samedi 20 août 2011

LA COMMUNAUTÉ INTERNATIONALE DÉÇUE DE OUATTARA. LA VÉRITÉ SUR SA RENCONTRE AVEC OBAMA.

SAMEDI 20 AOÛT 2011


CINQ MOIS APRÈS LAURENT GBAGBO

La communauté internationale piaffe d’impatience

Tout n’aura été que du verbiage creux. Beaucoup d’effets d’annonce, peu de résultat. Presque cinq mois après son accession à la présidence ivoirienne grâce aux obus des puissances étrangères, Alassane Dramane Ouattara, peine toujours à rassurer populations, partenaires, militants et simples observateurs de la scène politique ivoirienne.

Abonné aux guichets des institutions financières internationales pour ses incessantes mains tendues, le nouveau pouvoir, selon le milieu diplomatique, est un feu de paille dont l’étincelle risque de ne pas illuminer le cap 2012. Décrypté, ce message signifierait que les soutiens extérieurs dont Alassane Ouattara bénéficiait avant la chute, le 11 avril, du président élu et reconnu par le Conseil constitutionnel Laurent Gbagbo, pourraient l’abandonner à son propre sort, pour «le laisser se débrouiller seul». Or laisser Ouattara se débrouiller seul pourrait compliquer davantage sa tâche quand on sait la grogne de plus en plus audible des populations.

Fonctionnaires payés à mains levées comme dans les plantations coloniales de café et de cacao, banques commerciales en passe de déficit de cash flow du fait de la suspension momentanée des virements des salaires des fonctionnaires et agents de l’Etat, entreprises rançonnées par des forces pro-Ouattara, le racket devenu systématique dans l’administration et sur les axes routiers du pays, les pillages, les dépossessions et autres dénonciations calomnieuses sont érigés en moyens d’enrichissement des nouvelles autorités et dans leurs périphéries, opérations de déguerpissement des lieux publics frappées de suspicion car tendant à déposséder les vrais propriétaires au profit des proches du pouvoir… bref, les tares sont nombreux en si peu de temps pour un régime qui avait semblé susciter beaucoup d’espoir.

Les nouvelles plaies

Le tout couronné par une armée Frci, peu encline à la discipline.

Un gouvernement dont les nominations ne reposent sur aucun critère de compétence mais foncièrement tribalistes et régionalistes et dont le dernier acte qui dénote de son insouciance face aux difficultés des populations n’a été que de s’accorder des vacances annuelles imméritées seulement cinq mois après être entré en exercice. Peu rassurant tout cela ! Et surtout quand le chef de toute cette orchestration ne tient jusque là aucune parole dans ce qu’il promet : plus de primature pour l’allié du Pdci après la «victoire» à la présidentielle controversée, dissolution de l’Assemblée nationale après le retour d’exil de son président Koulibaly dans une opération de légitimation du régime Ouattara, changement de présidence au Conseil constitutionnel après le parjure spectaculaire du Pr Yao n’Dré remplacé par le Pr Wodié, nominations dans l’administration centrale publiquement annoncées puis infirmées quelques jours après, au grand dam des nominés, négociation secrète avec des militaires exilés suivie de leur inculpation rendue publique puis démentie les heures après. La cacophonie s’est donné un visage : celui du régime Ouattara. Telles sont les quelques incohérences d’un régime qui n’en finit pas de mettre la poudre aux yeux. Au point d’amener le président américain à remonter les bretelles à un Alassane Dramane Ouattara plus soucieux de son prestige que de l’engagement à protéger les droits de l’Homme pris auprès des populations ivoiriennes et de la communauté internationale.

Plusieurs organisations non gouvernementales enragent. Elles n’ont pas manqué de relever «les fausses promesses du président Ouattara qui ne respecte pas sa parole». Amnesty international, Humann Rights Watch et le département des droits de l’Homme des nations unies, pour parler des plus lobbyistes des Ong, ont toutes crié haro sur le baudet. Mettant de ce fait en exergue «les tueries massives, les exécutions sommaires et extrajudiciaires commises par les dozo (chasseurs traditionnels) et les soldats pro-Ouattara à l’Ouest de la Côte d’Ivoire, et les charniers découverts à Yopougon». Beaucoup trop pour l’hôte du président d’un pays champion de la justice et des droits humains comme Barack Obama. Le petit fils de Kogelo, (patelin du Kenya) qui préside la nation la plus puissante du monde ne peut tolérer de telles libertés que se donne Ouattara, qui s’est installé de force grâce à une coalition militaire avec tout l’appareil politico-diplomatique de la communauté internationale. Ce, au risque de se faire hara kiri lors de la prochaine élection présidentielle américaine au moment où les républicains et le T-party ne lui tolèrent aucune errance politique.

Le voile se lève sur la visite de Ouattara aux Usa

Pour peu qu’on sache sur le séjour d’Alassane Dramane Ouattara en compagnie de ses trois homologues guinéens, nigériens et béninois, les choses, de sources crédibles, ne se seraient pas passées comme prévu par « le prefet de la France ».

D’abord aucune image vidéo et/ou photo de l’audience avec le président Obama, à part cette symbolique photographie qui prouve que «Ouattara et Obama se sont bel et bien rencontrés à la Maison Blanche». Pas plus ! Il aurait été déconseillé au président américain de recevoir son hôte « ivoirien » à la prestigieuse Maison Blanche ou au cas échéant, que Barack Obama revoie son discours et le corse pour ne pas donner le sentiment à l’opinion américaine et surtout à la communauté afro-américaine qui suit l’actualité africaine avec intérêt d’accorder une prime à l’impunité à Ouattara. Ce qui fut fait, selon une indiscrétion. Sommaire. La sécurité d’Alassane Dramane Ouattara qui ne possède aucune armée et qui ne peut éternellement compter sur des armées étrangères pour assurer sa sécurité contrairement à son Premier ministre Guillaume Soro qui lui, a la mainmise et a de l’autorité sur les Forces armées des forces nouvelles (Fafn) dont la structure est restée intacte malgré l’avènement des Frci. La fébrilité du régime Ouattara du fait de l’indiscipline de «son» armée des forces républicaines de Côte d’Ivoire (Frci) dans lesquelles le passage aux grades supérieurs se fait à la tête du client. Des chefs de guerre (com-zone) vus aux Etats-Unis comme des chefs miliciens et dans une certaine mesure comme des mercenaires nommés à des fonctions et grades supérieurs alors qu’un des concernés Kouakou Fofié promu Commandant de la Compagnie territoriale de Korhogo (Ctk-) est sous embargo des nations unies.

Un régime qui a bénéficié dès son accession au pouvoir de plusieurs centaines de milliards d’’euros de la part des institutions financières internationales parce que parrainé par la France et qui n’arrête pas d’en demander sans faire le moindre effort là où son prédécesseur, Laurent Gbagbo, a passé dix ans sans demander le moindre kopek à la même communauté internationale. Bien au contraire, avec seulement 40% du territoire sous son contrôle, Gbagbo assurait les salaires des fonctionnaires, construisait les infrastructures et cerise sur le gâteau, remboursait des vieilles dettes contractées des années antérieures par le régime Pdci-Rda.

voici, résumé le contenu de l’entretien que Ouattara aurait eu avec son homologue américain ou son entourage. Quant aux autres aspects de cette visite, ils se seraient limités aux sermons – toute proportion gardée et sans langue de bois -, Barack Obama aurait fustigé le caractère peu démocratique des régimes africains notamment ceux de ses hôtes du jour, caractère qui les rend vulnérables face à la puissance colonisatrice car n’ayant aucun soutien de leur peuple respectif. Obama aurait également fait savoir à son auditoire l’impuissance de son pays face à la politique étrangère française. Surtout lorsqu’ il s’agit de son pré carré francophone «la France bénéficie toujours du soutien diplomatique des Etats-Unis d’Amérique. Les choses ont toujours été ainsi et ce n’est pas moi qui viendrais les changer» aurait fait savoir le président de la plus puissante nation du monde soucieux du respect des nations détentrices du droit de véto au Conseil de sécurité de l’Onu.

Confidences présidentielles assorties de conseils.

Le Niger n’est toujours pas à l’abri d’une nouvelle rébellion et son président ferait mieux d’ouvrir l’oeil sur la France. L’attaque de la résidence du président guinéen ne serait pas étrangère aux forces spéciales françaises.

Quant au Bénin, il ferait mieux de ne pas jouer avec la stabilité politique qui le caractérise et que son président ne commette pas l’erreur de croire qu’il suffit d’obéir les yeux fermés à la France pour se croire affranchi de tout désordre, etc. Un séjour américain certes riche «en bons conseils» sur la gouvernance. Mais peu fructueux militairement et financièrement pour Ouattara, comme on le constatera les jours plus tard avec le traitement qui en est fait dans les médias ivoiriens.

L’armée nigériane pas Disponible

Les valises défaites pour des tenues de rechanges, Alassane Ouattara prit le lendemain la route du nigeria. Objectif : suite au fiasco américain, profiter de l’embellie de la chute de Gbagbo et plaider pour un soutien militaire auprès de son homologue Good Luck Jonathan. Mais avant même que le Gruman présidentiel

ivoirien n’atterrisse sur le tarmac de l’aéroport d’Abuja, Barack Obama et Good Luck auraient eu des échanges téléphoniques dont la nature est suffisamment évocatrice.

Le nigérian est briefé sur tout ce qui s’est passé à Washington entre Obama et ses hôtes. Il sait d’avance que Ouattara vient négocier une aide militaire du Nigeria. Chose qui aurait été possible il y a seulement cinq mois, mais aujourd’hui difficile à obtenir dans un contexte électoral au Nigeria qui ne promet guère un horizon politique peu rassurant. En effet, président intérimaire à la suite du décès de Yar Adua, puis confirmé par la suite pour un mandat de cinq ans renouvelable, Good Luck Jonathan peine à pacifier le Delta du niger où les populations réclament une juste et équitable répartition de la manne pétrolière et dans quelques Etats où des conflits religieux entre islamistes et chrétiens sont récurrents avec ses milliers de morts. L’opinion nationale nigériane ne comprendrait pas la mise à disposition de soldats au profit du régime Ouattara alors que le conflit postélectoral qui servait de prétexte est résolu.

On comprendra pourquoi ce voyage nigérian d’Alassane Ouattara s’est passé sans aucune communication présidentielle préalable et la frénésie qui s’en est pris des nouveaux nommés qui ont essuyé les courroux du nouveau maître du palais présidentiel d’Abidjan-Plateau. Dès le jour suivant, Soro Guillaume est convoqué sine die à la présidence. Il doit s’expliquer sur le volet militaire, en particulier sur le dossier de «la réforme de la nouvelle armée». Ouattara veut savoir à quel niveau d’avancement se trouve la discussion entre le Secrétaire général des ex-Forces nouvelles aujourd’hui son Premier ministre et ses commandants de zones et surtout ce que son chef du gouvernement qu’il est devenu pour «caser ses hommes» propose sur la question des fameux com-zones qui suscitent tant d’acrimonies dans les instances internationales et auprès des chefs d’Etat et de gouvernements.

A sa sortie d’audience avec Ouattara, malgré les efforts qu’il a du consentir pour ne pas permettre de fuite, sa seule expression du visage l’a trahi. Guillaume Soro a laissé quelques signes d’agacement, symboles de la pression que lui mettait le chef de l’exécutif ivoirien. Ouattara doit impérativement contenter ses partenaires extérieurs à qui promesse avait été faite qu’une fois parvenu au pouvoir. Il devait s’exécuter à se débarrasser de ces encombrants com-zones. Cinq mois après son accession au pouvoir, les com-zones sont toujours présents et, situation particulièrement provocatrice, leurs pouvoirs sont reconnus et renforcés avec les nouvelles nominations et les grades supérieurs auxquels ils ont accédé comme si Guillaume Soro voulait narguer la communauté internationale.

Par thruthway

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