July 31, 2011 infodabidjan
Pour justifier le rejet de sa candidature, par la cour suprême de Côte d’ivoire, Alassane Ouattara, affirmait, à Paris lors d’une conférence en 1999 : « on ne veut pas que je sois candidat, parce que je suis musulman et du nord ». Cette phrase lourde de sens, s’inscrivait à son époque, dans le contexte de l’ivoirité.
De 1993 à 1999, la Côte d’Ivoire a connu sous le régime du Président Konan Bédié, le fameux concept de l’ivoirité. Ce concept a été l’objet de diverses interprétations. Selon ses détracteurs, particulièrement les cadres et militants du RDR, parti politique d’Alassane Ouattara, il était imprégné d’idées xénophobes: les ivoiriens du nord, musulmans seraient soupçonnés d’être de mauvais ivoiriens et donc rejetés par les ivoiriens du sud.
Cela a finalement aboutit à un sentiment d’exclusion des populations du nord, communément appelés dioulas, instrumentalisés par le RDR, et dont les patronymes ont le plus facilement une consonance étrangère.
Rappelons qu’au nord de la Côte d’Ivoire, on retrouve souvent les mêmes peuples nordistes de part et d’autre des frontières. Ces nordistes, rappelons-le, sont descendus nombreux vers les zones forestières, à la recherche de terres arables et de mieux être. Ils se sont installés dans les villes pour la plupart, à cause du commerce et du transport et dans les villages à cause des terres cultivables. Ils y ont été accueillis favorablement.
Aujourd’hui, l’arrivée au pouvoir de Ouattara, selon certains caciques du RDR, marquerait le temps de réparer les torts faits à ces nordistes, présentés comme des exclus de la société ivoirienne. Cet argument de la montée en force des peuples du nord, au grand dam des autres peuples, n’est pas sans grand dommage pour la cohésion sociale en Côte d’Ivoire.
Il est vrai que les ivoiriens ont longtemps vécu ensemble en toute harmonie, n’eut été, l’irruption sur la scène politique d’un arriviste, qui pour des ambitions mesquines a cru bon d’instrumentaliser une partie de la population ivoirienne.
Ensemble, jetons un regard attentif sur cette situation non moins alarmante qui devrait interpeller chaque ivoirien.
Même si certains se refusent à le reconnaître, Alassane Ouattara le mentor du RDR, a été l’initiateur principal de la politique d’exclusion en Côte d’Ivoire. En 1990, ce dernier, alors premier ministre d’Houphouët, lança l’opération ‘’carte de séjour’’, visant les populations étrangères résidents en Côte d’Ivoire.
Cette mesure maladroite qui était sensée renflouer les caisses de l’état à au contraire accentuée la fracture sociale entre les autres peuples et celles du nord. Ces derniers, quelques fois confondus avec les étrangers de la sous-région, du fait de la similitude des patronymes et de la langue parlée.
Alassane Ouattara, se présentant comme ressortissant du nord et se disant musulman, est finalement parvenu à ses fins. Reconnaissons-le, grâce aux forces franco-onusiennes. Le corolaire de cette prise du pouvoir s’est traduit par des évènements d’une gravité sans précédent: les rebelles venus du nord, d’abord appelés Forces Nouvelles, puis Forces Républicaines (FRCI), se sont lancés à l’assaut des zones sous contrôle gouvernemental.
Force est de constater que cette rébellion est essentiellement composée d’hommes originaires du nord. Appuyés par des combattants issus de certains pays de la sous-région, ces rebelles se sont et continuent de se livrer à des actes barbares, dignes de soldats interahamwé du Rwanda: pillages, exécutions sommaires, viols, arrestations et emprisonnements arbitraires, chasse à l’homme, destruction et incendies de villages entiers, enlèvements, tueries à grande échelle, humiliations des populations, rackets, etc.
Plusieurs organisations des droits de l’homme ont pourtant dénoncé ces crimes sans commune mesure. Seulement Ouattara n’a ni le pouvoir, ni la volonté de condamner ses mercenaires. Des atrocités graves qui se concentrent essentiellement dans la partie sud du pays.
Cette zone où les tueries ont été perpétrées, en dit long sur les intensions de leurs auteurs. Ces combattants FRCI sont partout dans le pays et nous savons bien, pour la plupart dans quelle langue ils s’expriment: le dioula.
Certaines populations civiles malinkés ou dioulas, obnubilés par des discours haineux des politiciens, ont été amenées à participer, d’une manière ou d’une autre, à de vastes opérations de représailles contre les autres populations dites pro-Gbagbo.
Conséquence, leurs tuteurs d’hier les accusent aujourd’hui d’être des complices avérés ou passifs de ces exactions commises par les tueurs de Ouattara. Elles sont même accusées de confisquer les maisons, les biens, les plantations abandonnées par les populations en fuite ou simplement exécutées.
De même, aux premières heures de la chute du Président Gbagbo, on pouvait voir sur TCI, la chaîne de télévision pirate d’Alasane, des groupes de personnes manipulées, se livrer à des scènes de liesses teintées de provocations.
Au plan politique les nominations à consonances nordiques ne passent pas inaperçues. La formation récente du gouvernement Soro, achève de convaincre plusieurs sur la politique de régionalisme qu’entend mener Alassane Ouattara: sur les 36 ministres que compte ce gouvernement, 17 ministres sont issues du nord, soit 48% de l’effectif total, sans compter les nominations effectuées dans l’administration publique et au sein de l’armé nationale.
Ce qui n’a pas manqué de susciter des grincements de dents chez ses alliés politiques, notamment au PDCI.
Il ne faut point s’y méprendre. En réalité, Il ne s’agit ni plus ni moins que de la mise en œuvre de la fameuse charte du nord. Pendant plusieurs années, soit depuis 1989, des cadres du nord ont crée un document idéologique appelé la ‘’Charte du Nord’’.
Ce document doctrinal, prône entre autres la prédominance des peuples nordistes en Côte d’Ivoire.
Cette Charte, à l’occasion de la campagne présidentielle de 2010, renaissait des ses cendres, dans certains discours des cadres du RDR.
Propos d’Hamed Bakayoko, qui co-animait à l’invitation de la jeunesse du RDR de Korhogo, le samedi 19 décembre 2010, un meeting dans la capitale du grand Nord, avec Amadou Gon Coulibaly, directeur national de campagne d’Alassane Ouattara : «La seule nourriture qui nous a nourris, c’est la nourriture de la dignité. Nous sommes un peuple qui a de l’honneur.
Nous devons mener un combat pour le respect. Je vous demande donc d’être déterminés. N’acceptez pas qu’on vous manque de respect. Qu’on nous respecte dans ce pays Qu’on ne nous achète pas avec quelques billets de banque»
Et d’ajouter : «On nous a dit, ici, qu’il (Alassane Ouattara ndlr) ne sera jamais candidat ; il est aujourd’hui candidat. Les mêmes nous ont dit qu’il ne sera jamais président ; il sera le prochain président de Côte d’Ivoire.
Rien ne se fera dans ce pays sans nous. Rien ne se fera dans ce pays sans notre respect. Ceux qui ont joué avec ça ont vu. Ceux qui veulent jouer encore avec ça verront. Il faut qu’on nous respecte».
Dès lors, que peut-on, attendre de ces personnes qui disent vouloir gouverner les ivoiriens, mais qui par leurs actes, les dressent les uns contre les autres? La sourde colère des ivoiriens humiliés et spoliés, accentue d’avantage les clivages ethnico-religieux.
Le processus de réconciliation annoncé est d’ores et déjà fortement mis à mal. Le mur de la haine et des rancœurs s’en allant grandissant.
Car, des ivoiriens continuent d’être emprisonnés, poursuivis et tués du faite de leur appartenance ethnique ou religieuse, jusqu’aujourd’hui, et ce, au nez et à la barbe de l’ONU, de la France et des organisations dites des droits de l’homme.
Si rien n’est fait, cette situation qui ne devrait perdurer longtemps, pourrait engendrer des conflits nouveaux. Le risque n’est certes pas à écarter. Et l’on ne sait jusqu’où cela pourrait nous mener.
Alassane Ouattara, cet homme se prévalant d’être musulman et ressortissant du nord, a désiré, au prix du sang des ivoiriens, diriger ce pays. On comprend mieux à présent son programme de gouvernement: « diviser pour mieux régner ».
Marc Micael
Pour justifier le rejet de sa candidature, par la cour suprême de Côte d’ivoire, Alassane Ouattara, affirmait, à Paris lors d’une conférence en 1999 : « on ne veut pas que je sois candidat, parce que je suis musulman et du nord ». Cette phrase lourde de sens, s’inscrivait à son époque, dans le contexte de l’ivoirité.
De 1993 à 1999, la Côte d’Ivoire a connu sous le régime du Président Konan Bédié, le fameux concept de l’ivoirité. Ce concept a été l’objet de diverses interprétations. Selon ses détracteurs, particulièrement les cadres et militants du RDR, parti politique d’Alassane Ouattara, il était imprégné d’idées xénophobes: les ivoiriens du nord, musulmans seraient soupçonnés d’être de mauvais ivoiriens et donc rejetés par les ivoiriens du sud.
Cela a finalement aboutit à un sentiment d’exclusion des populations du nord, communément appelés dioulas, instrumentalisés par le RDR, et dont les patronymes ont le plus facilement une consonance étrangère.
Rappelons qu’au nord de la Côte d’Ivoire, on retrouve souvent les mêmes peuples nordistes de part et d’autre des frontières. Ces nordistes, rappelons-le, sont descendus nombreux vers les zones forestières, à la recherche de terres arables et de mieux être. Ils se sont installés dans les villes pour la plupart, à cause du commerce et du transport et dans les villages à cause des terres cultivables. Ils y ont été accueillis favorablement.
Aujourd’hui, l’arrivée au pouvoir de Ouattara, selon certains caciques du RDR, marquerait le temps de réparer les torts faits à ces nordistes, présentés comme des exclus de la société ivoirienne. Cet argument de la montée en force des peuples du nord, au grand dam des autres peuples, n’est pas sans grand dommage pour la cohésion sociale en Côte d’Ivoire.
Il est vrai que les ivoiriens ont longtemps vécu ensemble en toute harmonie, n’eut été, l’irruption sur la scène politique d’un arriviste, qui pour des ambitions mesquines a cru bon d’instrumentaliser une partie de la population ivoirienne.
Ensemble, jetons un regard attentif sur cette situation non moins alarmante qui devrait interpeller chaque ivoirien.
Même si certains se refusent à le reconnaître, Alassane Ouattara le mentor du RDR, a été l’initiateur principal de la politique d’exclusion en Côte d’Ivoire. En 1990, ce dernier, alors premier ministre d’Houphouët, lança l’opération ‘’carte de séjour’’, visant les populations étrangères résidents en Côte d’Ivoire.
Cette mesure maladroite qui était sensée renflouer les caisses de l’état à au contraire accentuée la fracture sociale entre les autres peuples et celles du nord. Ces derniers, quelques fois confondus avec les étrangers de la sous-région, du fait de la similitude des patronymes et de la langue parlée.
Alassane Ouattara, se présentant comme ressortissant du nord et se disant musulman, est finalement parvenu à ses fins. Reconnaissons-le, grâce aux forces franco-onusiennes. Le corolaire de cette prise du pouvoir s’est traduit par des évènements d’une gravité sans précédent: les rebelles venus du nord, d’abord appelés Forces Nouvelles, puis Forces Républicaines (FRCI), se sont lancés à l’assaut des zones sous contrôle gouvernemental.
Force est de constater que cette rébellion est essentiellement composée d’hommes originaires du nord. Appuyés par des combattants issus de certains pays de la sous-région, ces rebelles se sont et continuent de se livrer à des actes barbares, dignes de soldats interahamwé du Rwanda: pillages, exécutions sommaires, viols, arrestations et emprisonnements arbitraires, chasse à l’homme, destruction et incendies de villages entiers, enlèvements, tueries à grande échelle, humiliations des populations, rackets, etc.
Plusieurs organisations des droits de l’homme ont pourtant dénoncé ces crimes sans commune mesure. Seulement Ouattara n’a ni le pouvoir, ni la volonté de condamner ses mercenaires. Des atrocités graves qui se concentrent essentiellement dans la partie sud du pays.
Cette zone où les tueries ont été perpétrées, en dit long sur les intensions de leurs auteurs. Ces combattants FRCI sont partout dans le pays et nous savons bien, pour la plupart dans quelle langue ils s’expriment: le dioula.
Certaines populations civiles malinkés ou dioulas, obnubilés par des discours haineux des politiciens, ont été amenées à participer, d’une manière ou d’une autre, à de vastes opérations de représailles contre les autres populations dites pro-Gbagbo.
Conséquence, leurs tuteurs d’hier les accusent aujourd’hui d’être des complices avérés ou passifs de ces exactions commises par les tueurs de Ouattara. Elles sont même accusées de confisquer les maisons, les biens, les plantations abandonnées par les populations en fuite ou simplement exécutées.
De même, aux premières heures de la chute du Président Gbagbo, on pouvait voir sur TCI, la chaîne de télévision pirate d’Alasane, des groupes de personnes manipulées, se livrer à des scènes de liesses teintées de provocations.
Au plan politique les nominations à consonances nordiques ne passent pas inaperçues. La formation récente du gouvernement Soro, achève de convaincre plusieurs sur la politique de régionalisme qu’entend mener Alassane Ouattara: sur les 36 ministres que compte ce gouvernement, 17 ministres sont issues du nord, soit 48% de l’effectif total, sans compter les nominations effectuées dans l’administration publique et au sein de l’armé nationale.
Ce qui n’a pas manqué de susciter des grincements de dents chez ses alliés politiques, notamment au PDCI.
Il ne faut point s’y méprendre. En réalité, Il ne s’agit ni plus ni moins que de la mise en œuvre de la fameuse charte du nord. Pendant plusieurs années, soit depuis 1989, des cadres du nord ont crée un document idéologique appelé la ‘’Charte du Nord’’.
Ce document doctrinal, prône entre autres la prédominance des peuples nordistes en Côte d’Ivoire.
Cette Charte, à l’occasion de la campagne présidentielle de 2010, renaissait des ses cendres, dans certains discours des cadres du RDR.
Propos d’Hamed Bakayoko, qui co-animait à l’invitation de la jeunesse du RDR de Korhogo, le samedi 19 décembre 2010, un meeting dans la capitale du grand Nord, avec Amadou Gon Coulibaly, directeur national de campagne d’Alassane Ouattara : «La seule nourriture qui nous a nourris, c’est la nourriture de la dignité. Nous sommes un peuple qui a de l’honneur.
Nous devons mener un combat pour le respect. Je vous demande donc d’être déterminés. N’acceptez pas qu’on vous manque de respect. Qu’on nous respecte dans ce pays Qu’on ne nous achète pas avec quelques billets de banque»
Et d’ajouter : «On nous a dit, ici, qu’il (Alassane Ouattara ndlr) ne sera jamais candidat ; il est aujourd’hui candidat. Les mêmes nous ont dit qu’il ne sera jamais président ; il sera le prochain président de Côte d’Ivoire.
Rien ne se fera dans ce pays sans nous. Rien ne se fera dans ce pays sans notre respect. Ceux qui ont joué avec ça ont vu. Ceux qui veulent jouer encore avec ça verront. Il faut qu’on nous respecte».
Dès lors, que peut-on, attendre de ces personnes qui disent vouloir gouverner les ivoiriens, mais qui par leurs actes, les dressent les uns contre les autres? La sourde colère des ivoiriens humiliés et spoliés, accentue d’avantage les clivages ethnico-religieux.
Le processus de réconciliation annoncé est d’ores et déjà fortement mis à mal. Le mur de la haine et des rancœurs s’en allant grandissant.
Car, des ivoiriens continuent d’être emprisonnés, poursuivis et tués du faite de leur appartenance ethnique ou religieuse, jusqu’aujourd’hui, et ce, au nez et à la barbe de l’ONU, de la France et des organisations dites des droits de l’homme.
Si rien n’est fait, cette situation qui ne devrait perdurer longtemps, pourrait engendrer des conflits nouveaux. Le risque n’est certes pas à écarter. Et l’on ne sait jusqu’où cela pourrait nous mener.
Alassane Ouattara, cet homme se prévalant d’être musulman et ressortissant du nord, a désiré, au prix du sang des ivoiriens, diriger ce pays. On comprend mieux à présent son programme de gouvernement: « diviser pour mieux régner ».
Marc Micael
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