vendredi 23 décembre 2011

Intolérables irrégularités ayant émaillé les élections du 28 novembre, l'expertise internationale doit aussi concerner la Présidentielle

Vendredi, 23 Décembre 2011


Non à une prime que l'on tenterait d'accorder à la tricherie orchestrée par la CENI pour enterrer la démocratie en RDC.

A l'occasion de la proclamation par la Commission électorale nationale indépendante (CENI), des résultats de l'élection présidentielle suivie de l'arrêt de la Cour suprême de justice confirmant ces derniers, les Etats du monde libre d'Europe et d'Amérique se sont levés comme un seul homme pour en dénoncer les graves irrégularités.

Du côté de l'Europe, le discours, dont les extraits ci après, a été entendu : les résultats de l'élection présidentielle ont été proclamés en dépit de défaillances relevées par les autorités congolaises elles mêmes et la CENI. L'Union européenne réitère sa préoccupation quant aux déficiences sérieuses et l'absence de transparence dans la compilation et la publication des résultats des élections présidentielles dans le pays, affectant la confiance dans le processus électoral.

Du côté de l'Amérique, le discours sur les résultats de l'élection présidentielle publiés par la CENI et soutenus par la Cour suprême de justice abonde dans le même sens que celui de l'Europe. En voici l'essentielle : Les Etats-Unis sont profondément déçus de la validation de résultats provisoires par la Cour suprême de justice de la République Démocratique du Congo, de la réélection du président Joseph Kabila sans évaluation complète des informations faisant état d'irrégularités : Nous pensons que la gestion et l'exécution technique de ces élections laissaient à désirer, manquaient de transparence et n'étaient pas à la hauteur des progrès enregistrés dans de récentes élections africaines.

Nous pensons qu'un examen du processus électoral par les autorités congolaises et des experts extérieurs pourrait aider davantage à faire la lumière sur la cause des irrégularités, identifier les moyens d'avoir des résultats crédibles et offrir des enseignements non seulement pour les résultats des élections actuelles mais aussi par ceux de futures élections “.

Une bourrasque de contestations

Mises l'une à côté de l'autre, les deux déclarations sont claires et se complètent pour dire la même chose : les résultats de l'élection présidentielle proclamés par la CENI et confirmés par la CSJ ne sont conformes ni à la vérité ni à la justice et, pour cela, ils doivent être revus et corrigés pour que le seul méritant puisse être proclamé vainqueur et investi président de la République démocratique du Congo.

Mais avant que ne soient enclenchés les mécanismes destinés à rétablir la vérité où elle venait à manquer cruellement au point de mettre le monde entier en émoi, la Commission électorale nationale indépendante s'est empressée de commencer à publier les résultats provisoires de l'élection législative couplée à la présidentielle du 28 novembre dernier !

Moins de 48 heures après qu'elle eut commencé à publier lesdits résultats, la CENI a été violemment secouée par une bourrasque de contestations venues de tous les horizons du pays au point que plusieurs puissances du monde furent obligées d'intervenir en demandant aux responsables de cette structure d'appui à la démocratie d'arrêter l'initiative au nom de la paix et de la concorde nationale.

Non à une prime à la tricherie !

La première puissance à se prononcer au sujet des résultats de l'élection législative que la CENI avait commencé à publier a été, sans nul doute, l'Union européenne par la bouche de sa représentante, en la personne de Mme Ashton qui a déclaré, nous citons … « La compilation des résultats pour les élections législatives doit être faite dans des conditions garantissant transparence et crédibilité.

Réagissant à toutes ces observations, la CENI a finalement accepté de réajuster le tir en ce qui concerne les résultats de l'élection législative en suspendant la compilation, en attendant l'expertise américaine et européenne.

Pour les observateurs avertis, ce réajustement sans mot dire doit concerner les résultats viciés de l'élection présidentielle qui continuent de poser problème au pays !

Il y a vraiment à craindre que ce silence brusque sur les intolérables irrégularités ayant émaillé l'élection présidentielle particulièrement puisse signifie déjà l'alignement de grandes puissance du monde sur la position de la majorité artificielle encore au pouvoir qui croit que le dossier de l'élection présidentielle est déjà définitivement clos après l'arrêt rendu de la manière que l'on sait contre la procédure engagée par le Président de l'Unc contre Joseph Kabila !

Erreur n'est pas compte, dit-on. Le peuple congolais qui désire le changement ici et maintenant exige que l'expertise internationale proposée à la Rdc à travers la Ceni concerne d'abord l'élection présidentielle, avant de s'étendre à l'élection législative.

En d'autres termes, les congolais disent Non à une prime que l'on tenterait d'accorder à la tricherie orchestrée par la CENI pour enterrer définitivement la démocratie qui vient à peine de naître dans le pays.

KEMBALE MUTOGHERWA

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