Par Stéphanie Fontenoy, publié le 25/07/2011
A 15h - heure française - la chaîne américaine ABC diffusera une interview de Naffisatou Diallo (à gauche sur la photo), enregistrée la semaine dernière.
ABC
Dans Newsweek, la victime présumée de Dominique Strauss-Kahn sort de son silence et raconte ce qui se serait passé, selon elle, dans la suite 2806 du Sofitel de New York.
Pour la première fois, l'immigrée guinéenne parle aux médias américains et décrit avec des détails parfois crus sa rencontre avec l'occupant de la suite 2806, le 14 mai 2011 vers midi. Les journalistes de Newsweek qui l'ont rencontrée décrivent une femme "qui ne sait ni lire ni écrire" mais résolue à laver son nom. "A cause de lui, on me traite de prostituée. Je veux qu'il aille en prison. Je veux qu'il sache qu'il y a des endroits où vous ne pouvez par utiliser votre pouvoir, où vous ne pouvez pasutiliser votre argent."
La couverture du magazine américain Newsweek du 25 juillet 2011 consacrée à Dominique Strauss-Kahn, avec la première interview de Nafissatou Diallo.
Newsweek
Mesurant 1,78 m, de forte stature, Nafissatou Diallo raconte ne pas avoir utilisé la force pour se dégager par peur de se faire renvoyer. Le cauchemar se poursuit dans la salle de bain. Son attaquant lui aurait remonté sans ménagement son uniforme pour lui agripper l'entre-jambe avec une telle force qu'elle était encore tuméfiée plusieurs heures plus tard lors de son examen à l'hôpital. Il l'a contraint à s'agenouiller, dos au mur, tout en l'obligeant à lui faire une fellation. "Il me tenait la tête si fort ici", mime NafissatouDiallo en attrapant son crâne à deux mains. Elle décrit les gémissements de DSK "uhh, uhh, uhh". "Il m'a dit: suce ma b.... Je ne veux pas dire ce mot", souffle-t-elle honteuse.
Dans son rapport médical, la femme de chambre du Sofitel relate alors avoir "senti quelque chose d'humide et d'acre dans sa bouche", et de l'avoir recraché sur la moquette. Ce témoignage, que la plaignante a répété à plusieurs reprises devantles autorités, avait finalement été jugé peu crédible par le bureau du procureur de New York chargé de son cas. Lors d'interrogatoires, la victime présumée a avoué avoir menti dans le passé, sur sa demande d'asile et sa déclaration d'impôt. Quant à sa relation avec un trafiquant de drogue emprisonné dans l'Arizona, elle dit regretter et avoir depuis coupé les ponts avec lui: "Il était mon ami et je lui faisais confiance."
>> Lire l'intégralité de l'interview de Nafissatou Diallo dans Newsweek
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