Le barrage d'Inga en RDC.
( Photo : AFP )Le barrage d'Inga en RDC.
La République démocratique du Congo (RDC) reste un potentiel géant minier, affaibli par les conflits mais aussi la corruption et le népotisme, aussi bien à l’époque de Mobutu Sese Seko que sous les Kabila père et fils. Soutenue notamment par la Banque mondiale et le FMI, l’économie du pays se redresse peu à peu. Mais il lui reste encore du chemin à parcourir pour sortir du marasme dans lequel elle était plongée.
La RDC représente à elle seule, par sa taille, deux-tiers de l’Union européenne (2,3 millions de km², soit l’équivalent en surface du Portugal, de l’Espagne, l’Italie, la France, la Suisse, la Belgique, le Luxembourg, les Pays-Bas, l’Allemagne, le Danemark, l’Autriche et la Pologne). Sa population est très dispersée. Sur près de 70 millions d’habitants, un peu moins de 40% vivent en milieu urbain. Le pays regorge de ressources agricoles et minérales extraordinaires. Potentiellement, la RDC est l’un des pays les plus riches du continent africain, et l’un des moteurs de sa croissance, mais est frappé par la pauvreté.
Ainsi la RDC demeure un pays post-conflit fragile, avec des besoins énormes en termes de reconstruction et de croissance économique, dans un contexte de grande limitation de l’espace fiscal et de faiblesse des institutions.
Malgré ces faiblesses, les deux premières revues du programme appuyé par le Fonds monétaire international (FMI) ont été conclues de manière satisfaisante en mars 2010 et février 2011. Les performances macroéconomiques au cours de l’année 2010 se sont nettement améliorées par rapport à 2009.
Selon la Banque mondiale, les autorités ont exécuté avec succès leur programme économique pour l’année 2010 et observé l’ensemble des critères de performance et objectifs. Ainsi, après un ralentissement à 2,8 % en 2009 à la suite des effets de la crise financière et économique internationale, la croissance économique s’est établie à environ 7 % en 2010.
Une amélioration due essentiellement aux performances des industries extractives favorisées par une hausse soutenue des cours mondiaux des matières premières ainsi qu’aux investissements d’infrastructures réalisés par le gouvernement.
Des perspectives économiques positives
Bien que le contexte politique et sécuritaire demeure fragile en RDC, les perspectives économiques à moyen terme semblent toujours positives. A condition d’agir cependant dans la transparence dans les contrats, en particulier avec la Chine devenue un partenaire majeur qui troque la construction d’infrastructures contre les minerais dont elle a besoin.
A moyen terme, l’activité économique devrait évoluer à un rythme soutenu avec un taux de croissance d’environ 7% par an, soit 6,5 % en 2011, à la suite de l’augmentation de l’investissement et de l’activité dans les industries extractives ainsi que de la contribution des secteurs des travaux publics et tertiaire. Le maintien d’une politique monétaire restrictive et de la discipline budgétaire constituent des éléments clés pour contenir la cible d’inflation en dessous de 10%, en dépit de la montée des cours mondiaux des produits alimentaires et énergétiques observée depuis le second semestre 2010.
Une stratégie de réforme à moyen terme pour pousser la croissance impliquera un engagement de partenaires à la fois traditionnels et non traditionnels.
Les estimations de la Banque mondiale confirment que la stratégie de soutien des investissements dans l’infrastructure à grande échelle de la part des autorités pourrait accompagner la croissance de manière significative, si la priorité est donnée aux projets à rendement élevé.
Si ces investissements sont combinés avec des réformes pour l’amélioration de l’environnement des affaires, notamment des mesures de facilitation du commerce, la croissance du PIB pourrait être revue à la hausse ultérieurement.
Amélioration de la situation de la dette
La situation de la dette de la RDC s’est, par ailleurs, améliorée grâce aux initiatives PPTE et IADM. En juin et en juillet 2010, les conseils d’administration du FMI et de la Banque mondiale ont souscrit à un allègement de la dette extérieure de 12,3 milliards dollars au titre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et de l’initiative d’allègement de la dette multilatérale (IADM).
La Banque s’est engagée à nouveau en RDC en 2001, après presque une décennie pendant laquelle ses activités ont été suspendues à cause de la corruption généralisée, de l’insécurité croissante et du déclin politique. De 2001 à 2010, 30 projets ont été approuvés, soit un total de 3,09 milliards de dollars.
L’aide de la Banque mondiale est gouvernée par la Stratégie d’assistance pays (CAS) pour les exercices 2008 à 2011. Cette CAS vise à définir le plan d’affaires pour le soutien de la Banque mondiale à la RDC et fait partie du Cadre d’assistance pays (CAF), un effort entrepris par 17 bailleurs de fonds dont le groupe de la Banque mondiale, la Commission européenne, le Fonds monétaire international, la Banque africaine de développement et le système des Nations unies, mais aussi plusieurs pays développés et la Chine.
En juillet 2011, le portefeuille de la Banque comprenait 18 projets en cours d’exécution, représentant un engagement global de 2,9 milliards de dollars, un des plus importants d’Afrique.
Contrôles sur l’exploitation minière
Le gouvernement congolais s’est aussi engagé à prendre les mesures qu’il promet de longue date concernant les contrats miniers. Il a ainsi décidé de contraindre les compagnies minières et les entreprises qui font le commerce des minerais à soumettre leurs chaînes d’approvisionnement à des contrôles, conformément aux normes internationales, afin de s’assurer que leurs activités commerciales ne financent pas les parties belligérantes dans l’est du pays. Une décision saluée par l’ONG britannique Global Witness qui, la première, est partie en guerre contre les « diamants sales ».
Des groupes armés auteurs d’abus, dont l’armée nationale congolaise, se font des millions de dollars par an en contrôlant et en taxant illégalement le commerce de minerais dans l’est de la RDC, selon l’ONG. La note-circulaire publiée par le ministère des Mines a pour objectif de venir à bout de ce problème en exigeant des entreprises qu’elles se plient aux principes de diligence raisonnable élaborés l’année dernière par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), faute de quoi elles s’exposeront à des sanctions.
La RDC a été saignée à blanc non seulement par la corruption et les guerres civiles, mais aussi par la convoitise de ses voisins – dont le Rwanda qui s’est calmé – et de nombreuses compagnies étrangères. Ses contrats avec la Chine restent également opaques.
Selon certains experts, le pays dispose de 50 % des réserves mondiales de cobalt, 10 % de cuivre, 30 % de diamant, ainsi que d’un potentiel important en or, uranium et manganèse. Mais un certain nombre de préalables sont indispensables, notamment la valorisation de toutes ces ressources, qui n’est pas assurée efficacement, et une remise en ordre tant sur le plan local que national.
Ainsi la RDC demeure un pays post-conflit fragile, avec des besoins énormes en termes de reconstruction et de croissance économique, dans un contexte de grande limitation de l’espace fiscal et de faiblesse des institutions.
Malgré ces faiblesses, les deux premières revues du programme appuyé par le Fonds monétaire international (FMI) ont été conclues de manière satisfaisante en mars 2010 et février 2011. Les performances macroéconomiques au cours de l’année 2010 se sont nettement améliorées par rapport à 2009.
Selon la Banque mondiale, les autorités ont exécuté avec succès leur programme économique pour l’année 2010 et observé l’ensemble des critères de performance et objectifs. Ainsi, après un ralentissement à 2,8 % en 2009 à la suite des effets de la crise financière et économique internationale, la croissance économique s’est établie à environ 7 % en 2010.
Une amélioration due essentiellement aux performances des industries extractives favorisées par une hausse soutenue des cours mondiaux des matières premières ainsi qu’aux investissements d’infrastructures réalisés par le gouvernement.
Des perspectives économiques positives
Bien que le contexte politique et sécuritaire demeure fragile en RDC, les perspectives économiques à moyen terme semblent toujours positives. A condition d’agir cependant dans la transparence dans les contrats, en particulier avec la Chine devenue un partenaire majeur qui troque la construction d’infrastructures contre les minerais dont elle a besoin.
A moyen terme, l’activité économique devrait évoluer à un rythme soutenu avec un taux de croissance d’environ 7% par an, soit 6,5 % en 2011, à la suite de l’augmentation de l’investissement et de l’activité dans les industries extractives ainsi que de la contribution des secteurs des travaux publics et tertiaire. Le maintien d’une politique monétaire restrictive et de la discipline budgétaire constituent des éléments clés pour contenir la cible d’inflation en dessous de 10%, en dépit de la montée des cours mondiaux des produits alimentaires et énergétiques observée depuis le second semestre 2010.
Une stratégie de réforme à moyen terme pour pousser la croissance impliquera un engagement de partenaires à la fois traditionnels et non traditionnels.
Les estimations de la Banque mondiale confirment que la stratégie de soutien des investissements dans l’infrastructure à grande échelle de la part des autorités pourrait accompagner la croissance de manière significative, si la priorité est donnée aux projets à rendement élevé.
Si ces investissements sont combinés avec des réformes pour l’amélioration de l’environnement des affaires, notamment des mesures de facilitation du commerce, la croissance du PIB pourrait être revue à la hausse ultérieurement.
Amélioration de la situation de la dette
La situation de la dette de la RDC s’est, par ailleurs, améliorée grâce aux initiatives PPTE et IADM. En juin et en juillet 2010, les conseils d’administration du FMI et de la Banque mondiale ont souscrit à un allègement de la dette extérieure de 12,3 milliards dollars au titre de l’initiative en faveur des pays pauvres très endettés (PPTE) et de l’initiative d’allègement de la dette multilatérale (IADM).
La Banque s’est engagée à nouveau en RDC en 2001, après presque une décennie pendant laquelle ses activités ont été suspendues à cause de la corruption généralisée, de l’insécurité croissante et du déclin politique. De 2001 à 2010, 30 projets ont été approuvés, soit un total de 3,09 milliards de dollars.
L’aide de la Banque mondiale est gouvernée par la Stratégie d’assistance pays (CAS) pour les exercices 2008 à 2011. Cette CAS vise à définir le plan d’affaires pour le soutien de la Banque mondiale à la RDC et fait partie du Cadre d’assistance pays (CAF), un effort entrepris par 17 bailleurs de fonds dont le groupe de la Banque mondiale, la Commission européenne, le Fonds monétaire international, la Banque africaine de développement et le système des Nations unies, mais aussi plusieurs pays développés et la Chine.
En juillet 2011, le portefeuille de la Banque comprenait 18 projets en cours d’exécution, représentant un engagement global de 2,9 milliards de dollars, un des plus importants d’Afrique.
Contrôles sur l’exploitation minière
Le gouvernement congolais s’est aussi engagé à prendre les mesures qu’il promet de longue date concernant les contrats miniers. Il a ainsi décidé de contraindre les compagnies minières et les entreprises qui font le commerce des minerais à soumettre leurs chaînes d’approvisionnement à des contrôles, conformément aux normes internationales, afin de s’assurer que leurs activités commerciales ne financent pas les parties belligérantes dans l’est du pays. Une décision saluée par l’ONG britannique Global Witness qui, la première, est partie en guerre contre les « diamants sales ».
Des groupes armés auteurs d’abus, dont l’armée nationale congolaise, se font des millions de dollars par an en contrôlant et en taxant illégalement le commerce de minerais dans l’est de la RDC, selon l’ONG. La note-circulaire publiée par le ministère des Mines a pour objectif de venir à bout de ce problème en exigeant des entreprises qu’elles se plient aux principes de diligence raisonnable élaborés l’année dernière par l’OCDE (Organisation de coopération et de développement économiques), faute de quoi elles s’exposeront à des sanctions.
La RDC a été saignée à blanc non seulement par la corruption et les guerres civiles, mais aussi par la convoitise de ses voisins – dont le Rwanda qui s’est calmé – et de nombreuses compagnies étrangères. Ses contrats avec la Chine restent également opaques.
Selon certains experts, le pays dispose de 50 % des réserves mondiales de cobalt, 10 % de cuivre, 30 % de diamant, ainsi que d’un potentiel important en or, uranium et manganèse. Mais un certain nombre de préalables sont indispensables, notamment la valorisation de toutes ces ressources, qui n’est pas assurée efficacement, et une remise en ordre tant sur le plan local que national.
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