puissance résulte de leurs ressources incommensurables, de leurs activités débordantes et de leurs grandes forces de travail, de leur grand nombre figurant le grouillement de fourmis et d’abeilles. Savez-vous qu’ils sont, au moment où je vous parle, trois fois plus nombreux que les Blancs? Savez-vous que cette puissance présage la suprématie des Noirs sur les Blancs pendant plusieurs siècles? C’est une menace, une véritable menace! Il va sans dire que le péril est à notre porte. Il y a enfin, des raisons d’Etat, à savoir qu’il nous faut garantir la sécurité publique par la suppression des révoltes, des attentats et des insurrections fomentés par les Nègres “marron” et quelques Nègres instruits dans notre langue et dans notre culture.
En ce qui concerne l’instruction des Noirs, je voudrais affirmer qu’il est absolument à exclure que nous instruisions les Nègres, que nous fassions entrer dans leurs cerveaux des idées justes et claires, de peur d’en faire des insoumis qui iront jusqu’à exiger de s’égaler à nous. Majesté, Honorables Conseillers, il est faux de croire que l’égalité soit une loi de la nature, hormis l’égalité devant la mort. La seule égalité en ce monde, pour laquelle nulle n’a une dispense, c’est la mort. La mort mise à part, la nature et Dieu n’ont rien fait d’égal, même pas les doigts de la main. Par exemple, le faible d’esprit et l’homme de génie ne sauraient être égaux, voyons!”

Le Ministre du Commerce

Après tout ce qui a été dit, je voudrais ajouter, Majesté, que la Traite Négrière, si elle est bien organisée, si elle est réglementée, si elle est codifiée, elle tablera sur une possible hégémonie sucrière de la France en Europe. Avec le “CODE NOIR”, tout le monde y sera gagnant: de nombreuses fortunes vont être faites et favoriseront l’ascension sociale de certaines familles françaises; il y aura une véritable recrudescence de nos activité économiques. Par exemple, les ports de Nantes, de Bordeaux, de la Rochelle, entre autres, seront plus actifs et verront pousser de terre des hôtels superbes, de grands commerces et des gentilhommières dans leurs campagnes; nous créerons de nouveaux marchés d’exportation, c’est-à-dire que nous favoriserons notre exportation à une très grande échelle. Et parallèlement, de nouvelles matières premières pourront nous parvenir. Tout cela, Majesté, grâce au Code Noir, dès lors que nous aurons réglementé la Traite Nacrière.
Nous ne pouvons même pas nous poser la question de savoir d’où nous vient le droit de disposer de la liberté et de la vie des Noirs. Majesté, les Nègres s’appartiennent à eux-mêmes. Dès lors qu’ils s’appartiennent à eux-mêmes, les Nègres ont le droit de disposer de leurs corps, de leurs vies comme ils l’entendent, donc de se vendre. Et, ici, justement, c’est les Nègres eux-mêmes qui se vendent, sinon leurs propres parents, sans souci de se duper eux-mêmes, espérant par ce trafic grotesque et étonnant, se faire de grosses fortunes. C’est la naïveté portée à son comble.
Quant à la question de savoir, comment conditionner les Noirs pour en faire nos esclaves et nos serviteurs perpétuels, et comment rendre les Noirs consentants et complices du sort qui leur sera fait, c’est simple, Majesté. Nous nous inspirerons, en la matière, des pratiques esclavagistes très huilées de nos voisins, Anglais, Hollandais, Espagnols et Portugais, dans les îles, en particulier dans l’Ile de Saint-Domingue.”

Tous ces arguments furent réunis, traités, classifiés, codifiés et présentés au Roi Louis XIV, le  05 Mars 1685, pour être promulgués, sous la désignation de CODE NOIR. Avant de reprendre certains articles et de les expliquer à mes lecteurs Francophones Africains et particulièrement Congolais, pour une meilleure compréhension de ce document, je voudrais vous inviter à découvrir ce que les Anglais ont ajouté, apporté à l’utilisation des Nègres, pour en faire des Esclaves à perpétuité. Vous découvrirez ainsi tout le tableau qui fixe les choses pour lesquelles les Noirs Africains souffrent jusqu’à ce jour, nous mettre à renverser la situation, sans plus rien attendre. Trop tard, c’est trop tard. Mais nous sommes dans le temps de Dieu. Ne craignons rien. Prenons courage et attrapons le taureau par les cornes.

L’APPORT DECISIF DE WILLIE LYNCH

C’est à 11 heures, le 25 Juin 1694, que la réunion qui regroupe les collaborateurs habituels du Roi Louis XIV s’ouvre au Cabinet du conseil, où se tient le Conseil d’Etat, appelé “Le Conseil d’en Haut”, pour écouter un invité spécial du Roi. Il s’agit de Monsieur Willie LYNCH, un citoyen Anglais, propriétaire d’esclaves aux Antilles, qui est reçu exceptionnellement à la Cour royale, pour partager son expérience unique sur les “Nègres”, dont il détient le secret du dressage, en maître incontesté depuis de longues années. Un homme dont la réputation de dresseur des Noirs a dépassé les frontières nationales.

COMMENT GARDER LE CONTROLE SUR LES ESCLAVES?
La Méthode de Willie LYNCH.

Willie Lynch a commencé par remettre en question, et fustiger la méthode utilisée par les maîtres esclavagistes Français vis-à-vis de leurs esclaves.
Que faisaient les Esclavagistes Français quand les esclaves leur posaient problèmes? Willie Lynch reprend: “Vous utilisez, selon mes informations, le couperet pour mutiler vos esclaves, ainsi que l’arbre et la corde pour pendre vos esclaves. C’est d’autant plus vrai, qu’en venant ici, j’ai moi-même rencontré un Nègre étendu par terre, à qui il manquait l’oreille droite et la jambe gauche. De plus, à quelques kilomètres d’ici, j’ai aperçu le cadavre d’un esclave noir, pendant à un arbre. Excusez-moi de vous le dire, mais par ces mutilations et ces pendaisons, vous agissez en criminels. En plus et surtout, est-ce que vous vous rendez compte que vous perdez ainsi une précieuse marchandise et un outil précieux de travail? Puisque vous les avez handicapés, puisque vous les avez pendus, vous manquez d’esclaves pour travailler. Alors vos récoltes seront laissées trop longtemps sans soin dans les champs, et donc, en lieu et place des bénéfices, vous accumulez inutilement des pertes. Il fut ajouter qu’en agissant comme cela avec ces individus aux cœurs noirs à l’image de leurs corps noirs comme la nuit, aux mentalités primitives, vous suscitez les haines et les insurrections de vos esclaves et vous leur donner encore plus envie de s’enfuir. Et qui pis est, vous exposez vos propres vies à de graves dangers, dans la mesure où, n’ayant plus rien à craindre, ni rien à perdre, ces individus peuvent, à tous moments, se transformer en véritables fauves.
Majesté, Honorables Conseillers, pour éviter ces problèmes, ces risques inutiles, je vais vous présenter ma méthode complète, efficace et infaillible, pour contrôler vos esclaves noirs. Je garantis à chacun d’entre vous que si ma méthode est appliquée correctement, elle vous permettra de contrôler vos esclaves pendant au moins TROIS CENTS ANS, croyez-moi. (Nous sommes le 25 Juin 1694)

DISCOURS SUR LA METHODE

1.     LA CLASSIFICATION DES NOIRS PAR LEURS DIFFERENCES.
Relever les différences entre eux, pour créer la Haine, la Méfiance, la Jalousie et l’Envie.
“En général, nous les Blancs nous croyons que tous les Noirs se ressemblent tous. Mais non! Attention, comme nous, il existe un certain nombre de différences parmi les Noirs. Il suffit de faire une petite liste de ces différences, et par la ruse et la manipulation, utilisez la haine, la méfiance, la jalousie et l’envie entre les Noirs. Différenciez les Noirs selon:
a)     L’AGE. Les Noirs se respectent selon l’âge de chacun. Les personnes les plus âgées sont toujours entourées d’un grand respect de la part des plus jeunes. Les “Vieux” sont vénérés et écoutés par tous, en tant que dépositaires de la Sagesse et de la Connaissance.
b)    LA COULEUR, LE TEINT OU LA NUANCE DE LA PEAU. Les Noirs se regardent et s’admirent selon la couleur, le teint ou la nuance de leur peau. Ils ont des teints clairs, des teints bruns, des teints moins clairs ou marrons, et des teins sombres, ou noirs.
c)     L’INTELLIGENCE, LA FORMATION, L’INITIATION. Parmi les Noirs, il y a de différents degrés d’intelligence, selon leur formation, leur instruction, ou leur initiation.
d)    LA TAILLE. Ils sont de grande taille, de taille moyenne, de petite taille, de pygmées et des nains.
e)    LE SEXE. On trouve des Hommes, des Femmes, et des bisexués, ayant les deux sexes.
f)      LES CHEVEUX.  Il y en a qui ont des cheveux fins et doux; et qui ont des cheveux crépus et durs.
g)     LA POSSESSION OU LA RICHESSE. Il y en a qui ont des maisons, des plantations, des bétails, des minerais et d’autres richesses; et il y en a qui n’ont rien.
h)    LE LIEU D’HABITATION: Dans la vallée, sur une Colline, dans la forêt, au bord d’une rivière, à l’est, à l’ouest, au nord ou au sud.”

2.      LE COMPLEXE D’INFERIORITE VIS-A-VIS DU BLANC ET LA MEFIANCE VIS-A-VIS DES AUTRES NOIRS.
“ Maintenant que vous avez établi votre liste des différences, il y a un Plan d’Action qu’il faut suivre.
PLAN D’ACTION.
Le Plan d’action comprend neuf points, qui vous conduisent inévitablement à l’Endoctrinement des Noirs, pour qu’ils s’auto réapprovisionnent en soumission et qu’ils s’auto régénèrent en esclaves, pendant des centaines et des centaines d’années, peut-être même pendant des milliers d’années, en les utilisant les uns contre les autres.
1.     Inculquez aux Noirs le complexe d’infériorité vis-à-vis des Blancs.
2.     Inculquez aux Noirs que le Blanc est supérieur au Noir.
3.     Inculquez aux Noirs que la Méfiance est plus importante que la Confiance.
4.     Inculquez aux Noirs que l’Envie est moteur plus puissant que l’Admiration.
5.     Inculquez aux Noirs que le Respect vaut mieux que la Contestation.
6.     Inculquez aux Noirs que la Calomnie est meilleure que l’Eloge.
7.     Inculquez aux Noirs que la Jalousie est meilleure que l’Exaltation
8.     Inculquez aux Noirs que la Servilité est meilleure que l’Ambition
9.     Inculquez aux Noirs que la Discorde est meilleure que l’Entente.”

LA METHODE DE WILLIE LYNCH.

“ Ma Méthode comprend 10 ordres, dix commandements.
1.     Utiliser les Noirs les uns contre les autres minutieusement et astucieusement, dans tous les domaines.
2.     Créer en leur sein une crise de confiance totale, même contre ceux qui les dirigent, sauf aux Blancs.
3.     Les empêcher de s’aimer, de s’unir, d’être prospères et fiers d’eux-mêmes.
4.     Monter les  Vieux Noirs contre les Jeunes, et les Jeunes Noirs contre les Vieux.
5.     Monter les Noirs à peau plus foncée contre les Noirs à peau plus claire, et vice-versa.
6.     Monter les Femmes contre les Hommes, et vice-versa.
7.     Monter les Noirs dotés d’une conscience critique contre les autres Noirs soumis, et vice-versa. Les intellectuels contre les Illettrés, et vice-versa.
8.     Faire en sorte que les Domestiques Blancs se méfient de tous les Noirs.
9.     Faire en sorte que les esclaves ne fassent absolument confiance qu’à leurs Maîtres, qu’ils leur soient totalement dépendants,  et complètement soumis.
10.   Faire en sorte que les esclaves aiment les Blancs, qu’ils les respectent, qu’ils les adulent, de la même manière qu’un chien est soumis et obéit à son maître, sans chercher à comprendre.
Majesté, Honorables Conseillers, telles sont les recettes, les formules-clés pour parvenir à dominer les Noirs pendant plusieurs siècles. Utilisez cette méthode pendant une année, de façon intense, et vous verrez que les Noirs eux-mêmes resteront perpétuellement méfiants et complexés; et ils demeureront vos esclaves, de générations en générations, d’années en années, de siècles en siècles. Je vous laisse le texte intégral intitulé: “ Méthodologie de Conditionnement du Nègre pour en faire un serviteur perpétuel.”

DEBATS AVEC MR. WILLIE LYNCH POUR PLUS D’ECLAIRCISSEMENTS.

Question du Ministre de l’Intérieur.
“ Quelle est la meilleure recette pour fabriquer un esclave et quels types de rapport établir avec les esclaves?”
Monsieur Lynch répond: “ Dans l’intérêt, et pour la bonne marche des affaires, il est indispensable d’étudier et de connaître la nature humaine des esclaves. Il faut savoir qu’avoir affaire à des Nègres, ce n’est pas avoir affaire à la boue, ni au bois, ni à la pierre, mais à des individus à part, qu’il faut prendre au prime abord comme du matériel de travail ou des outils de production. Tout propriétaire d’esclaves a besoin de connaître le matériel avec lequel il travaille. Le propriétaire d’esclaves doit détecter constamment tous les signes de rébellion dont il aurait quelque crainte. Il doit tout observer d’un œil habile. Il doit apprendre à lire avec une grande exactitude, l’état d’esprit et le cœur des esclaves, à travers leurs visages, leurs gestes, leurs mouvements; une sobriété inhabituelle, le refus d’un don, une distraction apparente, une maussaderie, une indifférence ou toutes sortes d’humeur hors de l’ordinaire. Tout cela doit interpeller, faire l’objet de suspicion et d’enquêtes, selon le livre: “Comment fabriquer un esclave: de Frederik Douglas, une étude scientifique qui propose une recette infaillible, pour “Dégrader l’homme et le Réduire à l’état d’esclave.”

LE DRESSAGE DU NOIR.

Toujours le Ministre de l’Intérieur.
“ Pourriez-vous revenir sur votre méthode de dressage des Nègres pour en faire des esclaves perpétuels?”
Mr. Willie Lynch répond:
“ Voici comment procéder pour dresser les Nègres et en faire vos esclaves de générations en générations. Tout d’abord, il nous faut un homme Noir, le Nègre, une femme Noire enceinte ou pas, la Nègresse, et un enfant Noir, le Négrillon. Ensuite, il nous faut utiliser le même principe de base employé pour dompter un animal sauvage, pour dresser un cheval. Quand nous dressons un cheval, nous détruisons ses capacités naturelles, nous supprimons son aptitude à l’indépendance et de ce fait, nous créerons en lui un état de dépendance, de telle sorte que nous puissions obtenir du cheval une servitude absolue, une aptitude à la production, utile et indispensable pour nos affaires, pour nos plaisirs, pour nos loisirs. C’est exactement le même procédé qu’il faut utiliser pour réduire les Nègres en esclaves. Il faut dresser les Nègres de la même manière qu’on dresse les chevaux. Partant, les Nègres seront à notre service, ils travailleront et produiront notre prospérité, fût-il à leur dépens.”
A la question du Ministre de l’Economie, de savoir:
“ Comment planifier le dressage des esclaves à long terme, pour éviter les troubles et les perturbations dans l’Economie et prévenir la désorganisation du système économique?”
Mr. Willie Lynch répond:
“ Pour les deux bêtes, à savoir le cheval et le nègre, laissés à l’état sauvage, ils sont mauvais pour l’économie. Donc, le cheval et le nègre doivent être dressés, pour garantir l’essor de l’économie, pour produire un rendement varié et efficient. Pour planifier l’esclavage à long terme, une attention spéciale et particulière doit être accordés à la femelle et au petit.
Tous deux, la femelle et le petit doivent être enseignés à s’exprimer dans un langage contrôlé. Ils doivent recevoir des instructions psychologiques et physiques de consentement, créées spécialement pour eux.  Il faut les dresser, en les faisant passer d’une mentalité à une autre. Pour y arriver, laissez le corps, attaquez-vous à leur esprit, agissez sur leur mental. En d’autres termes, dressez leur volonté de résister, de protester, pour les réduire à la soumission, à la subordination, à la docilité, à la résignation.

Ces principes nous enseignent qu’il faut prêter peu d’attention sur les générations actuelles, mais se concentrer plus sur les générations futures. Prenez le cas des chevaux sauvages, une jument et un poney, c’est-à-dire, un jeune cheval. Dressez la jument complètement jusqu’à ce qu’elle devienne docile, très docile, jusqu’à ce que vous ou n’importe qui puisse la chevaucher confortablement. Entraînez la jument afin qu’elle vous mange dans la main. Elle enseignera à son enfant à vous manger dans la main également. Tel est le principe du dressage de la jument et du poney. Lorsque l’on contrôle la jument, il va de soi que la jument se charge de mettre les poulains sous contrôle du maitre qui la contrôle elle-même. Cela peut aller de génération en génération. Utilisez le même procécédé pour dresser les Nègres. Ainsi, vous dressez la Nègresse, elle va dresser l’enfant Nègre,  dès ses premières années de développement.”

DRESSAGE DES FEMMES NOIRES.

Question du Marquis de Villars.
“ Qu’en est-il du dressage spécifique des femmes noires?”
Mr Willie Lynch répond:
“Cest simple. Prenez les Négresses et faites une série de tests sur elles pour voir si elles se soumettront volontairement à vos désirs ou non. Testez-les de toutes les manières, parce qu’elles sont le facteur le plus important, le plus déterminant, pour une bonne économie. Si elles montrent le moindre signe de résistance à se soumettre complètement à votre volonté, n’hésitez pas à utiliser le fouet sur elles pour extraire d’elles jusqu’à la dernière part de résistance qui leur reste. Une fois en état de soumission complète, les femmes noires entraîneront elles-mêmes leurs enfants, dès le plus jeune âge, à travailler pour vous, dès que cela leur sera possible.
Il faut dresser les femmes noires de façon spécifique, pour limiter leur tendance protectrice, leur affection maternelle envers leurs enfants, et pour retourner leur état psychologique d’indépendance. Il faut dresser les femmes noires de façon spécifique, afin qu’elles éduquent leurs enfants à être dépendants, mentalement faibles, mais physiquement forts. Avec les Nègres, il faut mettre les Négresses en avant. Pourquoi? Parce que la femme c’est elle qui garde la tradition, c’est elle qui engendre l’avenir et c’est elle qui transmet le passé, afin que se perpétuent les rites, les coutumes, les us, les traditions et l’éducation. Quand les Nègresses prennent le devant, vous pourrez dormir tranquillement, étant donné que le Nègre a une grande crainte de sa femme. La Nègresse dressée servira de garde et l’enfant ne pourra pas éviter de devenir un instrument utile de travail, prêt à être conjoint au cheval dès le bas âge. Dès qu’un enfant Nègre atteint l’âge de 16 ans, il est complètement et automatiquement dressé, et prêt pour une longue vie de travail, prêt pour la reproduction d’une longue unité de labeur.

Par le dressage des Nègres, en leur inculquant un esprit de soumission et de dépendance vis-à-vis de vous, vous aurez créé un cycle qui tourne sur son propre axe pour toujours, à moins QU’UN PHENOMENE AIT LIEU QUI EN VIENNE A EN PERTURBER LE PROCESSUS.”
Question du Duc d’Orléans.
“ Vous avez dit que nos modes de sanctions, conformément au Code Noir, pour garder le contrôle sur les esclaves étaient inefficaces, voire mauvais. Vous avez condamné nos mutilations et nos pendaisons. Pourriez-vous nous présenter en quelques mots une autre mode qui nous permettrait de contrôler nos esclaves pendant au moins trois cents ans, comme vous l’avez dit?”
Mr Willie Lynch répond.
“ Majesté, Honorables Conseillers, pour vous éviter les problèmes que je vous ai reprochés quant à la manière de sanctionner vos esclaves, je vous propose la méthode que j’ai développée moi-même, et qui marche parfaitement. Prenez le Nègre le plus méchant, le plus insoumis, le plus récalcitrant; déshabillez-le devant les autres Nègres, devant les femmes et devant les enfants, faites-lui des brûlures sur tout le corps, attachez sa jambe gauche à un cheval et sa jambe droite à un autre cheval faisant face à une direction opposée, et puis faites avancer les deux chevaux comme pour le déchirer, devant les autres Nègres. L’étape suivante consistera à prendre un fouet et à le battre jusqu’à ce qu’il tombe évanoui, devant sa femme et ses enfants. Ne le tuez pas, mais faites-le souffrir le plus durement et le plus longuement possible devant les autres Nègres. Ainsi, vous mettez la crainte en lui, et vous en ferez un animal docile et disponible à tous moments. Du coup les autres Nègres seront résignés. Aux Etas-Unis d’Amérique, cette méthode a été baptisée “Lynching”, qui se traduit en Français par “Lynchage”. On a créé le verbe “to Lynch”, qui a donner en Français le verbe “Lyncher”.
Question du Marquis de Gournay.
“ Que diriez-vous des enfants qui naissent des mariages entre les Nègres et de leur éducation.
Mr. Willie Lynch répond.
“Je souscris aux prescriptions du Code Noir sur les Mariages entre les Nègres. Quant à leurs enfants, ils doivent être éduqués avec prudence et dans les proportions bien gardées, sinon, il en sera fini du système d’esclavage. Je veux dire que les enfants Nègres doivent être dressés comme leurs parents, de manière à créer chez eux un complexe permanent d’infériorité, de manière à demeurer inconsciemment et subconsciemment figés, mentalement dépendants et faibles, mais physiquement forts pour le travail, les activités physiques et sportives. En d’autres termes, il faudra privilégier leur corps au détriment de leur esprit. Dans quelques années, lorsque ces enfants deviendront adultes et seront aptes à se reproduire, il faudra les conditionner de façon à perpétuer le système qui comportera plusieurs cycles. Ces cycles entrent dans un planning long et détaillé, de sorte que les Nègres puissent demeurer dans une situation permanente, indéfinie, illimitée, perpétuelle d’esclavage.”
Question du Minstre de l’Economie.
“Pourriez-vous vous étendre un tout petit peu sur les différents cycles de l’esclavage que vous avez conçus?”

Mr. Willie Lynch répond.
“ Selon nos experts, les cycles du système de l’esclavage iront:
1.     De la Traite Négrière à la Colonisation.
2.     De la Colonisation à l’Indépendance des Colonies.
3.     De l’Indépendance à l’Immigration, ou au Néocolonialisme.
4.     De l’Immigration, ou du Néo colonisation à Délocalisation
5.     De la Délocalisation à la Globalisation, et ainsi de suite.

Je précise qu’autant la Traite négrière était basée sur le Négoce des Nègres, autant la Colonisation sera basée sur les Travaux Forcés, autant l’Indépendance  des Colonies sera basée sur l’exploitation des ressources des colonies, autant l’Immigtation ou le Néocolonialisme, ainsi que la Délocalisation, seront l’esclavage moderne. Je ne pourrais pas vous en dire plus sur-le-champ. Nos experts continuent les recherches pour que, comme je l’ai dit tantôt, les Nègres puissent demeurer dans une situation permanente, indéfinie, illimitée perpétuelle d’esclavage. En général ceux des nôtres qui grognent, ne sont hélas! PAS DANS LE COUP.”

Nos experts nous ont avertis à propos des possibilités que ce système de l’esclavage perdure et se perpétue. Ils disent que tout système est amené à “se rouiller” comme le fer. D’où, le besoin permanent d’y réfléchir pour renouveller les cycles qui le composeront. Nos experts disent aussi que l’esprit a une forte tendance à se corriger sur une période de temps donnée... D’où le meilleur moyen de perpétuer l’esclavage, c’est “d’effacer” du mental du Nègre, sa propre histoire et de créer une multitude de phénomènes d’illusions, afin que chaque illusion tourne dans son propre orbite, comme quelque chose de similaire à une balle flottant dans le vide. Cette création de multiples phénomènes d’illusions viendra en appui aux principes de dressage, de reproduction, et même de reproduction croisée du Nègre.”
Question du Marquis de Gournay
Pourriez-nous nous situer sur le langage, et l’instruction des Nègres?
Monsieur Willie Lynch répond:
“ Nous devons annihiler complètement la langue maternelle du Nègre et instituer un langage qui va de pair avec sa nouvelle vie de travail, de bête de somme. Vous savez que la langue est une institution fondamentale qui touche jusqu’au Coeur des gens. Plus un individu connaît la langue d’un autre pays, plus il est capable d’évoluer dans tous les niveaux de la société de ce pays. Donc, si un étranger est un ennemi du pays, et qu’il maîtrise la langue de ce pays, il devient évident que ce pays est vulnérable à l’attaque ou à l’invasion étrangère. Si vous prenez un esclave et vous lui enseignez votre langage, dès qu’il connaîtra tous vos secrets, eh bien! il n’acceptera plus de demeurer un esclave, car vous ne pourrez plus le tromper. Or, l’un des piliers, l’un des ingrédients basiques du maintien et de la perpétuation de l’esclavage, c’est rendre l’autre dupe et naïvement complice de la situation qu’il vit.

Vous devez donc faire attention, en instruisant les Nègres dans nos langues, car les mots ou les termes sont une grande partie de notre culture, de nos valeurs, de notre âme. Nos valeurs sont cachées et véhiculées à travers nos langues. Ainsi, les Nègres qui comprennent très bien  nos langues et qui les maîtrisent, constituent une menace, pour nous et pour le système d’esclavage.
C’est pourquoi, je vous en prie, mettez en place un nouveau langage pour les esclaves, et surveillez, contrôlez avec une extrême vigilance notre système d’éducation et de formation, sinon les Nègres entreront bientôt dans nos maisons, dans nos vies, ils nous parleront bientôt “d’homme à homme”, d’égal à égal; ils exigeront bientôt de s’asseoir à la même table que nous, ils iront jusqu’à courtiser nos femmes, et même à coucher dans nos lits. Et comble des combles, ils prétendront nous instruire dans nos propres langues. Et ça, je vous assure, c’est dangereux. Cela pourrait entrainer la dégradation de notre race, la détérioration, voire la mort de notre système économique et social, et ça en sera fini de notre domination, de la suprématie de notre race.” FIN DU DISCOURS DE WILLIE LYNCH.

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