![]() Commandant Konan Boniface : chef des fusillers marins commando (Fumaco) |
Des informations contradictoires circulaient hier soir sur le sort du Colonel-major Boniface Konan officiellement inculpé avec les 57 autres militaires restés fidèles au président Laurent Gbagbo. Leur inculpation est un revirement spectaculaire même si, en la matière, entre ce que dit le pouvoir et ce qu’il fait, il ya toujours un fossé. Le colonel-major Boniface Konan, brillant officier de la marine ivoirienne revenu à Abidjan dans le cadre des négociations pour le retour des militaires exilés a été officiellement inculpé hier avec 57 autres. 40 parmi les 57 ont été écroués. Jusqu’à tard dans la soirée d’hier, le mandat de dépôt ne concernait pas l’ancien commandant du théâtre des opérations qui en a tant fait bavé sur le terrain à ses ennemis. Ancien des marines américains parmi lesquels il a fait ses classes, le Colonel-Major Konan s’était exilé au Ghana comme la plupart des officiers restés fidèles au président Gbagbo après avoir refusé de faire allégeance à Alassane Ouattara qui se faisait introniser à l’hôtel du golfe. Il ya deux semaines, il était rentré en Côte d’Ivoire à la tête d’une délégation de négociateurs. A sa descente d’avion, le Colonel-Major Konan avait affirmé que son arrivée était un signal pour ceux restés au Ghana et parmi lesquels l’on compte le Colonel Abéhi qui aurait refusé de céder aux chants de sirène du parti au pouvoir spécialisé dans les voltes-faces. Les 57 militaires écroués hier sont accusés d’avoir armés des miliciens pendant les affrontements qui ont suivi le conflit postélectoral dans le pays. La série des arrestations provoquent l’émoi au sein d’une population qui craint la résurgence de la guerre. Le chef de l’Etat, lui, continue d’alterner bonnes intentions et attitudes provocatrices. Alors qu’il avait solennellement souhaité le rassemblement autour de sa présidence pour aider à la réconciliation nationale, Alassane Ouattara a aussi multiplié les contre-pieds et les crocs-en-jambes. Le plus significatif est sans aucun doute l’arrestation d’hier qui risque de décourager les militaires encore réticents et qui, par mesure de précaution, étaient restés à couvert dans les pays où ils se sont exilés. La Côte d’Ivoire a du mal à faire sa réconciliation. Le Chef de l’Etat a trop de ressentiments au cœur pour donner la chance à la paix. L’organisation des Nations Unies son alliée objectif dénonce depuis avant-hier des exécutions extra-judicaires et accuse ses hommes, selon les mots du rapport, d’en être les auteurs. Mais s’il est impitoyable envers ses adversaires et en particulier contre les partisans de Laurent Gbagbo, Alassane Ouattara sait être magnanime envers les forces républicaines de Côte d’Ivoire qui continuent encore de terroriser les populations dans les villages et petites du pays. A Abidjan, c’est à un harcèlement moral que font face ceux qui ne sont pas convertis au ouattraisme et qui sont, pour cela seul, soupçonné d’être pro-Gbagbo. Tous les postes de commandement de l’Administration sont exclusivement confiés aux pro-Ouattara, à défaut aux proches d’Henri Konan. Privés de salaires, les pro-Gbagbo ou ceux qui ne sont pas suffisamment ouattaraistes sont aussi privés de leurs biens. Outre les comptes encore gelés, la plupart ont encore leur domicile occupé par les FRCI qui règnent en conquistadors dans le pays. L’arrestation des militaires va encore plomber l’atmosphère déjà trop lourde à Abidjan mais avec Ouattara, la terreur est certainement le meilleur filon pour avoir la paix. Joseph Titi |
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vendredi 12 août 2011
Le piège de la terreur se referme sur le colonel major boniface konan
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