Comment un pays ayant plusieurs cours d’eau, une terre fertile et un soleil permanent peut-il se retrouver, à la veille des élections probables de novembre 2011, sans eau courante (mayi), sans courant électrique (mwinda) et sans nourriture (bileyi) ?
Expliquer cet état de choses par le manque de volonté politique au niveau des gouvernants actuels est insuffisant. Une relecture posée et réfléchie de notre histoire immédiate peut nous aider à mieux comprendre les choses.
La politique au Congo (dit démocratique) semble avoir été, depuis l’échec de la guerre du 02 août 1998, la poursuite de l’étranglement de Kinshasa et de tout le pays. Si plusieurs d’entre nous ont oublié cet objectif, les pays envahisseurs et agresseurs, leurs parrains et leurs « Chevaux de Troie », eux, n’ont pas oublié. Ce que Wendo Kolosoy a chanté en 1998 nous revient à la figure. C’est un remake voulu. Telle est notre hypothèse.
Le Congo (dit démocratique) se prépare aux élections probables de novembre 2011. Ses habitants souffrent du manque criant d’eau, d’électricité et de nourriture. Cette situation s’apparente à celle que ce pays a connue à partir du 02 août 1998 quand « la deuxième guerre occidentale contre le Congo » a éclaté.
Le Congo (dit démocratique) se prépare aux élections probables de novembre 2011. Ses habitants souffrent du manque criant d’eau, d’électricité et de nourriture. Cette situation s’apparente à celle que ce pays a connue à partir du 02 août 1998 quand « la deuxième guerre occidentale contre le Congo » a éclaté.
Cette guerre était consécutive à la demande de Laurent-Désiré Kabila adressée à ses « alliés » devenus encombrants de pouvoir retourner dans leurs pays respectifs. Au moment où il adresse cette demande à ses « alliés », « les Congolais étaient déjà en lutte contre les pleins pouvoirs que s’était arrogés (Mzee) Kabila avec la complicité de ses alliés Tutsi. » (MAYOYO BITUMBA, La deuxième guerre occidentale contre le Congo : offensives des médias et dessous des cartes, Paris, L’Harmattan, 2006, p.122) La réponse à cette demande fut une ouverture d’hostilités des Tutsi rwandais, ougandais et congolais (dont le RCD de Ruberwa passé aujourd’hui dans l’opposition ( ?))
Cette ouverture d’hostilités aboutit au raid sur Kitona. « Stephen Smith, écrit Mayoyo Bitumba, a décrit le raid Tutsi sur Kitona avec des mots justes. Cette opération eut lieu le 4 août 1998, soit deux jours après l’ouverture des hostilités à l’est du pays. Elle démontrait que le renversement de Kabila par ses alliés Tutsi était une opération préparée de longue date. » (p.104)
Pourquoi ? Son désir de travailler au développement autocentré pour le Congo a été interprété par ses alliés et leurs communs parrains comme une trahison. (Les pages 59, 60 et 187 du livre du Colette Breackaman (intitulé Les nouveaux prédateurs. Politique des puissances en Afrique centrale, Paris, Fayard, 2003) sont très claires là-dessus.
La résistance contre cette deuxième guerre se justifiera à Kinshasa dans la mesure où la lutte contre la dérive dictatoriale de Mzee Kabila « ne signifiait nullement qu’ils (les Congolais) reconnaissaient aux étrangers le droit de leur imposer un autre chef. » (MAYOYO BITUMBA,O.C., p.122) D’où l’échec qu’ils vont essuyer dans la capitale congolaise. « Dans Kinshasa, les agresseurs venaient de récolter ce qu’ils avaient semé. Quand on fait la guerre à un peuple épris de paix, on récolte forcément la haine et non pas l’amour. » (p.123)
Au cours de leur offensive contre le pouvoir de Kinshasa, les agresseurs étrangers ont eu recours à certaines stratégies militaires pour « étrangler Kinshasa » : ils ont coupé le courant d’Inga, privant les six millions de Kinois et les centaines de milliers de Brazzavillois d’eau et d’électricité. « Immortalisée par Wendo Kolosoy, le symbole de la musique congolaise moderne, la folie criminelle des agresseurs fait désormais partie de la mémoire collective des Congolais, écrit Mayoyo Bitumba : « Tozangi mayi solo, tozangi mwinda solo, tozangi bileyi solo, likolo ya banyangalakata » ! » Et la traduction qu’il fait de ce disque de Wendo est magnifique : « Des individus sans foi ni loi nous ont réellement privé d’eau, d’électricité et de nourriture. » (p.122)
Mais qui étaient ces individus sans foi ni loi ? « En effet, écrit Mayoyo Bitumba, si le fer de lance de la force de frappe vaincue aux portes de Kinshasa était constitué par les Tutsi ougandais, rwandais et congolais, les anciens soldats zaïrois, eux, étaient beaucoup plus nombreux en son sein. » (p.124) La résistance kinoise s’opposât à tout ce « conglomérat d’aventuriers ».
De quoi et de qui cette résistance congolaise a-t-elle bénéficié ? D’une grande solidarité interne et d’une conscience collective vive. D’un apport de taille des musiciens Congolais. Dans la compagnie de Mzee Kabila, ces derniers avaient composé un disque suffisamment mobilisateur : « Tokufa pona Congo ! » (Mourons pour le Congo !)
Mais comment expliquer que plus de dix ans après, le Congo soit encore privé d’eau, d’électricité et de nourriture ? Notre hypothèse est la suivante : « Ce que les pays envahisseurs n’ont pas pu obtenir par une guerre-éclair, ils sont en train de l’obtenir par une guerre permanente où l’eau, le courant et la nourriture font partie des promesses électoralistes non-réalisées de leurs « Chevaux de Troie ».
Cette ouverture d’hostilités aboutit au raid sur Kitona. « Stephen Smith, écrit Mayoyo Bitumba, a décrit le raid Tutsi sur Kitona avec des mots justes. Cette opération eut lieu le 4 août 1998, soit deux jours après l’ouverture des hostilités à l’est du pays. Elle démontrait que le renversement de Kabila par ses alliés Tutsi était une opération préparée de longue date. » (p.104)
Pourquoi ? Son désir de travailler au développement autocentré pour le Congo a été interprété par ses alliés et leurs communs parrains comme une trahison. (Les pages 59, 60 et 187 du livre du Colette Breackaman (intitulé Les nouveaux prédateurs. Politique des puissances en Afrique centrale, Paris, Fayard, 2003) sont très claires là-dessus.
La résistance contre cette deuxième guerre se justifiera à Kinshasa dans la mesure où la lutte contre la dérive dictatoriale de Mzee Kabila « ne signifiait nullement qu’ils (les Congolais) reconnaissaient aux étrangers le droit de leur imposer un autre chef. » (MAYOYO BITUMBA,O.C., p.122) D’où l’échec qu’ils vont essuyer dans la capitale congolaise. « Dans Kinshasa, les agresseurs venaient de récolter ce qu’ils avaient semé. Quand on fait la guerre à un peuple épris de paix, on récolte forcément la haine et non pas l’amour. » (p.123)
Au cours de leur offensive contre le pouvoir de Kinshasa, les agresseurs étrangers ont eu recours à certaines stratégies militaires pour « étrangler Kinshasa » : ils ont coupé le courant d’Inga, privant les six millions de Kinois et les centaines de milliers de Brazzavillois d’eau et d’électricité. « Immortalisée par Wendo Kolosoy, le symbole de la musique congolaise moderne, la folie criminelle des agresseurs fait désormais partie de la mémoire collective des Congolais, écrit Mayoyo Bitumba : « Tozangi mayi solo, tozangi mwinda solo, tozangi bileyi solo, likolo ya banyangalakata » ! » Et la traduction qu’il fait de ce disque de Wendo est magnifique : « Des individus sans foi ni loi nous ont réellement privé d’eau, d’électricité et de nourriture. » (p.122)
Mais qui étaient ces individus sans foi ni loi ? « En effet, écrit Mayoyo Bitumba, si le fer de lance de la force de frappe vaincue aux portes de Kinshasa était constitué par les Tutsi ougandais, rwandais et congolais, les anciens soldats zaïrois, eux, étaient beaucoup plus nombreux en son sein. » (p.124) La résistance kinoise s’opposât à tout ce « conglomérat d’aventuriers ».
De quoi et de qui cette résistance congolaise a-t-elle bénéficié ? D’une grande solidarité interne et d’une conscience collective vive. D’un apport de taille des musiciens Congolais. Dans la compagnie de Mzee Kabila, ces derniers avaient composé un disque suffisamment mobilisateur : « Tokufa pona Congo ! » (Mourons pour le Congo !)
Mais comment expliquer que plus de dix ans après, le Congo soit encore privé d’eau, d’électricité et de nourriture ? Notre hypothèse est la suivante : « Ce que les pays envahisseurs n’ont pas pu obtenir par une guerre-éclair, ils sont en train de l’obtenir par une guerre permanente où l’eau, le courant et la nourriture font partie des promesses électoralistes non-réalisées de leurs « Chevaux de Troie ».
Ceux-ci, ayant réussi à s’infiltrer au cœur du Congo par un processus politique biaisé, ont repris tout le peuple Congolais en otage en corrompant sa conscience collective, en minant sa résistance et en faisant de l’une des forces ayant contribué à l’éveil des consciences (les musiciens) un appendice des forces de l’occupation.
Les « Chevaux de Troie » ont réussi à déconstruire le Congo de l’intérieur en utilisant l’argent produit au Congo, les musiciens, les hommes et les femmes de paille Congolais. N’est-il pas symptomatique que le secrétaire général de l’un des partis d’ occupation soit celui-là même sur qui pèsent les soupçons du détournement de 32 millions de dollars payés à la société nationale congolaise d’électricité par le Congo-Brazzaville ?
Wendo Kolosoy pourrait ressusciter aujourd’hui et chanter « Tozangi mayi solo, taozangi mwinda solo, tozangi bileyi solo, likolo ya banyangalakata », il se ferait rabrouer comme un malfrat ou un menteur par « les gardiens du temple ». Cette réalité qui crève les yeux est purement et simplement niée par plusieurs d’entre nous.
Wendo Kolosoy pourrait ressusciter aujourd’hui et chanter « Tozangi mayi solo, taozangi mwinda solo, tozangi bileyi solo, likolo ya banyangalakata », il se ferait rabrouer comme un malfrat ou un menteur par « les gardiens du temple ». Cette réalité qui crève les yeux est purement et simplement niée par plusieurs d’entre nous.
La conscience collective de notre lutte commune a un peu sombré dans l’amnésie. Plusieurs d’entre nous ont cru, à tort, que nos agresseurs et envahisseurs d’hier avaient, comme eux, une mémoire courte. Ils ont opté pour le syndrome de Stockholm. Ils applaudissent et le reste du « conglomérat d’aventuriers » au pouvoir (os) chez nous et leurs parrains qui, au sein de l’Africom, contrôlent notre armée non-républicaine brassée et nos services de sécurité.
Pour le moment, ils ne jurent plus que par les élections probables de novembre 2011 pour conforter le pouvoir des « Chevaux de Troie » qui, vaincus hier à Kinshasa, sont revenus par les différents dialogues « inter-congolais » et la mascarade électorale de 2006.
Nous en sommes là. Nous refusons, pour un certain nombre d’entre nous, de relire posément et calmement notre histoire et d’en tirer les conséquences pour notre devenir collectif. Plusieurs d’entre nous ont des difficultés réelles à relire notre histoire commune sur une dizaine d’années. Un exemple. Les mêmes musiciens qui ont chanté « Tokufa pona Congo » vantent aujourd’hui les mérites de nos agresseurs et de nos envahisseurs !
Que faire ? Plusieurs choses à la fois et sur plusieurs fronts. Connaître notre histoire immédiates, ses acteurs majeurs et ses acteurs apparents, ses « Chevaux de Troie » et ses minorités organisées ; poursuivre la lutte de la résistance, travailler en synergie, c’est déjà beaucoup. ..
Un peuple ignorant de son histoire est obligé de la répéter.
J.-P. Mbelu, 23 Août 2011
Source: Congoone
Nous en sommes là. Nous refusons, pour un certain nombre d’entre nous, de relire posément et calmement notre histoire et d’en tirer les conséquences pour notre devenir collectif. Plusieurs d’entre nous ont des difficultés réelles à relire notre histoire commune sur une dizaine d’années. Un exemple. Les mêmes musiciens qui ont chanté « Tokufa pona Congo » vantent aujourd’hui les mérites de nos agresseurs et de nos envahisseurs !
Que faire ? Plusieurs choses à la fois et sur plusieurs fronts. Connaître notre histoire immédiates, ses acteurs majeurs et ses acteurs apparents, ses « Chevaux de Troie » et ses minorités organisées ; poursuivre la lutte de la résistance, travailler en synergie, c’est déjà beaucoup. ..
Un peuple ignorant de son histoire est obligé de la répéter.
J.-P. Mbelu, 23 Août 2011
Source: Congoone
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