Le mouvement du 23 juin ou M 23 a vivement protesté contre une candidature de Abdoulaye Wade à la prochaine présidentielle en 2012. Devant un immense public, tous les leaders du mouvement ont rappelé que Wade doit partir et accepter l’organisation d’une élection libre et transparente. Ils ont aussi demandé la prolongation du délai de fin des inscriptions sur les listes électorales.
C’est la place de l’Obélisque qui abrite le monument de l’indépendance qui accueilli l’immense foule venue manifester contre une candidature de Abdoulaye Wade pour la troisième fois. Le mouvement du 23 juin ou M 23 rassemble des partis politiques, des mouvements de la société civile, des syndicats, des imams et le mouvement « Y en a marre ». Il est né le 23 juin dernier, jour du retrait en plein examen du projet de loi instituant la vice-présidence, suite à une forte pression populaire.
Le secrétaire exécutif de la rencontre africaine des droits de l’homme (RADDHO), Alioune Tine a expliqué dès le début le danger que représente le troisième mandat en Afrique. Il s’est appuyé sur les précédents de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Niger pour dire qu’il n’a causé que du tort aux pays dont les présidents ont voulu rester au pouvoir plus que la Constitution ne permette. Il a demandé aux présidents de l’Assemblée nationale et du Sénat, de même que le Premier ministre de dire à Wade de se retirer comme ce fut le cas au Mali et au Nigéria.
« Ma carte mon arme pour essuyer mes larmes » est le slogan du populaire mouvement « Yen a marre » dirigé par des rappeurs. Son leader Thiaat, qui a pris la parole a été vivement applaudi. Il a dit, inversant une parole wolof (langue la plus parlée) qui souligne l’utilité des sages dans les sociétés qu’un « vieux de 90 ans qui ment ne mérite pas de vivre dans une société ». « Abdoulaye Wade ne sera pas candidat » a-t-il menacé. Il a aussi demandé un report du délai de fermeture sur les listes électorales jusqu’en décembre. Il a été rejoint et renforcé dans son appel par le candidat déclaré Ibrahima Fall qui a ajouté que les jeunes sont préoccupés par les examens de la fac, du bac ou du brevet de fin d’études.
Forte mobilisation contre une éventuelle candidature de Wade à la présidentielle de 2012 au Sénégal (Photo : Politocosn.com)
Cheikh Tidiane Gadio a dit qu’il ne fallait pas attendre le Conseil constitutionnel de Abdoulaye Wade pour se faire une lumière sur la candidature de Wade parce que lui-même l’avait dit à Diouf. Ce que le Conseil constitutionnel de la Côte d’Ivoire a fait ne peut pas se passer au Sénégal a-t-il dit. Macky Sall a encore demandé à Wade de sortir par la grande porte jugeant que ce n’était pas trop tard.
Ousmane Tanor Dieng du parti socialiste qui a parlé en dernier a retourné à Abdoulaye Wade la désunion de son parti. Il a souligné l’arrivée du « fils d’emprunt » Idrissa Seck et Aminata Tall qui ont rejoint le mouvement du 23 juin. M. Dieng a demandé encore le départ de Ousmane Ngom, ministre de l’Intérieur, « démon malfaisant de Wade » et l’annulation des décrets sur les délégations spéciales.
Durant cette manifestation où les gens sont venus d’eux-mêmes sans recevoir de l’argent ou transportés dans des cars selon les leaders, Idrissa Seck a été le seul hué vigoureusement. Durant tout son discours, l’ancien Premier ministre et candidat lui aussi a été sifflé par le public qui ne lui a pas pardonné son absence et son silence le 23 juin pour exiger le retrait de la loi. « Il nous a trahis en 2007 et il est encore prêt à le faire » a dit un manifestant qui lui reproche d’avoir rendu possible la réélection de Wade en 2007.
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