Aux lendemains de la deuxième guerre mondiale, les experts des pays européens qui prospectaient en Afrique s’empressaient de déclarer qu’il n’y a pas de pétrole en Afrique, comme pour ne pas encourager les velléités indépendantistes des Africains, pressés de suivre l’exemple des pays du Moyen-Orient dans leur quête d‘autodétermination.
Il n’est pas utile de prouver que les guerres que le Monde a connu au XX e siècle ont pour seul dénominateur commun le contrôle des ressources énergétiques.
Il n’est compliqué d’y voir à chaque fois le soutien des principales multinationales pétrolières actuelles sous d’autres noms souvent modifiés pour corriger une mauvaise image qui devenait nuisible au prestige de la compagnie; les actionnaires du pétrole étant toujours les mêmes d’aujourd’hui qu’il y’a 150 ans; Georges Clemenceau disait: « une goutte de pétrole vaut une goutte de sang ».
LA MATIERE PREMIERE DE L’INDUSTRIE AVEC PLUS DE 300 PRODUITS DERIVES
Les pays industrialisés ne peuvent pas se passer actuellement de pétrole, c’est la colonne dorsale de toutes leurs activités; grâce aux produits dérivés du pétrole, il y’a la quasi-totalité des industries, ainsi tous les foyers sont envahis de produits et pas seulement en Occident mais aussi dans les pays pauvres:
- Carburants, huiles, kérosène…
- Plexiglas, bouteilles plastiques, PVC, sachets plastiques…
- Tables de jardin, chaises en plastique, carrosseries…
- Sous vêtements, cosmétiques, brosses à dents, encre… Et la liste est encore très longue.
Pour se développer avec son pétrole, l’Afrique doit le transformer sur place et profiter aussi de ses produits dérivés à bas coût au lieu de les importer à prix d’or car le baril de pétrole qui est vendu en Occident revient sous la forme de produits dérivés avec une valeur ajoutée parfois multipliée par 10.000 et encore je suis optimiste car quand on voit le prix que coûte une carte de crédit, on peut légitimement se poser des questions.
Pourquoi les pays producteurs de pétrole n’en font pas profiter à leurs populations majoritairement dans la misère?
6 JUILLET 1967 GUERRE DU BIAFRA ET BIEN D’AUTRES ENCORE EN AFRIQUE
La principale motivation de la tentative de sécession du Biafra est créée par les compagnies Shell et British Pétrolium dont la tentation était d’en faire un autre Koweït en Afrique, il est de notoriété publique que le Colonel OJUKWU était leur pion mais lorsque dès le mois d’Août 1967 il ont vu que ça tournait mal pour leur poulain, ils ont vite retourné leur veste pour soutenir le gouvernement de Lagos.
Le cas du Biafra malgré son échec continue d’entretenir des fantasmes au Cameroun voisin car il y’a dans le Sud Ouest de ce pays, un parti sécessionniste qui espère en faire le Koweït local.
La guerre civile en Angola a été soutenue par les multinationales pétrolières qui ne souhaitaient pas faire partager le gâteau au peuple comme le stipulait la règle du gouvernement socialiste.
La guerre civile entre Pascal LISSOUBA et Denis SASSOU NGUESSO a été financée par ELF qui ne supportait pas la mise en cause des règles de fonctionnement anciennes par le nouveau gouvernement.
La guerre de BAKASSI qui a opposé le Cameroun au Nigeria a une forte odeur de pétrole.
1er SEPTEMBRE 1969 COUP D’ETAT LIBYEN
Le Colonel Khaddafi à la tête d’un groupe de jeunes officiers débarque le vieux Roi IDRIS, il décide de chasser les Américains pour favoriser les Français, ce qui le met naturellement dans la ligne de mire des Occidentaux en général et des Américains en particulier.
La population libyenne peu nombreuse profite des revenus du pétrole comme les Koweitiens, mais l’absence de main mise totale des Occidentaux sur celui qui ne veut pas être un pion peut expliquer la saisie des fonds souverains de ce pays pour les mettre à la disposition des rebelles de Bengazi que les pays occidentaux se sont empressés de reconnaître comme « seuls représentants légitimes du peuple libyen »; puisque c’est eux qui interprètent les lois internationales.
Après le bombardement sans déclaration de guerre effectué en 1986 par l'arméede l'air américaine qui a tué une partie de la famille du guide libyen, on se souvient que ce pays a connu un isolement de près de 10 ans, décidé unilatéralement par les mêmes pays occidentaux sans que ne compte l’avis des pays membres de l’OUA.
La guerre que mène actuellement l’OTAN en Libye a pour objectif inavoué de contrôler les énormes ressources pétrolières de ce pays sous-peuplé sous le regard impuisant des dirigeants africains, appeurés à l'idée d'être les prochains sur la liste.
A part le renversement de Khaddafi, les pays de l’OTAN n’envisagent pas d’élections démocratiques dans ce pays, ne serait-ce que pour faire semblant.
INDEPENDANCE DE L’ALGERIE EN 1962
Alors que la France exploite sous les yeux des Algériens le pétrole de HASSI MESSAOUD qui rivalise avec celui du Moyen-Orient, la population locale vit dans la paupérisation, l’URSS décide de soutenir l’indépendance de ce pays dont les leaders ont des proximités idéologiques avec eux.
Sans le pétrole et le gaz, l’Algérie serait peut être encore un département français en 2011.
L’État algérien tire de confortables revenus de l’exploitation du pétrole et du gaz, il est à l’image de tous les pays africains où on ne transforme pas le pétrole en produits dérivés pour créer d’autres emplois.
La paupérisation de la population n’a pas disparu; en 1992, un processus démocratique a été interrompu avec le silence complice des Occidentaux, plongeant le pays dans une guerre civile encore ravageuse malgré les appels au pardon et à la réconciliation nationale; au fait, pourquoi le processus démocratique a été interrompu?
Il risquait de mettre au pouvoir par la vois des urnes un parti politique islamiste le FIS (front islamique du salut), il va des soi que le spectre d’une deuxième république islamiste après le cas iranien était difficile à envisager pour les prédateurs occidentaux qui risquaient de manquer de prise sur ce pays.
Selon les Algériens rencontrés en France, les puits de pétrole seraient le monopole des généraux locaux actuellement, mais cela ne semble pas émouvoir les démocrates occidentaux.
2011 INDEPENDANCE DU SUD SOUDAN
Cette guerre qui a connu plusieurs épisodes dont l’autonomie en 1972 est entretenue par la présence au Sud des principaux champs pétroliers, cette guerre a commencé dans les années 1955; en fait même s’il n’est pas prouvé que l’exploitation pétrolière a commencé à cette époque, il n’est pas exclu que le soutien à cette sécession a été fiancée par les multinationales pétrolières afin de créer un autre Koweït en Afrique.
1500 KM DE PIPELINE POUR LE PETROLE TCHADIEN ET PAS UN KM DE VOIE FERREE
Le Cameroun est traversé par l’oléoduc de Doba-Kribi qui permet d’évacuer le pétrole tchadien, pour ceux qui espèrent dans le développement des échanges entre les pays de la zone CEMAC, il est difficile de comprendre comment on peut financer facilement un pipeline de cette longueur alors que le chemin de fer qui devait relier Douala à Ndjaména est toujours arrêté à Ngaoundéré depuis 1975.
La République du Tchad dépend du port de Douala, la construction d’une liaison ferroviaire entre ces deux grandes permettrait de rendre la vie moins chère aux populations des deux pays et participer au rapprochement et à la construction de la zone CEMAC.
Le Sud du Cameroun abonde en fruits et légumes mais la viande y coûte cher, le Tchad est un pays d’élevages; un zébu qui coûte 150 € dans le marché de Ndjaména sera vendu 500 € à Douala alors que les légumes vendus 200 € à Douala ont toutes les chances d’être vendus trois fois plus chers au Tchad, les transports par voie ferrée étant moins chers, ce serait un facteur de développement pour nos agricultures et nos élevages mais ça n'interresse ni les multinationales du pétrole, ni le FMI.
DES MILLIONS D’EMPLOIS POSSIBLES AVEC LES PRODUITS DERIVES DU PETROLE
La transformation du pétrole permet de créer plus de 300 produits dérivés qui sont indispensables aux industries fabrication de produits manufacturés. L’enjeu est de beaucoup de millions d’emplois susceptibles de résorber le chômage dans l’ensemble du continent voire inverser la courbe de l'immigration, pour cela il faudrait d’abord une vision politique à moyen terme.
Les États occidentaux achètent le pétrole pour faire tourner leurs rentables industries, les priver de cette matière première ne peut se faire sans riposte militairecar c’est menacer leurs emplois.
Avant de l'envisager, il convient de prendre des précautions d’abord pour sa sécurité.
La facilité avec laquelle l’OTAN a trouvé un moyen d’aller bombarder la Libye en dépit des protestations des pays de l’UA qui réclament une issue politique à ce conflit montre qu’à l’heure où ces mêmes justiciers sont attendus au Yémen, en Syrie et à Bahreïn, les vrais motivations sont le contrôle du pétrole libyen.
Les pays africains producteurs de pétrole importent des emballages en plastique alors qu’ils proviennent des dérivés de celui-ci, fabriquer ces plastiques en Afrique sera une déclaration de guerre économique dont il faudra se préparer tôt ou tard, car vendre le pétrole à l’état brut ne nous garantira jamais la sécurité, au contraire, il accroîtra notre dépendance aux produits importés, car pendant que nous n’achetons pas des machines pour transformer sur place tout notre pétrole, les pays industrialisés se font de confortables bénéfices sur notre dos en nous revendant notre même pétrole 10.000 fois plus cher sous forme de produits manufacturés. Notre sécurité passe par la création d’emplois, avec la transformation de nos matières premières, des millions d’emplois seraient disponibles à condition d’avoir le courage d’oser et investir dans la sécurité intérieure et le renseignement , car qui veut la paix prépare la guerre.
© Correspondance de : Parfait Valère MBEG
Source: Camer.be

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