mercredi 3 août 2011

San Pedro: Des mercenaires burkinabè annexent Doba

AUGUST 3, 2011  Autres Media«Depuis le mois d’avril, nous n’avons plus de champs. Les Burkinabés occupent nos plantations de cacao, café et d’hévéa». Voilà le résumé que les autochtones bakoué font de leur nouvelle vie depuis l’invasion de Doba par les Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) en mars dernier. La sous-préfecture de Doba, située à 80 km à l’est du chef lieu de département, San Pedro, a été envahie par un commando de mercenaires burkinabé fin mars 2011. Agissant pour le compte de l’armée créée par le nouveau régime, ceux-ci ont commis des atrocités sur la population autochtone bakoué. Avec l’aide de la forte communauté burkinabé du village, ils ont chassé le sous-préfet et dépossédé bakoué et pro-Gbagbo de leurs biens. Aujourd’hui, la situation est plus que préoccupante.

La famille Kouamé, originaire du centre de la Côte d’Ivoire, dont les plantations ont été arrachées de force, est retournée dans son village natal. Comme elle, plusieurs personnes ayant subi le même sort ont sauvé leur vie en se réfugiant dans les forêts ou les campements environnants. A leur place, M. Prospère Tiendrébéogo, chef de la communauté burkinabé et ses compatriotes jouissent impunément du fruit de leur labeur. «Ils soutiennent que Gbagbo n’est plus là. Et qu’avec Dramane Ouattara, c’est leur tour de faire la loi», racontent les villageois exilés dont les témoignages ont été recueillis.

Lorsque le ministre Clément Nabo a effectué une visite dans la circonscription en mai dernier, le mercure avait baissé. Mais à peine parti, les nouveaux maîtres ont renforcé leur diktat : exploitation illicite de plantations, extorsion de fonds aux producteurs cacao-café, racket sur les routes et demande de rançon. L’intervention du sous-préfet qui a regagné son poste fin mai, n’a pu les faire fléchir, selon nos sources. Ces troupes burkinabè qui se réclament des FRCI et qui se croient tout permis, ont ignoré l’autorité du représentant de Ouattara. Ils ont plutôt demandé à leurs frères de ne libérer le moindre périmètre arraché aux Bakoué.

A ce jour, la population autochtone qui ne sait à quel Saint se vouer, sollicite l’intervention du chef de l’Etat, de l’ambassade du Burkina Faso, des organisations de droit de l’homme et de l’ONUCI. Selon eux, il s’agira pour ces autorités, de vérifier par elles-mêmes les faits afin de rendre justice.
Crime crapuleux à San Pedro: Un jeune éventré à la machette à Doba
Les habitants du chef lieu de sous-préfecture, Doba, ont fait une découverte macabre le mardi 21 juin 2011. Le corps sans vie et méconnaissable du jeune Soro Soro Nicodème gisant dans une marre de sang. Il est un peu plus de 20 heures ce 20 juin lorsque Nicodème sort de chez lui. Dans ce gros village situé à 80 km de San Pedro, dans le canton bakoué ouest, la vie est bruyante. Les éléments des Forces républicaines de Côte d’Ivoire (FRCI) qui ont déposé leurs valises multiplient fêtes sur fêtes. Ce jeune de 31 ans ne veut se faire raconter un seul de ces instants. Mais ce jour-là sera le dernier de sa vie.

Il est 2 heures du matin, lorsque le cantonnement des FRCI de Doba réveille son frère endormi par le biais du téléphone. A peine sorti des bras de Morphée, son interlocuteur lui dit : «Le corps de ton frère git dans une marre de sang non loin du cimetière». Il n’y a pas plus qui puisse lui enlever le sommeil. Aussitôt, il court avertir le chef et les habitants du village. Ceux-ci se rendent sur les lieux. La découverte est plus que macabre.

Soro Soro est éventré à la machette, ses organes prélevés et sa main gauche sectionnée. Le tout est emporté par ses assassins. Le village est pétrifié. Les parents ont porté l’affaire devant la brigade de gendarmerie de San Pedro où une plainte contre X a été déposée le lendemain.
A ce jour, l’enquête suit son cours. Mais on se demande encore comment une personne de son âge a pu être assassinée de la sorte en plein village sans attirer aucun soupçon. Dans cette localité où les FRCI rodent autour de chaque périmètre, l’on pourrait imaginer tous les délits sauf celui dont Nicodème a été victime, selon des habitants.

Nombreux sont ceux qui pensent à un crime rituel, vu les circonstances de son assassinat et le prélèvement d’organes sur son corps.

A. Dadge Debolley
adadge@live.fr
Source: Notre voie

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